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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
1.
Qu’est-ce à dire « alors» ? c’est-à-dire lorsqu’ils devaient plutôt penser à entrer dans des sentiments de componction, lorsqu’ils devaient admirer la douceur de Jésus-Christ, lorsqu’ils devaient trembler de ce qui leur devait arriver, et que le passé les avait fait juger de l’avenir. Car, outre les oracles de Jésus-Christ, les faits élevaient aussi la voix pour annoncer la ruine prochaine des Juifs, puisque l’on voyait les publicains et les femmes prostituées croire au Fils de Dieu, et que les prophètes et les justes avaient été mis à mort. C’était par là qu’ils devaient luger de leur état, et regarder leur perte comme assurée et entièrement inévitable. Ils devaient au moins alors rentrer en eux-mêmes et se convertir, et croire en celui qu’ils persécutaient si cruellement. Cependant rien ne peut encore arrêter leur malignité, ni faire cesser leur envie. Elle s’augmente plus que jamais; et comme la crainte du peuple les empêchait de se saisir de Jésus-Christ, ils usent d’un autre artifice pour le surprendre et pour le faire passer comme un criminel de lèse-majesté dans l’esprit du peuple.
« Et ils lui envoyèrent leurs disciples avec les hérodiens qui lui dirent: Maître, nous savons que vous êtes sincère et véritable et que vous enseignez la voie de Dieu dans la vérité, sans avoir égard à qui que ce soit; parce que vous ne considérez point la qualité des personnes (16). Dites-nous donc votre avis sur ceci : Est-il permis de payer le tribut à César, ou non (17) » ? Ils payaient déjà le tribut, puisque leur état était déjà passé sous la puissance des Romains. Mais comme ils avaient vu que Theudas et Judas avaient pour ce sujet été punis comme des séditieux, ils tâchaient d’engager insensiblement le Sauveur dans le même crime. Ils lui envoient donc leurs disciples avec les hérodiens pour lui faire cette demande artificieuse, afin que de tous côtés il fût comme environné de précipices, et que quelque réponse qu’il pût faire, il ne pût éviter le piége qui lui avait été tendu. C’était pour ce sujet qu’ils s’étaient adroitement liés avec les hérodiens, afin que s’il répondait en faveur des hérodiens, les Juifs eussent sujet de l’accuser; ou que s’il favorisait les Juifs, les hérodiens le dénonçassent comme coupable de sédition.
Cependant Jésus-Christ avait déjà lui-même payé le tribut; mais ils ne le savaient pas. Ils croyaient donc qu’il lui était impossible de s’échapper de leurs mains, et que de, côté ou d’autre il ne pouvait éviter sa raine. Ils aimaient mieux toutefois qu’il offensât plutôt les hérodiens que les Juifs. C’est pourquoi ils lai envoyèrent leurs disciples et ils voulurent que les scribes accompagnassent les hérodiens, afin que Jésus-Christ, intimidé de la présence des ces princes de la loi et craignant davantage (547) de les blesser, il se portât plutôt à offenser les hérodiens et à leur donner sujet par sa réponse de le faire passer pour un factieux. Saint Luc fait entendre ceci, lorsqu’il dit que les Juifs lui firent cette question « en présence de tout le peuple, » afin qu’il eût plus de témoins de sa réponse. Mais tous leurs artifices retombèrent enfin sur eux; et ils ne tirèrent d’autre avantage de ce détestable conseil, que d’exposer leur malice et leur envie aux yeux d’une grande assemblée.
Et remarquez de quelle flatterie ils usent d’abord pour le surprendre : « Nous savons », disent-ils, « que vous êtes sincère et véritable ». Comment donc disiez-vous auparavant que c’était « un séducteur »? qu’il séduisait le peuple, qu’il était possédé du démon et qu’il n’était pas de Dieu? Enfin pourquoi le voulaient-ils tuer? N’est-il pas visible qu’ils ne lui disent ceci que potine surprendre? Ils se souvenaient que lorsqu’ils lui avaient un peu auparavant demandé trop insolemment et avec trop d’arrogance « par quelle autorité il faisait ce qu’il faisait », Jésus ne leur avait rien répondu. C’est pourquoi ils tâchent ici de le surprendre par une douceur feinte, ils espèrent par la flatterie pouvoir le porter à s’ouvrir enfin sur ce sujet et à dire plus librement quelque chose contre les lois et le gouvernement de l’Etat. Ils reconnaissent donc, quoique malgré eux, «qu’il enseignait la loi de Dieu dans la vérité, sans avoir égard à qui que ce soit», disaient-ils, «parce que vous ne considérez point la qualité des personnes ». On voit clairement qu’ils tâchent par tout ce discours de porter Jésus-Christ à se déclarer contre Hérode et à se rendre suspect à ce tyran comme s’il voulait renverser ses lois et son empire. C’est ce qu’ils attendaient avec impatience de Jésus-Christ, afin de le faire passer ensuite pour un séditieux et pour un rebelle. Car par ces mots « Vous n’avez égard à qui que ce soit, et vous ne considérez point la qualité des personnes », ils marquent visiblement Hérode et César.
