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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
9.
Quelle excuse donc vous restera-t-il, quel spécieux prétexte aurez-vous à mettre en avant, vous qui forcez en quelque sorte un lion à devenir homme, pendant que vous ne vous mettez pas en peine de ce qu’étant homme, vous agissez en lion? Vous donnez à l’un ce que la nature lui refuse, et vous vous ôtez à vous-même ce que la nature vous avait donné. Vous élevez les bêtes farouches à la dignité de l’homme, et vous descendez vous-même de votre trône, pour vous rabaisser à l’état de bête.
Considérez la colère comme une bête farouche, et appliquez-vous à l’apprivoiser, et à la vaincre par la douceur, avec le même soin que les autres apprivoisent les lions. Cette passion a ses dents et ses ongles dont elle est armée; et si on ne l’adoucit, elle mettra tout en pièces. Le lion ou la vipère ne déchire pas tant les entrailles, que la colère les déchire comme par des ongles de fer. Elle ne tyrannise pas seulement le corps, elle passe jusqu’à l’âme, attaquant ce qu’elle a de plus sain, corrompant ce qu’elle n de plus pur, paralysant sa force, et la rendant inutile à tout. Si ceux qui ont les entrailles rongées de vers, ne peuvent pas même respirer: comment pourrons-nous former aucune pensée sainte et généreuse, tant que nous entretiendrons en nous cette passion, qui comme une cruelle vipère nous ronge le coeur?
Quel est donc le moyen, dites-vous, de chasser de nous cette bête si cruelle? C’est de boire un breuvage qui puisse tuer, au dedans de nous, tous ces vers et tous ces serpents. Quel est ce breuvage, me répondrez-vous, et comment pourrait-il avoir tant de force? C’est le précieux sang du Sauveur, si on le prend avec une sainte confiance. Car il n’y a point de maladie qui ne cède à la vertu de ce remède.
Mais il faut ajouter l’amour et la pratique de la parole de Dieu, avec le soin de faire l’aumône. C’est par ces remèdes que nous ferons mourir toutes ces passions qui empoisonnent notre âme. C’est ainsi que nous vivrons véritablement, au lieu que maintenant nous ne différons guère des morts. Car il est impossible que notre âme vive, pendant que ces vices vivront dans nous. Travaillons donc sans cesse à les étouffer. Car si nous ne nous hâtons de les faire mourir ici, ils nous feront mourir en l’autre monde et avant même notre mort, ils nous feront souffrir mille maux.
Chacune de ces passions est cruelle, violente et insatiable, et, elle nous dévore tous les jours sans nous donner de relâche. Leurs dents comme dit 1’Ecriture, sont des dents de lion, et elles sont encore plus cruelles. Le lion quitte sa proie quand il est rassasié, mais ces passions ne s’assouvissent point et ne quittent point celui qu’elles ont commencé une fois à dévorer, jusqu’à ce qu’elles l’aient rendu semblable au démon. Elles ont un tel empire sur leurs esclaves, qu’elles exigent d’eux le même assujettissement que saint Paul rendait volontairement à Jésus-Christ, lorsqu’il méprisait pour lui l’enfer et le ciel. Quand un homme est une fois possédé de l’amour des beautés charnelles, ou des richesses ou de la gloire, il se rit de l’enfer et méprise le ciel pour exécuter ce que sa passion lui commande.
Après cela pourrons-nous douter de ce que saint Paul a dit de la violence de l’amour qu’il avait pour Jésus-Christ? Car s’il se trouve des personnes qui servent leurs passions avec une semblable violence, pourquoi trouverons-nous incroyable l’ardeur que le saint Apôtre témoigne pour le service du Sauveur du monde? Et d’où vient que notre amour pour Jésus-Christ est si faible, sinon de ce que nous épuisons toute la force de nos âmes dans ces vaines passions ; que nous ravissons le bien d’autrui, que nous sommes avares et esclaves de la vaine gloire, ce qui est la dernière et la plus méprisable de toutes les servitudes? Tant que vous serez possédé de cette passion, on aura beau vous estimer grand et illustre, vous n’aurez rien au-dessus du dernier des hommes. Votre grandeur au contraire sera votre confusion et votre honte. Ces flatteurs qui s’empressent de vous louer, se jouent de vous par cela même que vous aimez leur louange. Ainsi en cherchant à vous élever, vous vous ravalez jusqu’à vous rendre ridicule. Car l’amour de la vaine gloire est une chose mauvaise et blâmable par elle-même.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
9.
