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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

4.

Vous me direz peut-être: Si le célibat, la virginité vient de notre choix et de notre volonté, comment Jésus-Christ a-t-il dit auparavant: « Tout le monde n’est pas capable de cela, mais ceux-là seulement qui en ont reçu le don » ? Je vous réponds que Jésus-Christ parle de la sorte pour vous montrer que cette vertu a besoin d’un grand combat; mais non pour nous faire croire qu’elle se donne comme par le sort et par une nécessité involontaire. Dieu fait ce don à l’âme qui en a la volonté. Jésus-Christ nous enseigne donc par ces paroles, que celui qui entreprend ce combat, a besoin d’une grande grâce de Dieu, qui lui sera toujours donnée d’en-haut, lorsqu’il en aura un désir et une volonté sincère.

Toutes les fois que Jésus-Christ parle de quelque grande vertu, il parle aussi du don de Dieu, comme lorsqu’il disait à ses apôtres: « Il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux ». Et il est facile de voir en cet endroit que « le don » du ciel n’exclut nullement notre volonté. Car si la virginité était un pur « don» de Dieu, auquel les hommes ne contribuassent en rien de leur part, ce serait en vain que Jésus-Christ leur promettrait le royaume du ciel pour leur récompense et qu’il les distinguerait ainsi de ces autres « eunuques » qui ne le sont que par une nécessité involontaire. Mais considérez, je vous prie, comment des mêmes choses les uns tirent le bien, et les autres le mal. Les Juifs proposent un doute à Jésus-Christ. Il leur (490) répond d’une manière toute pleine d’instruction et de sagesse, et néanmoins ils n’en profitent point, parce qu’ils lui avaient fait cette demande son pour s’instruire, mais pour le tenter. Les apôtres au contraire prennent sujet de la réponse qu’il fait aux Juifs pour s’instruire très utilement. « Alors on lui présenta de petits enfants afin qu’il leur imposât les mains et qu’il priât pour eux. Et comme ses disciples les repoussaient avec des paroles rudes (13), Jésus leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les empêchez point, parce que le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent (14). Et leur ayant imposé les mains, il partit de là (15)». Pourquoi les disciples repoussaient-ils ainsi ces enfants, sinon pour rendre plus de respect à leur Maître? Mais Jésus prend ces enfants et leur impose les mains; apprenant ainsi à ses apôtres à fouler aux pieds la gloire du monde et à être humbles et petits comme des enfants, parce « que le royaume des cieux sera pour ceux qui leur ressemblent » ; ce qu’il avait déjà dit en un autre endroit de l’Evangile.

C’est pourquoi, mes frères, si nous désirons être les héritiers du royaume des cieux, tâchons de devenir comme de petits enfants, et appliquons-nous de tout notre coeur à nous affermir dans l’humilité, Etre sage et en même temps être simple et sans déguisement, c’est le plus haut comble de la sagesse, c’est une imitation de la vie des anges. L’âme d’un petit enfant est pure et libre de toutes les passions.

