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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

6.

Ecoutons ceci, mes frères; mais écoutons-le pour le pratiquer. Jésus-Christ n’a pas dit ces paroles seulement pour ses apôtres. Il les a dites pour tous ceux qui voudraient se sanctifier dans la suite de tous les siècles. Rendons-nous donc dignes nous autres de recevoir chez nous de si divins hôtes, puisque c’est par la disposition intérieure de ceux qui les reçoivent, que cette paix ou descend sur eux, ou se retire d’eux. Elle ne dépend pas seulement de la vertu des prédicateurs qui la donnent, mais encore de la sainteté des disciples qui la reçoivent. Que personne ne regarde comme une perte légère la privation de cette paix. Le Prophète l’avait prédite autrefois en disant: « Que les pieds de ceux qui annoncent la paix sont beaux ! » (Nahum, I, 15.) Et pour en marquer davantage l’excellence, il ajoute: « de « ceux qui annoncent les biens. » Jésus-Christ montre assez quelle elle est, lorsqu’il dit: « Je vous laisse la paix: je vous donne ma paix. m (Jean, XIV, 13.)

Il faut, mes frères, faire toutes choses pour jouir d’une paix si précieuse, et dans vos maisons, et dans nos églises. Car celui qui préside ici et qui tient la première place dans l’église, donne comme vous savez la paix à tout le peuple; et cette paix est la figure de celle que Jésus-Christ a donnée à ses apôtres. C’est pourquoi il faut la recevoir de tout son coeur avant que de se présenter à la sainte table. Si c’est un si grand mal de ne point participer à cette table, quel mal serait-ce de chasser et d’outrager celui même qui la bénit? C’est pour vous que le prêtre se tient assis dans l’église, et que le diacre est debout avec beaucoup de peine quelle excuse donc vous restera-t-il de ne pas recevoir le ministre de Dieu, au moins en écoutant sa parole?

Cette église est la maison commune de tous. Vous y entrez les premiers, et nous y venons ensuite, et nous pratiquons en y entrant, ce que Jésus-Christ ordonne ici à ses apôtres. Nous vous y bénissons tous en général, et nous vous y donnons d’abord cette paix que Jésus-Christ commande à ses disciples de donner lorsqu’ils entrent dans une maison. Que personne donc ne soit lâche et paresseux, que personne ne s’abandonne à l’égarement de ses pensées, lorsque les ministres de Dieu entrent et parlent dans ce lieu saint, Car cette négligence sera terriblement punie. Pour moi j’aimerais cent fois mieux être maltraité de vous, lorsque je vais vous voir dans vos maisons, que de n’être pas écouté ici lorsque je vous parle de la part de Dieu. Ce dernier mépris est d’autant plus grand, que cette maison est sans comparaison plus sainte et plus excellente que les vôtres.

Car c’est ici, mes frères, que sont renfermées nos plus précieuses richesses; c’est ici qu’est l’objet de toutes nos espérances. Qu’y a-t-il ici qui ne soit grand et terrible? Notre table est plus sainte et plus délicieuse que les vôtres. Notre huile est plus précieuse; et tout le monde sait combien de personnes recevant avec foi cette divine onction dans leurs maladies, se sont trouvées guéries de leurs maux. Cette armoire où l’on garde l’Eucharistie est aussi bien plus estimable que ne sont les vôtres. Car elle ne renferme pas de riches habits, mais elle contient la miséricorde même, quoiqu’il y ait peu de personnes ici qui en jouissent (266) et qui la possèdent. Le lit aussi où l’on se repose ici est bien plus doux que les vôtres, puisque la lecture et la méditation de l’Ecriture est un repos plus agréable que celui que vous prenez chez vous.

Si nous étions tous dans une parfaite union, nous n’aurions point besoin d’autre maison que de celle-ci. Ces trois mille hommes d’autrefois, et ces cinq autres mille ensuite montrent la vérité de ce que je dis, puisqu’ils n’avaient tous qu’une même maison, qu’une même table, et qu’une même âme. « La multitude des fidèles, » disent les Actes, « n’avaient tous qu’une âme, et qu’un coeur. »(Act. IV, 32.) Mais puisque nous sommes trop éloignés de cette haute vertu, et que nous sommes dispersés en plusieurs maisons différentes, au moins lorsque nous nous rassemblons ici, rentrons le plus que nous pourrons dans cet esprit et cette charité de l’Eglise à sa naissance. Quand nous serions pauvres dans tout le reste, soyons riches en ce point.

