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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
2.
« Mais les pharisiens disaient au con traire : Il chasse les démons par le prince des démons (34).» Y a-t-il rien de plus extravagant que cette pensée, comme Jésus-Christ le leur reproche ensuite? Il est impossible que le démon chasse le démon. Cet esprit de malice ne détruit pas ses propres desseins, mais il ne tend et ne travaille au contraire qu’à les affermir. D’ailleurs Jésus-Christ ne faisait pas seulement paraître sa puissance en chassant les démons; mais encore en guérissant les (260) lépreux, en ressuscitant les morts, en calmant la mer, en pardonnant les péchés; en prêchant le royaume du ciel, et en conduisant les hommes à Dieu son Père : merveilles d’autant plus impossibles au démon, que n’en ayant point le pouvoir il n’en a pas même la volonté.
Les démons détournent les hommes du culte de Dieu, et ils les portent à adorer les. idoles. ils les attachent à cette vie, et ils leur ôtent la foi de l’autre. De plus, si l’on offense le démon, il n’a garde de faire du bien au lieu de se venger, puisqu’il nuit même à ceux qui le servent le mieux, et qui l’honorent davantage. Mais Jésus-Christ se conduit d’une manière bien différente, puisqu’après ces médisances, ces outrages et ces blasphèmes; l’Evangile ne laisse pas d’ajouter : « Et Jésus allait de tous côtés dans les villes et dans les villages enseignant dans leurs synagogues, et prêchant l’évangile du royaume, et guérissant toutes sortes de maladies et de langueurs (35). » Bien loin de punir leur ingratitude, il ne veut pas même les en reprendre.
Il leur témoigne son extrême douceur, et en même temps il réfute leurs calomnies. Car il veut les convaincre d’abord de la fausseté de leurs accusations par une grande multitude de miracles, et les confondre ensuite par ses paroles et par ses raisons. Après donc avoir été ainsi outragé, il ne laisse pas d’aller dans les villes, dans les villages et dans les synagogues des Juifs, pour nous apprendre à riposter à nos calomniateurs, non en leur répondant injure pour injure, mais en redoublant notre affection envers eux. Car si vous ne regardez que Dieu et non pas les hommes, dans la charité que vous leur faites, vous ne cesserez jamais de leur faire du bien, quelque ingrats qu’ils puissent être envers vous, sachant que leur ingratitude augmentera votre récompense.
Celui qui se lasse de faire la charité, parce qu’on médit de lui, et qu’on le décrie, témoigne assez qu’il a été plutôt charitable pour être loué des hommes que pour plaire à Dieu. Jésus-Christ au contraire nous voulant apprendre qu’il ne suivait dans ces guérisons que le mouvement de sa bonté n’attend pas, même après toutes ces médisances, que les malades le viennent trouver. Il va les trouver jusque dans leur pays et dans leurs villes, Il leur fait deux grâces très-considérables en même temps: l’une qu’il leur prêche l’Evangile, et l’autre qu’il les guérit de toutes leurs maladies. Il ne passait aucune ville, il ne négligeait aucun village, mais il allait indifféremment en toutes sortes de lieux. Il n’arrêtait pas encore là l’excès et la tendresse de sa charité.
« Car voyant la multitude du peuple, ses entrailles furent émues de compassion, parce qu’ils étaient languissants et dispersés çà et là, comme des brebis qui n’ont point de pasteur (36). » Considérez encore ici, mes frères, combien Jésus-Christ est éloigné de la vaine gloire. Pour ne pas attirer à lui tout le monde, il aime mieux envoyer ses disciples. Il veut que d’abord la Judée soit comme le lieu où ils s’exercent, pour les rendre ensuite capables de combattre et de lui assujétir toute la terre. Il les met d’abord dans des épreuves assez fortes, si l’on considère que leur vertu était encore bien faible, afin que s’étant fortifiés de plus en plus ils puissent entreprendre une guerre plus pénible. C’est un aigle qui tire du nid ses aiglons pour leur apprendre à voler.
Il leur donne d’abord de pouvoir de guérir les corps pour les rendre ensuite les médecins et les conducteurs des âmes.
