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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

2.

C’est ce qui les empêchait de croire en Jésus-Christ; leur envie était comme un mur qui leur fermait la voie pour aller à lui. Tant que saint Jean hit avec eux, il les instruisait et les exhortait continuellement, sans qu’il pût rien gagner sur eux; mais se voyant près de mourir, il s’y appliqua avec encore plus de soin. Il craignait qu’il ne restât dans leurs esprits quelque semence de schisme, et qu’ils demeurassent toujours séparés de Jésus-Christ. C’était l’unique but que ce saint homme avait eu dès le commencement, et il avait tâché dès le principe de mener tous ses disciples au Sauveur. N’ayant pu jusque-là les persuader, il fait ce dernier effort, lorsqu’il se voit près de mourir.

S’il leur eût dit: Allez trouver Jésus-Christ, parce qu’il est plus grand que moi, l’attachement qu’ils avaient pour saint Jean les eût empêchés de lui obéir. Ils eussent pris ces paroles comme un effet de son humilité, de sa modestie, et bien loin de les détacher de lui, elles eussent encore redoublé cette grande affection qu’ils avaient pour lui. Que s’il eût gardé le silence, ce silence ne lui aurait pas été plus avantageux. Que fait-il donc? Il veut apprendre par eux-mêmes combien Jésus-Christ fait de miracles. Il ne veut pas même les envoyer tous à Jésus. Il en choisit deux qu’il savait être les plus disposés à croire, afin que s’acquittant de leur mission sans prévention, ils vissent eux-mêmes par des effets sensibles la différence qui était entre Jésus-Christ et lui.

« Allez, » leur dit-il, « et dites-lui : Etes-vous celui qui doit venir, ou en attendons-nous un autre? » Jésus-Christ, pénétrant dans la pensée de saint Jean, ne répond point à ces deux disciples : Oui, c’est moi : ce que naturellement il devait faire; mais sachant qu’ils en auraient été blessés, il aime mieux leur faire connaître ce qu’il est par les miracles qu’il fait devant eux. Car L’Evangile remarque que plusieurs malades s’approchèrent alors de lui, et qu’il les guérit tous. Quelle conséquence aurait-on pu tirer lorsqu’on lui demande s’il est le Christ, et que pour toute réponse il guérit beaucoup de malades, sinon qu’il voulait faire entendre ce que je viens de dire? Il savait que le témoignage des oeuvres est moins suspect que celui des paroles.

Jésus-Christ donc étant Dieu, et connaissant les pensées de saint Jean, qui lui envoyait ses disciples, guérit aussi beaucoup d’aveugles, de boiteux et d’autres malades, non pas pour apprendre à saint Jean qui il était, puisqu’il les avait déjà, mais seulement à ses disciples qui étaient encore dans le doute. C’est pourquoi après tous ces miracles il leur dit : « Allez dire à Jean ce que vous entendez, et ce que vous voyez (4). Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les. morts ressuscitent, l’Evangile est annoncé aux pauvres (5).Et bienheureux celui qui ne prendra point de moi un sujet de scandale et de chute (6).» (297)

Il leur montrait par ces paroles qu’il pénétrait dans leurs pensées. S’il leur eût dit: Oui, c’est moi, cette réponse les eût blessés, et ils eussent pu dire, au moins en eux-mêmes, ce que lui dirent les Juifs: « Vous vous rendez témoignage à vous-même. » (Jean VIII, 27.) Pour éviter cela, il ne leur dit rien de lui; il les laisse juger eux-mêmes de toutes choses par les miracles qu’il fait devant eux, les instruisant ainsi de la manière la plus persuasive et la moins suspecte. Il leur fait même un reproche secret par ces paroles. Sachant qu’ils étaient scandalisés en lui, il leur découvre leurs maladies cachées, mais n’en rend témoin que leur propre conscience. Il leur fait voir à eux seuls le scandale où ils tombaient à son sujet, et il tâche en les épargnant de les attirer à lui davantage: « Heureux, » leur dit-il en les désignant, « celui qui ne tirera point de moi un sujet de chute et de scandale! »

Mais pour éclaircir davantage cette difficulté, il est bon qu’après vous avoir dit ma pensée, je vous rapporte aussi celles des autres, afin qu’en les examinant et les comparant ensemble, nous en puissions tirer quelque lumière pour le discernement de la vérité. Il y en a qui soutiennent que saint Jean n’a pas envoyé cette ambassade au Sauveur pour la raison que nous venons de dire. Ils prétendent que saint Jean doutait en effet, non pas absolument si Jésus était le Christ, mais s’il devait mourir pour les hommes, et que c’est pour cette raison qu’il fait dire à Jésus-Christ: « Etes-vous celui qui doit venir? » c’est-à-dire êtes-vous celui qui doit descendre dans les enfers pour en retirer les captifs?

