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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
1.
Jésus-Christ, mes frères, nous fait voir ici dans un exemple bien sensible combien ce que je vous disais l’autre jour est vrai, savoir que là où manque la vertu, tout le reste est inutile. Je vous disais la dernière fois que ni l’âge, ni le sexe, ni le désert, ni tous les saints exercices ne nous serviraient de rien, si nous n’avions une piété sincère dans le cœur. Aujourd’hui nous apprenons quelque chose de plus, nous apprenons qu’il ne servirait de rien d’avoir porté Jésus-Christ dans ses entrailles et de l’avoir enfanté miraculeusement comme a fait la Vierge, si l’on ne possédait en même temps la vertu. C’est là une conséquence évident? des paroles évangéliques que nous allons expliquer.
« Lorsque Jésus-Christ parlait encore au peuple, quelqu’un lui dit (46): Voilà votre mère et vos frères qui sont là dehors, et qui vous demandent (47). Mais il lui répondit: Qui est ma mère et qui sont mes frères (48)?» Il ne parlait pas ainsi pour désavouer sa mère, ni par la crainte qu’il eut de passer pour son fils devant les hommes. S’il avait pu rougir d’avoir Marie pour mère, il ne serait jamais descendu dans son sein. Il voulait donc nous apprendre qu’il n’eût servi de rien à la Vierge d’être mère de Jésus-Christ, si sa vie n’eût été en même temps parfaite.
Mais ce que les parents de Jésus-Christ faisaient en cette rencontre venait de l’amour. propre. Ils veulent montrer devant le peuple que Jésus-Christ leur appartient; ils n’ont pas encore de lui une juste idée, et ils viennent à contre-temps le trouver. Voyez leur vanité. Au lieu d’entrer avec les autres, et d’écouter Jésus-Christ avec un profond silence, ou d’attendre au moins à la porte qu’il eût achevé de parler, ils vont au contraire l’appeler devant tout le monde, affectant de faire paraître qu’ils avaient pouvoir de lui commander.
C’est ce que marque l’Evangile par ces paroles : « Lorsqu’il parlait encore au peuple;» comme s’il disait : N’avaient-ils point d’autre temps plus propre pour lui parler? Ne pouvaient-ils le faire sans l’incommoder ? Qu’avaient-ils de si près à lui dire? S’ils lui voulaient faire quelque question de doctrine, que ne la lui proposaient-ils en public, afin que sa réponse servît d’instruction à tout le peuple? Si ce n’était que pour des affaires particulières, il ne fallait pas témoigner cet empressement.
Que si le Sauveur avait refusé à l’un de ses disciples la permission d’aller ensevelir son (348) père, afin qu’il ne différât peint de le suivre, combien eût-il été plus éloigné d’interrompre ses prédications pour des sujets qui ne le méritaient pas? On voit donc qu’ils agissaient humainement en cette rencontre et par un désir secret de vaine gloire.
Saint Jean exprime encore plus clairement cette disposition des parents de Jésus-Christ, lorsqu’il dit : « Que ses frères mêmes ne « croyaient pas en lui. » (Jean, VII, 5) Il rapporte même de leurs paroles où il y a beaucoup d’indiscrétion. Ils lui faisaient, dit-il, violence pour le faire venir à Jérusalem dans l’espérance de tirer de la gloire des miracles qu’il y ferait: « Si vous faites ces choses, faites-vous connaître au monde. Car nul’homme « n’agit en secret; lorsqu’il veut être connu dans le public. » (Ibid. IV.) C’est alors que Jésus-Christ les réprimanda de leurs pensées charnelles et terrestres, parce que les Juifs disaient de lui : ce N’est-ce pas là ce fils d’un artisan dont nous connaissons le père et la « mère, et dont les frères sont parmi nous? » lui reprochant ainsi la bassesse de sa naissance; ses parents le portaient au contraire à se relever par la grandeur de ses miracles. Mais Jésus-Christ les rebute pour les guérir de cette passion.
Si le Sauveur avait voulu renoncer sa mère, il l’aurait fait, lorsqu’on en voulait tirer un sujet de le mépriser. Mais il a été si éloigné de cette pensée, et il a eu d’elle un soin si particulier, que près d’expirer sur la croix, il l’a recommandée au plus chéri de ses disciples, et lui a ordonné de la regarder comme sa mère. Que s’il parle d’elle en cet endroit avec plus de sévérité, c’est qu’il voulait guérir l’esprit de ses proches, qui ne le considéraient que comme un homme ordinaire, et qui tiraient vanité de ce qui paraissait de grand en lui. Il les reprend donc, mais comme un médecin; et ces paroles ne sont pas pour les blesser, mais pour les guérir.
