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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
2.
Après donc que Jésus-Christ a délivre ses apôtres de toute crainte et de toute inquiétude, et qu’il les a élevés au-dessus de la calomnie, il les porte maintenant à témoigner une grande liberté dans la prédication de l’Evangile.
« Dites dans la lumière ce que je vous dis dans l’obscurité; et prêchez sur le haut des maisons ce qui vous aura été dit à l’oreille (27). » Quoique Jésus-Christ ne dît point ceci aux apôtres dans les ténèbres, et qu’il ne leur parlât point à l’oreille, il use néanmoins de (281) cette expression par une espèce d’hyperbole. Comme il leur parlait à eux seuls, et dans un petit coin de la Judée, il dit qu’il leur parlait dans l’obscurité et à l’oreille, en comparaison de cette liberté qu’il leur devait donner un jour dans la prédication de sa parole. Car tous n’annoncerez pas, dit-il, mon Evangile à une, à deux ou trois villes seulement, mais généralement à toutes les parties du monde; vous traverserez les terres et les mers, les pays habités et inhabités; vous prêcherez devant les rois et devant les peuples; vous enseignerez les philosophes et les orateurs, et vous leur parlerez avec une fermeté et une assurance qui leur donnera de la terreur. Il se sert de ces mots : « Qu’ils prêcheront sur le haut des maisons, et dans la lumière, » pour marquer cette hardiesse sainte avec laquelle ils devaient parler.
Mais ne suffisait-il pas de leur dire : « Prêchez sur le haut des maisons et dans la lumière?» Pourquoi ajoute-t-il: « Ce que je vous ai dit à l’oreille et dans les ténèbres, » sinon pour leur élever l’esprit, et les rendre capables de ses grands desseins? C’est ainsi qu’il leur dit dans saint Jean: « Celui qui croit en moi fera les mêmes oeuvres que je fais, et en fera même de plus grandes. » (Jean, XIV, 1.) Il montre ici de la même manière qu’il ferait tout par eux, et plus encore qu’il n’avait fait par lui-même. J’ai commencé, leur dit-il, j’ai marqué la première trace, et j’ai comme ébauché les choses; mais je veux par vous achever le reste.
Cette parole au reste n’est pas seulement un commandement, c’est encore une prédiction; c’est la parole d’un homme sûr que ce qu’il dit s’accomplira, et qui affirme aux apôtres qu’ils triompheront de toutes les difficultés, et qui, en leur montrant le succès, détruit doucement mais sûrement l’angoisse que leur causait la prévision des calomnies auxquelles ils seraient en butte. Il semble qu’il leur disait : Comme la prédication de l’Evangile, qui jusqu’ici a été cachée et secrète, remplira néanmoins toute la terre; de même ces calomnies que vos ennemis publieront de toutes parts contre vous, se dissiperont bientôt et s’évanouiront comme des songes. Après les avoir ainsi fortifiés, il leur prédit encore de plus grands périls. Mais il leur inspire en même temps un si grand courage, qu’il met leur âme au-dessus de tous les maux.
« Ne craignez point ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme; mais craignez plutôt celui qui peut perdre et le corps et l’âme en les jetant dans l’enfer (28). » Considérez, mes frères, combien Jésus-Christ élève ses disciples, non-seulement au-dessus des soins, des inquiétudes, des périls et des pièges, des médisances et des calomnies, mais au-dessus de la mort même, qui est la chose de toutes la plus terrible, et non-seulement de la mort, mais de la mort la plus sanglante et la plus cruelle. Il ne leur dit point: On vous tuera. Il use d’une expression plus douce et moins effrayante : « Ne craignez point ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme, mais craignez plutôt celui qui peut perdre et le corps et l’âme en les jetant dans l’enfer. »
Il use souvent de cette conduite, et il ménage tellement la pensée des hommes, qu’il leur fait conclure tout le contraire de ce qu’ils croyaient. Vous craignez la mort, leur dit-il, et cette crainte vous fait appréhender de prêcher mon Evangile. Mais c’est au contraire, parce que vous craignez la mort, que vous devez prêcher hardiment, puisqu’il n’y a que cette hardiesse sainte qui vous puisse délivrer de la véritable mort. Vos ennemis vous peuvent tuer, mais quelques efforts qu’ils fassent, ils ne peuvent vous toucher dans la plus noble partie de vous-mêmes. C’est pourquoi il ne dit pas seulement de ces ennemis qu’ils ne tuent point l’âme, mais « qu’ils ne la peuvent tuer, » pour montrer que quand ils le voudraient ils ne le pourraient pas. Si donc vous craignez les tourments des hommes, craignez encore plus ceux dont Dieu vous menace dans l’enfer.
Vous voyez encore ici que Jésus-Christ ne promet point à ses disciples de les délivrer de la mort, et qu’il les abandonne à la violence des hommes; mais qu’il leur promet une grâce plus grande que la délivrance même de la mort, puisque c’est beaucoup plus de persuader à un homme de mépriser la mort, que de le délivrer de la mort. Ainsi Jésus-Christ n’abandonne pas ses apôtres aux périls, mais il leur donne un courage plus grand que tous les périls.
