Translation
Hide
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
1.
Peut-on trouver quelqu’un de plus déraisonnable et plus impie que les pharisiens, qui après tant de miracles que Jésus-Christ a faits devant eux, lui disent ici comme s’il n’en avait fait aucun: «Maître, nous voudrions bien que « vous nous fissiez voir quelque prodige? »Pourquoi donc lui font-ils cette question? C’est encore dans le dessein de le surprendre. Après que Jésus-Christ leur a souvent fermé la bouche, après qu’il a réprimé leur audace par la force de ses paroles, ils lui demandent de nouveaux miracles. C’est ce que l’évangéliste admire, lorsqu’il dit: « Alors quelques-uns des docteurs de la loi et des pharisiens demandèrent un prodige. » Car quel temps marque-t-il en disant : « Alors? » un temps où les Juifs devaient le plus céder à Jésus-Christ, l’admirer, être épouvantés de ses raisons, s’éloigner de lui avec confusion? C’était au contraire alors que leur malice redoublait, et qu’ils étaient plus opiniâtres.
Mais remarquez combien leurs paroles sont pleines de flatteries et d’illusion tout ensemble. Car ils espéraient le gagner par là. Tantôt ils l’injurient, et tantôt ils le flattent. Ils l’appellent quelquefois « démoniaque »; et quelquefois ils l’appellent « maître. » L’un et l’autre de ces traitements si opposés venaient d’un même fond de malice. C’est aussi ce qui oblige Jésus-Christ à leur faire une sévère réprimande. Lorsqu’ils ‘lui parlaient avec aigreur, et qu’ils l’interrogeaient fièrement, il leur répondait avec une douceur admirable ; mais lorsqu’ils le flattaient, il leur parlait avec force. Il montrait ainsi qu’il était au-dessus de toutes ces passions, et que comme leur colère ne l’irritait pas, leurs flatteries aussi ne le touchaient point.
Mais remarquez que cette réprimande n’est pas une simple réprimande, mais qu’elle est encore une preuve et une conviction de leur malice. Car voici ce qu’il répond: « Cette race méchante et adultère demande un prodige (39). » Il semble qu’il leur dise par ces paroles.: faut-il s’étonner que vous me traitiez de la sorte, lorsque vous ne me connaissez pas encore, puisque vous traitez aussi indignement mon Père, dont vous avez tant de fois éprouvé la puissance? Vous l’avez quitté néanmoins souvent pour courir aux idoles, et pour en attirer d’autres à ce culte impie. C’est le reproche continuel que leur faisait le prophète Ezéchiel. (Ezéchiel, XV.) Jésus-Christ leur parlait ainsi pour leur montrer qu’il était parfaitement d’accord avec son Père, et qu’ils ne faisaient, eux, que ce que leurs pères avaient (340) déjà fait. Il voulait leur montrer qu’il connaissait clairement le secret de leurs pensées et l’intention hypocrite et malveillante avec laquelle ces prodiges lui étaient demandés.
C’est pour ce sujet qu’il les appelle « une race méchante, » parce qu’ils avaient toujours été ingrats aux bienfaits de Dieu, devenant d’autant plus méchants qu’ils en recevaient plus de grâces, ce qui est le comble de la malice. Il les appelle encore une « race adultère, » pour marquer leur infidélité passée et leur incrédulité présente. Et il montre en cela -même qu’il est égal à son Père, puisque, l’âme se rend également adultère ou en ne croyant pas au Fils, ou en ne croyant pas au Père.
Après cette forte réprimande il ajoute : « Mais on ne lui en accordera point d’autre que celui du prophète Jonas (39). » Il commence à marquer ici sa résurrection et à la prouver par l’exemple de ce prophète qui en fut une figure. Vous me direz peut-être: mais le Fils de Dieu n’a-t-il pas donné « un prodige à cette race méchante et adultère, » puisqu’il a fait depuis tant de miracles? Je vous réponds qu’il n’a point donné ici ses miracles à la demande de ces pharisiens, puisqu’il ne les a point faits pour les convertir, connaissant trop leur opiniâtreté et leur aveuglement, mais seulement, pour servir aux autres. Nous pouvons dire encore qu’il ne devait point leur faire voir de miracle semblable à celui de Jonas.
