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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

4.

Mais je vous prie de considérer avec plus d’attention quelle est la demande de cette fille. «Donnez-moi, » dit-elle, « dans ce plat la tête de « Jean-Baptiste. » Voyez-vous l’effronterie? Entendez-vous l’organe du diable? Elle sait bien quel est celui dont elle demande la tête, puisqu’elle l’appelle « Jean-Baptiste, » et elle la demande néanmoins. Elle veut qu’on lui apporte dans un plat cette tête sacrée et bienheureuse, et elle en parle comme s’il ne s’agissait que d’un mets qu’on servirait sur une table. Elle ne donne aucune raison de cette demande barbare, parce qu’elle n’en avait point. Elle met seulement sa gloire à se faire donner une satisfaction si cruelle et si malheureuse.

Elle ne demande point qu’on fasse venir saint Jean et qu’on le tue devant tout le monde. Elle appréhendait trop sa force et sa liberté. La moindre de ses paroles l’aurait fait trembler, et la vue du glaive qui allait lui trancher la tête n’eût point empêché ce courageux prophète de parler. C’est pourquoi elle dit: « Donnez-moi ici dans ce plat la tête de Jean-Baptiste. » Elle veut voir sa tête, mais lorsque sa bouche sera muette. Elle la veut voir toute sanglante, non-seulement pour s’assurer qu’elle ne lui fera plus de reproches, mais encore pour satisfaire sa vengeance en lui insultant.

Dieu voit cela, mes frères, et il le souffre. Il ne lance point ses foudres sur cette malheureuse. Il ne réduit point en cendres ce front insolent et cette langue homicide. Il ne commande point à la terre de s’ouvrir pour abîmer ce prince et tous ses conviés avec lui. Il retint sa justice en cette rencontre pour préparer à son serviteur une couronne plus illustre, et pour laisser à tous ceux qui le suivraient une plus grande consolation dans leurs maux.

Ecoutons ceci, nous que la pratique de la vertu expose aux mauvais traitements des méchants. Un homme si admirable, un saint qui avait passé sa vie dans un désert, sous un habit si austère, sous un cilice; un prophète et le plus grand des prophètes, à qui le Fils de Dieu avait rendu ce témoignage qu’entre tous ceux qui étaient nés des femmes, il n’y en avait point de plus grand que lui : ce saint, dis-je, est sacrifié à la rage d’une femme impudique; sa tête est le prix de la danse d’une fille effrontée, et il est abandonné à ces furieuses, parce qu’il a soutenu avec vigueur la loi de Dieu.

Pensons à ce grand exemple, et souffrons généreusement tout ce qui nous pourra arriver. Cette malheureuse femme était altérée du sang de l’innocent, et elle a le plaisir de le répandre. Elle voulait se venger de l’injure qu’elle croyait que saint Jean lui avait faite, et Dieu permet qu’elle se satisfasse comme elle l’avait désiré, et qu’elle se rassasie de sa vengeance.

Qu’avait-elle à reprocher à ce saint homme? Il ne lui avait jamais fait la moindre réprimande, et il s’était toujours adressé à Hérode. Mais sa conscience criminelle lui fait sentir l’aiguillon du remords. C’est le bourreau qui la tourmente et qui la déchire. Ce qu’elle endure au dedans la rend comme furieuse au dehors. Elle remplit sa maison de confusion et d’infamie. Elle déshonore tout ensemble en elle-même sa fille et son mari mort, et découvre son adultère vivant; elle veut surpasser ses premiers excès par d’autres encore plus horribles. Il semble qu’elle dise à saint Jean : Si vous ne pouvez souffrir de voir Hérode adultère, je le rendrai même homicide; et pour faire cesser vos reproches, je le forcerai de vous-ôter la vie.

