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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
3.
Mais quelques impies en sont venus à ce degré de démence, que d’oser trouver à redire dans ces paroles du Sauveur. Il ne devait pas, disent-ils, proposer aux hommes l’exempte des oiseaux, puisqu’il voulait porter les hommes à agir librement et volontairement, au lieu que les oiseaux n’agissent que par l’instinct et le mouvement de la nature. Que répondre à cela sinon que nous pouvons acquérir par la volonté ce que la nature a donné aux oiseaux? Aussi Jésus-Christ, ne dit pas : Considérez que les oiseaux du ciel volent, parce que nous ne pouvons pas les imiter en cela, mais qu’ils n’ont point de soin de leur nourriture, ce que nous pouvons faire aisément si nous le voulons.
L’exemple des saints qui ont vécu selon ce précepte, en est une preuve. Admirable sagesse du divin Législateur qui pouvant nous proposer l’exemple de tant d’excellents hommes, comme de Moïse, d’Elie, de saint Jean, et de tant d’autres, qui ne se sont mis nullement en peine de trouver de quoi se nourrir, aime mieux se servir de celui des oiseaux, comme plus capable de frapper l’esprit de ses auditeurs et de ses disciples. Car s’il leur eût donné ces hommes de Dieu pour modèle, ils lui eussent peut-être répondu qu’ils n’étaient pas encore arrivés comme ces saints, au comble de la vertu. Mais en ne leur proposant que l’exemple des oiseaux, ils ne pouvaient pas s’excuser, et ils devaient plutôt rougir de ne pouvoir pas les imiter.
Il imite encore en ce point l’ancienne loi, qui renvoie quelquefois les hommes à l’exemple de l’abeille, de la fourmi, de la tourterelle, et de l’hirondelle. Et ce n’est pas une petite preuve de la gloire, et de la grandeur de l’homme, de pouvoir imiter par le choix libre de sa volonté, ce que ces animaux font par la nécessité de l’instinct de la nature. Si donc Dieu prend tant de soin des choses qu’il a crées pour nous, combien en prendra-t-il plus de nous-mêmes? S’il veille tant sur les serviteurs, combien veillera-t-il plus sur le maître? C’est pourquoi après avoir dit: « Regardez les oiseaux du ciel, » il n’ajoute point: que ces oiseaux ne s’occupent point à des commerces et à des trafics injustes parce qu’il semblerait n’avoir eu en vue que les hommes les plus méchants et les plus avares ; mais seulement « qu’ils ne sèment et qu’ils ne moissonnent point. »
Quoi donc! me direz-vous, voulez-vous nous empêcher de semer? Jésus-Christ ne défend point de semer; mais il défend d’avoir trop de soin de ce qui est même le plus nécessaire. Il ne défend point de travailler, mais il ne veut pas qu’on travaille avec défiance, et avec inquiétude Il vous promet donc, et il vous commande même de vous nourrir; mais il ne veut pas que ce soin vous tourmente, et vous embarrasse l’esprit. David avait longtemps auparavant marqué cette vérité obscurément (179) « Vous ouvrez votre main, et vous remplissez de bénédiction tout ce qui a vie. » (Psal. CXLIV, V. 16.) Et ailleurs: « Dieu donne aux animaux et aux petits des corbeaux, la nourriture qu’ils lui demandent. » (Ps. CXLVI, 16.)
Vous me direz, peut-être, quel est l’homme qui puisse s’exempter de ces soins? Ne vous souvenez-vous point de tant de justes que je viens de vous nommer? Ne savez-votas pas encore que le patriarche Jacob sortit nu de son pays et qu’il dit: « Si le Seigneur me donne du pain pour manger et des habits pour une « couvrir, » etc. (Gen. XXVIII, 20.) Ce qui marque assez qu’il n’attendait point sa nourriture de ses soins, mais de Dieu seul. C’est ce que les apôtres ont fait depuis en quittant tout et ne s’inquiétant de rien. On a vu ces cinq mille personnes ensuite, et ces trois mille autres pratiquer la même chose. Si après toutes ces raisons et tous ces exemples, vous ne pouvez vous résoudre à vous décharger de ces soins qui sont comme des chaînes qui vous accablent; reconnaissez au moins combien ils vous sont inutiles, et que cette inutilité vous porte à vous en dégager. « Car qui est celui d’entre vous qui puisse avec tous ses soins ajouter à sa taille naturelle la hauteur d’une coudée (27)?» Il se sert de la comparaison d’une chose claire, pour en faire comprendre une qui est obscure et cachée. Comme avec tous vos soins, dit-il, vous ne pouvez faire croître votre corps, vous ne pouvez de même avec toutes vos inquiétudes, quelque nécessaire que vous les croyiez, vous assurer votre nourriture. Ceci nous fait donc voir que ce ne sont point nos soins particuliers, mais la seule providence de Dieu qui fait tout dans les choses mêmes où nous paraissons avoir plus de part : que si Dieu nous abandonnait, rien ne nous pourrait soutenir; et que nous péririons avec tous nos soins, toutes nos inquiétudes, et tous nos travaux.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
3.