Dieu leur a donné un autre signe, lors par exemple que les afflictions qui les accablèrent leur firent sentir quelle était la puissance de Celui qu’ils avaient crucifié. C’est de quoi il les menace ici, quoiqu’assez obscurément, comme s’il disait: je vous ai comblé de bienfaits, sans que rien vois ait pu attirer à moi, et que vous ayez voulu reconnaître et adorer ma souveraine puissance. Mais vous la connaîtrez un jour non plus par la grandeur de mes dons, mais par les effets de ma justice, lorsque vous verrez votre ville prise et pillée, vos murs abattus, votre temple démoli, votre Etat ruiné, votre liberté perdue, vos cérémonies abolies, et que vous serez errants et fugitifs sur toute la ferre.
Tout ceci . vous arrivera après que vous m’aurez crucifié, et c’est là le grand prodige que je vous réserve. Car n’est-ce pas en effet un prodige épouvantable, que le peuple juif soit toujours accablé des mêmes maux, et que malgré les efforts que plusieurs ont faits pour le soulager, il demeure néanmoins toujours misérable, depuis que la main de Dieu s’est une fois appesantie sur lui pour le châtier? Mais Jésus-Christ ne leur parle qu’obscurément de ces choses, qui ne devaient être éclaircies que par ce qui devait arriver un jour. Il se contente ici de leur parler de sa résurrection dont ils devaient être plus pleinement informés par ce qu’ils souffriraient dans la suite.
« Car comme Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre de la baleine; ainsi le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le coeur de la terre (40). » Il ne leur dit pas néanmoins qu’il ressusciterait, parce que ces impies s’en seraient moqués; il se contente de le leur marquer en énigme pour leur faire voir, quand cela serait arrivé, qu’il le leur avait prédit. Car pour se convaincre que les pharisiens comprenaient ce que Jésus leur disait par ces’ paroles, il ne faut que voir ce qu’ils dirent à Pilate. « Ce, séducteur a dit, lorsqu’il « était encore vivant : je ressusciterai après « trois jours. » (Matth. XXVII, 43.) Cependant ses disciples mêmes ignoraient cela parce qu’ils étaient bien plus grossiers et plus ignorants alors que les pharisiens. C’est pourquoi les Juifs ont été convaincus par leur propre lumière, et se sont condamnés eux-mêmes.
Translation
Hide
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
1.
V.38: „Da antworteten ihm einige unter den Schriftgelehrten und Pharisäern und sagten Meister, wir wollen von dir ein Zeichen sehen.
V.39: Er aber antwortete und sprach: Ein böses und ehebrecherisches Geschlecht verlangt ein Zeichen, aber ein Zeichen wird ihm nicht gegeben werden, es sei denn das Zeichen des Jonas, des Propheten.“
Kann es wohl gottlosere und törichtere Menschen geben als diese, die nach so vielen Zeichen, gerade als wäre noch gar keines geschehen, sagen: „Wir wollen von Dir ein Zeichen sehen“? Weshalb sagten sie also dies? Um dem Herrn einen neuen Fallstrick zu legen. Da er sie nämlich bei ihren mündlichen Versuchen einmal, zweimal, ja oftmals zum Schweigen gebracht und ihre unverschämte Zunge geschlossen hatte, so nahmen sie ihre Zuflucht zu Taten. Das vermerkt auch der Evangelist mit Verwunderung, indem er schreibt: „Damals antworteten ihm einige unter den Schriftgelehrten und Pharisäern und verlangten ein Zeichen.“ Wann: „Damals“? Als es schon Zeit gewesen wäre, sich Christus zu unterwerfen und ihn zu bewundern, da sie hätten erschrecken und willfährig sein sollen, gerade dann ließen sie nicht ab von ihrer Bosheit. Beachte aber auch, wie ihre Worte voll sind von Schmeichelei und Spott. Sie hofften den Herrn dadurch herauslocken zu können. Das eine Mal beschimpften sie ihn, dann schmeicheln sie ihm wieder; einmal nennen sie ihn vom Teufel besessen, ein andermal heißen sie ihn „Meister“; aber jedesmal in böser Absicht, wenn auch ihre Worte das Gegenteil ausdrückten. Darum lässt sie aber auch der Herr ziemlich hart an. Solange sie ihm unfreundliche Fragen stellten und ihn beschimpften, redete er milde mit ihnen; als sie ihm aber schmeichelten, S. d614 da antwortete er ihnen mit gar heftigem Tadel; er wollte damit zeigen, dass er über beide Leidenschaften erhaben sei, und sich weder im einen Falle zum Zorn verleiten, noch in diesem durch Schmeicheleien sich erweichen lasse. Beachte aber auch, wie ihre Frechheit nicht bloß eine Beschimpfung enthielt, sondern auch einen Beweis für ihre eigene Schlechtigkeit. Denn was antwortete der Herr? „Ein böses und ehebrecherisches Geschlecht verlangt ein Zeichen.“ Der Sinn dieser Worte ist der: Was Wunder, wenn ihr an mir so handelt, der ich euch bis jetzt unbekannt war; habt ihr es ja doch dem Vater ebenso gemacht, den ihr recht gut kanntet. Ihr habt ihn verlassen und euch zu den Dämonen gewendet und euch damit schlimme Freunde zugezogen. Dasselbe hat ihnen ja auch Ezechiel unaufhörlich zum Vorwurf gemacht1 . Mit diesen Worten wollte er aber nur seine Übereinstimmung mit dem Vater bekunden und zu verstehen geben, dass ihn die Handlungsweise der Juden durchaus nicht befremde; auch enthüllte er so ihr verborgenes Innere und zeigte, dass sie ihre Frage nur aus Heuchelei und in feindseliger Absicht gestellt hatten.