Ne considérez donc pas seulement cette réprimande de Jésus-Christ, laquelle est pleine de modération et de sagesse; mais pensez en même temps, combien était téméraire et inconsidérée la hardiesse de ses proches, et surtout quel est celui qui fait la réprimande. Ce n’est pas un simple homme, c’est un Dieu, et le Fils unique du Père. Pesez bien aussi le dessein dans lequel il leur parle. Car il ne voulait point les confondre, mais les délivrer de la passion la plus tyrannique; leur inspirer des sentiments plus relevés de sa personne; et leur persuader qu’il n’était pas seulement le Fils, mais encore le Maître et le Seigneur de Marie. Considérez ces raisons et vous reconnaîtrez que cette réprimande de Jésus-Christ était très-digne de lui, très-utile à ceux à qui il la fait, et toute pleine de modération et de sagesse. Car il rie dit pas : va et dis à ma mère qu’elle n’est pas ma mère; c’est à celui même qui lui parle qu’il répond: « qui est ma mère «et qui sont mes frères? » Et ces paroles, outre le sens qui vient d’être indiqué, ont encore une autre portée. Laquelle? Elles tendent à faire comprendre à ceux qui sont là que ni eux ni personne ne peut trouver assez d’avantage dans les liaisons de la chair et du sang pour avoir le droit de négliger la vertu. Car puisqu’il n’eût servi de rien à la Vierge même d’être la Mère de Jésus-Christ si elle n’eût soutenu cette dignité par sa vertu, combien toutes les alliances charnelles seront-elles moins utiles à tous les autres? La parenté véritable qui nous lie avec Jésus-Christ, est de faire la volonté de son Père. C’est cette liaison qui ennoblit l’âme, et qui la rend plus illustre que tous les avantages de la chair et du sang.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
1.
V.46: „Während er aber noch zu der Menge sprach, siehe, da standen seine Mutter und seine Brüder draußen und verlangten mit ihm zu reden.
V.47: Jemand aber sagte zu ihm: Siehe, Deine Mutter und Deine Brüder ste hen draußen und verlangen mit Dir zu reden.
V.48: Er aber antwortete und sagte zu dem, der sprach: Wer ist meine Mutter und wer sind meine Brüder?
V.49: Und er wies mit der Hand auf seine Jünger hin und sagte: Siehe da meine Mutter und meine Brüder.“
Was ich schon früher gesagt habe, das zeigt sich auch jetzt wieder klar und deutlich: daß nämlich ohne Tugend alles andere nichts nützt. Ich habe gesagt, das Alter, die Natur, das Leben in der Einsamkeit und alle anderen Dinge dieser Art helfen nichts, wenn die rechte Absicht nicht da ist. Heute erfahren wir noch etwas mehr, daß nämlich nicht einmal Christi Mutter zu sein und ihn auf jene wunderbare Weise geboren zu haben Nutzen bringt, wenn die Tugend fehlt. Das ergibt sich besonders aus den Worten: „Während er noch zu der Menge sprach, sagte ihm jemand: Deine Mutter und Deine Brüder fragen nach Dir.“ Der Herr aber erwiderte: „Wer ist meine Mutter und wer sind meine Brüder?“ Das sagte er aber nicht, als ob er sich seiner Mutter schämte, oder diejenige verleugnen wollte, die ihn geboren. Hätte er sich ihrer schämen müssen, so hätte er sie nicht zu sei ner Mutter erwählt; vielmehr wollte er damit zeigen, daß ihr auch das nichts nützt, wenn sie S. d630nicht alle Gebote getreulich erfüllt. Denn das, was sie tat, entsprang allzu großer Eitelkeit. Sie wollte vor dem Volke zeigen, daß sie Macht und Autorität über ihren Sohn besitze, obgleich sie noch nicht die geringste Ahnung von seiner Größe besaß. Deshalb kam sie, auch zu einer Unzeit daher. Beachte jedoch, wie aufdringlich sie und die anderen sich benehmen. Sie hätten entweder nach ihrem Eintreffen mit dem Volke zuhören sollen, oder, wenn sie das nicht wollten, warten müssen, bis der Herr seine Rede beendet hatte, und dann erst hinzu gehen. Statt dessen riefen sie ihn hinaus, und zwar vor allen Leuten, und bekunden damit ihre allzu große Eitelkeit, daß sie zeigen wollten, daß sie genug Autorität besäßen, um ihm Befehle zu erteilen. Das zeigt auch der Evangelist durch seinen Tadel. Denn gerade darauf deutet er hin mit den Worten: „Noch während er zum Volke redete“; gerade als wollte er sagen: Hätten sie nicht auch eine andere Zeit wählen können? Hätten sie nicht auch privatim mit ihm reden können? Was wollten sie ihm auch sagen? Woll ten sie über die Lehren der Wahrheit unterrichtet werden, so mußten sie dies öffentlich und vor allem Volke tun, damit auch die anderen davon Nutzen hätten; wollten sie aber von anderen Dingen reden, die nur sie allein angingen, so durften sie sich nicht in dieser Weise vordrängen. Wenn der Herr schon nicht erlaubte, den eigenen Vater zu begraben, damit der Eintritt in seine Jüngerschaft keinen Aufschub erleide1, so dürfte man um so weniger seine öffentlichen Predigten unterbrechen mit Dingen, die gar nicht dahin gehörten.