Je vous appelle ici, vous tous qui donnez aux femmes un si grand pouvoir sur votre esprit. Vous qui faites des serments indiscrets sur des choses douteuses et incertaines, et qui creusez ainsi la fosse où vous devez être précipités, en rendant les autres les maîtres de votre perte. Car n’est-ce pas ainsi que périt Hérode? Il crut que dans une fête et dans un jour de joie, cette fille lui demanderait quelque chose qui fût proportionné à elle, au lieu où elle était, et au temps de cette réjouissance publique; bien loin de s’imaginer qu’elle dût demander une tête. Et cependant il fut trompé malheureusement, et sa surprise ne l’excuse point. (376)

Car si cette fille instruite par sa mère osa lui faire une demande plus digne d’une tigresse que d’une femme, c’était à lui à s’opposer à cette furieuse, et non pas à se rendre le ministre d’une cruauté si odieuse et si inouïe.

Qui n’aurait été frappé d’horreur de voir au milieu d’un festin paraître dans un plat cette tête sacrée toute dégouttante de son sang? Hérode néanmoins n’en est point touché, et encore moins cette femme barbare. C’est là l’esprit de ces malheureuses prostituées. Elles perdent la compassion avec l’honneur, et elles sont aussi hardies et aussi inhumaines qu’impudiques. Car si le seul récit d’un événement si barbare nous fait frémir d’horreur, combien en devait faire l’action même? Quel devait être le sentiment de ces convives voyant au milieu du festin une tête qui venait d’être coupée, et qui nageait dans son propre sang? Cependant cette femme, plus cruelle que les furies, ne trouve que du plaisir dans ce spectacle. Elle triomphe de joie d’être enfin venue à bout de tous ses désirs; au moins aurait-elle dû se contenter de voir une fois cette tête coupée; mais non, il faut qu’elle se repaisse de cette vue, qu’elle s’enivre en quelque sorte de ce sang d’un prophète, dont elle avait été si altérée.

Voilà ce que produit cette infâme passion. Après avoir fait des impudiques, elle fait encore des meurtriers. C’est pourquoi je ne doute point qu’une femme qui a l’adultère dans le coeur, ne soit prête à ôter la vie à son mari aussi bien que l’honneur, et qu’elle ne soit assez hardie polir commettre, je ne dis pas seulement un ou deux , mais mille homicides. Et on nu voit que trop d’exemples de ce que je dis. C’est par cet esprit de sang et de meurtre que se conduisit alors cette femme, croyant qu’après qu’elle aurait fait mourir saint Jean, son crime serait enseveli avec lui. Mais il arriva tout le contraire, parce qu’après sa mort même, le prophète parla plus haut que jamais.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

4.

Beachte aber auch, wie die Bitte selber lautet: „Gib mir hier auf einer Schüssel das Haupt des S. d685 Johannes des Täufers.“ Siehst du, wie ausgeschämt das Mädchen ist, wie sie so ganz eine Beute des Teufels ist? Sie erwähnt sogar noch die Würde1 ; aber auch so empfindet sie keine Scham. Wie mit einer Fessel gebunden, so verlangt sie, dass jenes heilige und selige Haupt auf einer Schüssel hereingetragen werde. Nicht einmal einen Grund gibt sie an; sie hätte ja keinen zu nennen gewusst; sie verlangte einfach, durch fremdes Unglück geehrt zu werden. Sie sagte auch nicht: Führe ihn da herein und töte ihn; sie hätte eben den Freimut des dem Tode Geweihten nicht zu ertragen vermocht. Sie fürchtete auch, die furchtbare Stimme des Gemordeten hören zu müssen. Denn im Angesichte des Todes hätte er wohl kaum geschwiegen. Darum sagte sie: „Gib mir hier auf einer Schüssel“; es verlangt mich, jene Zunge verstummt zu sehen. Sie wollte eben nicht bloß mit Vorwürfen verschont bleiben, sondern auch hingehen und den Gefallenen verhöhnen. Gott aber ließ es so zu. Er schleuderte keinen Blitzstrahl vom Himmel, um das schamlose Schauspiel im Feuer zu vertilgen, noch befahl er der Erde, sich zu öffnen und diese ganze elende Tischgesellschaft zu verschlingen. Er wollte eben zu gleicher Zeit dem Gerechten eine schöne Krone verschaffen, und denen einen großen Trost hinterlassen, die nach ihm irgendein Unrecht zu leiden hätten.