« Dites-nous donc votre avis sur ceci: Est-il permis de payer le tribut à César, ou non (17) »? Hypocrites, vous demandez ici quel est l’avis du Sauveur, et vous témoignez le vouloir écouter comme votre oracle! Que n’avez-vous donc pour lui la même déférence lorsqu’il vous instruit? et pourquoi le méprisez-vous si souvent lorsqu’il vous parle de votre salut? Mais remarquez bien leur artifice. Ils ne lui disent pas: Dites-nous ce qui est bon, ce qui est à propos, ce qui est juste et légitime; mais dites-nous ce qu’il vous en semble. Leur unique but n’était que d’avoir quelque prétexte, afin de le faire passer potin un homme séditieux et ennemi des souveraines puissances. Ce que saint Marc exprime clairement, lorsque, marquant mieux ce dessein furieux qu’ils avaient de faire mourir Jésus-Christ, il rapporte qu’ils lui dirent: « Donnerons-nous le tribut à César, ou ne le lui donnerons-nous pas » ? Tant ils respiraient la fureur au dedans d’eux-mêmes, et tâchaient de la déguiser au dehors sous des paroles respectueuses: Jésus-Christ leur répondit avec force.
« Mais Jésus connaissant leur malice, leur dit: Hypocrites , pourquoi me tentez-vous (18) » ? Comme leur malice était à son comble et à découvert, il leur fait une sévère réprimande, pour les couvrir de confusion, et pour leur fermer la bouche. il voulait aussi découvrir au dehors la corruption de leurs pensées et la malignité de ces questions. Ce qu’il faisait pour abattre leur orgueil et pour les empêcher à l’avenir de le tenter de la sorte. En effet, quoique leurs paroles fussent en apparence toutes pleines de respect et d’estime; quoiqu’ils l’appelassent « maître », qu’ils reconnussent qu’il « était véritable », quoiqu’ils lui rendissent témoignage qu’il «n’avait égard à qui que ce soit », et qu’il ne considérait point la qualité « des personnes » ; toutefois, étant Dieu comme il était, il ne pouvait être pris à ces piéges et à ces vains artifices. Ces méchants devaient donc conclure de la manière dont Jésus-Christ leur répondait, que ce n’était point à tort ou seulement par conjecture qu’il leur faisait ce reproche, mais par une connaissance certaine de ce qu’ils cachaient dans leur coeur. Jésus ne se contente pas néanmoins de leur avoir reproché leur «hypocrisie » ; et quoique ce fût assez d’avoir découvert ce qu’ils avaient de plus secret dans le coeur, il ajoute néanmoins encore quelque chose pour leur fermer la bouche par une réponse plus surprenante.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
1.
V.15: „Damals gingen die Pharisäer weg und hielten Rat, wie sie ihn in einer Rede fangen könnten.“
Wann: „damals“? Zu der Zeit, da die Pharisäer ganz besonders hätten zerknirscht sein sollen, da sie Grund gehabt hätten, die Liebe des Herrn zu bewundern und um die Zukunft in Sorge zu sein, weil sie ja aus der Vergangenheit die Lehre für die Zukunft hätten ziehen und glauben sollen; sprachen doch die Tatsachen für seine Worte. Sogar Zöllner und Buhlerinnen hatten geglaubt, Propheten und Gerechte waren umgebracht worden, da hätten sie nicht der Ankündigung ihres eigenen Unterganges widersprechen, sondern daran glauben und in sich gehen sollen. Allein ihre Verkehrtheit ist noch nicht abgetan, sie wächst vielmehr und macht immer größere Fortschritte. Sie wollten den Herrn ergreifen, trauten sich aber nicht aus Furcht vor dem Volke; daher schlugen sie einen anderen Weg ein, um ihn in die Gefahr zu bringen, dass er sich als Verbrecher am Staate hinstelle
V.16: „Sie schickten ihm ihre Jünger zu samt den Herodianern und ließen sagen: Meister! wir wissen, dass Du wahrhaft bist und den Weg Gottes in Wahrheit lehrst und um niemand Dich kümmerst; denn du siehst nicht auf das Äußere des Menschen.
