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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
4.
« Joseph » donc « étant juste, » c’est-à-dire, étant bon et charitable, « voulut quitter Marie secrètement. » L’Evangile nous fait savoir les pensées de ce saint homme avant qu’il connût ce mystère, afin que nous ne doutions pas nous-mêmes de ce qui se passa quand il l’eut connu. Si Marie eût été telle qu’il la croyait, elle ne méritait pas seulement d’être déférée ou déshonorée en public, mais encore d’être condamnée au supplice qu’ordonnait la loi. Cependant Joseph épargne non-seulement la vie, mais même l’honneur de la Vierge; et bien loin de la punir, il évite même de la décrier. Que cette sagesse et cette vertu est extraordinaire, et combien ce saint était-il éloigné de cette passion, qui tyrannise les hommes avec tant de violence! Car vous savez jusqu’où vont les ressentiments de la jalousie. Salomon qui les connaissait parfaitement, disait : « La jalousie du mari sera pleine de fureur, il ne pardonnera point au jour de la vengeance. » (Prov. VI, 34.) Et ailleurs: «La jalousie est dure comme l’enfer (Cant. VIII, (6),» et nous connaissons plusieurs personnes qui aimeraient mieux mourir que d’être exposées à ces soupçons qui déchirent l’âme.
Mais il y avait ici bien plus qu’un simple soupçon, puisque la grossesse de la Vierge paraissait une preuve convaincante de ce qu’il craignait. Cependant il est si pur et si exempt de passion, qu’il ne veut pas même affliger Marie dans la moindre chose. Comme d’une part il aurait cru violer la loi en la retenant chez lui, et que de l’autre la déshonorer et l’appeler en jugement, c’était l’exposer à la mort, il ne fait ni l’un ni l’autre, mais il tient une conduite qui est déjà bien supérieure à la loi ancienne. Il convenait qu’aux approches de la grâce du Sauveur, il parût déjà beaucoup de marques d’une perfection plus haute. Comme lorsque le soleil se lève, avant même qu’il répande ses rayons sur l’horizon, on voit paraître de loin une lumière qui éclaire une partie de la terre; ainsi Jésus-Christ près de sortir du sein de la Vierge éclairait déjà le monde avant que de naître. C’est pourquoi longtemps avant ce divin enfantement, les prophètes ont tressailli d’allégresse, les femmes ont prédit l’avenir, et saint Jean, encore dans le sein de sa mère, a bondi dans l’excès de sa joie. Telle est aussi l’origine de la vertu sublime que Joseph fit paraître en cette occasion. Il n’accuse point la Vierge, il ne lui reproche rien : il se contente de se séparer d’elle en secret.
Les choses en étaient là, l’embarras du saint patriarche était extrême lorsque l’ange survient tout à coup et dissipe toutes ces ténèbres. Il y a sujet de s’étonner pourquoi l’ange ne prévient pas plus tôt le trouble et les pensées de Joseph, et pourquoi il ne l’informe de ce mystère qu’après que ce soupçon est entré dans son esprit.
D’où vient que l’ange n’avertit point d’abord Joseph comme il avait averti la Vierge avant qu’elle eût conçu du Saint-Esprit? Et ceci donne lieu encore à une nouvelle difficulté. Car, si l’ange ne découvrait rien à Joseph, pourquoi la Vierge, qui avait tout appris de l’ange, ne l’en avertissait-elle pas? Comment, en voyant son fiancé si troublé, ne lui donnait-elle point la lumière qui eût dissipé ses doutes?
Pour résoudre ces deux questions, je dis que l’ange n’apparut point d’abord à Joseph, de peur qu’il ne demeurât incrédule, et qu’il n’éprouvât la même défiance que Zacharie. Lorsqu’on voit une chose de ses yeux, il est aisé de la croire; mais lorsqu’il n’en paraît encore rien, on ne la croit pas si facilement. C’est pourquoi l’ange ne prévient point Joseph, et c’est pour la même raison que la Vierge garde le silence. Elle ne comptait pas être crue de son fiancé, si elle lui annonçait elle-même une chose si extraordinaire, elle appréhendait même de l’irriter, et qu’il ne prît ce qu’elle lui dirait pour une excusé dont elle voudrait couvrir sa faute. Que si la Vierge qui allait être comblée d’une si grande grâce, éprouve elle-même quelque effet de la faiblesse humaine, et dit à l’ange : « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? (Luc, 1,34),» saint Joseph aurait eu plus de raison de douter de .ce mystère, lorsqu’il l’aurait appris de son épouse, et dans le temps même où elle lui était devenue suspecte. Voilà pourquoi la Vierge garde le silence., et pourquoi l’ange attend pour le rompre le temps propice et favorable.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
4.