Je vous conjure donc, mes frères, de nous recevoir avec affection lorsque nous entrons ici. Quand nous vous disons: « Que la paix « soit avec vous , » répondez-nous: « Et qu’elle soit avec votre esprit; » mais du coeur plus que de la bouche, et plus par un véritable désir que par le son extérieur de la parole. Que si après m’avoir dit ici avec tout le peuple: « Que la paix soit avec votre esprit, » lorsque vous êtes revenus chez vous, vous me faites une guerre sanglante par vos médisances, par vos injures, et par toute sorte d’outrages, que doit-on dire de cette paix que vous m’aurez donnée dans l’église?

Pour moi je vous assure que quand vous diriez de moi tout le mal imaginable, je ne laisserai pas de vous donner et de vous souhaiter toujours très-sincèrement la paix. Je n’aurai jamais pour vous qu’une affection très-pure. Car je sens que j’ai pour vous tous les entrailles d’un vrai père. Si je vous fais quelquefois des réprimandes un peu fortes, ce n’est que par le zèle que j’ai de votre salut. Mais lorsque je vois que vous me décriez en secret et que dans la maison même du Seigneur, vous ne me recevez pas, et que vous ne m’écoutez pas avec un esprit de paix, je crains fort que vous rie redoubliez ma tristesse, non parce que vous tâchez de me noircir par vos injures, mais parce que vous rejetez de vous la paix que je vous donnais, et que vous attirez sur vous ces supplices effroyables dont Dieu menace ceux qui méprisent les prédicateurs de sa parole.

Quoique «je ne secoue point contre vous la poussière de mes pieds, » quoique je ne me retire point d’auprès de vous; l’arrêt néanmoins que Jésus-Christ a prononcé contre vous subsiste. Pour ce qui est de moi je ne cesserai point de vous souhaiter la paix, et je dirai continuellement: « Que la paix soit avec vous! » Si vous la rejetez avec mépris, je ne secouerai point contre vous la poussière de mes pieds, non que je veuille en ce point désobéir à mon Sauveur, mais parce que la charité qu’il m’a donnée pour vous m’empêcherait de le faire.

Il est vrai que j’ai peut-être tort de m’attribuer ce que Jésus-Christ dit ici à ses apôtres puisque je n’ai rien souffert pour vous, que je ne vous suis point venu chercher de loin pour vous annoncer l’Evangile, et que je ne vous ai point paru dans cet extérieur pauvre que Jésus-Christ a commandé à ses disciples, ni sans chaussures, ni sans une double tunique. Je veux bien être le premier à m’accuser moi-même, mais je suis obligé de vous dire que cela ne suffit pas pour vous justifier devant Dieu. J’en serai peut-être plus condamné, mais vous ne serez pas excusés.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

6.

All das sollen wir aber nicht bloß anhören, sondern auch nachahmen. Denn die Worte des Herrn gelten nicht bloß den Aposteln, sondern auch den Heiligen, die nach ihnen kommen. Suchen wir ihrer Nachfolge würdig zu werden. Denn je nach dem Willen derer, die wir aufnehmen, kommt dieser Friede oder geht wieder fort. Das hängt eben nicht bloß von dem freien Willen der Lehrenden ab, sondern auch von der Würdigkeit derer, die ihnen Aufnahme gewähren. Halten wir es auch nicht für einen geringen Verlust, einen solchen Frieden nicht zu erlangen. Denn ihn hat schon der Prophet zum voraus angekündigt mit den Worten: „Wie angenehm sind die Fußstapfen derer, die den Frieden künden!“ Und dann fügt er zur Erläuterung seiner hohen Worte hinzu: „Derer, die Gutes verkünden“1 . Dass dieser Friede etwas Großes sei, hat auch Christus bezeugt, da er sagt: „Den Frieden hinterlasse ich euch, den Frieden gebe ich euch“2 . Darum müssen wir alles tun, um seiner teilhaft zu werden, in der Familie wie in der Kirche. Auch in der Kirche entbietet ja der Vorsteher den Frieden. Das eine ist ein Vorbild des anderen, und man muss ihn mit allem Eifer zu erlangen suchen, durch die Bereitwilligkeit des Herzens noch mehr, als durch das Anerbieten des Mahles. Wenn es schon ein schwerer Fehler ist, nicht am Tische teilnehmen zu lassen, um wieviel schwerer ist es dann, den, der den Frieden entbietet, abzuweisen? Um deinetwillen sitzt der Priester in der Kirche, um deinetwillen steht dort der Prediger, strengt sich an und müht sich ab. Wie willst du dich da entschuldigen, wenn du nicht einmal soviel Bereitwilligkeit hast, ihn anzuhören?

