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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
2.
« Et Jésus étant assis à table dans la maison de cet homme, il y vint aussi beaucoup de publicains et de gens de mauvaise vie qui étaient assis avec Jésus et ses disciples (10). » Jésus-Christ ayant appelé saint Matthieu, l’honora aussitôt d’une visite, et il ne (244) dédaigna pas de manger à sa table. Il voulait par cette conduite si obligeante lui faire concevoir de grandes espérances pour l’avenir lui donner plus de confiance. Car Jésus n’attendit pas longtemps pour refermer les plaies de l’âme de son nouveau disciple, il le guérit en un moment de tous ses péchés.
Il veut bien même manger non avec lui seul, mais avec beaucoup d’autres de la même profession , quoique ce fût un crime aux yeux des Juifs que cette condescendance qu’il montrait pour les pécheurs en les laissant approcher de sa personne. Les évangélistes n’oublient pas encore de marquer cette circonstance et de rapporter combien ces envieux condamnèrent cette action. Il était tout simple que les publicains vinssent s’asseoir à la table d’un homme de la même profession qu’eux. Saint Matthieu, ravi de joie de l’honneur que lui faisait Jésus-Christ, convia tous ses amis. La bonté du Sauveur tentait toutes sortes de voies pour sauver les hommes: les uns en leur parlant, les autres en guérissant leurs maladies, les autres en les reprenant, et les autres en mangeant avec eux. Il voulait nous apprendre qu’il n’y avait point ou de temps, ou de condition où nous ne puissions nous convertir.
Quoique tout ce qu’on lui servait à table vînt de rapine, d’injustice et d’avarice, il rie refusa pas néanmoins d’en manger, parce qu’il voyait l’avantage qu’il en devait retirer, et il ne craint pas de se trouver avec de si grands pécheurs dans la même maison et à la même table. C’est ainsi qu’un médecin se doit conduire. S’il ne souffre la pourriture et la puanteur de ses malades, il ne les délivrera point de leurs maux. Ainsi Jésus-Christ n’appréhende point le mal qu’on peut dire ou penser de lui, de ce qu’il mange avec un publicain dans la maison d’un publicain, et avec d’autres publicains. Vous savez aussi combien les Juifs lui en ont fait de reproches: «Voilà, »disent-ils, « un homme de bonne chère et qui aime à boire : c’est un ami des publicains et des gens de mauvaise vie. » (Matt. XI,13.)
Que ces hypocrites qui désirent tant de se faire estimer par leurs jeûnes écoutent ces paroles. Qu’ils considèrent que Jésus-Christ n’a pas rougi de passer pour un homme qui aimait le vin et la bonne chère, et qu’il a méprisé tous ces propos pour arriver à la fin qu’il se proposait, la conversion des âmes. Et nous voyons comment il convertit en effet saint Matthieu, et comment d’un pécheur il fit un apôtre.
Pour mieux juger de l’avantage que saint Matthieu reçut de cette condescendance du Fils de Dieu, il ne faut que considérer ce que dit Zachée, un autre publicain. Aussitôt que Jésus-Christ lui dit: « Zachée, il faut que je loge chez vous (Luc, XIX, 5),» il fut transporté de joie; et, dans cette ferveur, il dit à Jésus-Christ : «Je suis résolu, Seigneur, de donner moitié de mon bien aux pauvres; et si j’ai trompé quelqu’un je lui rendrai quatre fois autant, » ce qui porta Jésus-Christ à lui répondre : « Aujourd’hui le salut a été donné à cette maison. » Tant ce que nous venons de dire est véritable, qu’il n’y a point d’état où l’on, ne puisse se convertir! Mais pourquoi donc, me direz-vous, saint Paul ordonne-t-il « de n’avoir point de commerce et de ne point manger avec celui de nos frères qui est fornicateur; ou avare, ou idolâtre, ou médisant, ou ivrogne, ou ravisseur du bien d’autrui ? » (I Cor, V,11.) D’abord on ne voit pas très-bien si c’est aux pasteurs qu’il parle en cet endroit, ou seulement aux fidèles.
Ensuite ces publicains n’étaient pas encore du nombre des vrais fidèles, ils n’étaient pas encore frères. De plus saint Paul ne commande d’éviter nos frères que lorsqu’ils demeurent toujours dans le mal. Ces publicains au contraire étaient déjà convertis dans le coeur et avaient renoncé à leur vie passée. Mais comme rien ne pouvait ni servir aux pharisiens, ni les toucher, ils s’adressent ici aux disciples de Jésus-Christ et leur disent : «. Pourquoi notre Maître mange-t-il avec des publicains et des gens de mauvaise vie (11)? » On voit ailleurs que lorsqu’ils croyaient avoir surpris les apôtres en quelque faute, ils viennent dire à Jésus-Christ: « Pourquoi vos disciples font-ils ce qu’il ne leur est pas permis de faire le jour du sabbat? » au contraire ils blâment le Maître devant ses disciples. Ils montrent partout leur malice et ils s’efforcent de séparer les disciples d’avec leur Maître. Mais que leur répond cette sagesse infinie? « Jésus les ayant entendus, leur dit : Ce ne sont pas les sains, mais les malades qui ont besoin de médecin (12). » Qui n’admirera comment il retourne leurs paroles, et s’en sert contre eux-mêmes? Ils lui font un crime d’aller avec cette sorte de gens, (245) et il leur montre au contraire qu’il serait indigne de lui et de sa parfaite charité, d’avoir de la répugnance à converser avec les pécheurs et qu’essayer de les convertir est une chose non-seulement irrépréhensible, mais de première importance, nécessaire et digne de toutes les louanges.