S. 76 Welche Entschuldigung hast du also, welch' annehmbare Ausrede kannst du vorbringen, wenn du einen Löwen zum Menschen machst, und es für nichts achtest, dass du selbst aus einem Menschen ein Löwe geworden bist? Jenem hast du gegeben, was über seine Natur hinausging, für dich selbst hast du nicht einmal das behalten, was deiner Natur entsprach. Wilden Tieren hast du mit Mühe die Zahmheit des Menschen beizubringen gesucht; dich selber stürzest du vom königlichen Thron herab und überlässt dich der Wildheit jener Tiere. Ja, denke doch nur daran, dass auch der Zorn ein wildes Tier ist. Die Mühe, die andere auf Löwen verwenden, die gib dir doch auch um deinetwillen, und mache, dass deine Seele sanft und milde wird. Auch dieser Löwe1 hat furchtbare Zähne und Krallen, und richtet alles zugrunde, wenn du ihn nicht zähmst. Ja, kein2 Löwe, keine Schlange kann so die Eingeweide zerfleischen wie der Zorn. der dies fortgesetzt mit eisernen Krallen tut. Denn der Zorn schadet nicht nur dem Leibe, auch die Gesundheit der Seele richtet er zugrunde, verzehrt, zerreißt, vernichtet ihre ganze Kraft, macht sie zu allem unbrauchbar. Wenn jemand Würmer in seinen Eingeweiden hat, so kann er kaum mehr atmen, da alles sich in seinem Innern verzehrt; wie werden dann wir, denen eine solche Schlange3 das ganze Innere zernagt, etwas Ordentliches leisten können? Wie können wir also diese Seuche los werden? Wenn wir einen gewissen Trank nehmen, dann können wir die Würmer und Schlangen in unserem Innern vertilgen. Doch welcher Trank, fragst du, hätte wohl so große Kraft? Das ehrwürdige Blut Christi, wenn mit reinem Gewissen genommen. Dies kann jede Krankheit heilen, und mit ihm kann es das eifrige Anhören der Hl. Schrift, das von Almosen begleitet wird; durch all dies können wir die Leidenschaften tilgen, die unsere Seele entstellen. Erst dann werden wir wirklich sein wie Lebende, während wir jetzt um nichts besser daran sind als Tote; denn es ist nicht möglich, dass, während jene4 leben, auch wir leben; sie müssen uns S. 77zugrunde richten. Wenn wir sie nicht in dieser Welt zuerst abtöten, so werden sie uns in der anderen vollständig verderben; ja selbst vor jenem ewigen Tod legen sie uns schon hienieden die schrecklichsten Strafen auf. Denn von all diesen Leidenschaften, roh, gewalttätig, unersättlich, wie sie sind, hört keine einzige jemals auf, uns täglich zu verzehren. Ihre Zähne sind wie die des Löwen, ja weit furchtbarer noch. Sobald nämlich der Löwe gesättigt ist, lässt er auch alsbald von dem Opfer, das ihm in die Klauen fiel; diese Leidenschaften hingegen werden niemals satt, lassen niemals5 ab, bis der Mensch, den sie ergriffen, dem Teufel nahe ist. So groß ist ihre Macht, dass sie dieselbe Knechtschaft, zu der Paulus sich gegenüber Christus bekannte, um dessentwillen er Hölle und Himmel gering achtete, auch von ihren Opfern verlangen. Denn wenn einer der Fleischeslust, der Habsucht, dem Ehrgeiz verfallen ist, so spottet auch er der Hölle und des Himmels.
Seien wir also nicht ungläubig, wenn Paulus sagt, er habe Christus so sehr geliebt. Denn wenn man Menschen findet, die ihren Leidenschaften so ergeben sind, wie wird man jenes unglaublich finden können? Darum ist ja unsere Liebe zu Christus oft so schwach, weil die Liebe zu diesen Leidenschaften unsere ganze Kraft verzehrt. Wir rauben, übervorteilen, jagen eitlem Ruhme nach; und was gäbe es Nichtigeres als ihn? Denn wenn du auch tausendmal angesehen wirst, du bist darum nicht besser als jene, die niemand ehrt, ja gerade darum noch verächtlicher. Denn wenn diejenigen, die bereit sind, dich zu loben und bei anderen als ausgezeichneten Menschen hinzustellen, sich eben deshalb über dich lustig machen, weil du nach ihren Lobhudeleien Verlangen trägst, wie wird dir da das Begehren nach solchen6 Dingen nicht weit eher das Gegenteil eintragen? Sie werden nur zu deinen Anklägern werden.