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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

3.

Et pour vous faire voir qu’il y a dans ces paroles tout autre chose qu’une déclaration pompeuse et vaine, je n’ai qu’à vous citer (204) l’exemple du bienheureux Job, qui reçut dans sa chair tous les coups dont le démon le voulut frapper, sans que son âme en reçût aucune atteinte. Considérez aussi les apôtres qui, assaillis par les flots déchaînés de toutes les colères de ce monde, par les tyrans et les nations barbares, par les Juifs et les Gentils, par leurs proches et par les étrangers, enfin par le démon même, qui épuisa contre eux tout ce que sa rage et son adresse peut inventer, furent toujours fermes parmi ces tempêtes comme les rochers au milieu de la mer, et non seulement ne cédèrent point à tous ces assauts, mais en demeurèrent victorieux.

Qu’y a-t-il de plus heureux que cet état? Ni les richesses, ni la puissance, ni la gloire, ni la force du corps, ni les autres avantages de cette nature, ne peuvent établir l’homme dans cette fermeté intérieure. La vertu seule peut le faire. C’est elle seule qui peut mettre l’homme dans cet état heureux, qui le rend libre et exempt de tous les maux. Je vous prends à témoin de la vérité de mes paroles, vous qui savez combien la cour des princes est pleine de piéges et de périls, vous qui savez combien les maisons des grands et des riches sont remplies de tumultes, d’intrigues et de brouilleries. Les apôtres n’ont rien éprouvé de semblable.

Mais les apôtres, me direz-vous, n’ont-ils point été agités durant leur vie? N’ont-ils pas souffert de grands travaux? Voilà précisément ce qu’on ne peut assez admirer, qu’ayant passé leur vie dans une si grande agitation, ils aient pu conserver une paix profonde au milieu de ces tempêtes; que ces flots soient venus se briser contre eux sans altérer la joie de leur coeur; qu’ils ne se soient jamais laissé abattre, et qu’entrant nus dans la carrière, ils aient surmonté tous leurs ennemis. Si vous voulez suivre leur exemple, vous vous rirez de même de tous les maux de cette vie; si vous savez vous revêtir de ces conseils comme d’une puissante armure, vous pouvez braver tous les traits de la douleur.

Car quel mal pourra vous faire celui qui vous dresse des piéges pour vous perdre? Vous ravira-t-il votre bien? Mais vous êtes obligé, même avant qu’il vous le ravisse, de le mépriser de telle sorte, qu’il ne vous est pas même permis d’en demander à Dieu dans vos prières. Vous mettra-t-il en prison? Mais Jésus-Christ vous commande, avant même la prison, de vivre comme si vous étiez crucifié au monde. Vous noircira-t-il par ses médisances? Mais Jésus-Christ vous délivre encore de toute appréhension à ce sujet, lui qui vous promet qu’après avoir enduré ces calomnies sans beaucoup de peine, vous en recevrez une grande récompense; lui qui veut que, harcelés par les langues menteuses, vous restiez néanmoins exempts de colère et d’indignation jusqu’à prier pour vos ennemis. Que fera-t-il donc? vous persécutera-t-il cruellement? vous fera-t-il souffrir mille maux? Mais ces persécutions ne feront qu’augmenter l’éclat de votre couronne. Vous tourmentera-t-il dans votre corps? ira-t-il jusqu’à vous tuer, vous égorger? C’est le plus grand bien qu’il puisse vous faire, puisqu’il vous procurera la couronne des martyrs. Son crime hâtera votre bonheur, et sa fureur sera comme un vent favorable qui vous fera plus tôt arriver au port, et ne servira qu’à vous donner confiance en ce jour où tous les hommes rendront compte de leurs actions devant Celui qui doit les juger. Ainsi ceux qui attaquent les justes, bien loin de leur nuire, ne servent qu’à les rendre plus illustres. Tant il est vrai que rien n’est égal à la vie vertueuse, qui peut seule établir les hommes dans un état si heureux !