S. 387 Was sollen wir also darauf erwidern? Wenn auch die Vögel so von Natur aus sind, so können doch wir es durch freien Willen dazu bringen. Christus sagte ja nicht: Sehet, wie die Vögel fliegen! Das kann der Mensch nicht nachahmen. Dass sie sich aber ernähren, ohne sich darum Sorgen zu machen, das bringen auch wir ganz leicht zustande, wenn wir nur wollen. Das beweisen jene, die dies tatsächlich so machen. Gerade deshalb müssen wir auch die Weisheit des Gesetzgebers am meisten bewundern, weil er ja auch Beispiele von Menschen hätte anführen und auf Elias hinweisen können, auf Moses und Johannes und andere solche, die um ihren Lebensunterhalt nicht besorgt waren. Gleichwohl erwähnt er unvernünftige Tiere, um auf seine Zuhörer desto mehr Eindruck zu machen. Hätte er nämlich jene Gerechten genannt, so hätten diese sagen können: wir haben es eben noch nicht so weit gebracht wie jene. So aber schweigt er von ihnen, bringt dafür die Vögel des Himmels vor, und schneidet ihnen auf diese Weise jede Ausrede ab. Damit ahmte er das Alte Testament nach. Auch dieses verweist ja die Menschen auf die Biene1 ,die Ameise2 , die Turteltaube, die Schwalbe3 . Doch gereicht uns auch das zu nicht geringer Ehre, dass wir aus freiem Willen das vermögen, was jene von Natur besitzen. Wenn also Gott so gut für die Geschöpfe sorgt, die unseretwegen da sind, so wird er um so mehr für uns selber sorgen. Wenn er dies für die Diener tut, dann um so mehr für den Herrn. Darum sagte er: „Blicket hin auf die Vögel“; und er fügt nicht hinzu: denn sie wuchern nicht und treiben keinen Handel; das waren ja schon durchaus verbotene Dinge; vielmehr was? „Sie säen nicht, sie ernten nicht.“ Dann braucht man also nicht zu säen, meinst du? Der Herr hat aber nicht gesagt, man brauche nicht zu säen, sondern man solle sich keine Sorgen machen. Er meint auch nicht, man brauche nicht zu arbeiten, sondern man solle nicht kleinmütig sein und sich nicht dem Kummer überlassen. Er befahl ja auch, sich zu ernähren, aber ohne sich Sorgen zu machen. Dasselbe sagt S. 388 auch David schon zum voraus, da er andeutungsweise spricht: „Du öffnest deine Hand, und erfüllst jedes lebende Wesen mit Wohlgefallen“4 ; und an einer anderen Stelle: „Ihm, der Nahrung gibt den Tieren und den jungen Krähen, die ihn anrufen“5 .
Wer sind aber dann die, fragst du, die gar keine Sorgen hegten? Hast du nicht gehört, wie viele Gerechte ich schon erwähnte? Siehst du nicht, wie außerdem Jakob das väterliche Haus verlässt, von allen Dingen entblößt? Hörst du nicht, wie er betet und spricht: „Wird Gott mir Brot zu essen geben, und ein Gewand mich zu bekleiden?“6 Das ist noch kein Zeichen von Sorgen, sondern beweist nur, dass er alles von Gott erwartet. Ebenso machten es auch die Apostel, die alles verließen, ohne sich Sorgen zu machen. So machten es jene Fünftausend7 und jene Dreitausend. Wenn du es aber trotz dieser eindringlichen Worte nicht über dich bringst, dich von diesen verhängnisvollen Fesseln zu befreien, so lass wenigstens von deinen Sorgen bei dem Gedanken an die Torheit derselben.
V.27: „Denn“, sagt der Herr, „wer von euch kann mit all seinen Sorgen sich um eine Elle größer machen?“
Siehst du, wie er an einer klaren Sache auch das Unklare verständlich machte? Gerade so, will er sagen, wie du deinem Leibe trotz aller Sorgen nichts hinzufügen kannst, so kannst du dir auch deine Nahrung nicht damit verschaffen, wenn du es auch meinst. Daraus ergibt sich klar, dass nicht unser Eifer, sondern die Fürsorge Gottes alles vollbringt, auch da, wo wir selbst die Sache zu bewirken scheinen; wir auch andererseits, wenn er uns verhieße, weder Sorge, noch Mühe, noch sonst etwas dergleichen jemals Erfolg hätte, sondern alles umsonst wäre.