Translation
Hide
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
1.
Ce n’est point, mes frères, parce que les pharisiens bâtissaient des tombeaux aux prophètes, ou parce qu’ils accusaient la cruauté et l’injustice de leurs pères qui les avaient tués, que Jésus-Christ prononce ces malédictions contre eux; mais parce qu’en feignant de condamner l’impiété de leurs pères, ils commettaient eux-mêmes de plus grands excès. Car saint Luc marque assez que cette condamnation qu’ils portaient contre leurs pères n’était que feinte, lorsqu’il dit « qu’ils étaient de même sentiment avec eux. Malheur à vous, docteurs de la loi et pharisiens hypocrites, qui bâtissez des tombeaux aux prophètes que vos pères ont tués. Ne témoignez-vous pas que vous consentez aux actions de vos pères, puisqu’ils ont tué les prophètes, et que vous, vous leur bâtissez des tombeaux »? (Luc, XI, 47.) (573) Il condamne par ces paroles le dessein qu’ils avaient en bâtissant ces tombeaux, et il fait voir que ce n’était point pour honorer la mémoire des prophètes qui avaient été tués si injustement, mais pour leur insulter encore davantage, et pour empêcher que le temps, en détruisant leurs sépulcres, ne fît en même temps perdre toutes les traces de la violence de leurs pères. Ainsi ils renouvelaient ces tombeaux afin qu’ils fussent comme un trophée toujours nouveau de l’audace et de l’insolence de leurs ancêtres. Les excès, leur dit Jésus-Christ, auxquels vous vous portez encore aujourd’hui avec tant de hardiesse, découvrent assez que ce n’est que dans cette pensée que vous rebâtissez ces tombeaux. Quoique vous témoigniez par vos paroles être dans un autre sentiment, et condamner en apparence vos pères en disant:
« Que si vous aviez été de leur temps, vous ne e vous fussiez pas joints avec eux pour répandre le sang des prophètes »; on ne peut pas ignorer néanmoins ce qui vous fait parler de la sorte; et pour le marquer obscurément il dit ensuite : « Ainsi vous vous rendez témoignage à vous-mêmes, que vous êtes les enfants de ceux qui ont tué les prophètes (31). Achevez donc aussi de combler la mesure de vos pères (32) ». Car quel crime serait-ce à un homme d’être le fils d’un homicide et d’un meurtrier, lorsqu’il condamne la violence de son père? N’est-il pas visible qu’un fils ne devient point coupable des excès de son père? Ainsi Jésus-Christ ne leur fait ce reproche que pour les accuser de leur propre malice, comme les paroles suivantes le montrent
« Serpents, race de vipères, comment pourrez-vous éviter d’être condamnés au feu de l’enfer (33)»? Comme les vipères ont le même venin que les autres vipères dont elles sont sorties, vous ressemblez de même à vos pères dans cette humeur audacieuse et cruelle, qui se plaît à répandre le sang des justes. Après avoir ainsi découvert ce qu’ils cachaient dans leur coeur, et qui était encore inconnu aux hommes, il confirme ce qu’il dit par les grands excès qu’ils allaient bientôt commettre à la vue de tout le monde. Car comme il leur avait déjà dit: « Vous rendez témoignage que vous êtes « les enfants de ceux qui ont tué les prophètes », pour montrer qu’ils étaient encore plus leurs enfants par la ressemblance de, leurs moeurs que par la nature, et que ce n’était que jar un déguisement qu’ils disaient « que s’ils avaient été de leur temps, ils n’auraient pris aucune part à leurs violences », il ajoute aussitôt : « Achevez donc aussi de combler la mesure. de vos pères», non pour leur commander de le faire, mais pour leur prédire qu’ils le feraient; entendant par ce « comble de la mesure », la mort qu’ils lui allaient faire souffrir. Ainsi, après avoir réfuté ces paroles qu’ils disaient, « savoir que s’ils avaient été du temps de leurs pères, ils ne se seraient pas joints avec eux pour répandre le sang des prophètes », et après avoir montré combien ce prétexte était vain, puisque ceux qui ont la hardiesse de tuer le maître n’auraient pas sans doute épargné ses serviteurs; il leur parle ensuite avec force et avec des paroles mordantes : « Serpents, race de vipères, comment pourrez-vous éviter d’être condamnés au feu de l’enfer », puisqu’ayant assez de hardiesse pour commettre de si grands crimes, vous avez assez de malice pour les vouloir déguiser, et pour couvrir vos sacrilèges sous des prétextes de piété? Il ajoute aussitôt pour les condamner encore davantage:
« C’est pourquoi je m’en vais vous envoyer des prophètes, des sages, et des docteurs; et vous tuerez les uns, vous crucifierez les autres, vous fouetterez les autres dans vos synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville ». Il semble que c’est pour les prévenir et pour les empêcher de dire un jour: Il est vrai que nous avons crucifié le Maître, mais nous n’aurions jamais tué les prophètes, si nous avions été de leur temps, qu’il leur dit ici ces paroles : « Je m’en rais vous envoyer des prophètes, des sages, et des docteurs, et vous les tuerez ». Il veut marquer par ces paroles qu’on ne devra pas s’étonner, si ceux à qui il parle deviennent ses homicides, puisqu’ils sont les enfants barbares de ces pères si cruels, et qu’ils surpassent même en cruauté ceux qui leur en ont donné un si audacieux exemple.
Il montre encore combien leur vanité est insupportable. Car en disant: «Si nous avions été du temps de nos pères, nous ne nous fussions pas joints avec eux pour répandre le sang des prophètes », ces hypocrites ne parlaient de la sorte que par un excès d’orgueil, et cette modération qu’ils affectaient dans leurs paroles, était détruite par leurs actions. « Serpents» , leur dit-il, « race de vipères » c’est-à-dire, cruels enfants de pères cruels, vous avez encore enchéri sur la dureté et sur (574) la barbarie de vos pères. Vous vous êtes rendus encore plus coupables qu’eux, soit parce que vous aviez dû être plus sages étant venus après eux; ou parce que l’attentat que vous devez commettre, sera sans comparaison plus grand que ceux qu’ils ont commis, ou parce que vous ajoutez l’orgueil à la cruauté, en disant que si vous aviez été du temps de vos pères, vous n’auriez jamais répandu comme eux le sang des prophètes. Et, en effet, mes frères, les pharisiens n’ont-ils pas comblé les excès de leurs pères? Leurs pères n’ont tué que les serviteurs qui venaient leur demander le fruit de la vigne, mais ils ont tué le Fils même, puis les serviteurs qui les invitaient aux noces. Jésus-Christ les appelle «serpents et race de vipères », pour leur faire voir qu’ils n’étaient point de la race d’Abraham, et pour leur montrer qu’ils ne devaient rien espérer de cette liaison charnelle qu’ils avaient avec ce saint patriarche, puisqu’ils étaient si éloignés d’imiter ses actions.
C’est pourquoi il ajoute: « Comment pourrez-vous éviter d’être condamnés au feu de l’enfer», puisque vous suivez les traces de ceux qui ont commis tant de violences? Il les fait encore souvenir par ces paroles de ces reproches que saint Jean leur avait faits; puisqu’il leur donne ici le même nom de « vipères», que saint Jean leur avait donné, et qu’il les menace comme lui des supplices à venir. Mais Jésus-Christ, voyant que ni la crainte de son jugement ni les menaces du feu de l’enfer ne faisaient aucune impression sur leurs esprits, cherche à. les effrayer au moins par l’appréhension des malheurs de cette vie. « Je m’en vais vous envoyer»,leur dit-il, «des prophètes, des sages et des docteurs, et vous tuerez les uns, vous crucifierez les autres, vous fouetterez les autres dans vos synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville; afin que. tout le sang innocent qui a été répandu sur la terre retombe sur vous, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l’autel (35). Je vous dis en vérité que tout cela viendra fondre sur cette génération (36) ».