Il établit ici en passant la vérité de l’immortalité de l’âme; et il imprime par ce peu de paroles dans l’esprit de ses disciples une doctrine salutaire qui les devait fortifier contre (282) tous les maux. Mais pour les consoler d’une autre manière, et pour les empêcher de se croire abandonnés de Dieu, en se voyant dans les périls, dans les tourments et dans la mort même, il les instruit encore et les assure de sa providence dans la suite.
« N’est-il pas vrai qu’on a deux passereaux « pour une obole? et néanmoins aucun d’eux « ne tombe sur la terre sans la volonté de « votre père (29). Les cheveux mêmes de votre « tête sont tous comptés (30).» Qu’y a-t-il de plus vil « que ces petits passereaux ? » leur dit-il, et cependant on n’en prend pas un sans que Dieu le sache. II ne dit pas que c’est Dieu qui les fait tomber sur la terre : cela serait trop indigne de la majesté divine; mais il déclare seulement que cela ne se fait point sans sa connaissance. Que si Dieu n’ignore rien de tout ce qui arrive; et s’il vous aime avec encore plus de tendresse que les pères n’aiment leurs enfants, et jusqu’à tenir compte de tous vos cheveux, que devez-vous craindre? Jésus-Christ parle de la sorte, non que Dieu compte effectivement le nombre de leurs cheveux; mais seulement pour faire voir jusqu’où va son soin et sa vigilance sur ceux qui le servent. Puis donc qu’il connaît tout, et qu’il peut et veut vous sauver, lorsque vous souffrirez quelque chose, ne croyez point que ce soit parce qu’il vous abandonne. Car son dessein n’est pas de vous délivrer des maux du corps, mais de vous apprendre à les mépriser, parce que ce ne sont plus des maux quand on les méprise.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
2.
So hat denn der Herr seine Jünger von aller Angst, von Furcht und Sorge befreit, und sie über alle Leiden erhaben gemacht. Jetzt war auch der rechte Augenblick gekommen, von der Freimütigkeit in der Verkündigung des Evangeliums zu reden.
V.27: „Denn“, heißt es weiter, „was ich euch in der Finsternis sage, das sollt ihr am hellen Tage wiederholen; und was euch nur ins Ohr gesagt wurde, das sollt ihr auf den Dächern verkünden.“
Indes, es war ja nicht finster, als der Herr dies sprach; auch flüstert er den Aposteln seine Reden nicht bloß ins Ohr! Nun, der Herr sprach eben hier vergleichungsweise. Weil er nämlich nur zu den Jüngern redete und dies in einem kleinen Winkel Palästinas, deshalb sagt er: „In der Finsternis“ und „ins Ohr“; er will diese Art der Unterredung dem Freimut gegenüberstellen, den sie nachher besitzen sollten und den er ihnen geben wollte. Denn, meint er, ihr werdet nicht bloß einer S. d496 oder zwei oder drei Städten predigen, sondern dem ganzen Erdkreis; werdet Land und Meer durchwandern, bewohnte und unbewohnte Gegenden; ihr werdet Fürsten und Völkern, Philosophen und Rhetoren ganz offen und freimütig alles sagen. Deshalb gebraucht der Herr den Ausdruck: „Auf den Dächern“ und „saget es am hellen Tage“, d.h. ohne irgendwelche Zurückhaltung und mit allem Freimut. Weshalb hat er aber nicht bloß gesagt: „prediget auf den Dächern“ und „redet am hellen Tage“; weshalb fügt er auch noch hinzu: „Was ich euch im verborgenen sage“ und „was euch nur ins Ohr geflüstert wird“? Er wollte damit ihre Zuversicht heben. So hat er ja auch ein andermal gesagt: „Wer an mich glaubt, der wird auch die Werke tun, die ich tue, ja noch größere als diese“1 . Ebenso hat er auch hier diese Wendung gebraucht, um zu zeigen, dass er alles durch sie wirken wolle und selbst noch mehr, als er ohne sie gewirkt hatte. Den Anfang, will er sagen, und den Beginn mache ich; die Hauptsache dagegen will ich durch euch vollenden. Das vermag aber nur der, der nicht bloß befiehlt, sondern auch imstande ist, die Zukunft vorher zu verkünden, Vertrauen zu seinen Worten einzuflößen und zu beweisen, dass er über alles Macht besitzen wird, und der ganz unmerklich auch ihren Ängsten und Befürchtungen ob der bösen Reden ein Ende machen konnte. Denn wie diese Botschaft, die jetzt noch verborgen war, alle Grenzen überschreiten wird, so wird auch das verleumderische Gerede der Juden gar schnell ein Ende nehmen. Nachdem er sie dann auf diese Weise aufgerichtet und emporgehoben hat, verkündet er ihnen von neuem auch die Gefahren, die ihrer harren, beflügelt gleichsam ihre Seele und gibt ihnen die Kraft, sich über alles emporzuheben. Denn, fährt er weiter:
