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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

11.

Quelques-uns croient que par cet « adversaire, » il faut entendre le démon, et que Jésus-Christ nous commande de n’avoir rien de ce qui lui appartient, puisque c’est par là seulement que nous pouvons être d’accord avec lui, et qu’il ne nous est plus possible après la mort de nous en débarrasser, livrés que nous sommes à un éternel supplice. Mais pour moi je crois que Jésus-Christ parle des jugements humains et civils, et des prisons de ce monde. Après avoir excité les hommes par des considérations plus élevées, et par la crainte des supplices à venir, il les étonne encore par le mal qu’ils peuvent recevoir dès cette vie. C’est ce que saint Paul a imité depuis, en se servant des choses futures, aussi bien que des présentes, pour porter les chrétiens à la vertu. Par exemple lorsqu’il veut détourner le méchant de mal faire, il lui met sous les yeux l’image du souverain armé du glaive: « Si vous faites « mal, » dit-il, « vous avez raison de craindre, parce que ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, car il est le ministre de Dieu. » (Rom. XIII, 4.) Et commandant au même endroit aux chrétiens d’être soumis aux puissances, il ne les y porte pas seulement par la crainte de Dieu, mais encore par celle du prince: « Il est nécessaire, » dit-il, « de vous soumettre, (138) non seulement par crainte, mais aussi par conscience (Ibid. 5), » parce que les personnes moins sages sont plus touchées de ces objets présents et grossiers.

C’est donc pour cette raison que Jésus-Christ ne menace pas ici seulement de l’enfer, mais encore du jugement, de la prison, et des incommodités qui l’accompagnent, afin d’arracher, par tant de considérations, jusqu’à la moindre racine des passions qui portent au meurtre. Car comment celui qui ne dit jamais d’injures, qui ne veut jamais plaider, et qui n’entretient jamais sa haine, pourrait-il commettre un homicide? On voit par là que nous trouvons notre bien propre dans celui de notre prochain; puisque celui qui s’accorde avec son ennemi, se fait plus de bien qu’il ne lui en fait, en se délivrant de la puissance des juges, des prisons, et de toutes les misères qui en sont inséparables.

Soumettons donc nos esprits à ces vérités, et ne les combattons pas par nos raisonnements et nos disputes. Car sans parler des récompenses que Dieu joint à ces préceptes, on y trouve dès ici-bas un plaisir et un avantage qu’on ne peut assez estimer. Si quelqu’un les croit pénibles et insupportables, qu’il se souvienne qu’il le fait pour Jésus-Christ, et ce qui lui paraissait dur lui deviendra très agréable. Si nous sommes fermes dans ce sentiment, nous ne trouverons que de la satisfaction et du plaisir dans une vie sainte. Le travail ne nous paraîtra plus travail: et plus il sera grand, plus il nous sera délicieux.

Lors donc que vos mauvaises habitudes vous feront la guerre, ou que l’avarice s’opiniâtrera contre vous, résistez-lui en vous armant de cette pensée, que pour un vil plaisir que nous quittons ici, nous recevrons une récompense infinie. Dites à votre âme: Quoi ! tu t’affliges, parce que je te prive d’une petite satisfaction, tu devrais plutôt te réjouir de ce que je te procure le ciel. Ce n’est point pour un homme que tu travailles, c’est pour Dieu même. Attends donc un peu et tu verras quelle sera ta récompense. Souffre courageusement les maux de cette vie, et tu acquerras de grands mérites devant Dieu.

Si nous avons ces sentiments, et que nous ne considérions pas seulement les amertumes qui accompagnent la vertu, mais encore les biens qui la doivent suivre, nous nous retirerons bientôt du vice, Comment! Le démon, en nous offrant l’appât d’un plaisir passager suivi d’une éternelle douleur, peut bien nous vaincre et nous faire tomber dans ses piéges, et la vue des mêmes choses considérées en sens inverse, c’est-à-dire sous une face qui nous montrera une joie éternelle précédée d’une courte peine, et la vue, dis-je, d’une telle consolation ne suffira pas pour nous faire suivre la vertu! Cela est-il raisonnable, cela est-il excusable, lorsque la seule fin que nous nous proposons dans ces travaux, et la ferme croyance que c’est pour Dieu que nous souffrons, nous devrait suffire pour nous consoler dans toutes nos peines?