Il ne se souvient point du mal qu’on lui a fait, il ne désire point de s’en venger, il est prêt à caresser ceux qui viennent de lui faire outrage. Plus sa mère le châtie, plus il la recherche et il la préfère à tout. Quand il verrait une reine parée de tout ce qu’elle aurait de plus magnifique et de plus superbe, il ne la préférerait pas à sa mère, quoiqu’elle ne fût couverte que de haillons. Car il ne discerne, point ceux de sa famille d’avec les étrangers par la pauvreté ou par les richesses, mais seulement par l’amitié qu’ils ont pour lui et qu’il a pour eux. Il ne prend de nourriture qu’autant qu’il lui est nécessaire ; et lorsque la nature est contente il quitte la mamelle. Il ne s’afflige point comme nous pour des sujets frivoles, comme pour avoir perdu de l’argent. Il ne se réjouit point aussi pour toutes ces choses qui sont des objets de notre ambition et de notre orgueil, et la beauté du corps ne peut faire sur lui la moindre impression qui blesse son innocence. C’est donc avec grande raison que Jésus-Christ dit: Que le royaume du, ciel est pour ceux qui ressemblent aux enfants, pour nous exhorter à faire par vertu ce qu’ils font par le mouvement de la nature. Les pharisiens faisaient paraître partout un esprit double et corrompu: Jésus-Christ, au contraire, porte toujours ses disciples à être simples et, humbles; et par les instructions mêmes qu’il leur donne, il marque obscurément combien il condamne la malice et l’insolence des autres. Car rien n’élève tant les hommes que de se voir dans le premier rang, et dans ces avantages que donnent les dignités. Comme donc les apôtres allaient être respectés par toute, la terre, Jésus-Christ par avance leur prépare le coeur et l’esprit, afin qu’ils ne se laissent point aller à cette faiblesse qui nous est si naturelle; qu’ils ne désirent point que les peuples les honorent, et qu’ils an fassent rien par ostentation et par vaine gloire.

Ces désirs d’honneur paraissent souvent un défaut léger, et ils sont néanmoins la source des plus grands maux. Ainsi les pharisiens, pour avoir aimé à être salués, à être honorés, à être toujours au premier rang, sont montés comme par degrés jusques au comble de la malice. Car, après avoir nourri longtemps leur vanité par ces déférences recherchées, ils ont conçu une passion si ardente ou plutôt si furieuse pour la vaine gloire, qu’ils n’ont point voulu reconnaître le Sauveur, et qu’ils sont tombés de l’orgueil dans l’impiété. C’est pourquoi nous voyons que, s’approchant ici de Jésus-Christ seulement pour le tenter, et par un esprit superbe et envieux, ils s’en retournent confus, et ils n’attirent sur eux que sa malédiction et sa haine; et que ces petits enfants, au contraire, qui étaient incapables de ces passions, sont favorisés et bénis de Jésus-Christ.

Imitons ces âmes innocentes, mes chers frères. Devenons comme des petits enfants, sans orgueil, sans déguisement et sans malice. La simplicité est la porte du ciel. Il n’y en a point d’autre par où nous y puissions entrer. La malignité, au contraire, et la fourberie nous précipitent dans l’enfer, et dès ce monde dans une infinité de maux. « Si vous êtes méchant», dit l’Ecriture, « vous le serez pour vous-même; si vous êtes bon, vous le serez et pour vous et pour votre prochain ». (Prov. IX, 12.)

Les exemples des siècles passés nous (491) confirment cette vérité. Y eut-il jamais une malignité pareille à celle de Saül; ou une plus grande simplicité que celle de David ? Cependant qui des deux fut le plus puissant? David eut entre ses mains la vie de Saül par deux différentes fois, et il le laissa aller. Il le tenait comme dans une prison dans cette grotte, où il s’était mis entre ses mains sans y penser. Ses gens le pressaient de tuer le prince, qui l’avait traité de la manière du monde la plus injuste, et néanmoins il lui pardonna. Cependant Saül persécutait David avec une armée, et David avec une petite troupe de gens fuyait devant lui, errant par les déserts les plus reculés, et se cachant tantôt dans un lieu et tantôt dans un autre ; et néanmoins ce fugitif si abandonné l’emporta sur un roi si puissant, parce qu’il avait de son côté l’innocence et la justice, et que l’autre n’était animé que de fureur et d’envie.

Car ne fallait-il pas que Saül fût tout ensemble le plus injuste et le plus insensé de tous les hommes, de persécuter avec cette barbarie un homme si rare qui commandait sous lui ses armées, qui battait toujours ses ennemis, et qui, après avoir gagné des batailles, lui donnait tout l’honneur de la victoire; ne se réservant que les périls et la gloire de le servir ? Mais c’est là proprement l’esprit de l’envie. Celui qui en est possédé devient l’ennemi de lui-même: Il se tend des pièges, il se ronge les entrailles, il s’enveloppe dans une infinité de malheurs. Tant que David demeura auprès de Saül; ce misérable prince ne se vit jamais réduit à faire cette plainte qu’il a faite depuis: « Je suis percé de douleur ; je suis accablé d’ennuis. Les étrangers s’élèvent contre moi de tous côtés, et le Seigneur m’abandonné ». (II Rois, XXVIII, 15.) Tant que David demeura auprès de lui, il fut craint dans la guerre et il fut, heureux, parce que la valeur du général de ses armées était la gloire de ses armes et de sa personne.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

4.