Et remarquez comment il leur fait voir en même temps la nécessité et la facilité de ce qu’il leur ordonne. « La moisson est grande, » dit-il, « et il y a peu d’ouvriers. » Je ne vous envoie pas pour semer, mais pour recueillir une moisson toute préparée. C’est ce qu’il dit dans saint Jean : « Les autres ont travaillé et u vous êtes entrés dans leurs travaux. » (Jean, IV, 59.) Il leur parlait de la sorte pour les empêcher de s’enorgueillir et pour leur donner en même temps de la confiance en leur faisant voir que le plus grand travail était déjà fait.
Il est remarquable encore que ce qu’il fait en cette rencontre n’est point l’ouvrage d’une justice qui rende ce qui est dû, mais d’une miséricorde toute pure et toute gratuite.
« Voyant la multitude du peuple, ses entrailles furent émues de compassion, parce qu’ils « étaient languissants et dispersés çà et là comme des brebis qui n’ont point de pasteur. » Ces paroles sans doute retombent comme une accusation grave sur la tête des Juifs, puisqu’au lieu d’être les pasteurs des peuples ils en étaient devenus les loups. Car non-seulement ils ne les redressaient point de (261) leurs égarements, mais ils s’opposaient même au progrès qu’ils auraient pu faire dans la vertu. Aussi nous voyons que lorsque le peuple, ravi des miracles de Jésus-Christ, publie hautement « qu’on n’a jamais rien vu de semblable dans Israël,» les pharisiens crient au contraire : « Il chasse les démons par le prince des démons. »
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
2.
Die Pharisäer aber taten das gerade Gegenteil. Sie verdächtigten nicht nur das geschehene Wunder, sondern scheuten sich nicht einmal, sich selbst zu widersprechen. So geht es eben, wenn man bösen Willen hat. Und was sagen sie denn?
V.34: „Durch den obersten der Teufel treibt er die Dämonen aus.“
Was gibt es wohl Unsinnigeres als das? Es ist ja, wie der Herr im Folgenden sagte, ganz und gar unmöglich, dass ein Teufel Teufel austreibe. Der Teufel pflegt ja sein Eigentum wohl zu hüten, nicht aber zu zerstören. Der Herr hatte aber nicht bloß Dämonen ausgetrieben, sondern auch Aussätzige gereinigt, Tote auferweckt, das Meer besänftigt, Sünden nachgelassen, das Himmelreich gepredigt und Seelen seinem Vater zugeführt. Alles das mochte und konnte ja doch ein Teufel niemals zustande bringen. Die Dämonen treiben die Menschen den Götzen zu und von Gott weg, und suchen ihnen den Glauben an das jenseitige Leben zu nehmen. Wenn ein Dämon beschimpft wird, erweist er keine Wohltaten dafür, sucht er ja doch auch ohne Schmähung denen zu S. d454 schaden, die ihn anbeten und verehren. Christus dagegen tut das gerade Gegenteil. Nachdem er selbst Beschimpfungen und Schmähungen erfahren hatte, da heißt es:
V.35: „Durchwanderte er alle Städte und Dörfer, lehrte in ihren Synagogen, verkündete das Evangelium vom Himmelreich und heilte alle Krankheiten und Gebrechen.“
Ja, er hat diejenigen, die ihn schmähten, nicht nur nicht gestraft, sondern erteilte ihnen nicht einmal einen einfachen Tadel. Damit zeigte er seine Sanftmut, und widerlegte so auch das böse Gerede. Sogleich wollte er durch kommende Wunderzeichen noch größere Beweise bieten und dann erst auch den mündlichen Tadel folgen lassen. Er ging also in die Städte, Dörfer und Synagogen, und gab uns dadurch die Lehre, Verleumdungen so zu vergelten, nicht auch unsererseits schlecht zu reden von anderen, sondern ihnen nur um so mehr Gutes zu tun. Wenn du also deinen Nächsten nicht um der Menschen, sondern um Gottes willen Gutes tust, so lasse von deinen Wohltaten nicht ab, was immer die dir auch tun mögen; dann wird dein Lohn nur um so größer sein. Wer aber infolge böser Nachreden vom Wohltun ablässt, der zeigt dadurch, dass er wegen des Lobes der anderen, nicht um Gottes willen diese Tugend geübt hat. Christus wollte uns also zeigen, dass er nur aus lauter Güte so handle; deshalb wartete er auch nicht, bis die Kranken zu ihm kamen, sondern ging selbst zu ihnen, um ihnen zwei große Wohltaten zu erweisen: erstens um ihnen das Reich Gottes zu verkünden, zweitens um sie von allen Krankheiten zu heilen. Dabei ließ er keine Stadt aus, ging an keinem Dorfe vorbei, sondern besuchte jeden Ort. Ja, selbst damit begnügte er sich nicht, sondern zeigte auch in anderer Weise sein Wohlgefallen für sie.
