• Home
  • Works
  • Introduction Guide Collaboration Sponsors / Collaborators Copyrights Contact Imprint
Bibliothek der Kirchenväter
Search
DE EN FR
Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

Translation Hide
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

3.

Car l’ambition, mes frères, est une passion étrange. Elle se diversifie en cent manières différentes. Les uns, pour être honorés, désirent d’être souverains, les autres d’être riches, les autres d’être forts et robustes. Cette passion tyrannique passant encore plus avant, fait (lue les uns cherchent la gloire par leurs aumônes, les autres par leurs jeûnes , les autres par leurs prières , les autres par leur science, tant ce monstre a de têtes et de faces différentes. On ne doit pas beaucoup s’étonner que les hommes cherchent de la gloire dans les grandeurs et dans les magnificences du monde; mais, ce qui est surprenant, et ce qu’on ne peut assez blâmer, c’est qu’on veut même tirer vanité de ses jeûnes et de ses prières. Nous tâcherons aujourd’hui de ne pas seulement nous élever contre ce vice, mais de vous en proposer aussi les remèdes. Quels seront donc les premiers que nous entreprendrons de guérir? Commencerons-nous par ceux qui tirent gloire de leurs richesses, ou de leurs habits magnifiques, par ceux qui s’enflent de leur dignité ou de leur science, qui se glorifient de quelque art, où ils excellent; ou de la force de leurs corps, on de la beauté et de l’agrément de leur visage? Parlerons-nous aujourd’hui contre ceux qui tirent gloire de leur puissance et de leurs rapines cruelles, ou contre ceux qui ont de la vanité de leurs aumônes? En un mot, tâcherons-nous de guérir ceux qui prennent avantage des choses mauvaises, ou ceux qui se glorifient de leurs bonnes oeuvres? Nous adresserons-nous à ceux qui ne sont superbes que jusqu’à la mort, ou à ceux dont l’orgueil s’étend même au delà de la vie? Car cette passion se diversifie étrangement dans ses effets, et elle est profondément enracinée dans le coeur des hommes. De là viennent ces testaments qui font dire tous les jours : Un tel est mort, et il a voulu se signaler après sa mort; il a enrichi l’un, et il a appauvri l’autre. Car la même vanité se nourrit également de ces deux effets si contraires, et elle aime à abaisser comme à élever.

Quels seront donc ceux que nous entreprendrons de guérir les premiers, puisqu’on ne peut parler tout ensemble à tant de si différentes personnes? Il vaut mieux que nous nous attachions aujourd’hui à ceux qui recherchent de la gloire dans leurs aumônes, Car je vous avoue que si j’aime extrêmement que l’on fasse l’aumône, je suis percé aussi jusqu’au coeur, lorsque je vois qu’on la corrompt par le poison de cette vanité secrète. Je suis frappé de ce malheur, et je déplore alors cette vertu, comme je verrais avec douleur la fille d’un grand roi entre les mains d’une femme impudique, qui ne prendrait le soin de l’élever que pour l’abandonner ensuite aux déréglements et aux désordres, qui lui commanderait d’abord de mépriser son père, et qui la parerait d’une manière qui lui déplairait infiniment, et plus digne d’une courtisane que d’une princesse, pour la rendre agréable à ceux qui n’auraient dessein que de la perdre et de la déshonorer.

Tâchons donc aujourd’hui de désaveugler ces personnes : et supposons d’abord qu’un homme fait de grandes aumônes pour se faire estimer des hommes. C’est ce premier abus qui fait sortir notre princesse de la chambre du roi, son père; son père, en effet, lui commande que sa main gauche ne sache pas ce que fait la droite, et elle se produit, au contraire, pour se faire voir des personnes les plus inconnues, et même par les derniers des esclaves. Vous jugez assez, par là, quelle est cette prostituée dont je vous parlais, qui corrompt celte vierge si pure, afin qu’elle devienne passionnée pour des impudiques, et qu’elle se pare pour paraître belle à leurs yeux.

