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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
4.
Quoique ces femmes passassent leur vie à aller de ville en ville en suivant les disciples, jamais néanmoins on ne conçut d’elles les moindres soupçons; au lieu qu’aujourd’hui celles qui demeurent toujours chez elles, et qui ne sortent jamais de leur chambre, n’en sont pas exemptes, à cause de ce soin excessif qu’elles prennent pour se parer, et pour vivre dans les divertissements et dans les délices. Les femmes alors n’avaient point d’autre soin ni d’autre désir que de voir l’Evangile s’étendre par toute la terre; et les femmes d’aujourd’hui n’ont point d’autres désirs que de s’embellir le visage, et de paraître. agréables aux yeux des hommes. Elles mettent en cela toute leur gloire et tout leur bonheur. Pour ce qui regarde cet amour de l’Eglise et ce zèle pour Dieu et pour le prochain, il ne leur en vient pas seulement la moindre pensée.
Quelle femme aujourd’hui s’efforce de retirer son mari de ses excès, et de le rendre un véritable chrétien ? Quel est l’homme qui cherche à rendre sa femme aussi réglée et aussi vertueuse qu’elle le doit être? Ces soins et ces empressements de charité sont aujourd’hui inconnus au inonde, Les femmes (571) s’occupent de leurs ameublements, de leurs habits, et de tout ce qui contribue aux délices et au luxe, et elles souhaitent pour cela d’être plus riches. Les hommes s’occupent aussi de ces mêmes bagatelles et de mille choses semblables, qui ne regardent toutes que l’accroissement de leur bien et les commodités de la vie. Quel est maintenant le jeune homme qui, devant se marier, se met en peine de savoir quelle est la femme qu’il va prendre; comment elle a été élevée, si ses moeurs sont réglées, si sa vie est sans reproches? Tous ses soins se terminent à savoir ce qu’elle a de biens; combien elle a en fonds de terre ou en meubles, II semble qu’il achète une femme, et on donne même au mariage le nom « de contrat». J’en vois plusieurs aujourd’hui qui disent: Un tel a contracté avec une telle, pour dire qu’il l’a épousée. On déshonore ainsi le nom de Dieu, et on traite un sacrement si saint, comme un trafic où l’on se vend et où l’on s’achète. Il faut même, dans ces contrats, être extrêmement sur ses gardes, parce que l’on tâche encore plus d’y tromper que dans les autres.
Mais voici, mes frères, comment on se mariait autrefois parmi les chrétiens. Se vous le dis, non-seulement afin que vous le sachiez, mais aussi afin que vous l’imitiez. On n’avait point d’égard au bien, ni aux avantages temporels. On cherchait une fille qui eût été bien élevée, qui eût de la sagesse et de la vertu, dont la vie fût réglée et honnête. Quand on l’avait trouvée, le mariage était conclu : on n’avait besoin, ni de contrat, ni d’articles, ni de notaires. On ne dépendait ni de l’encre, ni des écritures. On ne voulait point d’autre sûreté que la vertu et la piété de l’un et de l’autre.
C’est pourquoi je vous conjure, mes frères, de ne point vous arrêter à ces vues si basses, lorsque vous vous marierez; mais de ne vous mettre en peine que de trouver des filles sages, réglées, honnêtes, et vertueuses, et elles vous seront plus précieuses que tous les trésors du monde. Si vous ne cherchez que Dieu dans le mariage, il aura soin de vous y taire trouver avantageusement tout le reste. Mais si vous n’y cherchez que des qualités du monde, sans vous mettre en peine de celles qui doivent être les plus chères à un chrétien, vous n’y trouverez enfin ni les unes ni les autres.
Vous me direz peut-être : J’en vois plusieurs qui se sont enrichis du bien de leurs femmes. Ne rougissez-vous point d’avoir ces pensées? J’ai entendu dire moi-même à plusieurs hommes du monde, qu’ils aimeraient mieux mille fois être pauvres, que de devenir riches par leurs femmes. Car, hélas! qu’y a-t-il de plus malheureux que d’être riche de cette manière? Qu’y a-t-il de plus cher que ce qu’on achète à si haut prix? Qu’y a-t-il de plus honteux pour un homme que de s’exposer à entendre dire de lui, qu’il n’est rien par lui-même, et qu’il n’a de bien que ce qu’il a de sa femme. Je ne parle point du renversement qui a lieu dans un ménage de cette sorte, où l’on voit une femme hautaine et impérieuse, un mari esclave et timide, des serviteurs hardis et insolents, qui diront quelquefois de leur maître Qu’était cet homme-ci, avant qu’il se soit marié? Un homme sans naissance, sans bien, sans honneur : et qu’a-t-il maintenant, sinon ce qu’il a reçu de notre maîtresse?
