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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

1.

Je vous conjure, mes frères, d’écouter avec toute l’application et toute la componction de coeur qui vous sera possible, cet endroit de l’Evangile que nous vous allons expliquer; ce n’est pas sans raison que Jésus-Christ le réserve pour couronner son discours : il montre excellemment toute l’estime que Dieu fait de la miséricorde et de la charité. Il a déjà, dans ce qui précède, parlé de cette vertu de diverses manières; mais ici il s’en explique avec plus de clarté et plus de force que nulle part ailleurs. Il ne se contente plus ici d’en parler sous la parabole de deux, ou de trois, ou de cinq personnes. Il adresse son discours généralement à tous les hommes. Il est vrai .que lorsqu’il exprime en particulier un certain nombre dans les autres paraboles, ce n’est point pour nous marquer qu’il ne parle qu’à deux hommes, mais à deux sortes de personnes différentes : celles qui lui obéissent et celles qui lui sont rebelles. Mais il traite ici au long ce même sujet avec plus de clarté, et d’une manière qui nous frappe davantage. Il ne dit plus ici, comme ailleurs : « Le royaume des cieux est semblable, etc. » Il se désigne clairement lui-même, et il se découvre en disant: «Quand le Fils de l’homme viendra dans sa « gloire, etc. » Il est déjà venu une fois non pour éclater dans sa gloire, mais pour souffrir les injures et les outrages. Et remarquez, mes frères, qu’il parle souvent de « sa gloire »; parce que le temps de sa croix était proche. Il prépare ses auditeurs, et il les relève. Il leur représente le jugement général qu’il exercera sur tous les hommes. Il leur fait voir comment il rassemblera devant lui toute la terre, et il leur dit même, pour leur inspirer encore plus de terreur, qu’il fera descendre tous les anges du ciel pour venir avec lui rendre témoignage devant le monde entier, combien ses envoyés ont fait de choses par son ordre pour le salut de tous les hommes. C’est pourquoi ce jour sera épouvantable en toutes manières.

« Toutes les nations de la terre seront rassemblées devant lui, et il séparera les uns d’avec les autres, comme un berger sépare les brebis d’avec les boucs (32). Et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche (33) ». Il n’y a rien de séparé en ce monde. Les bons sont mêlés confusément avec les méchants; mais il s’en fera alors un discernement très-exact, et ils seront tellement séparés les uns des autres, qu’on ne pourra douter duquel des deux partis chacun sera. Il montre encore par ces deux noms différents (9) dont il se sert pour les distinguer, quelles sont les moeurs des uns et des autres. Il appelle les uns « boucs » pour marquer leur stérilité, parce qu’il n’y a rien de moins fertile que cet animal, et il appelle les autres « brebis», pour marquer leur fécondité; car on sait combien les brebis sont fertiles en lait, en laine et en agneaux. Mais il y a ici cette différence que cette fécondité et cette stérilité des animaux est un effet de la nature; au lieu que les hommes sont féconds ou stériles en bonnes oeuvres par le choix de leur volonté; et qu’ainsi c’est très-justement que Dieu punit les uns, et qu’il couronne les autres.

« Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous, les bénis de mon Père: possédez comme votre héritage le royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde (34). Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire; j’ai eu besoin de logement et vous m’avez logé (35). J’ai été nu et vous m’avez vêtu ; j’ai été malade et vous m’avez visité; j’ai été en prison et vous m’ê« tes venu voir (36). Sur quoi les justes lui diront: Seigneur, quand est-ce que nous vous avons vu avoir faim, et que nous vous avons donné à manger; ou avoir soif, et que nous vous avons donné à boire (37).? Quand est-ce que nous vous avons vu sans logement, et que nous vous avons logé; ou sans vêtements, et que nous vous avons vêtu (38)? Et quand est-ce que nous vous avons vu malade ou en prison, et que nous sommes allés vous visiter (39) ? Et le Roi leur répondra : Je vous dis en vérité que chaque fois que vous l’avez fait aux moindres de mes frères, c’est à moi- même que vous l’avez fait (40) ». Il est à remarquer que cet équitable Juge ne condamnera point les méchants avant que de les avoir accusés. Il les fait donc venir devant son Tribunal, et il leur dit les justes sujets pour lesquels il les accuse.