Je pourrais même vous montrer que ce désir de la gloire ne corrompt pas seulement l’âme, mais qu’elle la met hors d’elle-même, et qu’elle la rend comme furieuse. Car n’est-ce pas une véritable fureur et une espèce de manie, à cette fille, non d’un roi de la terre, mais du Roi du ciel, de courir après des esclaves et des fugitifs, de chercher à plaire à des hommes vils et méprisables, d’embrasser ceux qui la rejettent, d’aimer ceux qui la haïssent, et de les poursuivre partout, lorsqu’ils ne la veulent pas seulement regarder, et qui rougissent même de cette passion qui lui fait perdre la honte aussi bien que l’honneur? Car les hommes ne trouvent personne de plus importun que ces ambitieux qui sont passionnés pour la vaine gloire. Ils se rient de leur vanité, et plus ils voient qu’ils’ s’élèvent, plus ils s’efforcent de les rabaisser. Il leur arrive le même malheur qui arriverait à la fille d’un roi qu’on aurait fait descendre du trône de son père pour l’abandonner au dernier esclave de son royaume, qui lui insulterait ensuite, et qui lui ferait mille outrages. Car, plus nous courons après le monde pour en tirer de la gloire, plus il s’éloigne et se rit de nous. Mais lorsque nous ne recherchons que la gloire de Dieu, Dieu nous reçoit, il nous embrasse, et il nous comble d’honneur et de gloire.

Pour comprendre encore un autre malheur qui vous est inévitable, lorsque vous donnez l’aumône par un mouvement de vaine gloire, vous n’avez, mes frères, qu’à vous souvenir dans quelle tristesse vous entrez alors, et dans quel abattement vous jette ce reproche continuel que Jésus-Christ vous fait dans le fond du coeur, en vous disant: « Je vous assure que vous avez reçu votre récompense ». La vaine gloire est toujours un mal; mais elle n’est jamais plus mauvaise que lorsque nous la cherchons dans nos aumônes. Elle combat alors l’humanité même, et, publiant l’assistance qu’elle a rendue au pauvre, elle insulte en quelque sorte à la misère d’autrui, pour donner une cruelle satisfaction à sa propre vanité. Si c’est insulter à un homme que de lui reprocher les grâces. que nous lui avons faites, que sera-ce d’en rendre témoin tout le monde? Pour éviter donc un mal si horrible aux yeux de Dieu, nous devons travailler d’un côté à obtenir de lui un véritable sentiment de compassion pour les misérables, et à bien reconnaître de l’autre quels sont ceux dont nous recherchons l’estime. Car, quel est l’auteur de la charité et de la miséricorde, sinon Dieu même , qui nous l’a apprise par sou propre exemple, qui la connaît et qui la pratique infiniment mieux que les hommes, et qui n’a point mis de bornes à la compassion qu’il a eue de notre misère.

Pour ce qui regarde maintenant ceux dont vous recherchez l’estime, je vous demande, si vous étiez athlète, sur qui vous jetteriez les yeux, et à qui vous désireriez de plaire, ou à quelque homme pauvre et inconnu, ou à celui qui préside à ces combats? Certes, entre la multitude qui remplit le théâtre et le magistrat qui y préside, vous n’hésiteriez pas, et si celui-ci vous admirait, lorsque tous les autres vous mépriseraient, vous seriez satisfait d’être estimé de lui seul, et vous mépriseriez le mépris des autres. Ainsi un docteur n’a point d’égard aux jugements du peuple, et se contente de plaire aux docteurs, et généralement tous ceux qui exercent quelque art que ce soit, n’ont pour but de plaire qu’à ceux qui le savent.

N’est-ce donc pas un aveuglement étrange de ne considérer dans chaque profession que celui qui y préside ou qui y excelle; et de faire le contraire dans l’aumône, surtout lorsque ce que l’on perd en y cherchant autre chose, est sans comparaison plus considérable que tout ce que l’on peut perdre dans le monde? Car si, dans la carrière des courses publiques, vous négligez le jugement de celui qui y préside pour vous arrêter à celui du peuple, vous ne perdrez que le prix de la course. Mais, en recherchant dans votre aumône l’estime des hommes, vous perdez, non une récompense périssable, mais la gloire de l’éternité. Considérez que vous êtes devenus semblables à Jésus-Christ par la compassion que vous avez des misérables. Achevez donc (558) de vous rendre semblables à lui , en rendant secrètes vos aumônes, comme nous voyons dans l’Evangile, qu’après avoir guéri les malades, il leur défendait de parler de lui.