Vous me direz peut-être que vous ne vous souciez guère de ces discours. Il est vrai, parce que vous avez un coeur d’esclave. Tous ces flatteurs et tous ces hommes lâches, qui cherchent un dîner aux bonnes tables, entendent tous les jours ces insultes sans en rougir. Ils se glorifient même de ce qui devrait être leur confusion; et lorsque nous leur parlons de la sorte, ils disent en eux-mêmes ce proverbe: « Qu’on me donne un bon morceau, quand il me devrait étrangler». O parole du démon, qui n’a été répandue dans le monde qu’afin de le perdre
Que dites-vous, mes frères, quand vous osez parler de la sorte? Vous déclarez que jamais vous n’aurez nul égard à la justice; que vous renoncez à la raison; que vous ne cherchez que le plaisir; que vous l’aimerez toujours quand il vous devrait coûter la vie, quand tout le monde vous devrait déshonorer, quand on vous cracherait au visage, quand on vous couvrirait de boue, et qu’on vous traiterait comme un chien. Que diraient autre chose les chiens et les pourceaux s’ils pouvaient parler? Ou plutôt, cette parole serait indigne même d’un chien et d’une bête, et elle n’est digne que d’un homme qui a le démon sur la langue et dans le coeur.
Reconnaissez donc, mes frères, l’impiété de cette parole, et bannissez-la éternellement de votre bouche. Opposez à ces proverbes diaboliques les sentiments et les oracles de l’Ecriture, et gravez-les dans votre mémoire. Ecoutez (572) cette parole: « Ne suivez point les mauvais désirs de votre coeur, et ne soyez point l’esclave de votre concupiscence». (Eccl., XVIII, 30.) Voyez ce qu’elle vous dit aussi des courtisanes et des femmes débauchées, et combien elle est en cela contraire au proverbe qui règne aujourd’hui dans le monde: « N’arrêtez point», dit-elle., « vos yeux sur une femme corrompue. Car le miel sort de ses lèvres, et il plaît pour un temps à votre bouche; mais vous le trouverez ensuite plus amer que le fiel, et il pénétrera plus avant qu’une épée à deux tranchants». (Prov., V, 3, 4.) Etouffez par ces paroles saintes ces paroles exécrables dont le démon est l’auteur, qui inspirent aux hommes un coeur de bêtes et des pensées d’esclaves, et qui leur persuadent de considérer un plaisir honteux et méprisable comme le bien suprême, qu’ils doivent préférer à toutes choses. Car que vous apportera ce plaisir brutal? Que gagnerez-vous quand vous vous en serez enivré selon votre désir? Vous, n’y gagnerez que de l’infamie en ce monde et l’enfer en l’autre.
Cessons donc d’acheter, par un plaisir qui dure si peu, des tourments qui ne finiront jamais. Méprisons le monde qui passe, et pensons à cette gloire qui doit arriver un jour. Parons notre âme de chasteté et de piété, afin qu’étant pure en ce monde elle devienne glorieuse en l’autre, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. (573)
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
4.
Damals konnten die Frauen Reisen machen, ohne in schlechten Ruf zu kommen, während sie heutzutage dem Verdachte kaum entgehen, auch wenn sie ihre Behausungen nicht verlassen. Das hat die Putzsucht und die Üppigkeit mit sich gebracht. Damals waren die Gedanken der Frauen darauf gerichtet, die Predigt des Evangeliums zu fördern; heutzutage, wie sie wohlgestaltet schön und reizend erscheinen können; hierin suchen sie ihren Ruhm und ihr Glück, an die Erhabenheit und Größe guter Werke denken sie nicht einmal im Traume. Wo gibt es eine Frau, die sich eifrig bemüht, ihren Mann zu bessern? Wo der Mann, der es sich angelegen sein lässt, sein Weib zu bessern? Nirgends. Alles Trachten des Weibes geht vielmehr auf in der Sorge um Goldgeschmeide, um Kleider und dergleichen Putz des Leibes und um Vergrößerung des Vermögens; der Männer Trachten ist auf dasselbe gerichtet und auf vieles andere noch, stets aber nur auf weltliche Dinge. Wer frägt vor dem Heiraten nach den Sitten und der Erziehung des Mädchens? Niemand, sondern zuerst frägt man nach dem Gelde, dem Besitzstande, nach dem Vermögen jeglicher Art, gerade als wollte man einen Kauf oder sonst ein Handelsgeschäft abschließen. Oft wird darum die Ehe auch mit dem Namen Vertrag bezeichnet. Wie oft habe ich schon sagen hören: Der hat mit jener den Heiratsvertrag eingegangen, das soll heißen: er hat sich mit ihr vermählt. Man geht Ehen ein, als wäre es ein Kauf oder Verkauf, und versündigt sich so an Gottes Einrichtungen. Dabei werden Schriftstücke von größerer Sicherheit gefordert als bei Handel und Geschäft. Sehet doch zu, wie eure Ahnen geheiratet haben und nehmet euch ein Beispiel daran. Ja, wie schlossen denn sie die Ehe? Sie fragten nach den Sitten der Braut, nach ihrem Lebenswandel und ihrer Tugend. Darum brauchten sie auch keine Urkunden, keine Sicherstellung durch Papier und Tinte; mehr als alles andere bot ihnen der Wandel der Braut Bürgschaft. Ich bitte euch daher, sehet nicht auf Geld und Vermögen, sondern auf Sittsamkeit und S. d1052 Bescheidenheit. Frage nach der Frömmigkeit und Tugend des Mädchens; das wird dich glücklicher machen, als wer weiß wie viele Schätze. Wenn du die Gottesfurcht im Auge hast, wird auch das andere hinzukommen; wenn du sie aber übersiehst und nur auf anderes achtest, wirst du auch das nicht finden.