Ensuite, pour que cette parole: « ceux qui « sont malades, » par laquelle il désignait ceux qui étaient assis à table avec lui, ne leur causât trop de honte, il la corrige et l’adoucit en y joignant une réprimande à l’adresse de ses censeurs : « C’est pourquoi, » dit-il, « allez et apprenez ce que veut dire cette parole : « J’aime mieux la miséricorde que le sacrifice. » (Osée, 6.) Il leur cite ce passage du Prophète, pour leur faire voir dans quelle ignorance ils étaient des paroles de l’Ecriture. Il anime même ici son discours un peu plus qu’à l’ordinaire, non par émotion ou par colère, Dieu nous garde de cette pensée! mais pour tâcher de les émouvoir et de les instruire. Quoiqu’il eût pu leur dire: N’avez-vous pas vu de quelle manière j’ai guéri le paralytique, et comment j’ai affermi tout son corps? il ne leur dit rien de semblable. Il leur répond d’abord par un raisonnement tout ordinaire et il s’appuie ensuite sur l’autorité de l’Ecriture. Après avoir dit que le médecin n’était pas pour les sains, mais pour ceux qui se portaient mal, et insinué, par ces paroles, qu’il était l’unique et le véritable Médecin, il ajoute ensuite : « C’est pourquoi allez et apprenez ce que veut dire cette parole : J’aime mieux la miséricorde que le sacrifice.
Saint Paul agit de même : car après avoir débuté en disant : « Qui est celui qui paît un troupeau, et qui ne mange point du lait du troupeau? (I Cor. IX, 7), » il rapporte ensuite le témoignage de l’Ecriture et dit : Il est écrit dans la loi de Moïse: Vous ne tiendrez point la bouche liée au boeuf qui foule le grain » (Ibid. 9.) Et un peu après: « Le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’Evangile de vivre de 1’Evangile. » (Ibid. 14.)
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
2.
S. d422 Nachdem also der Herr den Matthäus berufen, erwies er ihm auch eine sehr hohe Ehre, indem er alsbald mit ihm an seinem Tische teilnahm. Dadurch erfüllte er ihn auch mit größter Hoffnung in Betreff seines zukünftigen Heiles und machte ihm überhaupt mehr Mut. Er hatte ja zur Heilung seines Sündenzustandes nicht viel Zeit gebraucht, sondern sie in einem Augenblick bewerkstelligt. Und nicht bloß mit ihm allein nimmt er am Tische teil, sondern noch mit vielen anderen, obgleich man ihm auch das übelnahm, dass er die Sünder nicht von sich fernhielt. Auch das verheimlicht der Evangelist nicht, wie die Juden in seinen Handlungen etwas zu entdecken suchten, um ihn anzuklagen. Indes kamen die anderen Zöllner zusammen, weil ja Matthäus ihr Kollege war. Da er sich nämlich durch den Besucht Christi sehr geehrt fühlte, rief er sie alle zusammen. Christus hat eben jedes Mittel benützt, das geeignet schien, andere zu bessern. Er beschränkte sich nicht auf bloß mündliches Zureden, auf Heilungen von Krankheiten und Tadel gegen seine Widersacher; nein, viele Sünder hat er durch seine Teilnahme am Mahle auf den rechten Weg gebracht. Damit gibt er uns die Lehre, dass jeder Augenblick und jede Handlung für unsere Absichten von Nutzen sein kann. Obgleich aber das, was damals1 aufgetragen wurde, die Frucht des Unrechtes und der Habgier war, so weigerte sich Christus doch nicht, daran teilzunehmen, da er eben wusste, dass er damit viel Gutes stiften könnte. Deshalb wird er sogar Haus- und Tischgenosse derer, die so große Sünder waren. So geht es ja auch beim Arzt; wenn er den Geruch der Fäulnis bei den Kranken nicht ertragen kann, so kann er sie auch von ihrer Krankheit nicht heilen.