V.36: „Denn als er die Schar der Leute sah, da erbarmte er sich ihrer, weil sie geplagt und verlassen waren wie Schafe, die keinen Hirten haben.
V.37: Da sprach er zu seinen Jüngern: Die Ernte ist groß, aber der Arbeiter sind nur wenige.
V.38: Bittet also den Herrn unserer Ernte, dass er Arbeiter in seine Ernte sende.“
Beachte hier wieder, wie wenig der Herr auf Menschenruhm achtet. Um nicht alle an sich zu ziehen, sendet er seine Jünger aus. Doch ist dies nicht der einzige Grund; er will auch, dass sie sich in Palästina wie in einer Ringschule übten, und sich so zu den Kämpfen in der weiten Welt rüsteten. Deshalb hat er ihnen auch außergewöhnlich große Kampfesübungen auferlegt, soviel als ihre Kraft nur zu leisten vermochte, damit sie die späteren Kämpfe um so leichter bestünden. So übte er sie gleichsam zum Flug, wie zarte junge Vögelchen. Und zunächst machte er sie zu Ärzten der Leiber; nachher aber verlieh er ihnen die höhere Gabe, auch die Seelen zu heilen. Beachte auch, wie er die Sache als leicht und zugleich als notwendig hinstellte. Denn wie lauten seine Worte? „Die Ernte ist groß, der Arbeiter sind aber wenige.“ Er will damit sagen: Ich sende euch nicht zur Aussaat, sondern zur Ernte. Bei Johannes heißt es: „Andere haben die Mühe der Arbeit gehabt, und ihr habt die Frucht ihrer Mühe geerntet“1 . Das sagte er, um sie etwas zu verdemütigen und zum Vertrauen anzuhalten und zu zeigen, dass die schwerere Arbeit schon vorher geschehen ist. Siehe aber, wie er auch hier mit der Nächstenliebe beginnt, nicht mit der Hoffnung auf Entgelt. „Denn er ward von Mitleid gerührt, weil sie so abgehetzt und verlassen waren, wie Schafe, die keinen Hirten haben.“ Dieser Vorwurf trifft die Hohenpriester der Juden, die sich als Wölfe erwiesen, während sie hätten Hirten sein sollen. Denn sie wiesen das Volk nicht nur nicht auf den rechten Weg, sondern hinderten es sogar im rechten Fortschritt. Als daher die Leute sich wunderten und sagten: „So etwas ist in Israel noch nicht gesehen worden“, da sagten diese das Gegenteil und meinten: „Er treibt die Teufel im Namen des Beelzebub aus. “Wer ist aber hier mit den Arbeitern gemeint? Die zwölf Jünger. S. d456 Hat dann also der Herr, nachdem er doch selbst gesagt hatte: „Der Arbeiter sind wenige“, noch einige andere hinzugefügt? Durchaus nicht; vielmehr hat er gerade sie ausgesandt. Weshalb sagte er also dann: „Bittet den Herrn der Ernte, dass er Arbeiter aussende in seine Ernte“? Weil er später auch die zwölf vermehrt, nicht der Zahl nach, sondern durch die Kraft, die er ihnen verlieh.
-
Joh 4,38 ↩