Aber, entgegnest du, ich kenne einen, der ist durch sein Weib zu Vermögen gekommen. Schämst du dich nicht, so zu reden? Ich habe oft sagen hören: Tausendmal lieber wollte ich arm bleiben, als durch ein Weib reich werden. Gibt es etwas Lästigeres, als einen solchen Reichtum? etwas Bittereres, als eine solche Wohlhabenheit? Gibt es etwas Schmählicheres, als auf einem solchen Wege zu Ansehen zu gelangen und es sich von aller Welt vorwerfen zu lassen: der und jener ist nur durch seine Frau reich geworden? Ich will ganz schweigen von den Unannehmlichkeiten im Haus, die die notwendige Folge einer derartigen Verbindung sind: von dem Hochmut des Weibes, der Abhängigkeit des Mannes, den Frechheiten und Schmähungen von seiten der Dienstboten, die da sagen: Dieser Habenichts, dieser Lump, dieser gemeine Kerl, der nur von gemeinen Eltern abstammt! Was hat er denn mitgebracht? gehört nicht etwa alles der Frau? - Aber du machst dir nichts aus solchen Reden? Dann bist du eben kein freier Mann. Man macht es wie die Schmarotzer, die auch unempfindlich sind, wenn sie solche und noch peinlichere Reden zu hören bekommen; sie gefallen sich sogar noch in ihrer Schande. Und wenn man sie ihnen vorhält, entgegnen sie: Wenn es nur süß und angenehm schmeckt, meinetwegen. mag ich dann daran ersticken. O dieser böse Teufel! Was für Redensarten hat er in der Welt aufgebracht, Redensarten, die imstande sind, das ganze Leben solcher Menschen zu zerrütten.
Siehe nur zu, wie groß das Unheil ist, das die erwähnte teuflische und verderbliche Redensart anstiftet. Diese Worte besagen nichts anderes als: Lass es dich nicht anfechten, ob etwas ehrwürdig, ob etwas gerecht ist; kümmere dich nicht darum, eines nur sei deine Sorge: das Vergnügen. Und müsstest du auch daran ersticken, strebe trotzdem darnach; ja, nimm alles ruhig S. d1053 hin, selbst wenn man dich beim Begegnen anspuckt, mit Kot bewirft, wie einen Hund davonjagt. Wenn Schweine, wenn unreine Hände sprechen könnten, würden sie anders reden? Ja, es kann sein, sie würden keine so tollen Reden führen, wie sie der Teufel den Menschen einflüstert. Darum beschwöre ich euch, kommet doch zur Einsicht, wie widersinnig solche Redensarten sind; meidet sie und suchet ihnen andere Sätze aus der Schrift entgegenzuhalten. Und welche etwa? „Den Lüsten deines Herzens gehe nicht nach und wende dich ab von deinen Begierden“1 , und über die Buhlerin spricht die Schrift ebenfalls ganz im Gegensatz zu obiger Redensart: „Achte nicht auf ein schlechtes Weib; denn Honigseim träufelt von der Buhlerin Lippen und sie schmeichelt eine Zeitlang deinem Gaumen; doch nachher wirst du sie bitterer finden als Galle und schärfer denn ein zweischneidig Schwert“2 . Auf solche Sprüche sollen wir hören, nicht auf die anderen. Daher rührt die freie, sklavische Gesinnung mancher; daher das unvernünftige Gebaren der Menschen, die immer nur der Lust nachjagen, wie es ihre Redensart besagt, die doch, ganz abgesehen von der Erklärung, die wir gegeben haben, schon an und für sich töricht ist. Wenn nämlich jemand erstickt ist, was nützt ihm dann die Süßigkeit?
Setzet euch also nicht länger einer solchen Lächerlichkeit aus und schüret auch nicht weiter das unauslöschliche Feuer der Hölle an. Lasset uns, wenn auch spät, den Blick auf die Ewigkeit richten, wie es sich gebührt, und unser Auge klären, damit wir das irdische Leben anständig, keusch und mäßig verbringen, um dann den ewigen Lohn zu ernten durch die Gnade und Liebe unseres Herrn Jesus Christus, dem Ehre sei in alle Ewigkeit. Amen