Si un homme se croit assuré pour tout le reste de sa vie, lorsque son prince s’est chargé de lui payer une dette; dans quelle assurance doit être celui qui a Dieu même, ce roi si doux et si plein de miséricorde, pour répondant de tous les biens petits ou grands qu’il aura faits en cette vie? Ne me parlez donc plus de vos peines et de vos travaux. Car Dieu ne se sert pas seulement des récompenses à venir pour nous rendre léger le travail de la vertu, il le fait encore en coopérant avec nous, et en nous assistant de sa grâce. Si vous voulez seulement apporter quelque ferveur de votre côté, tout le reste suivra sans peine. C’est pour cela même qu’il veut que vous travailliez un peu afin que la victoire soit à vous.

Comme un roi veut que son fils soit dans la mêlée, qu’il combatte contre l’ennemi, qu’il paraisse dans l’armée, afin qu’on attribue au fils une victoire dont le père en effet a été l’unique auteur, ainsi fait Dieu dans cette guerre que vous avez contre le démon Il se contente presque que vous témoigniez avoir contre le démon une inimitié véritable. Si vous lui offrez cette disposition, il achèvera le reste. Quand la colère vous aigrirait, quand l’avarice vous obséderait, quand d’autres passions semblables vous tyranniseraient, s’il voit seulement que vous vous mettez en état de leur résister, il vous facilite tout le reste, et vous rend victorieux de toutes ces flammes, comme il fit autrefois à ces jeunes hommes de la fournaise: car ils ne lui offrirent alors autre chose que leur bonne volonté.

Pour éviter donc ici cette fournaise ardente des plaisirs illicites et déréglés de cette vie, et pour éviter en l’autre les flammes éternelles de l’enfer, pensons à ceci chaque jour ; occupons-nous en sans cesse, et attirons sur nous (139) la miséricorde de Dieu par notre progrès dans le bien, et par la continuation de nos prières. C’est ainsi que ce qui nous paraît maintenant insupportable, deviendra aisé, léger, et délicieux. Tant que nous demeurons dans nos passions, nous trouvons la vertu pénible, âpre et laborieuse, et le vice doux et agréable: mais aussitôt que nous quittons le vice, nous n’y voyons plus rien que de hideux et d’horrible, et la vertu au contraire nous paraît aisée et agréable.

Tous ceux qui se sont convertis à Dieu éprouvent ce que je dis. Car les vices, selon saint Paul, couvrent de confusion après même qu’on y a renoncé. « Quel fruit, dit-il, tiriez-vous alors de ces désordres dont vous rougissez maintenant? » (Rom. VI, 21.) Et il montre au contraire combien la vertu est facile, de quelque travail qu’elle soit accompagnée; lorsqu’il l’appelle « une affliction légère et d’un moment; lorsqu’il se réjouit de ses souffrances; qu’il tressaille de joie dans ses persécutions (II Cor. IV, 17; Gal. VI, 14), » et qu’il trouve sa joie dans les blessures qu’il a reçues pour le nom de Jésus-Christ. Pour nous affermir dans cette disposition, mes frères, formons tous les jours notre vie sur cette règle sainte qu’on nous propose. Oublions le passé; avançons-nous vers ce qui est devant nous, et courons incessamment jusqu’au bout de la carrière pour remporter le prix auquel Dieu nous a appelés, et dont je le prie de nous faire jouir, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

11.