Nun wirst du aber einwenden: Wenn es Sache der freien Wahl ist, wie konnte er dann anfangs sagen: „Nicht alle fassen dieses Wort, sondern nur die, welchen es gegeben ist“? Du sollst erkennen, dass der Kampf heftig ist, und nicht meinen, es sei einfach eine Schicksalsbestimmung, die einem aufgenötigt wird. Nur denen, die den Willen dazu haben, wird es gegeben. Seine Worte lauteten aber so, weil er zeigen wollte, dass man beim Antritt dieses Kampfes großen Beistandes von oben bedarf, der aber jedem zuteil wird, der ihn haben will. Der Herr bedient sich nämlich dieser Redeweise gewöhnlich, wenn es sich um eine wichtige Sache handelt, z.B. wenn er sagt: „Euch ist es gegeben, das Geheimnis des Reiches Gottes zu verstehen“1 . Dass dem so ist, geht klar hervor aus unserer Stelle. Hinge die Jungfräulichkeit bloß von dem übernatürlichen Gnadenbeistand ab , ohne dass die, welche jungfräulich leben S. d902 etwas dazu beizutragen hätten, dann wäre es überflüssig gewesen, ihnen das Himmelreich zu verheißen und sie den anderen Verschnittenen gegenüberzustellen. Beachte hier auch, wie ein und dasselbe für die einen zum Vorteil, für die anderen zum Verderben gereichen kann. So gingen die Juden weg, ohne etwas gelernt zu haben, sie hatten vielleicht auch nicht gefragt, um zu lernen, die Jünger aber zogen großen Nutzen daraus.

V.13: „Alsdann brachte man Kinder zu ihm, damit er die Hände ihnen auflege und bete. Die Jünger aber wehrten sie ab.

V.14: Jesus aber sprach: Lasset die Kinder zu mir kommen; denn solcher ist das Himmelreich.

V.15: Und nachdem er ihnen die Hände aufgelegt hatte, ging er weg von dort.“

Was bewog die Jünger, die Kinder fernzuhalten? Die Würde des Herrn. Und was tut Christus? Er lehrt sie, bescheiden zu sein und den Dünkel der Welt mit Füßen zu treten; darum nimmt er die Kinder, schließt sie in seine Arme und verheißt denen das Himmelreich, die so sind, wie sie. So hatte er auch schon früher gesprochen. Wenn also auch wir des Himmelreiches teilhaftig werden wollen, müssen wir mit großer Sorgfalt diese Tugend zu erwerben bemüht sein. Das ist wirklich der Inbegriff aller Tugendhaftigkeit, klug und zugleich einfältig zu sein; damit führt man das Leben von Engeln. Die Seele eines Kindes ist ja noch rein von allen Leidenschaften, es trägt den Beleidigern nichts nach, geht vielmehr zu ihnen, als wären es Freunde, als wäre gar nichts vorgefallen. Und wenn es von der Mutter auch noch so sehr gezüchtigt wird, es fühlt sich doch zu ihr hingezogen und schätzt sie mehr als alle anderen. Ja, selbst wenn du ihm die Königin im Diadem zeigst, es gibt doch der Mutter den Vorzug, mag dieselbe auch in Lumpen gehüllt sein, und hat mehr Freude, wenn es die Mutter sieht trotz ihrer Lumpen, als wenn es die Königin in ihrem Schmucke schaut. Nicht Armut oder Reichtum, sondern die Liebe allein gibt ihm den Maßstab für das, was ihm nahesteht oder fremd ist. Ferner kennt es kein Verlangen nach mehr, als was notwendig ist; S. d903 sobald es gesättigt ist, lässt es von der Mutterbrust ab. Ein Kind grämt sich auch nicht über den Verlust von Geld und dergleichen, noch freut es sich über Vergängliches, wie wir, und ebenso macht die Schönheit des Leibes keinen Eindruck auf dasselbe. Darum sagte auch der Herr: „denn solcher ist das Himmelreich“, damit wir aus freier Wahl so handeln, wie die Kinder von Natur aus tun. Da nämlich die Pharisäer bei ihrem Handeln sich einzig von Bosheit und Hochmut leiten ließen, so fordert er bei jeder Gelegenheit seine Jünger auf, einfältig zu sein, und belehrt durch den Hinweis auf jene auch sie.