Mais vous désirez, me direz-vous, de passer pour charitable parmi les hommes. Et moi je vous, demande quel avantage vous en retirerez. Vous n’avez point de bien que vous en puissiez attendre et vous en devez craindre un très-grand mal. Ces personnes mêmes que vous voulez rendre les témoins du bien que vous faites, deviennent les larrons qui dérobent ce trésor que vous deviez vous assurer dans le ciel. Ou plutôt ce ne sont pas eux qui le volent;. c’est vous-même qui vous volez, et qui vous ravissez ce dépôt que vous aviez mis entre les mains de Dieu dans la personne des pauvres. O malheur étrange! ô nouvelle espèce de larcin! Ce que ni la rouille ne peut corrompre, ni les voleurs ne peuvent voler, est corrompu et ravi en un moment par la vaine gloire. Elle est le ver qui gâte des choses incorruptibles. Elle est le voleur qui étend sa violence jusque dans le ciel, qui vous prend votre trésor, qui vous ravit un royaume, et qui vous dépouille de ces richesses éternelles et ineffables. Comme le démon sait que ce trésor que nous nous amassons dans le ciel, est à couvert de sa violence, et que ni la rouille, ni les voleurs, ni tous ses artifices n’y peuvent atteindre, il se sert pour le ravir, de la vaine gloire, et il fait par elle ce qu’il n’aurait pu faire par lui-même.

Translation Hide
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

3.

Gegen wen sollen wir nun zuerst Stellung S. d1027 nehmen und vorgehen? Eine einzige Predigt reicht ja gar nicht hin, um alle zu berühren. Soll ich diejenigen herausgreifen, welche ihrer Eitelkeit durch Wohltätigkeit dienen? Meines Erachtens ja, denn ich schätze die Wohltätigkeit überaus und sehe mit Bedauern, wie man diese Tugend missbraucht, wie ihr die Eitelkeit nachstellt, um sie zu verderben, und dass diese es macht wie eine kupplerische Amme, die eine Königstochter zu verführen sucht. Sie nährt zwar das Kind, verleitet es aber dabei zu Schändlichkeiten und schädlichen Dingen, flößt ihm Verachtung gegen den Vater ein, fordert es auf, sich zu schmücken, um schlechten und nichtswürdigen Männern zu gefallen, kleidet es nicht wie der Vater es will, sondern schandmäßig und unehrbar, wie Fremde es wünschen. Wohlan, wenden wir uns also gegen eine Wohltätigkeit dieser Art. Da gibt jemand ein äußerst reichliches Almosen, um bei den Leuten Aufsehen zu machen. In erster Linie führt er also die Wohltätigkeit aus dem Brautgemache des Vaters. Der Vater hatte befohlen, sie nicht einmal der Linken zu zeigen, und die Eitelkeit zeigt sie den Knechten und jedem beliebigen, auch solchen, die sie nicht einmal kennen. Siehst du, wie die Buhlerin und Kupplerin die Tugend zur Liebelei mit unwürdigen Menschen reizt, dass sie sich aufputzt, wie jene es haben wollen?