Comme Jésus-Christ avait dit que « sa voie » était « étroite, » il veut consoler ceux qui y marchent, en montrant que si elle est étroite, elle est sûre et même agréable; comme au contraire celle qui lui est opposée est, quoique large et spacieuse, remplie de piéges et de travaux. Comme il a montré les avantages que l’on reçoit de la vertu même en ce monde, il fait voir aussi les maux qui accompagnent l’iniquité. Partout, je répète ici ce que j’ai déjà dit souvent, Jésus-Christ porte les hommes au soin de leur salut, par l’amour qu’il leur inspire pour la vertu et par l’aversion qu’il leur donne pour le vice. Et parce qu’il prévoyait qu’il y aurait des hommes qui admireraient ses paroles sans les pratiquer, il veut les effrayer ici par avance en leur disant que quelque saints que soient ses discours, il ne suffit pas de les entendre, mais qu’il faut encore les mettre en pratique par les bonnes oeuvres, puisque c’est en cela que consiste toute la vertu. C’est par là qu’il termine son discours, laissant dans les coeurs une salutaire et vite impression de crainte. De même qu’il venait d’exciter à la vertu, non-seulement par la (205) promesse des récompenses à venir et de ces consolations ineffables dont nous jouirons dans le ciel, mais encore par des avantages présents, comme par cette fermeté solide et cette constance inébranlable dont il a parlé; de même encore il détourne du vice non seulement par les supplices futurs, en disant « que le mauvais arbre sera coupé et jeté au feu; » et par ces paroles redoutables: « Je ne vous connais pas ; » mais encore par les malheurs présents qu’il exprime par cette ruine et ce renversement d’une maison. Ces comparaisons dont il se sert donnent à sa parole une grande puissance d’expression. Son discours n’aurait jamais eu tant de force s’il avait dit simplement que le juste sera ferme et inébranlable et que l’injuste sera ruiné, que lorsqu’il exprime ces mêmes vérités par les termes figurés de «pierre, de sable, de maisons, de fleuves, de vents et de pluie. Mais quiconque entend ces paroles que je vous dis et ne les pratique point, est semblable à un insensé qui a bâti sa maison sur le sable (26). » « La pluie est tombée, les fleuves se sont débordés, les vents ont soufflé et sont venus fondre sur cette maison, et elle est tombée, et la ruine en a été grande (27). »

C’est avec grande raison, mes frères, que Jésus-Christ appelle « insensé, » cet homme qui bâtit sur le sable. Car quelle plus grande folie que d’avoir toute la peine d’un bâtiment, pour ne retirer ensuite aucun fruit de ses travaux, loin de là, pour n’y trouver que son supplice I On sait assez ce que souffrent ceux qui s’abandonnent au péché. Combien un calomniateur, combien un adultère et combien un voleur souffre-t-il pour réussir dans ses détestables entreprises? Cependant tous ces travaux, au lieu de leur être utiles, ne leur causent que des maux. C’est ce que saint Paul donne à entendre lorsqu’il dit : «Celui qui sème dans sa chair, recueillera de sa chair la corruption et la mort (Gal. VI, 8). » A celui-là ressemblent bien ceux qui bâtissent sur le sable; c’est-à-dire sur la fornication, sur la luxure et la débauche, sur la colère et sur les autres crimes semblables.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

3.

Dass aber diese meine Worte kein bloßes Gerede sind, bezeugt uns Job, der alle Angriffe des Teufels erfuhr und doch unerschüttert blieb. Ebenso könnten es uns die Apostel bezeugen, gegen welche die Brandungen der ganzen Welt anstürmten, Völker und Fürsten, Einheimische und Fremde, Dämonen und selbst der Teufel, gegen jedes Mittel in Bewegung gesetzt wurde und die doch unerschütterlicher blieben als Felsen und so alle diese Anschläge zunichte machten! Was könnte es also Glücklicheres geben als ein solches Leben? Da sind weder Reichtum noch Körperkraft, nicht Ruhm und nicht Macht, überhaupt gar nichts imstande, uns ein solches Lebensglück zu verschaffen, sondern einzig und allein der Besitz der Tugend. Es ist eben ganz und gar unmöglich, ein anderes Leben zu finden, das von allen Übeln frei wäre, als nur dieses allein. Das bezeuget auch ihr, die ihr die Intrigen kennt, wie sie in Königspalästen vorkommen, sowie den Unfrieden und die Zerwürfnisse, die sich in den Häusern der Reichen finden. Von all dem findet sich nichts unter den Aposteln. Doch wie? Ist ihnen nie etwas Derartiges begegnet, und hat ihnen nie jemand etwas Übles zugefügt? Das Wunderbarste an der Sache ist ja gerade dies, dass sie viele Feindseligkeiten erfuhren, dass viele Stürme über ihnen zusammenschlugen, dass aber diese die Seele der Apostel nicht zu erschüttern vermochten, noch ihnen den Mut rauben konnten. Die Apostel kämpften eben mit bloßem Leibe und gewannen so die Oberhand und S. d342 den Sieg. Auch du wirst darum über alles triumphieren, wenn du all dies genau erfüllen willst. Wenn du in diesen weisen Satzungen gefestigt bist, so kann nichts dir etwas anhaben.