Nichts ist aber auch so sehr geeignet, zum Hochmut zu verleiten, als Herrschaft und Ehrenstellen. Da nun den Jüngern große Ehren auf der ganzen Welt in Aussicht standen, warnt er sie und sucht sie vor menschlicher Schwäche zu bewahren, damit sie nicht etwa beim Volke Ehrenbezeugungen suchen oder sich vor ihm überheben. Es mag scheinbar nur etwas Geringfügiges sein, allein zu vielem Unheil kann es der Anlass werden. So bei den Pharisäern. Weil sie von Jugend auf so erzogen worden waren, versanken sie in große Lasterhaftigkeit, geizten darnach, gegrüßt zu werden, die ersten Plätze einzunehmen, beim Gehen in der Mitte zu sein: schließlich steigerte sich ihr Ehrgeiz bis zur Manie und zuletzt sogar bis zur Gottlosigkeit. Darum eben zogen sie sich den Fluch zu, als sie Jesus versuchten, während die Kinder den Segen empfingen, da eben sie von allen diesen Schlechtigkeiten frei waren. Darum lasset uns auch wie die Kinder werden und in Bezug auf die Bosheit wirklich Kinder sein. Auf andere Weise in den Himmel zu kommen ist unmöglich, ganz und gar unmöglich. Ein innerlich verderbter und schlechter Mensch muss unausweichlich der Hölle verfallen, und ehe er in die Hölle kommt, schon hier schreckliche Leiden ertragen. „Bist du schlecht, so wirst du allein das Unheil tragen, bist du gut, so bist du es zu deinem und deines Nächsten Nutzen“2 , heißt es. Sieh nur, wie sich das auch schon bei ihren Vorfahren S. d904 bewahrheitet hat. Es gab wohl keinen schlimmeren Menschen als Saul und keinen geraderen und einfältigeren als David. Wer von beiden war nun der Stärkere? War Saul nicht zweimal in die Hände Davids gegeben? Und obwohl dieser ihn in seiner Gewalt hatte und töten konnte, tat er es doch nicht. Hatte er ihm nicht wie in einem Netze oder Käfige eingeschlossen und schonte seiner dennoch? Und so tat er, obgleich die anderen ihn aufstachelten, und obgleich er persönlich viele Beschwerden gegen ihn hatte. Dennoch ließ er ihn von dannen ziehen, ohne ihm ein Leid anzutun. Saul verfolgte David mit einem ganzen Heere, während dieser nur wenige hoffnungslose Flüchtlinge um sich hatte, ringsum eingeschlossen war und von einem Ort zum andern fliehen musste. Und doch besiegte der Flüchtling den König, weil er mit Einfalt, jener mit Bosheit in den Kampf zog. Kann jemand noch verwerflicher handeln als Saul, der seinem eigenen Heerführer nach dem Leben strebte, obwohl derselbe alle Kriege glücklich geführt, sich selbst den Mühen, welche die Siege erforderten, unterzog, die Ruhmeskränze aber dem Könige überließ?


  1. Mt 13,11 u. Lk 8,10 ↩

  2. Spr 9.12 ↩

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