« Il dira ensuite à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits, et allez au feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges (41). Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire (42). J’ai eu besoin de logement, et vous ne m’avez pas logé; j’ai été nu, et vous ne m’avez pas vêtu ; j’ai été malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité (43) ». Les méchants répondront alors à ces reproches avec modestie et avec soumission; mais cette soumission leur sera entièrement inutile.

« Ils lui diront: Seigneur, quand est-ce que nous vous avons vu avoir faim ou soif, ou sans logement, ou sans vêtements, ou malade, ou prisonnier, et que nous avons manqué à vous assister (44) ? Mais il leur répondra : Je vous dis en vérité qu’autant de fois vous avez manqué de le faire aux moindres de ces petits, autant de fois vous avez manqué à me le faire à moi-même (45). Et alors ceux-ci s’en iront au supplice éternel, et les justes à la vie éternelle (46) ». Ne sera-ce pas avec justice que les méchants souffriront ces reproches de Jésus-Christ irrité, puisqu’ils auront négligé durant toute leur vie une chose qui lui est si précieuse et si agréable? Car les prophètes disaient clairement au nom de Dieu même « Je veux la miséricorde et non pas le sacrifice ». Jésus-Christ le législateur le disait aussi continuellement, et par ses paroles et encore plus par ses actions, et la nature même imprime déjà ces enseignements dans l’âme des hommes. Mais remarquez, mes frères, que ces méchants, que Dieu condamne, n’avaient pas seulement manqué à la charité dans quelques points, mais qu’ils en avaient négligé généralement tous les devoirs. Car, non-seulement ils ne lui ont pas donné à manger lorsqu’il avait faim, et ils ne l’ont pas vêtu lorsqu’il était nu; mais ils n’ont pas fait même une chose aussi facileS que celle d’aller visiter un malade. Et considérez, mes frères, combien tout ce que Jésus-Christ commande est facile. Car il ne dit pas : «J’étais on prison », et vous ne m’avez pas délivré : « J’étais malade », et vous ne m’avez pas guéri; mais « vous ne m’avez point visité, vous ne m’êtes point venus voir». Il n’était pas aussi difficile de le soulager dans la faim qu’il endurait. Car il ne demande pas des tables somptueuses, il ne veut que ce qui est purement nécessaire. Il ne demande pas même ce secours sous la forme et sous l’apparence d’un prince, mais sous celle d’un pauvre et d’un humble esclave.

Considérez donc toutes ces circonstances, dont chacune aurait suffi pour condamner ces ingrats; le peu qu’il leur demandait, puisque ce n’était que du pain; la misère de celui qui leur demandait qui était si pauvre; la compassion dont ils devaient être touchés , (10) puisque c’était un homme; la grandeur de la récompense promise, puisque c’était la gloire du ciel; la crainte des peines réservées, puisqu’on les menaçait de l’enfer; la dignité de celui à qui ils faisaient part de leur bien , puisque c’était Dieu même qui le recevait par les mains des pauvres; l’honneur qu’il avait bien voulu leur faire, puisqu’il abaissait sa grandeur jusqu’à implorer leur assistance; enfin la justice qui les obligeait de ne pas le refuser, puisqu’il leur avait donné ce qu’il leur demandait, ce qui était plus à lui qu’à eux. Mais l’avarice les a aveuglés, et ils ont fermé les yeux à toutes ces considérations si pressantes. Ils n’ont point appréhendé les peines terribles dont Jésus-Christ menaçait les coeurs durs et impitoyables, jusqu’à leur déclarer qu’il leur ferait souffrir de plus grands supplices qu’à ceux de Sodome et de Gomorrhe. Et ils ont oublié que Jésus-Christ dit ici : « Quand vous avez refusé cette charité à un de ces petits, vous me l’avez refusée à moi-même ».