Indes kam der Herr dadurch in üblen Ruf, nicht bloß, weil er mit Matthäus aß, sondern auch, weil er es in dessen Haus tat und dazu noch in Gesellschaft vieler anderer Zöllner. Höre also, wie ihm die Juden das vorwerfen: "Da seht diesen Menschen an, er ist ein Fresser und Säufer, ein Freund der Zöllner und Sünder"2 . S. d423 Das sollen diejenigen sich merken, die durch Fasten sich großen Ruhm erwerben wollen; die sollen daran denken, dass unser Herr ein Fresser und Weintrinker genannt wurde und sich dessen nicht schämte, sondern sich über all dies hinwegsetzte, um seinen Zweck zu erreichen. Den hat er aber auch erreicht. Denn der Zöllner ward bekehrt und so gebessert. Damit du aber sehest, dass er diesen großen Erfolg wirklich dadurch erreichte, dass er mit ihm am Tische teilnahm, so höre, was Zachäus sagt, der ebenfalls ein Zöllner war. Da er Christus sagen hörte: "Heute muss ich in deinem Hause bleiben"3 , geriet er vor Freude fast außer sich und sprach: "Die Hälfte meines Vermögens will ich den Armen geben, und wenn ich jemandem in etwas betrogen habe, so will ich es ihm vielfach zurückerstatten"4 . Und Jesus antwortete ihm: "Heute ist diesem Hause Heil widerfahren"5 . So kann man jedes Mittel zur Besserung anderer gebrauchen. Wie kommt es aber denn, fragst du, dass Paulus befiehlt: "Wenn einer, der sich Bruder nennt, unzüchtig ist oder habsüchtig, so soll man mit einem solchen nicht einmal zusammen essen"6 . Allein es ist gar nicht sicher, ob er das auch den Lehrern vorschreibt und nicht bloß den übrigen Brüdern. Außerdem waren diese7 noch nicht gefestigt und vollkommen und noch nicht einmal wirkliche Brüder geworden. Sodann befiehlt Paulus, auch diejenigen, die schon Brüder geworden, zu meiden, für den Fall, dass sie in der Sünde verharren. Diese Zöllner waren aber bereits daran, die Sünde aufzugeben und sich zu bekehren. Doch machte nichts von all dem auf die Pharisäer Eindruck. Sie beschweren sich vielmehr bei den Jüngern und sagen:
V.11: "Warum ißt euer Meister mit Zöllnern und Sündern?"
Und wenn sie glauben, dass die Jünger selbst das S. d424 Gesetz übertreten, so kommen die Pharisäer zum Herrn und sagen: "Siehe, Deine Jünger tun etwas, was man am Sabbat nicht tun darf!"8 . In diesem Falle aber verklagen sie Christus bei seinen Jüngern. Das alles taten sie aber nur aus böser Absicht und zu dem Zweck, die Schar seiner Jünger dem Herrn abtrünnig zu machen. Was erinnert nun aber die9 Weisheit?
V.12: "Nicht die Gesunden bedürfen des Arztes, sondern die Kranken."
Siehe, wie er sie mit ihrer eigenen Rede schlug! Sie hatten es ihm zum Vorwurf gemacht, dass er mit solchen Menschen umgehe; er aber sagt im Gegenteil, nicht mit ihnen zu verkehren, wäre seiner und seiner Liebe zu den Menschen nicht würdig, und solche Menschen zu bessern, verdiene nicht nur keinen Tadel, sondern sei ein hervorragendes Werk, eine notwendige und unendlich lobenswerte Sache. Um sich aber dann nicht den Anschein zu geben, als wolle er diejenigen beschämen, die er als "Kranke" bezeichnet hatte, so beachte, wie er dies wieder ausgleicht, indem er die Juden tadelt mit den Worten:
V.13: "Gehet und lernet, was es heißt: Erbarmen will ich und nicht Opfer"10 .
Das sagt er, um ihnen ihre Unkenntnis der Schriften vorzuwerfen. Deshalb sprach er auch in etwas schärferem Tone; er war aber deswegen noch nicht zornig, durchaus nicht; er will nur jene Zöllner nicht in Verlegenheit lassen. Er hätte ja auch sagen können: Habt ihr nicht bemerkt, wie ich dem Gichtbrüchigen seine Sünden nachgelassen habe? Wie ich seinem Leibe die Kraft zurückgab? Doch von all dem sagt er nichts. Vielmehr bringt er zuerst einen bloßen Vernunftgrund vor, dann erst die Hl. Schrift. Zuerst sagt er: "Nicht die Gesunden bedürfen des Arztes, sondern die Kranken" und deutet damit in verborgener Weise an, dass er selbst der Arzt sei. Dann fügt S. d425 er hinzu: "Gehet hin und lernet, was es heißt: Erbarmen will ich und nicht Opfer." Gerade so macht es auch Paulus. Er beginnt zunächst mit den Beispielen aus dem gewöhnlichen Leben und sagt: "Wer hütet eine Herde und nährt sich nicht von ihrer Milch?"11 . Dann erst zitiert er die Hl. Schrift und sagt: "Im Gesetze des Moses steht geschrieben: "Du sollst dem Ochsen, der das Getreide tritt, das Maul nicht zubinden"12 . Und an einer anderen Stelle sagt er: "Also hat der Herr denen befohlen, die das Evangelium verkünden, dass sie vom Evangelium leben"13 . Bei seinen Jüngern dagegen macht es der Herr nicht so14 , sondern erinnert sie an seine Wunder und spricht: "Denkt ihr nicht mehr an die fünf Brote und die fünftausend Menschen, und wieviel Körbe voll ihr noch gesammelt habt?"15 .