Translation
Hide
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
1.
V.29: „Wehe euch, ihr Schriftgelehrten und Pharisäer, ihr Heuchler, die ihr den Propheten Gräber bauet und die Denkmäler der Gerechten schmücket,
V.30: und saget: Hätten wir in den Tagen unserer Väter gelebt, wir wären nicht ihre Mitschuldigen geworden an dem Blute der Propheten.“
Das „Wehe“ sprach der Herr über die Pharisäer, nicht weil sie diese Grabbauten aufführten, oder weil sie die Handlungsweise ihrer Väter verurteilten, sondern weil sie sich den Anschein gaben, durch diese Taten und durch ihre Worte die Väter zu verurteilen, während sie selbst noch Schlimmeres taten. Dass aber ihre Verurteilung nur Verstellung war, sagt Lukas mit den Worten: „Wehe euch, die ihr den Propheten Denkmäler bauet, während eure Väter sie getötet haben. Somit bezeuget ihr, dass ihr zustimmt zu den Taten eurer Väter, weil jene sie zwar gemordet haben, ihr aber deren Gräber erbauet“1 . Er tadelt also die Gesinnung, in der sie bauten; nicht um die Gemordeten zu ehren, sondern um die Ermordung zu feiern, errichteten sie diese Bauten. Sie fürchteten, die Gräber könnten im Laufe der Zeit verschwinden und damit zugleich die Erinnerung und das Gedächtnis an diese Untat; denn sie bauten diese Gräber, als gelte es, ein Denkmal glänzender Siege aufzustellen und mit den Heldentaten ihrer Ahnen zu prahlen und zu prunken. Der Herr will sagen: Euer jetziges Verhalten zeigt, dass diese Absicht euch bei diesen Bauten leitet. Möget ihr auch reden, als verurteiltet ihr eure Väter, z. B.: „Wenn wir in ihren Tagen gelebt hätten, so hätten wir an ihren Taten nicht teilgenommen“, S. d1055 es liegt doch auf der Hand, in welcher Gesinnung ihr so redet. Deshalb enthüllt auch Jesus diese Gesinnung zwar nur andeutungsweise, aber immerhin tut er es. Nach den Worten: „Wären wir gewesen in den Tagen unserer Väter, wir würden nicht ihre Mitschuldigen geworden sein an dem Blute der Propheten“, fährt er fort:
V. 31: „Somit bezeuget ihr von euch selber, dass ihr Söhne der Prophetenmörder seid.“
Liegt wohl ein Tadel darin, Sohn eines Mörders zu sein, wenn man nicht teilnimmt an der Gesinnung des Vaters? Gewiss nicht. Wenn er also damit einen Vorwurf ausspricht, so folgt daraus, er wolle andeuten, sie seien ebenso schlecht. - Dasselbe ergibt sich aus seinen folgenden Worten: „Schlangen, Natternbrut“ Wie nämlich diese Tiere schädliches Gift besitzen gleich denen, die sie gezeugt, ebenso seid ihr wie eure Väter voll von Mordlust.