Nehmen wir uns also daraus eine Lehre, wer immer aus uns tugendhaft lebt und von bösen Menschen Böses zu ertragen hat. Auch damals erlaubte ja Gott, dass derjenige, der in der Wüste lebte, der einen Ledergürtel trug und ein haarenes Gewand, er der Prophet, der alle Popheten übertraf, der keinen Größeren kannte unter den vom Weibe Geborenen, dass er getötet wurde, und und zwar durch ein schamloses Mädchen und eine verdorbene Hure, und das alles, weil er für das göttliche Gesetz eintrat. Das wollen wir also beherzigen und all unsere Leiden standhaft ertragen. Auch damals hat ja dieses blutbefleckte, sündhafte Weib ihr ganzes Verlangen nach Rache an dem, der sie beleidigt hatte, stillen dürfen; sie durfte ihren ganzen Hass befriedigen und Gott hat es so zugelassen. Und doch hatte Johannes nie S. d686 etwas zu ihr gesagt, und hatte ihr keinen Vorwurf gemacht, sondern nur den Mann allein getadelt. Allein ihr schlechtes Gewissen klagte sie an. Darum ließ sie sich in ihrem Zorn und Groll zu noch größeren Vergehen hinreißen und belud alle zugleich mit Schande, sich selbst, ihre Tochter, ihren verstorbenen Mann, den lebenden Ehebrecher, und fügte zu den früheren Verbrechen noch neue hinzu. Wenn es dich schmerzt, so sprach sie, dass er im Ehebruch lebt, so will ich auch noch einen Mörder aus ihm machen, den Henker seines Tadlers.

Höret es, die ihr über das rechte Maß hinaus für eure Frauen eingenommen seid. Höret es, die ihr auf unbekannte Dinge hin Eide schwöret, die ihr andere zu Herren eures Verderbens macht und euch selbst den Abgrund bereitet. Auch Herodes ging ja auf diese Weise zugrunde. Er hatte erwartet, das Mädchen werde eine Bitte stellen, die für ein Gastmahl passte; sie war ja noch ein Kind und durfte sich eine glänzende und willkommene Gunst erbitten mitten in einem Fest, bei einem Gastmahl, unter Lobeserhebungen. So erwartete er nicht, sie werde den Kopf2 verlangen; doch er täuschte sich. Allein nichts von all dem wird ihn entschuldigen. Wenn auch das Mädchen eine Gemütsverfassung gehabt hätte wie Tierkämpfer, so durfte doch wenigstens er sich nicht missbrauchen lassen und nicht in dieser Weise tyrannischem Befehle gehorchen. Denn wen hätte nicht Schauder ergriffen, wenn er jenes heilige Haupt bei einem Gastmahle aufgetragen und bluten sah? Aber nicht so der frevelhafte Herodes und sein noch ruchloseres Weib. So sind eben ehebrecherische Weiber, sie übertreffen alle an Frechheit und Rohheit. Wenn wir schon beim Anhören dieser Dinge erschaudern, welchen Eindruck hätte dann nicht erst der wirkliche Anblick selber machen müssen? Was mussten die Tischgenossen empfinden, wenn sie mitten im Mahle das träufelnde Blut eines frisch abgeschlagenen Hauptes sahen? Allein jenes blutdürstige Weib, das noch wilder war als Erinnyen3 , empfand kein Grauen S. d687 bei diesem Schauspiel; im Gegenteil, sie frohlockte darüber. Und doch hätte der bloße Anblick allein schon genügt, um einen erstarren zu machen. Doch dieses mordbefleckte, nach Prophetenblut dürstende Weib fühlte nichts dergleichen. So ist eben die Unzucht, sie führt nicht bloß zur Wollust, sondern auch zum Morde. Die Frauen, die ihre Ehe brechen wollen, sind auch bereit, ihre betrogenen Männer zu morden. Und nicht bloß zu einem oder zu zwei Morden sind sie bereit, sondern zu unzähligen. Für solch tragische Vorkommnisse gibt es viele Beispiele. So machte es also damals auch dieses Weib, in der Hoffnung, ihre Missetat werde verborgen und geheim bleiben. Aber das gerade Gegenteil davon geschah. Nach diesem Ereignis ertönte die Stimme des Johannes nur noch lauter.


  1. des Johannes ↩

  2. eines anderen ↩

  3. Rachegöttinnen ↩

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