V.17: Gib uns nun Bescheid: Was dünket Dir? Ist es erlaubt, dem Kaiser Steuer zu geben oder nicht?“
Nachdem der jüdische Staat unter die Botmäßigkeit der Römer geraten war, mussten die Juden Steuer zahlen. Sie hatten es erlebt, dass gerade deswegen in früheren Zeiten Männer wie Theudes und Judas mit ihren Anhängern unter der Anklage versuchter Empörung hingerichtet worden waren, und wollten nun S. d1008 auch den Herrn durch solche Reden in einen ähnlichen Verdacht bringen. So schickten sie denn ihre Schüler und die Parteigänger des Herodes an ihn in der Hoffnung, ihm durch beide Teile eine Doppelgrube zu graben, ihn von allen Seiten zu umgarnen, um ihn, was er auch antworte, zu fangen. Antwortete er im Sinne der Herodianer, so hätten sie ihn angeklagt; antwortete er in ihrem Sinne, so sollten ihn die anderen anschuldigen. Sie wussten eben nicht, dass er bereits die Doppeldrachme bezahlt hatte. Sie hofften also, ihn auf irgendeiner Seite zu fassen, hätten aber doch lieber gehabt, er möchte sich gegen die Herodianer aussprechen. Sie schicken also ihre Jünger, um ihn durch deren Anwesenheit dazu zu reizen und hätten ihn dann dem Fürsten als einen Empörer ausgeliefert. Dieselbe Absicht lässt auch Lukas durchblicken, wenn er berichtet, man habe die Frage auch in Gegenwart des Volkes gestellt, offenbar um mehr Zeugen zu haben. Allein es kam ganz anders.
Die große Zahl der Anwesenden diente nur dazu, die Torheit der Pharisäer noch deutlicher ins Licht zu stellen. Auch ihre Schmeichelei und Tücke muss auffallen. „Wir wissen“, sagen sie, „dass Du wahrhaft bist.“ Wie könnt ihr also behaupten, er sei „ein Verführer“1 , „ein Volksaufwiegler“2 ,„er habe einen Teufel“3 und sei „nicht von Gott“?4 . Wie konntet ihr kurz vorher den Beschluss fassen, ihn aus dem Wege zu räumen?5 . Sie lassen sich eben in allem nur von ihrer Hinterlist leiten. Da sie kurz zuvor auf ihre dreiste Frage: „Woher hast du die Vollmacht, also zu handeln“6 , keine Antwort erhalten hatten, wähnen sie, ihn durch Schmeichelei einnehmen zu können, dass er sich stolz gegen die bestehenden Gesetze und gegen die herrschende Staatsgewalt ausspreche. Deshalb sprechen sie ihm ihre Anerkennung wegen seiner Wahrhaftigkeit aus und gestehen, freilich ungern und in böser Absicht, die Wahrheit zu, um dann S. d1009 fortzufahren: „Du kümmerst Dich um niemand.“ Daraus ersiehst du, dass sie ihn offenbar zu Reden veranlassen wollen, die Herodes beleidigen und ihn selbst in den Verdacht brächten, er strebe nach der Herrschaft, weil er gegen die Gesetze auftrete; dann hätte er als Empörer und Hochverräter verurteilt werden können. Denn in den Worten: „Du kümmerst Dich um niemand“ und: „Du siehst nicht auf die Person eines Menschen“ spielten sie auf den Kaiser und auf Herodes an. Daran schließen sie die Frage: „Sage uns also, was dünkt Dir?“ Jetzt ehrt ihr ihn und lasset ihn als Lehrer gelten; als er jedoch von eurem Heile sprach, da habt ihr ihn verachtet und verhöhnt. Daher kommt es, dass sie sich einmütig zusammengetan haben. Beachte auch ihre Heimtücke. Sie sagen nicht: Erkläre uns, was gut, was nützlich, was gesetzlich ist, sondern: „Was dünkt Dir?“ Sie verfolgten eben nur den einen Zweck, ihn zu verraten und mit dem Herrscher zu verfeinden. Auch Markus weist darauf hin und deckt ihre Schurkerei und ihren Mordplan offen auf, wenn er erzählt, dass sie sagten: „Sollen wir dem Kaiser Steuer zahlen oder nicht?“7 . So schnaubten sie Rache und legten Fallstricke, während sie Anerkennung heuchelten. Was antwortet also der Herr? Er fragt:
V.18: „Was versucht ihr mich, ihr Heuchler?“
Siehst du, wie scharf er sie tadelt? Nachdem ihre Bosheit den Höhepunkt erreicht hatte und offen ans Licht gekommen war, teilt er schärfere Schläge aus, verwirrt sie zuerst und zwingt sie zum Schweigen, indem er ihre geheimen Anschläge aufdeckt und die Absicht, in der sie zu ihm kommen, vor aller Augen ans Licht zieht. Das tat er, um ihre Bosheit zu entlarven und ihnen weitere Versuche, ihm zu schaden, abzuschneiden. Ihre Worte troffen förmlich vor Freundlichkeit; sie nannten ihn Meister, bezeugten seine Wahrhaftigkeit und Unbestechlichkeit; allein damit konnten sie ihn, der ja Gott war, in keiner Weise täuschen. Daher mussten sie auch zur Überzeugung kommen, dass er sie so scharf S. d1010 anließ, nicht weil er etwa ihre Gedanken bloß mutmaßt, sondern weil er sie völlig durchschaute.