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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

3.

N’admirez-vous point, mes frères, comment cette femme vint par elle-même à bout de son dessein, lorsque les apôtres mêmes n’avaient pu réussir à l’aider? tant une prière ardente et continuelle a de force pour fléchir Dieu ! Il aime mieux les prières que nous lui faisons pour nous-mêmes, quoique nous soyons coupables, que celles que les autres lui font pour nous. Les apôtres avaient plus d’accès auprès de Jésus-Christ que. cette femme; mais cette femme avait plus de constance et de persévérance que les apôtres. Et Jésus-Christ leur fit assez voir par l’événement la sagesse de sa conduite, lorsqu’il différait de l’exaucer, qu’il n’écoutait point ses prières, et qu’il rejetait même celles que ses apôtres lui adressaient en sa faveur.

«Jésus quittant ce lieu vint le long de la mer de Galilée et montant sur une montagne il, s’y assit (29). Et une grande multitude s’approcha de lui, ayant avec eux des boiteux, des aveugles, des muets, des estropiés, et beaucoup d’autres malades qu’ils mirent aux pieds de Jésus, et il les guérit (30). De sorte qu’ils étaient tous dans l’admiration, voyant que les muets parlaient, que les estropiés étaient guéris, que les boiteux marchaient, que les aveugles voyaient et ils rendaient gloire au Dieu d’Israël (31).» Jésus-Christ va quelquefois de lieu en lieu chercher les malades pour les guérir. D’autres fois il attend qu’ils viennent à lui, et il souffre que les boiteux montent avec peine au haut des montagnes pour y aller chercher leur guérison. Ces malades dont il est parlé ici ne demandent plus à toucher le bord de sa robe, comme on voit qu’ils le souhaitaient auparavant. Ils semblent déjà plus avancés, et, on voit que leur foi s’est augmentée. Ils se contentent de se prosterner à ses pieds; et ils donnent ainsi une double preuve de leur foi; la première en montant, quoique boiteux sur les plus hautes montagnes dans la ferme espérance qu’ils ont de leur guérison; et la seconde, en ce qu’ils croyaient qu’il suffit pour l’obtenir de se jeter aux pieds de leur Sauveur.

C’était un prodige bien surprenant de voir des personnes qu’on était auparavant obligé de porter, marcher tout d’un coup sans aucune peine, et des aveugles qui ne pouvaient faire un pas sans guide, voir clair en un moment et n’avoir plus ,besoin de personne pour les conduire. On était également surpris, et de la multitude de ces malades qui étaient miraculeusement guéris, et de la facilité avec laquelle Jésus-Christ les guérissait.

Mais remarquez ici, mes frères, la conduite du Fils de Dieu, Il n’exauce cette femme chananéenne qu’après beaucoup de rebuts, il guérit au contraire tous ces malades, au moment même qu’ils se présentent. Ce n’était point parce que ces derniers étaient préférables à cette femme, mais parce que tette femme avait plus de foi qu’eux tous. Jésus-Christ en différant de la guérir voulait faire voir sa générosité et sa constance, et il guérissait au contraire ces malades sans différer, pour fermer la bouche à l’ingratitude des Juifs, et pour leur ôter toute excuse. Car plus nous avons reçu de grâces, plus nous devenons coupables si nous sommes ingrats, et si les faveurs dont Dieu nous honore ne nous rendent pas meilleurs.

C’est pour cette raison que, les riches qui auront mal vécu , seront bien plus punis que les pauvres parce que l’abondance où ils se sont vus ne les a pas rendus plus reconnaissants envers Dieu, et plus charitables envers leurs frères. Et ne me dites, point qu’ils ont fait quelques aumônes. Si les aumônes qu’ils ont faites ne sont en rapport avec leurs richesses, elles ne les délivreront pas de la peine qu’ils méritent. Dieu ne jugera pas de nos charités par la mesure que nous y aurons gardée: mais par la plénitude du coeur, et par l’ardeur de la volonté avec laquelle nous les aurons faites. Que si ceux qui ne donnent pas autant qu’ils le peuvent seront condamnés de Dieu, combien le seront davantage, ceux qui amassent, des biens superflus, qui font des bâtiments immenses, et qui négligent en même temps les pauvres; qui appliquent tous leurs soins à augmenter leurs richesses, et qui n’ont jamais la moindre pensée de les partager à ceux qui souffrent de la faim?