V.28: „Fürchtet euch nicht vor denen, die den Leib töten, die Seele aber nicht zu töten vermögen.“
Siehst du, wie der Herr seine Jünger über alles erhaben macht, nicht bloß über Sorgen und Verleumdungen, S. d497 über Gefahren und Nachstellungen, sondern sie auch den Tod selbst verachten lehrt, den man doch für das Schrecklichste von allem hält, und zwar nicht bloß den einfachen Tod, sondern sogar den gewaltsamen. Er sagt da nicht: Ihr werdet befreit werden, nein, er hat ihnen mit der ihm eigenen Erhabenheit auch das geoffenbart und gesagt: „Fürchtet nicht diejenigen, die den Leib töten, aber die Seele nicht töten können; fürchtet vielmehr den, der den Leib und die Seele in das höllische Feuer zu stürzen vermag.“ So macht es der Herr immer; er geht stets von einem Gegensatz zum anderen über. Wie, sagt er, ihr fürchtet den Tod und seid lässig im Predigen? Gerade deshalb predigt, weil ihr den Tod fürchtet. Denn gerade das wird euch vom wirklichen Tod befreien. Wenn sie euch auch das irdische Leben nehmen, über das höhere werden sie keine Macht haben und wenn sie sich auch tausendfach darum abmühen. Deshalb sagte Jesus nicht; diejenigen, die die Seele nicht töten, sondern:„die sie nicht töten können“. Denn wenn sie auch wollten, sie werden es nicht zustande bringen. Wenn du also den Tod fürchtest, so fürchte den Tod, der bei weitem der schlimmste ist.
Siehst du also, wie er auch hier wieder den Aposteln nicht in erster Linie die Befreiung vom Tode vorher verkündet, sondern sagt, wie er gestatten werde, dass man ihnen das Leben nehme, und dass er ihnen dadurch eine größere Gnade erweise, als wenn er kein solches Leiden über sie kommen ließe. Es ist eben etwas viel Größeres, zur Todesverachtung anzuleiten, als vom Tode zu befreien. Er treibt sie also nicht in die Gefahr hinein, sondern hebt sie über die Gefahr empor und überzeugt sie mit wenigen Worten von der Wahrheit der Unsterblichkeit der Seele. In zwei oder drei Sätzen pflanzt er in ihre Seele die heilwirkende Lehre und dann tröstet er sie auch noch mit anderen Gründen, die der Vernunft entnommen sind. Wenn sie nämlich getötet und hingemordet würden, so sollten sie nicht glauben, es widerfahre ihnen dies, weil sie verlassen worden wären. Deshalb kommt er von neuem auf die Vorsehung Gottes zu sprechen und sagt:
V.29: „Werden nicht zwei Sperlinge um eine Aß verkauft, und doch fällt nicht ein einziger von ihnen in die Schlinge ohne euren Vater, der im Himmel ist?
V.30: Bei euch dagegen sind alle Haare des Hauptes gezählt.“
Was gäbe es denn Wertloseres als das Haar? Und doch werdet ihr auch dieses nicht verlieren, ohne dass Gott es weiß. Er wollte ja damit nicht sagen, dass er bewirke, dass die Haare ausfallen; das wäre doch Gottes unwürdig; sondern, dass nichts von dem, was geschieht, ihm verborgen sei. Wenn er aber alles weiß, was vor sich geht und er euch noch aufrichtiger liebt als ein Vater, und euch so liebt, dass er selbst eure Haare gezählt hat, so habt ihr keinen Grund, euch zu fürchten. Das sagt aber der Herr nicht etwa, weil Gott die Haare wirklich gezählt hat, sondern weil er damit seine genaue Kenntnis und seine allumfassende Fürsorge für seine Jünger dartun wollte. Wenn er also alles weiß, was vor sich geht und er euch retten kann und will, so mag euch widerfahren was immer, ihr dürft nicht glauben, dass ihr deshalb zu leiden habt, weil ihr verlassen worden seid. Er will euch eben vor den Leiden nicht befreien, sondern euch lehren, die Leiden zu verachten. Darin besteht ja in erster Linie die Befreiung von Leiden.
V.31: „Fürchtet euch also nicht; ihr seid mehr wert als viele Sperlinge.“
Siehst du also da, wie schon die Furcht die Apostel beherrscht? Der Herr kannte eben ihre verborgenen Gefühle. Deshalb fügt er hinzu: „Fürchtet sie also nicht.“ Denn wenn sie euch auch Gewalt antun, sie bezwingen nur den wertlosen Teil, den Leib, und wenn diese ihn nicht töten, so führt ihn die Natur seiner Auflösung entgegen.
-
Joh 14,12 ↩