Die Kirche ist ja das gemeinsame Haus aller Heiligen und wir betreten es nur, nachdem ihr uns vorangegangen S. d466 und befolgen so das Beispiel der Apostel. Deshalb entbieten wir auch gleich beim Eintritt allen den Frieden, entsprechend jener Vorschrift des Herrn. Keiner sei also gleichgültig, keiner sei träge, wenn die Priester und Lehrer hereinkommen; es würde euch keine geringe Strafe dafür treffen. Tausendmal lieber möchte ich, dass man mich beim Eintritt in das Haus irgendeines unter euch allein stehen ließe, als dass ich hier reden muss, ohne dass mich jemand hört. Das ist für mich viel härter als das andere, denn dieses Haus ist ja viel wichtiger3 . Hier sind uns die großen Schätze hinterlegt. Auf ihm beruht all unsere Hoffnung. Oder was wäre hier nicht groß und ehrfurchtgebietend? Dieser Tisch ist viel ehrwürdiger und besser als irgendein anderer Tisch; diese Lampe viel erhabener als sonst eine. Das wissen alle, die im Glauben und zur rechten Zeit mit ihrem Öle gesalbt und von ihren Krankheiten befreit wurden. Und dieser Schrank ist viel besser und notwendiger als jener. Denn er enthält nicht Kleider, sondern Almosen, wenn es auch wenige sind, die es empfangen. Auch findest du hier ein Ruhelager, das weit besser ist als das zu Hause; denn das Ruhen in den hl. Schriften ist mir angenehmer, als jedes andere Ruhelager. Ja, wenn wir wären, wie wir sein sollten, so hätten wir überhaupt kein anderes Haus als dieses. Dass ich da nichts Unmögliches sage, beweisen die dreitausend und fünftausend Menschen, die alle ein Haus, einen Tisch, eine Seele hatten. „Denn“,heißt es, „die Menge der Heiligen hatte nur ein Herz und eine Seele.“4

Da wir aber von der Tugend jener5 gar weit entfernt sind, und jeder in seinem eigenen Hause wohnt, so wollen wir wenigstens dann, wenn wir hier zusammenkommen, dies mit Eifer und S. d467 Bereitwilligkeit tun. Denn wenn wir schon in den anderen Dingen Bettler und arme Menschen sind, so wollen wir wenigstens in diesen Dingen reich sein. Deshalb nehmet uns wenigstens hier mit Liebe auf, wenn wir zu euch hereinkommen. Und wenn ich sage: der Friede sei mit euch, dann antwortet und mit deinem Geiste, und zwar nicht nur mit den Lippen, sondern auch mit dem Herzen; nicht nur mit dem Munde, sondern auch mit der inneren Gesinnung. Wenn du aber in der Kirche sagst: „Friede auch mit deinem Geiste“ und draußen mit mir streitest und haderst, mich anspuckst und lästerst und mich auf tausendfache Weise schmähst, was ist denn das für ein Friede? Wenn auch du tausendfach böse über mich redest, ich gebe dir den Frieden mit reinem Herzen, mit aufrichtigem Sinn, und niemals bin ich imstande, etwas Böses über dich zu sagen; ich habe eben das Herz eines Vaters. Und wenn ich je einmal tadeln muss, so tue ich es nur mit Bedauern. Wenn aber du mich heimlich herabsetzest und mich nicht einmal im Hause des Herrn aufnimmst, so fürchte ich, du wirst meine Mutlosigkeit noch vermehren, nicht weil du über mich geschmäht hast, nicht weil du mich zurückgewiesen, sondern weil du den Frieden nicht annehmen willst und dir die vom Herrn angedrohte Strafe zugezogen hast. Wenn ich auch den Staub nicht von meinen Füßen schüttle, wenn ich dir auch nicht den Rücken kehre, die angedrohte Strafe erwartet dich doch. Ich entbiete euch oft den Frieden, und ich werde nie aufhören, dies zu tun. Ja, selbst wenn ihr mich schmäht und mich nicht aufnehmt, auch dann will ich den Staub nicht von meinen Füßen schütteln; nicht etwa weil ich den Worten des Herrn nicht gehorchen will, sondern weil ich brenne vor Liebe zu euch. Übrigens habe ich ja um euretwillen noch mehr Mühsal ertragen. Ich bin nicht von weitem hergekommen, noch kam ich in der Kleidung und in der Armut der Apostel6 . Auch habe ich Schuhe und ein zweites Gewand; und vielleicht habt ihr gerade deshalb auch eure Pflichten vernachlässigt. Aber gleichwohl genügt das nicht zu eurer Entschuldigung, vielmehr ist unsere S. d468 Schuld zwar größer, gibt aber euch kein Recht auf Nachsicht.


  1. Jes 52,7 ↩

  2. Joh 14,27 ↩

  3. als ein anderes ↩

  4. Apg 4,32 ↩

  5. ersten Christen ↩

  6. deshalb mache ich mir selbst zu allererst Vorwürfe ↩

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