Mais puisque nous sommes tombés sur le sujet, de l’aumône, je vous prie de trouver bon que nous reprenions aujourd’hui le discours que nous laissâmes imparfait, il y a trois jours. Vous vous souvenez que lorsque je vous parlais de la charité envers .les pauvres, notre sujet (407) nous voilà insensiblement à condamner les dépenses superflues qui la pouvaient diminuer, et que nous descendîmes dans les détails, jusqu’à parler du soin qu’on apporte à orner ses chaussures et de mille autres vains ornements pour lesquels la jeunesse d’aujourd’hui est si fort passionnée, Vous savez que je commençai à vous représenter alors que la charité était comme un art divin. Que l’école où l’on apprenait cet art était le ciel, et que le maître qui nous en instruisait, était-non un homme, mais Dieu même.

Nous nous étendîmes ensuite sur la question de savoir ce que c’était proprement qu’un art, ou ce qui ne méritait pas ce nom. Enfin nous fîmes une longue digression sur la vanité de la plupart des arts d’aujourd’hui, et nous nous appliquâmes particulièrement à montrer la superfluité que l’on recherche dans les chaussures. Reprenons donc encore aujourd’hui ce sujet, et faisons voir que la charité est l’art le plus excellent et le plus divin de tous. Car si le propre d’un art est d’avoir pour objet quelque chose qui soit utile; et s’il n’y a rien de plus utile que la charité que nous exerçons envers les pauvres, n’est-il pas clair que la charité est le plus excellent de tous les arts ?

Cet art céleste ne nous apprend pas à faire un soulier avec élégance, à faire des étoffes bien fines, ou à bâtir des maisons de boue, mais à hériter la vie éternelle; à nous délivrer de la mort, à nous rendre illustres dans cette vie et dans l’autre. Cet art divin nous apprend à nous bâtir une demeure dans le ciel, à nous préparer des tentes célestes et à nous construire des tabernacles éternels. Il ne nous laisse point éteindre nos lampes. Il ne souffre point que nous nous présentions aux noces célestes de l’époux avec un habit sale et en désordre, mais il lave nos vêtements et les rend plus blancs que la neige. « Quand vos péchés », dit Dieu, « auraient rendu vos habits plus rouges que l’écarlate, je les rendrai plus blancs que la neige.» (Isaïe, I,17.) C’est cet art qui nous empêche de tomber dans le malheur du mauvais riche, et d’entendre les paroles terribles qui lui furent dites, mais qui nous conduit dans le bienheureux sein d’Abraham.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

3.

Erwäge nun, wie es kam, dass das Weib ihr Ziel erreichte, indes die Apostel keine Erhörung fanden und nichts ausrichteten. Etwas so Großes ist es eben um die Beharrlichkeit im Gebet. Gott will, dass wir lieber selbst in unseren eigenen Bedürfnissen ihn bitten, als dass andere es für uns tun. Die Apostel hatten allerdings den Vorrang vor ihr; aber das Weib bekundete um so größere Beharrlichkeit. Durch den Ausgang der Sache rechtfertigte sich aber der Herr auch den Jüngern gegenüber wegen des Aufschubes und zeigte, dass er gut daran getan hatte, ihre Bitte zu erhören.

V.29: „Und nachdem Jesus von dort weggegangen war, kam er an den See von Galiläa, und er stieg auf den Berg hinaus und setzte sich dort nieder.

V.30: Und es kamen zu ihm zahlreiche Scharen Volkes; sie hatten Lahme bei sich, Blinde, Bresthafte und Taubstumme; und sie legten sie vor ihm nieder und er heilte sie.

S. d746

V.31: Darüber erstaunten die Scharen, als sie Stumme redend, Lahme gehend, Blinde sehend gewahrten; und sie lobpriesen den Gott Israels.“