Daraus ergibt sich klar, daß sie dies nur aus Ehrgeiz taten. Das gibt auch Johannes zu verstehen mit den Worten: „Nicht einmal seine eigenen Brüder glaubten an ihn“2. Er zitiert auch ihre Worte, die ihre ganze Torheit bekunden, und sagt, sie hätten den Herrn nach Jerusalem bringen wollen, aus keinem anderen Grunde, als damit auch sie selber durch seine Wundertaten noch etwas Glanz und Ehre fänden. „Denn“, sagten sie, S. d631„wenn du solche Dinge vollbringen kannst, so zeige Dich doch der Welt: niemand tut ja etwas im Verborgenen, wenn er berühmt sein will“3. Das hat ihnen denn auch der Herr selbst verwiesen und ihnen ihre irdische Gesinnung vorgeworfen. Weil nämlich die Juden höhnten und sagten: „Ist nicht dieser der Sohn des Zimmermannes; wissen wir etwa nicht, wer sein Vater und seine Mutter ist; und sind nicht seine Brüder unter uns?“4, so wollten sie damit ihre niedrige Abkunft verdecken, und forderten ihn deshalb auf, seine Wunderkraft zu zeigen. Darum weist er sie auch ab, um sie von dieser Krankheit zu heilen. Hätte er jedoch seine Mutter verleugnen wollen, so hätte er sie damals verleugnet, als die Ju den über ihn höhnten. Nun aber sehen wir Christus so sehr für sie besorgt, daß er sogar noch am Kreuze sie dem Jünger anvertraute, den er von allen am meisten liebte, und daß er gar große Sorge um sie an den Tag legte. Hier macht er es dagegen nicht so; aber nur aus Fürsorge für sie und sei ne Brüder. Da sie ihn nämlich wie einen bloßen Menschen ansahen und dazu nur aus Eitelkeit gekommen waren, so heilt er ihre Krankheit, nicht in der Absicht, sie zu beschämen, sondern sie zu bessern.
Du aber sollst nicht bloß auf die Worte sehen, die einen angemessenen Tadel enthalten, sondern auch auf den Unverstand und die Zudringlichkeit, die seine Brüder an den Tag legten, und darauf, wer derjenige war, der den Tadel aussprach: nicht ein bloßer Mensch, sondern der eingeborene Sohn Gottes. Und was beabsichtigte er mit seinem Tadel? Er wollte ja seine Mutter nicht in Verlegenheit bringen, sondern nur von der gewalttätigsten aller Leidenschaften befreien und sie langsam dahin bringen, daß sie die rechte Ansicht über ihn bekäme, und die Überzeugung gewänne, er sei nicht bloß ihr Sohn, sondern auch ihr Herr. Da wirst du auch sehen, daß sein Tadel nicht bloß am Platze war, sondern ihr auch wirklich Nutzen brachte, und daß er außerdem noch sehr milde gehalten war. Er erwiderte ja nicht: S. d632Geh und sage der Mutter: du bist nicht meine Mutter, sondern fährt, zu dem Sprecher gewendet, fort: „Wer ist meine Mutter?“ Er will mit diesen Worten auch noch auf etwas anderes vorbereiten. Und worauf? Daß weder sie noch die anderen, die auf ihre Abstammung vertrauen, die Tugend vergessen dürften.Denn wenn es nicht einmal ihr genügt hätte, seine Mutter zu sein, ohne daß sie auch Tugend besaß, so dürfte wohl kaum überhaupt jemand infolge bloßer Abstammung gerettet werden. Es gibt eben nur einen wahren Adel, nämlich den Willen Gottes zu tun: diese Art Adel ist besser und vornehmer als jene.