Mais ce sentiment est sans apparence, parce que saint Jean ne pouvait pas même ignorer ce qu’on dit qu’il ignorait, puisqu’il l’avait prêché lui-même et qu’il avait dit : « Voilà l’Agneau de Dieu qui porte le péché du monde. » Il l’appelle « l’agneau » pour marquer qu’il devait être immolé sur la croix; et il dit la même chose par ces autres paroles: «C’est lui qui ôte le péché du monde, » puisqu’il ne devait ôter le péché du monde qu’en mourant sur une croix. C’est ce que saint Paul déclare, lorsqu’il dit que Jésus-Christ a effacé « la cédule qui nous était contraire, et qu’il l’a entièrement abolie en la clouant à sa croix. » (Coloss. II, 14.) De plus saint Jean nous assurant que ce serait lui qui baptiserait par le Saint-Esprit, prédit comme prophète ce qui devait suivre la résurrection du Sauveur.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

2.

Sie wussten eben noch nicht, wer Christus sei; vielmehr hielten sie Jesus für einen einfachen Menschen, den Johannes dagegen für etwas Höheres als einen Menschen. Deshalb wurden sie unwillig, wie sie sahen, dass Jesus an Ansehen stieg, Johannes dagegen, wie er selbst sagt, hinfort verlor. Das war es, was sie hinderte, sich Jesus anzuschließen; die Eifersucht versperrte ihnen den Weg. Solange nun noch Johannes bei ihnen war, ermahnte er sie oft und belehrte sie, aber nicht einmal so konnte er sie dazu bewegen. Da ihm aber nunmehr der Tod bevorstand, vermehrte er noch seine Bemühungen. Er fürchtete eben, er möchte sonst in Verdacht stehen, seine Jünger falsch unterwiesen zu haben, und sie möchten von Jesus getrennt bleiben. Er selbst bemühte sich ja schon von Anfang an, ihm alle seine Anhänger zuzuführen. Nachdem es ihm aber nicht gelang, so verdoppelte er noch im Angesicht des Todes seinen Eifer. Hätte er nun gesagt: Gehet zu ihm über, er ist höher als ich, so hätte er sie nicht dazu vermocht, da sie ihm mit besonderer Hingebung anhingen. Außerdem hätten sie geglaubt, er spreche nur aus Demut so und wären ihm noch mehr zugetan geworden. Hätte er aber geschwiegen, so wäre ebenfalls nichts weiter geschehen. Was tut er also? Er wartet, bis sie kommen und ihm sagen, dass Jesus Wunder wirke. Aber auch jetzt richtet er noch keine Aufforderung an sie; auch sendet S. d527 er nicht alle, sondern nur zwei, von denen er wahrscheinlich wusste, dass sie leichter zu überzeugen wären als die anderen. So konnte die Frage geschehen, ohne Verdacht zu erwecken, und konnten sie aus Erfahrung lernen, welcher Unterschied sei zwischen Jesus und ihm. Er sagte also zu ihnen: "Gehet und saget: Bist Du der, der da kommen wird, oder sollen wir einen anderen erwarten?" Christus nun kannte die Absicht des Johannes und sagte deshalb nicht: Ich bin es; er hätte sonst wohl bei den Fragestellern damit Anstoß erregt, obgleich es an sich ganz richtig gewesen wäre, so zu sagen. Vielmehr lässt er sie aus den Tatsachen lernen. Es heißt nämlich, als jene zu ihm gekommen seien, habe er viele Kranke geheilt. Und doch, welchen Sinn hätte es gehabt, wenn er auf die Frage: "Bist Du es?" nichts antwortete, sondern alsbald Kranke zu heilen begann, es sei denn, er habe den Zweck erreichen wollen, den ich angegeben? Die Jünger hielten eben den Beweis aus den Taten für glaubwürdiger und unverdächtiger als den aus den Worten. Der Herr erkannte also kraft seiner Gottheit, in welcher Absicht Johannes sie gesandt hatte; deshalb begann er alsbald Blinde zu heilen und Lahme und viele andere, nicht um Johannes zu belehren1 ,sondern seine Jünger, die noch im Zweifel waren. Und nachdem er seine Heilungen vollbracht, sagte er:

V.4: "Gehet und meldet dem Johannes, was ihr höret und sehet:

V.5: die Blinden sehen, die Lahmen gehen, die Aussätzigen werden rein, die Tauben hören, die Toten werden auferweckt und den Armen wird die fromme Botschaft gebracht", und er fügte noch hinzu:

V.6: "Und selig derjenige, der nicht Ärgernis nimmt an mir."

Damit zeigte er, dass er auch ihre geheimen Gedanken kannte. Hätte er gesagt: Ich bin es, so hätte er, wie gesagt, damit angestoßen, und sie würden, auch wenn sie es nicht bei sich gesagt, so doch bei sich gedacht haben, was die Juden zu ihm sagten: "Du legst von Dir S. d528 selber Zeugnis ab"2 . Aus diesem Grunde also sagt er dies nicht, sondern lässt sie alles aus seinen Wundertaten erkennen; dadurch macht er seine Belehrung unverdächtig und um so überzeugender. Aus dem gleichen Grunde richtet er auch nachher seinen Tadel nur in verborgener Weise an sie. Sie hätten nämlich Ärgernis an ihm genommen, wenn er ihre Eifersucht offen aufgedeckt hätte; so überließ er dies ihrem eigenen verborgenen Gewissen, und macht niemanden zum Zeugen seiner Anklage, ausgenommen allein jene, die seine Worte verstanden. Dadurch gewann er sie aber nur noch mehr für sich. Er sagt also: "Selig derjenige, der kein Ärgernis nimmt an mir." Mit diesen Worten hatte er nämlich gerade sie im Auge.

Ich will aber da nicht bloß meine eigene Ansicht vorbringen, sondern auch die von anderen, um euch die Wahrheit durch den Vergleich der verschiedenen Meinungen deutlich zu machen; deshalb muss ich auch das andere berichten. Was sagen also einige von ihnen? Nicht das, was wir vorbrachten, sei der wahre Grund; vielmehr sei Johannes die Wahrheit allerdings unbekannt gewesen, aber nicht die ganze; er habe nur gewusst, dass Jesus der Christus sei; dass er dagegen auch für die Menschen sterben werde, das habe er nicht gewusst. Darum habe er gefragt: "Bist Du es, der da kommen wird?", das heißt, der in den Hades hinabsteigen wird. Doch scheint mir diese Erklärung keinen rechten Sinn zu haben; denn Johannes war auch über diesen Punkt nicht im unklaren. Ja gerade das verkündet er vor allen anderen Dingen, und hierfür legt er zu allererst Zeugnis ab. Denn: "Siehe", sagt er, "das Lamm Gottes, das die Sünde der Welt auf sich nimmt"3 . Ein Lamm nannte er ihn, und wies damit zum voraus auf das Kreuz hin; und durch die Worte: "das die Sünde der Welt auf sich nimmt", hat er das gleiche geoffenbart. Denn durch nichts anderes, als eben durch das Kreuz, hat der Herr die Sünde der Welt auf sich genommen. Dasselbe bestätigt auch Paulus mit den Worten: "Und S. d529 die Handschrift, die gegen uns zeugte, auch sie hat er hinweggenommen, indem er sie ans Kreuz anheftete"4 . Ebenso enthalten die Worte: "Im Geiste wird er euch taufen"5 eine Prophetie dessen, was nach seiner Auferstehung geschehen sollte. Ja, sagen sie da wieder, dass Christus auferstehen und den Heiligen Geist senden werde, wusste Johannes allerdings, dass er aber auch gekreuzigt würde, wusste er nicht. Wie hätte er aber dann auferstehen sollen, wenn er nicht zuvor den Tod erlitten und nicht gekreuzigt worden wäre? Und wie wäre dann derjenige der größte unter den Propheten, der nicht einmal die Propheten verstanden hätte?


  1. er glaubte ja schon ↩

  2. Joh 8,13 ↩

  3. Joh 1,29 ↩

  4. Kol 2,14 ↩

  5. Lk 3,16 ↩

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