Christus geht bald umher, bald setzt er sich und erwartet die Kranken und führt die Lahmen auf den Berg. Sie berühren jetzt schon nicht mehr den Saum seines Kleides, sondern steigen eine Stufe höher hinan und werfen sich ihm zu Füßen; sie bekunden damit auf zweifache Weise ihren Glauben, dadurch, dass sie trotz ihrer Lähmung auf den Berg hinaufgehen, und dadurch, dass sie nichts anderes wollen, als nur sich ihm zu Füßen werfen. Es war ein sehr wunderbares und auffallendes Schauspiel, dass diejenigen, die man sonst tragen musste, nun umhergingen und die Blinden keines Führers mehr bedurften. Das Staunen der Leute wurde erregt sowohl durch die Menge der Geheilten, als durch die Leichtigkeit, mit der Jesus heilte. Siehst du auch, dass er dem Weibe erst nach so langem Zögern half, diesen Leuten hier aber sofort? Nicht etwa, als ob diese besser gewesen wären als jenes Weib, sondern weil sie stärker im Glauben war als diese. Bei ihr zögert und zaudert er, um ihre Beharrlichkeit ins Licht zu stellen; diesen gewährt er sofort die Hilfe, um den ungläubigen Juden den Mund zu schließen und ihnen jegliche Entschuldigung zu benehmen. Je größere Wohltaten jemand empfängt, desto größerer Strafe macht er sich schuldig, wenn er undankbar ist und durch die Gunstbezeugung nicht besser wird. Eben deshalb werden die Reichen, wenn sie böse sind, strenger gestraft als die Armen, da sie trotz ihres Reichtums nicht besser geworden sind.

Wende mir da nur nicht ein, dass sie ja Almosen gaben. Denn wenn sie es nicht nach Maßgabe ihres Vermögens taten, so entgehen sie der Strafe doch nicht. Man muss eben das Almosen nicht nach der Größe der Gabe, sondern nach der guten Meinung beurteilen, die man dabei hat. Wenn aber schon solche bestraft werden, um wieviel mehr erst diejenigen, die nach Überflüssigem verlangen, die drei- und vierstöckige Häuser S. d747 bauen und dabei sich nicht um die Hungernden kümmern, die nur auf Gelderwerb bedacht sind, aber nicht darauf, Almosen zu geben? Weil wir aber nun doch schon einmal auf das Almosen zu sprechen kamen, so wollen wir heute die Rede über die Nächstenliebe, die ich vor drei Tagen unvollendet ließ1 , wieder aufnehmen. Erinnert euch, dass ich damals von der übertriebenen Sorgfalt für die Fußbekleidung sprach, von jenem eitlen Tand und der läppischen Torheit der jungen Leute, und wie ich damals vom Almosen auf jene tadelnswerten Dinge zu sprechen kam. Was war es also, wovon wir damals handelten? Dass das Almosengeben eine Kunst ist, deren Werkstätte der Himmel und deren Lehrer nicht ein Mensch, sondern Gott ist. Dann untersuchten wir, was eigentlich Kunst sei und was nicht, und kamen so auf gewisse törichte und schlechte Künste zu sprechen, wobei wir auch die Schuhmacherkunst erwähnten. Habt ihr euch wieder erinnert? Nun gut, so wollen wir heute den damaligen Gegenstand wieder aufgreifen und beweisen, dass das Almosengeben eine Kunst und zwar die beste aller Künste ist.

Wenn es nämlich zum Begriff der Kunst gehört, etwas Nützliches zu schaffen, und wenn es nichts Nützlicheres gibt als das Almosengeben, so ist es klar, dass auch dies eine Kunst ist, und zwar die beste aller Künste. Denn diese Kunst verfertigt uns keine Schuhe, webt uns keine Gewänder und baut uns keine Häuser aus Lehm, dafür vermittelt sie uns das ewige Leben, entreißt uns den Händen des Todes, verleiht uns Herrlichkeit im anderen Leben und baut uns die Wohnungen im Himmel und jene Gezelte, die für die Ewigkeit dauern. Das Almosen macht, dass unsere Lampen nicht erlöschen und dass wir nicht mit schmutzigen Gewändern bei der Hochzeit erscheinen; es reinigt sie vielmehr und macht sie weißer als Schnee. „Wenn eure Sünden wären wie Scharlach, sie sollen doch weiß werden wie Schnee“2 . Das Almosen lässt uns nicht dahin kommen, wohin jener Reiche gekommen war, und macht, dass wir nicht die S. d748 schrecklichen Worte wie er hören müssen, sondern führt uns in den Schoß Abrahams. Von den weltlichen Künsten leisteten jede für sich etwas Gutes; z.B. der Landbau liefert Nahrung, die Webekunst Kleidung; aber genau besehen ist keine einzige imstande, für sich allein ihre Aufgabe zu erfüllen.


  1. siehe Hom 49,5 ↩

  2. Jes 1,18 ↩

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