Oder worin könnte dir derjenige schaden, der dir Böses zufügen wollte? Dadurch, dass er dein Eigentum fortträgt? Aber der Herr hieß dich ja solches verachten, schon bevor der andere Miene machte, es dir zu nehmen, und zwar solltest du demselben so entschieden entsagen, dass du nicht einmal vom Herrn selbst etwas Derartiges bittest. Oder dein Feind wird dich ins Gefängnis bringen? Aber schon bevor du in den Kerker kommst, befahl dir der Herr so zu leben, dass du der ganzen Welt gekreuzigt wärest1 . Oder er redet schlecht von dir? Auch von diesem Schmerz befreite dich Christus, da er dir einen großen und leicht zu verdienenden Lohn für die Geduld im Leiden versprach, und dich so sehr von dem Zorn und Kummer freimachte, der daraus entsteht, dass er dir sogar befehlen konnte für deine Feinde zu beten. Aber dein Feind ärgert dich und fügt dir tausenderlei Unbilden zu? Damit erreicht er indes nur, dass du eine noch herrlichere Krone erhältst. Allein er tötet dich und bringt dich um? Auch dadurch leistet er dir einen ganz bedeutenden Dienst; denn er verschafft dir auf diese Weise die Martyrerkrone und macht, dass du um so schneller in den Hafen des Friedens einläufst, verschafft dir ein Anrecht auf größeren Lohn und setzt dich in den Stand, bei der allgemeinen Rechenschaftsablage zu bestehen. Gerade das verdient am meisten Bewunderung, dass unsere Feinde uns nicht nur nicht schaden können, sondern nur noch zum größeren Ruhm derer beitragen, denen sie Übles tun. Was käme also der Wahl eines Lebens gleich, wie es nur dieses eine gibt? Nachdem nämlich der Herr gesagt hatte, es sei ein enger und mühsamer Weg, und damit einen Trost für die Mühsale gegeben hatte, so zeigt er jetzt, dass dieser Weg auch große Sicherheit aufweist und viel Freude, wie auch der entgegengesetzte viel Schlechtigkeit und Unheil. Wie er nämlich auf der S. d343 einen Seite den Lohn für die Tugend vor Augen stellt, so auf der anderen die Strafe für die Schlechtigkeit.

Denn, was ich immer sage, das muss ich auch jetzt wiederholen: Der Herr trachtet stets durch beide Mittel das Heil der Zuhörer zu fördern, durch den Eifer für die Tugend und durch den Hass gegen die Sünde. Da er nämlich wusste, dass einige seine Worte zwar bewundern, sie aber nicht in die Tat umsetzen würden, so erschreckt er diese schon zum Voraus, indem er sagt, wenn auch seine Worte gut seien, das bloße Anhören genüge nicht, um sicher zu sein; es bedürfe auch des werktätigen Gehorsams; ja, gerade das sei die Hauptsache. Hiermit beschließt der Herr seine Rede und überlässt die Zuhörer ihrer heilsamen Furcht. Er wollte sie eben zur Tugend nicht bloß mit dem Hinweis auf die zukünftigen Dinge anregen, mit dem Gottesreich, dem Himmel, dem unaussprechlichen Lohn, der Freude und dem Trost und den tausend anderen Vorteilen, sondern auch durch den Hinweis auf zeitliche und sichtbare Dinge. Deshalb stellt er ihnen die Härte und Unbeweglichkeit eines Felsens vor Augen. Ebenso geht er vor, wo es sich um das Böse handelt. Er erschreckt sie nicht nur mit dem, was erst kommen soll, wie z.B. mit dem umgehauenen Baum, dem unauslöschlichen Feuer, dem Verlust des Himmelreiches und dem schrecklichen: „Ich kenne euch nicht.“ Nein, er nimmt auch die Dinge der Gegenwart zu Hilfe, z.B. die Stöße, die ein Haus auszuhalten hat. So steigerte er noch den Eindruck seiner Worte, indem er seine Gedanken auch noch durch eine Parabel erläuterte. Hätte er nur gesagt, der Tugendhafte werde unüberwindlich sein, der Böse dagegen leicht zu besiegen, so hätte dies doch nicht den gleichen Eindruck gemacht, wie jetzt, da er von einem Felsen redet und einem Haus, von Flüssen, Regen anderen derartigen Dingen.

V.26: „Und jeder, der diese meine Worte hört und sie nicht befolgt, wird sein wie ein Tor, der sein Haus auf Sand gebaut hat.“

Einen solchen Menschen nannte der Herr mit Recht S. d344 einen Toren. Oder gäbe es etwas Törichteres, als ein Haus auf Sand zu bauen, die Mühe und Arbeit auf sich zu nehmen, dagegen den Nutzen und die Ruhe zu verlieren, und sich statt dessen noch Strafe zuzuziehen? Dass auch die Sünder sich abmühen müssen, ist ja ganz bekannt; denn auch Räuber, Ehebrecher, Verleumder haben viele Anstrengungen und Mühseligkeiten durchzumachen, um ihre Missetaten auszuführen. Aber von all ihren Mühen haben sie nicht nur keinen Nutzen, sondern werden noch ganz gehörig dafür gezüchtigt. Darauf hat auch der hl. Paulus hingewiesen mit den Worten: „Wer auf sein Fleisch säet, wird auch von seinem Fleische Verderben ernten“2 . Ganz ähnlich machen es diejenigen, die auf Sand bauen, d.h. die einen auf Unzucht, die anderen auf Schwelgerei, wieder andere auf Trunksucht, oder auf Zorn oder auf irgendein anderes Laster.


  1. Gal 6,14 ↩

  2. Gal 6,8 ↩

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