Mais comment Jésus-Christ, en les appelant « ses frères», dit-il en même temps qu’ils sont «petits »? C’est précisément pour marquer qu’ils ne sont « ses frères » que parce qu’ils sont «petits », c’est-à-dire humbles, pauvres et méprisables. Car Jésus-Christ ne veut avoir pour frères que les humbles. Ce que je n’entends pas seulement des religieux et des solitaires qui habitent les déserts et les montagnes; mais encore de chacun des fidèles qui vit dans l’Eglise. Quand vous voyez un chrétien qui, engagé dans le monde, y vit dans la pauvreté, et dans un entier dénûment de toutes choses, Jésus-Christ veut que vous le regardiez comme « son frère », et que vous ayez autant de soin de lui que vous en auriez pour votre Sauveur. Ces personnes, quelque viles et abjectes qu’elles paraissent, deviennent ses frères par le baptême, et par la participation de ses mystères.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

1.

V.31: „Wenn aber der Menschensohn in der Herrlichkeit seines Vaters gekommen sein wird, und alle Heiligen Engel mit ihm, dann wird er sich auf den Thron seiner Herrlichkeit setzen,

V.32-46: und er wird die Schafe von den Böcken scheiden, und die wird er aufnehmen, die ihn im Hunger S. d1126 gespeist, im Durst getränkt, als Fremdling beherbergt, in der Nacktheit gekleidet, in der Krankheit gepflegt und im Kerker besucht haben, und er wird ihnen das Himmelreich geben. Die anderen aber, die das Gegenteil getan haben, wird er verurteilen und ins ewige Feuer werfen, das dem Teufel und seinen Engeln bereitet ist.“

Diesen lieblichen Abschnitt, den wir unablässig immer wieder durchgehen sollten, wollen wir jetzt mit allem Eifer und inniger Zerknirschung anhören. Er bildet den Schluss in der Rede des Herrn; und mit vollem Recht, denn am liebsten redet er ja von Nächstenliebe und Mildtätigkeit. Nachdem also der Herr im Vorhergehenden verschiedentlich darüber gehandelt, so redet er schließlich hier noch klarer und eindringlicher davon, indem er nicht boß zwei, drei oder fünf Personen, sondern die ganze Welt vorführt, wiewohl auch die früheren Gleichnisse in den zwei Personen nicht sowohl zwei Menschen, als vielmehr zwei Gruppen, die Ungehorsamen und die Gehorsamen, darstellen. Hier aber legt er in seine Worte etwas Schauriges, das auffallen muss. So sagt er nicht: Das Himmelreich ist gleich, sondern spricht unverhüllt von sich selbst: „Wenn aber der Menschensohn kommt in seiner Herrlichkeit.“ Das erstemal war er in Niedrigkeit gekommen, in Verachtung und Schmach, das zweite Mal aber wird er auf dem Throne seiner Herrlichkeit sitzen. Immer wieder kommt er auf die Herrlichkeit zu sprechen. Weil nämlich seine Kreuzigung noch bevor stand, ein Tod, der als der schimpflichste galt, ermutigt er die Zuhörer und bringt ihnen zum Bewusstsein, dass er der Richter ist und wie die ganze Welt vor seinen Richterstuhl gezogen wird. Gibt schon dieser Umstand seinen Worten etwas Ehrfurchtgebietendes, so noch mehr der Hinweis darauf, dass alle Bewohner des Himmels dabei auftreten werden. Denn „alle Engel werden mit ihm kommen“, und werden bezeugen, wie oft sie im Dienste des Herrn zum Heile der Menschheit entsendet worden sind. Überhaupt wird jener Tag in jeder Hinsicht schreckenerregend sein.