„Da also Joseph gerecht war“, das heißt: recht und tugendhaft,„wollte er sie heimlich entlassen“.
S. 65Deshalb erzählt der Evangelist, was geschehen sei, bevor Joseph darum wusste, damit du um so eher glaubest, was nachher geschah. Gewiss, wäre sie schuldig gewesen, sie hätte es nicht bloß verdient, öffentlich der Schande preisgegeben zu werden, sondern hätte auch der gesetzlichen Strafe unterliegen müssen. Joseph aber ersparte ihr nicht nur diese schwerere, sondern auch die geringere Strafe, die Schande. Er wollte sie nicht nur nicht strafen, sondern sie nicht einmal bloßstellen. Siehst du, wie edel er ist und wie frei von der tyrannischsten aller Leidenschaften? Ihr wißt ja doch, was Eifersucht vermag. Deshalb sagte auch einer, der es wohl wusste: „Voll von Eifersucht ist der Zorn des Mannes, keine Schonung kennt er am Tag der Rache“12 , und: „Erbarmungslos wie die Hölle ist die Eifersucht“3 . Auch wir kennen viele, die lieber ihr Leben lassen, als den Verdacht eines eifersüchtigen Mannes wecken möchten. Hier handelte es sich aber nicht mehr um bloßen Verdacht, denn die fortgeschrittene Schwangerschaft war unverkennbar. Trotzdem war Joseph auch da so frei von aller Leidenschaft, dass er die Jungfrau auch nicht mit einem Gedanken betrüben wollte. Während nämlich auf der einen Seite die Schwangerschaft eine sündhafte zu sein schien, und andererseits die Sache bekannt geben und sie selbst vor Gericht ziehen soviel hieß, als sie dem Tode überliefern, so tut er keines von beiden, sondern handelt viel vollkommener, als das Gesetz es verlangte. Denn, da die Zeit der Gnade herannahte, so sollten sich auch die Beispiele solch hohen Lebensideals vervielfältigen. Wie nämlich die Sonne, auch wenn wir ihre Strahlen noch nicht sehen, doch schon von ferne durch ihr Licht den größten Teil der Welt erleuchtet, so hat auch Christus, als er bald aus dem Mutterschoß hervorgehen sollte, den ganzen Erdkreis erleuchtet, noch bevor er selbst sichtbar wurde. Deshalb haben schon vor seiner Geburt die Propheten vor Freude gejubelt, haben Frauen geweissagt, ist Johannes schon im Mutterschoße gehüpft, ehe S. 66er noch zur Welt gekommen war. Darum gibt uns auch Joseph ein so erhabenes Beispiel edler Gesinnung: er hat Maria nicht verklagt, hat sie nicht geschmäht, sondern gedachte nur, sie zu entlassen. In diesem Augenblick, als die Sache schon so stand und nirgends Rat war, da erschien der Engel und machte allen Zweifeln ein Ende. Es ist aber der Mühe wert zu untersuchen, weshalb der Engel nicht früher erschien, bevor dem Mann solche Gedanken gekommen waren, sondern erst dann, als er bereits solche Erwägungen anstellte? Es heißt nämlich:
V.20: „Während er solches bei sich erwog, kam der Engel“.
Der Jungfrau hatte er ja auch vor ihrer Empfängnis die Botschaft gebracht, und das gibt uns daher ein neues Rätsel auf. Wenn nämlich der Engel4 auch nichts offenbarte, warum hat aber die Jungfrau geschwiegen, nachdem sie die Botschaft des Engels empfangen hatte. warum hat sie die Zweifel nicht gelöst, als sie ihren Bräutigam in Sorgen sah? Warum also hat der Engel nicht eher gesprochen, bis Joseph unruhig geworden war? Wir müssen nämlich diese erste Frage zuerst lösen. Warum also hat er nicht gesprochen? Damit Joseph ihm nicht etwa den Glauben verweigerte, und es ihm nicht ebenso erginge, wie dem Zacharias. Denn nachdem er einmal das Geschehene selber gesehen, war es leicht, zu glauben. Vorher aber war es nicht ebenso leicht. Deshalb schwieg der Engel im Anfang, und auch die Jungfrau sagte aus dem gleichen Grunde nichts. Sie dachte eben, sie würde bei ihrem Bräutigam mit einer so merkwürdigen Geschichte keinen Glauben finden, sondern ihn nur noch erzürnen, durch den Versuch, ihre5 Sünde zu verbergen. Denn wenn schon sie, die einer solchen Gnade teilhaft werden sollte, menschlich dachte und fragte: „Wie kann dies geschehen, da ich keinen Mann erkenne?“6 , um wieviel mehr hätte er Verdacht geschöpft, zumal da er S. 67es aus dem Munde eben des Weibes vernahm, auf das er den Verdacht hatte?