Da gibt es nun einige, die behaupten, der Herr habe mit dem Widersacher den Teufel gemeint, und er wolle damit sagen, man solle nichts mit ihm gemein haben; dadurch zeige man gerade die rechte Gesinnung gegen ihn, denn nach unserem Hinscheiden aus diesem Leben sei ja eine Versöhnung nicht mehr möglich, da uns alsdann die unerbittliche Strafe erwartet. Ich bin dagegen der Ansicht, er rede hier von menschlichen Richtern, von dem Wege zum Gerichtsgebäude und von dem irdischen Gefängnis. Nachdem er uns nämlich mit dem höheren und zukünftigen Dingen versuchte, schreckt er uns auch noch mit denen des irdischen Lebens. So macht es ja auch der hl. Paulus. Er wirkt auf seine Zuhörer bald mit den zukünftigen, bald mit den irdischen Dingen. So z.B.,um vom Bösen abzuhalten, stellt er dem Übeltäter den bewaffneten Herrscher vor Augen und sagt: „Wenn du etwas Böses tust, so fürchte dich; nicht umsonst trägt er das Schwert; denn er ist der Stellvertreter Gottes“1 . Und da er befiehlt, dem zeitlichen Herrscher untertan zu sein, stützt er sich nicht bloß auf die Furcht vor Gott, sondern erinnert auch an die drohende Strafe und an die Maßnahmen jenes: „Es ist notwendig, untertan zu sein, nicht bloß wegen des Zornes, sondern auch um des Gewissens willen“2 . Solche Dinge, die man sehen und gleichsam mit den Händen greifen kann, pflegen eben, wie schon gesagt, die etwas Unempfindlichen eher auf den rechten Weg zu bringen. Darum erinnerte uns auch Christus nicht S. 299bloß an die Hölle, sondern auch an das irdische Gericht, an Hinrichtung und Gefängnis und an das ganze Elend, das dort herrscht. Durch all das will er dem Morde vorbeugen. Wer nämlich niemals einen anderen beleidigt, niemals Prozesse führt und keine Feindschaft hegt, wie sollte der je zu einem Mord kommen? Es ergibt sich also auch daraus klar, dass, was unserem Nächsten nützt, auch uns selber Vorteil bringt. Wer nämlich mit seinem Widersacher sich versöhnt, wird viel mehr sich selber nützen, da er auf diese Weise von Gericht und Gefängnis und all seinem Elend verschont bleibt.

So wollen wir also die Worte des Herrn befolgen, uns niemand widersetzen und mit niemand streiten, zumal da diese Gebote, auch abgesehen von dem Lohne, in sich selbst schon ihre Annehmlichkeit und ihren Nutzen haben. Sollten sie aber den meisten beschwerlich und mühevoll erscheinen, so bedenke, dass du dies um Christi willen tust, dann wirst du das Bittere süß finden.Wenn wir also in allem so denken, so wird uns nichts so schwer fallen, vielmehr werden wir in allen Dingen große Freude empfinden. Dann erscheint die Mühe nicht mehr als Mühe; im Gegenteil, je größer die Anstrengung ist, um so süßer und angenehmer wird sie sein. Wenn also die berückende böse Gewohnheit dich drängt, und die Sucht nach Geld, dann bekämpfe sie mit diesem Gedanken, dass wir großen Lohn empfangen werden, wenn wir die irdische Lust verachten; dann sprich zu deiner Seele: Bist du so ganz traurig, weil ich dir seine Freude versage? Freue dich vielmehr, da ich dir ja den Himmel erwerbe. Nicht um eines Menschen willen tust du es, nein, Gottes wegen. Gedulde dich also eine Weile, und du wirst sehen, wie groß der Lohn ist; sei stark in diesem Leben und du wirst unaussprechlichen Trost und Frieden erlangen! Wenn wir auf diese Weise mit unserer Seele reden, und nicht nur an das Beschwerliche der Tugendübung denken, sondern auch an den Himmelslohn, den wir durch sie verdienen, dann werden wir sie alsbald von jeglichem Bösen abbringen. Wenn der Teufel uns vorstellt, als wäre das Angenehme nur von kurzer Dauer, und das, was Pein verursacht, ohne Ende, und uns auf S. 300diese Weise bezwingt und über uns Herr wird, so kehren wir die Sache um und sagen: das Unangenehme geht schnell vorüber, während das, was angenehm und nützlich ist, auf ewig dauert. Welche Entschuldigung bleibt uns also da noch, wenn wir auf solche Ermutigung hin nicht der Tugend nachstreben? Es genügt uns ja, statt alles anderen die rechte Absicht bei unseren Leiden zu haben, und fest davon überzeugt zu sein, dass wir um Gottes willen all dies dulden. Wenn jemand den König zum Schuldner hat, so glaubt er für sein ganzes Leben genügende Bürgschaft zu besitzen! Da bedenke doch, wie hoch erst derjenige steht, der den liebevollen, ewigen Gott sich zum Schuldner gemacht hat für kleine und große Taten!