S. d1127

V.32: „Dann“, heißt es,„werden alle Völker vor ihm versammelt werden“,

d.h. das gesamte Menschengeschlecht. „Und er wird sie voneinander scheiden wie der Hirt die Schafe.“

Jetzt sind sie noch nicht getrennt, sondern leben alle untereinander; an jenem Tage aber werden sie mit aller Strenge gesondert werden. Vorerst sondert und scheidet er sie nur örtlich; dann enthüllt er aber auch die Gesinnung der einzelnen, indem er die einen als Böcke, die anderen als Schafe bezeichnet, womit er zugleich ausdrückt, dass die einen unnütz sind, denn die Böcke bringen keinen Nutzen, die anderen aber viel Ertrag; die Schafe werfen reichen Nutzen ab durch Wolle, Milch und Lämmer, indes ein Bock nichts dergleichen gibt. Bei den vernunftlosen Tieren liegt der Grund dafür, dass sie nützlich oder unnütz sind, in ihrer Natur; bei den Menschen jedoch hängt es von dem freien Willen ab. Daher kommt es, dass die einen gestraft, die anderen belohnt werden. Die Strafe wird aber erst über sie verhängt, nachdem Christus Gericht über sie gehalten hat. Er stellt sie deshalb auf und bringt dann seine Anklagen vor. Sie verteidigen sich zwar bescheiden, aber es hilft ihnen nichts mehr. Und das ist ganz in der Ordnung, denn sie haben das Notwendigste vernachlässigt. Die Propheten hatten immer wieder darauf hingewiesen: „Barmherzigkeit will ich und nicht Opfer“1 ,und der Gesetzgeber hatte auf alle mögliche Weise, in Worten und in Werken, dazu aufgemuntert, ja selbst die Natur drängt dazu. Beachte nun, dass sie nicht etwa nur ein oder zwei Gebote, sondern alle vernachlässigt haben. Sie haben es nicht bloß unterlassen, die Hungrigen zu speisen, oder die Nackten zu bekleiden, sondern auch, was leichter war, die Kranken zu pflegen. Beherzige wie leicht des Herrn Forderungen sind. Er sprach nicht: Ich war gefangen und ihr habt mich befreit, ich war krank und ihr habt mich geheilt, sondern: „Ihr habt mich gepflegt, ihr habt mich besucht.“ Und selbst wenn er hungert, legt sein Gebot nichts Lästiges auf. Er verlangt keinen S. d1128 reichbesetzten Tisch, sondern bloß, und zwar in der Form einer Bitte, dass man nur das Bedürfnis befriedigt und die notwendige Nahrung reicht. Alles ist somit darnach angetan, die Strafe zu rechtfertigen: die leichte Erfüllung der Bitte, es handelt sich ja nur um Brot, die Notlage des Bittstellers, es war ja ein Bettler, das natürliche Mitgefühl, denn es war ein Mensch, die Herrlichkeit der Verheißung, denn er hatte das Himmelreich versprochen, die fürchterliche Strafe, da er mit der Hölle gedroht hatte, das Ansehen des Empfängers, da Gott selbst in der Person des Bettlers das Almosen empfängt, die überschwengliche Ehre, da er sich huldvoll herablässt, die Gerechtigkeit der Leistung, da er nur empfangen hat, was schon sein Eigentum war. Allein gegen alle diese Gründe macht die Geldgier die Menschen, die einmal von ihr ergriffen wurden, blind, und zwar trotz einer so ernsten Drohung.

Zuvor schon hatte der Herr erklärt, den Menschen, welche die Armen nicht aufnähmen, würde es schlimmer ergehen als den Einwohnern Sodomas; hier sagt er wieder:

V.45: „Was ihr einem aus diesen Mindesten nicht getan habt, habt ihr auch mir nicht getan.“

Was sagst Du da, Herr? Deine Brüder sind es und Du nennst sie die Mindesten? Ja, eben deshalb sind sie deine Brüder, weil sie demütig, weil sie Bettler, weil sie verachtet sind. Gerade solche beruft ja der Herr vorzugsweise als seine Brüder, diejenigen, die unbekannt, die geringgeschätzt sind, ich meine nicht bloß die Mönche und die Einsiedler im Gebirge, sondern jeden Gläubigen; und wäre es auch ein Weltmensch, wenn er hungert und darbt, nackt und fremd ist, so soll ihm nach dem Willen des Herrn doch alle Fürsorge zuteil werden. Die Taufe und die Gemeinschaft der hl. Geheimnisse macht ihn zum Bruder des Herrn.


  1. Os 6.6 ↩

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