Deshalb nannte er sie ein böses Geschlecht; sie hatten sich je stets undankbar gegen ihre Wohltäter erwiesen und waren durch Wohltaten nur noch schlechter geworden. Das ist aber ein Beweis äußerster Verkommenheit. Ehebrecherisch aber heißt er sie, um damit ihren früheren, wie ihren jetzigen Unglauben zu offenbaren. Auch dadurch zeigt er wieder seine Gleichheit mit dem Vater, insofern auch der Unglaube gegen ihn jemanden zum Ehebrecher macht. Und wie fährt er nach diesem Tadel fort? „Aber ein Zeichen wird ihm nicht gegeben werden, es sei denn das Zeichen des Jonas, des Propheten.“ Schon bereitet er auf seine Rede über die Auferstehung vor, und will durch dieses Vorbild den Glauben an ihn wecken. Wie also? Wurde ihnen das Zeichen nicht gegeben, wie der Herr sagt? Es wurde ihnen nicht auf ihre Bitte hin gegeben. Denn nicht, um sie zu gewinnen, wirkt er die Zeichen (er S. d615 wusste ja, dass sie verhärtet seien), sondern nur, um andere auf den rechten Weg zu führen. Entweder musste er also dies sagen, oder aber, dass sie keine solche Zeichen erhalten würden, die jenen gleich wären. Denn das Zeichen ward ihnen zuteil, als sie durch ihre eigene Züchtigung seine Macht erfahren mussten. Hier sprach also der Herr eine Drohung aus, und deutete es auch an; gerade als wenn er sagte: Ich habe euch tausendfache Wohltaten erwiesen; nichts von all dem hat euch gerührt und ihr wolltet meine Macht nicht anbeten. Ihr werdet also meine Macht durch das Gegenteil erfahren, wenn ihr sehen werdet, wie die Stadt niedergeworfen ist, wenn ihre Mauern zerstört sind, wenn der Tempel zu einem Trümmerhaufen geworden ist, wenn ihr euere frühere Verfassung und Freiheit werdet verloren haben, und von neuem heimatlos und flüchtig überall umherwandern müsst. Alles das ist ja nach der Kreuzigung des Herrn eingetroffen. Diese Ereignisse werden euch also statt großer Wunderzeichen dienen. Es ist ja auch ein großes Wunder, dass ihr Unglück bis heute andauert, dass unter tausend Versuchen kein einziger das Gericht aufheben konnte, das wider sie ergangen ist.
Allein, dies sagt der Herr nicht; er wartet vielmehr, dass es ihnen in späterer Zeit klar werde. Zunächst beginnt er die Rede über die Auferstehung, von der er wusste, dass ihre späteren Schicksale sie hierüber belehren würden.
V.40: „Denn“, sagt er, „wie Jonas drei Tage und drei Nächte im Bauche des Fisches lag, so wird auch der Menschensohn drei Tage und drei Nächte im Herzen der Erde liegen.“
Klar und deutlich hat er nicht gesagt, er werde auferstehen; sie hätten ihn nur ausgelacht. Er hat es aber in solcher Weise angedeutet, dass sie sich davon überzeugen konnten, er habe es vorher gewusst. Dass sie es auch tatsächlich wussten, sagten sie zu Pilatus: „Christus, jener Betrüger, hat gesagt, als er noch lebte: Nach drei Tagen wird er wieder auferstehen“2. Und doch S. d616 hatten seine eigenen Jünger dies nicht verstanden; sie waren eben zuvor viel weniger einsichtig als jene Pharisäer; darum haben auch diese sich schon sich selbst gerichtet.