Komme mir also nicht mit Mühen und Anstrengung! Gott hat ja die Tugendübung nicht bloß durch die Hoffnung auf die zukünftige Welt, sondern auch noch auf andere Weise erleichtert, indem er uns auch selbst überall hilft und unterstützt. Wenn du also nur ein wenig guten Willen mitbringen möchtest, so würde alles andere sich von selbst ergeben. Gerade darum will ja Gott, dass auch du dich ein wenig abmühest, damit es dann auch wirklich dein Sieg sei. Auch ein irdischer König lässt ja seinen eigenen Sohn in der Schlachtreihe stehen und will, dass er da gesehen wird, um dann ihm den Sieg zuschreiben zu können, obwohl er alles selbst tut. Gerade so macht es auch Gott im Kampfe gegen den Teufel. Nur dies eine verlangt er von dir, dass du dem Teufel offen und ehrlich Feind seiest; wenn du Gott hierin willfährst, so nimmt er im übrigen den ganzen Kampf auf sich. Da mag der Zorn in dir entbrennen oder die Habsucht, oder sonst eine tyrannische Leidenschaft; er eilt dir alsbald zu Hilfe, wofern er dich nur gegen den Feind gerüstet und bereit findet; er macht dir alles leicht und rettet dich aus dem Feuer der Versuchung, so wie er damals die Jünglinge aus dem Feuerofen von Babylon errettet hat. Auch die hatten ja weiter nichts als den guten Willen mitgebracht. So wollen denn auch wir hienieden jeden Feuerbrand ungeordneter Lust auslöschen, um dafür im Jenseits der Hölle zu entgehen. Das wollen wir Tag für S. 301Tag anstreben, erwägen und praktisch üben, und wollen durch gute Vorsätze und eifriges Gebet die Gnade Gottes auf uns herabziehen. Auf diese Weise wird dann auch das, was uns jetzt unerträglich vorkommt, gar leicht, mühelos und angenehm. Solange wir noch den Leidenschaften unterworfen sind, kommt uns die Übung der Tugend schwer, lästig und mühselig vor, das Böse gingen anziehend und süß; sobald wir uns aber der Gewalt der Leidenschaften auch nur ein wenig entziehen, so erscheint uns jenes hässlich und unschön, dies leicht, angenehm und anziehend. Das kann man leicht an denen ersehen, die ein gutes Leben geführt haben. Höre nur, wie der hl. Paulus auch nach seiner Bekehrung sich noch seiner Leidenschaften schämt: „Was nützten euch seinerzeit die Dinge, deren ihr euch jetzt schämt?“3 . Von der Tugendübung dagegen sagt er, sie sei nach der anfänglichen Anstrengung sogar leicht; ja, nennt Mühsal und Trübsal vorübergehend und geringfügig, freut sich mitten im Leiden, frohlockt über die Heimsuchungen, und schätzt sich glücklich ob der Wunden, die er um Christi willen empfangen. Damit also auch wir uns ebenso verhalten, wollen wir uns jeden Tag das, was ich gesagt habe, zur Richtschnur nehmen, wollen vergessen, was hinter uns liegt, und nur nach dem streben, was vor uns ist. So wollen wir stets den Kampfpreis unserer himmlischen Berufung im Auge behalten, dessen wir alle teilhaft werden mögen durch die Gnade und Liebe unseres Herrn Jesus Christus, dem Ehre und Herrschaft gebührt in alle Ewigkeit. Amen.


  1. Röm 13,4 ↩

  2. ebd 5 ↩

  3. Röm 6,21 ↩

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