Da indes ihre Gesinnung dem Volke nicht so bekannt war, weist Jesus zur Bekräftigung seiner Vorwürfe auf die Taten hin, die sie in der Zukunft vor aller Welt verüben würden. Durch die Worte: „Ihr bezeuget euch selber, dass ihr Söhne der Prophetenmörder seid“ hatte er offen kundgetan, dass sie in der Bosheit mit ihren Ahnen verwandt waren und daher nur flunkerten, wenn sie sagten: „Wir hätten nicht daran teilgenommen“; darum fährt er fort:
V.32: „Und ihr machet das Maß eurer Väter voll.“
Damit trieb er sie nicht zu dem, was kommen würde, sondern sagte nur vorher, dass sie ihn selbst hinschlachten würden. Deshalb also fügte er diesen Tadel hinzu, und zeigt, dass sie nur etwas vorspiegelten, um sich rein zu waschen, wenn sie sagten: „Wir hätten nicht daran teilgenommen“; wie hätten sie auch die Knechte schonen sollen, da sie den Herrn nicht schonten? Daher bedient er sich auch schärferer Ausdrücke wie:
V.33: „Schlangen und Natterngezücht, wie wollet ihr entfliehen vor der Verdammnis zur Hölle“,
da ihr nämlich solche Mordtaten begehet und dabei noch eure Gesinnung in Abrede stellet und zu verdecken S. d1056 suchet? Zum Überfluss hält er ihnen dann noch einen anderen Frevel vor und spricht:
V.34: „Siehe, ich sende an euch Propheten und Weise und Schriftgelehrte; auch aus ihnen werdet ihr einige töten und kreuzigen und in euren Synagogen geißeln.“
Damit sie nicht einwenden könnten: Wenn wir auch den Herrn gekreuzigt haben, seine Knechte hätten wir geschont, wenn wir damals gelebt hätten, so sagte Jesus: „Siehe, auch ich sende zu euch Knechte und selbst Propheten, und ihr vergreifet euch auch an ihnen.“ Hiermit will er dartun, dass es gar nicht befremdlich sei, wenn er von den Söhnen ermordet werde, da sie blutgierig, heimtückisch und voll Hinterlist waren, wie ihre Väter, und sie an Schandtaten noch überboten. Nebst dem hebt der Herr noch ihren Hochmut hervor; denn Leute, die sagen: „Hätten wir in den Tagen unserer Väter gelebt, wir hätten an ihren Werken nicht teilgenommen“, tatsächlich aber das Gegenteil tun, sind hochmütig und nur mit dem Munde tugendhaft. „Schlangen, Natternbrut“, d. h. nichtswürdige Söhne, Kinder nichtswürdiger Eltern und noch schlechter als ihre Väter. Er zeigt, dass die Untaten, die sie begingen, noch mehr Bosheit verraten; denn sie begingen ihre Missetaten später als ihre Väter, begingen schlimmere als sie, und rühmten sich dabei aber doch, sie wären nicht in dieselben Frevel verfallen. So treiben sie die Bosheit auf die äußerste Spitze. Jene hatten nur die Boten, die in den Weinberg gekommen waren, getötet; sie mordeten sogar den Sohn und die Boten, welche die Leute zur Hochzeit einluden.
Das alles sagt der Herr, um die Juden davon abzubringen, sich auf die Abstammung von Abraham etwas einzubilden. Er will sie belehren, nicht auf dieselbe zu bauen, wenn sie nicht auch seine Werke nachahmten. Darum setzte er hinzu: „Wie sollet ihr entfliehen vor der Verdammnis zur Hölle“, wenn ihr diejenigen nachahmt, die solche Untaten begangen' haben? Es ist dies zugleich eine Erinnerung an die Strafpredigt des Johannes. Auch er hatte sie ja so genannt und vor dem bevorstehenden Gericht gewarnt. Weil sie indessen seinen Worten nicht glaubten, da die Strafe noch nicht S. d1057 unmittelbar bevorstand, so wurden sie auch durch das Gericht und die Hölle nicht in Schrecken versetzt. Deshalb demütigt sie der Herr durch den Hinweis auf die Gegenwart und sagt: „Siehe darum, ich sende zu euch Propheten und Schriftgelehrte; auch aus ihnen werdet ihr einige töten und kreuzigen und geißeln,
V.35: damit über euch alles gerechte Blut komme, welches vergossen ist auf der Erde, von dem Blute Abels des Gerechten bis auf das Blut des Zacharias, des Sohnes des Barachias, den ihr gemordet habt zwischen dem Tempel und dem Altare.
V.36: Wahrlich, ich sage euch: All das wird kommen über dieses Geschlecht.“
-
Lk 11,47-48 ↩