Willst du auch sehen, wie die Eitelkeit eine solche Seele nicht allein zur Buhlerin macht, sondern sogar in Wahnsinn stürzt? Wirf nur einen Blick auf ihre Gesinnung. Kann es einen größeren Wahnsinn geben, als den Himmel aufzugeben, um Tagedieben und Knechten nachzulaufen, durch Gassen und Gässchen solchen schimpflichen und abscheulichen Leuten nachzujagen, welche sie nicht einmal sehen wollen, die sie verachten, weil sie sehen, dass sie in Liebe zu ihnen glüht? Denn niemand wird von der großen Menge so sehr geschätzt als ein Mensch, der sie um Ehre anbettelt. Tausenderlei Schimpf wird ihm angetan, ja es tritt ein ähnlicher Fall ein, wie wenn man die jungfräuliche Tochter eines Königs vom königlichen Throne entführte und ihr zumutete, sich den Gladiatoren, die sie anspeien, preiszugeben. Je mehr man die Menge sucht, desto mehr S. d1028 wendet sie sich ab. Suchst du hingegen deine Ehre bei Gott, desto mehr zieht er dich an sich, lobt dich und vergilt es dir reichlich. Auch von einer anderen Seite kannst du den Schaden erkennen, den du dir zuziehst, wenn du nur aus Prahlerei und Ehrsucht Almosen gibst. Bedenke nur wie groß dein Schmerz und wie gewaltig dein Leid sein wird, wenn der Herr dir einst zuruft, dass du deinen ganzen Lohn eingebüßt hast. Ist die Ehrsucht in jedem Falle schon ein Laster, so ist sie es namentlich, wenn sie sich durch die Nächstenliebe zu befriedigen sucht; denn es zeugt von der äußersten Rohheit, das Unglück des Mitmenschen an den Pranger zu stellen und ihm die Armut gleichsam vorzuwerfen. Wenn man es schon für eine Beschämung hält, dass man seine Wohltaten herrechnet, wie soll man es bezeichnen, wenn man sie auch noch vor vielen anderen zur Schau stellt? Wie werden wir uns nun gegen dieses Laster schützen? Wir müssen barmherzig sein lernen; wir müssen uns klar werden, was für Leute es sind, bei denen wir unsere Ehre suchen.

Sage mir also zunächst, wer ist der große Meister in der Kunst des Wohltuns? Offenbar Gott, der uns diese Tugend gelehrt hat. Er ist darin am meisten erfahren, er übt sie in unendlichem Maße. Wenn du nun das Ringen lernst, auf wen richtest du da dein Augenmerk? Vor wem lässest du dich in der Ringbahn sehen? Vor dem Gemüse- und Fischhändler oder vor dem Ringmeister? Er ist zwar nur eine einzelne Person, während jene zahlreich sind. Wie nun, wenn andere dich auslachen, während er dir Lob zollte; würdest du nicht mit ihm die anderen auslachen? Oder wenn du den Faustkampf lerntest, würdest du nicht darauf achten, was dein Lehrer zu dir sagt: Und wenn du die Beredsamkeit betriebest, würdest du dich nicht um das Lob des Meisters in dieser Kunst bemühen und dich um andere nicht kümmern? Ist es somit nicht eine Torheit, in allen übrigen Künsten nur auf den Meister zu achten und in der Kunst des Wohltuns das gerade Gegenteil zu tun? Dazu kommt noch, dass der Schaden dort nicht so groß ist wie hier. Dort beschränkt sich der Nachteil auf die geringere Fähigkeit im Ringen, wenn man sich dabei nach dem S. d1029 Gutachten der Menge und nicht des Meisters richtet; hier greift der Schaden ins ewige Leben über. Ahmst du Gott im Erbarmen nach, dann werde ihm auch darin ähnlich, dass du das Aufsehen meidest. So oft er jemanden heilte, sagte er, man solle es niemandem mitteilen. Du aber willst unter den Leuten den Ruf der Mildtätigkeit genießen. Was schaut denn dabei für ein Gewinn heraus? Gar keiner, wohl aber ein unberechenbarer Verlust. Diejenigen, die du als Zeugen zuziehest, werden zu Räubern an deinen Schätzen im Himmel, oder eigentlich nicht diese, sondern wir selbst stehlen uns unser Eigentum und verschleudern die Schätze, die uns dort oben hinterlegt sind. Eine ganz neue Art von Unglück, eine ganz unerhörte Krankheit! Was die Motten nicht zerstören, was die Diebe nicht ausgraben, das vergeudet die Ehrsucht! Sie ist die Motte für die Schätze im Jenseits, sie ist der Dieb für das Vermögen im Himmel, sie schleppt unseren bereits gesicherten Reichtum davon, alles verdirbt und vernichtet sie. Nachdem der Teufel einmal eingesehen hat, dass jenem Land mit Räubern, Würmern und anderen Schlichen nicht beizukommen ist, entführt er unseren Reichtum durch die Eitelkeit.

  Print   Report an error
  • Show the text
  • Bibliographic Reference
  • Scans for this version
Translations of this Work
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

Contents

Faculty of Theology, Patristics and History of the Early Church
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Imprint
Privacy policy