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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

1.

L’Evangéliste appelle « le premier jour des azymes », celui qui précédait cette fête. Car les Juifs avaient coutume de compter les jours à partir du soir. C’est ainsi que l’Evangile commence à compter celui-ci dès le soir précédent, auquel on devait immoler la Pâque.

Les disciples viennent donc trouver Jésus-Christ le cinquième jour de la semaine, que l’un des évangélistes appelle le premier avant les jours sans levain, marquant par là le jour auquel les disciples vinrent parler à Jésus-Christ, de ce qu’il tiendrait prêt pour faire la Pâque. Un autre évangéliste dit: « Le jour des e azymes était venu, auquel il fallait immoler la Pâque » (Luc. XXII, 1); nous faisant voir par ce terme, « était venu », que ce jour était proche, c’est-à-dire qu’on était au soir de la veille de ce jour. Et c’était alors que la fête commençait. C’est pourquoi tous les évangélistes ajoutent : « auquel il fallait immoler la Pâque ». Les disciples s’approchent donc de Jésus-Christ et lui disent: « Où voulez-vous que nous vous préparions à manger la Pâque »?

Il paraît, par ces paroles, que Jésus n’avait aucune maison ni aucun lieu où il pût se retirer, et je crois même que ses disciples n’en avaient point, puisqu’apparemment s’ils en avaient eu, ils l’auraient prié d’y venir. Mais ils avaient tout quitté pour suivre Jésus-Christ leur maître. Mais pourquoi le Sauveur célébrait-il la Pâque? Pour nous faire voir, jusqu’au dernier jour de sa vie, qu’il n’était point contraire à la Loi. Il les envoie chez un inconnu pour faire voir à ses disciples, par cette action d’autorité, qu’il lui eût été facile d’éviter tous les tourments qu’il allait souffrir. Car s’il avait assez de puissance pour persuader d’une parole à un homme qui ne le connaissait pas de le recevoir chez lui, que n’eût-il point fait à l’égard de ceux qui le crucifiaient, s’il n’eût désiré lui-même de souffrir la mort?

Il use ici de la même conduite qu’il avait gardée à l’égard du maître de l’ânesse, dont il se servit pour son entrée à Jérusalem : « Si quelqu’un vous dit quelque chose, dites que le Maître en a besoin». Et il fait dire ici : « Le Maître vous envoie dire : Je viens faire la Pâque chez vous avec mes disciples ». C’est pourquoi je vous avoue que j’admire cet homme, non-seulement parce qu’il fit cette action de charité à l’égard d’un inconnu, mais encore beaucoup plus parce qu’il voyait à quoi (24) cette charité l’exposait, et que, prévoyant qu’il allait être en butte à la haine et à une guerre sans trêve, il méprisa néanmoins ces suites si dangereuses pour obéir à la parole de Jésus-Christ.

Le Sauveur donne à ses disciples une marque pour connaître cet homme, et cette marque est presque la même que celle que Samuel donna autrefois à Saul : « Vous trouverez », lui dit-il, « un homme qui montera et qui aura un vase » (I Rois, XIX, 3): Et Jésus-Christ dit ici que cet homme « porterait une cruche d’eau ».

Il faut encore remarquer combien Jésus-Christ fait paraître ici sa puissance. Il ne dit pas seulement: « Je fais la Pâque chez-vous » ; mais il ajoute ces autres paroles : « Mon temps est proche». Il dit ce mot à dessein, parce qu’il voulait parler souvent de ses souffrances en présence de ses disciples, afin qu’ils méditassent longtemps à l’avance sur ce sujet, et que cette longue préméditation les empéchât d’en être troublés. Il voulait encore témoigner à tous ses disciples, et à cet homme même qui allait le recevoir chez lui, et généralement à tous les Juifs, que c’était volontairement qu’il s’offrait à la mort. Il dit qu’« il veut faire la Pâque avec ses disciples », afin qu’on préparât avec plus de soin tout ce qui était nécessaire, et que personne ne s’imaginât qu’il cherchait à se cacher.

« Le soir donc étant venu, il était à table avec ses douze disciples (20) ». Qui ne s’étonnera, mes frères, de l’impudence de Judas? Il ose se mettre à table avec les autres; il participe aux mêmes mystères. Et il ne rentre point en lui-même, quoique Jésus-Christ lui fasse un reproche secret, d’une manière si douce et si modérée, que tout autre que lui, qu’une brute même en eût été touchée. L’évangéliste marque à dessein que ce fut « lorsqu’ils étaient à table » que Jésus-Christ parla de celui qui allait le trahir, afin que le temps de la célébration de ces grands mystères, et la participation d’une même table, fissent voir avec plus d’horreur quelle était la malice de ce traître.

« Et comme ils mangeaient, il leur dit : Je vous dis en vérité que l’un de vous me trahira (21)». Avant même que de se mettre à table, Jésus avait lavé les pieds à Judas aussi bien qu’aux autres. Mais admirez la douceur de Jésus-Christ, et jusques à quel point il épargne ce disciple. Il ne dit pas un tel en particulier, mais en général : « Un d’entre vous me trahira », afin qu’en se voyant découvert par son maître, et espérant encore de pouvoir demeurer caché aux apôtres, il fût touché de pénitence. Jésus aime mieux effrayer tous les autres, et les frapper de crainte, que de ne pas donner encore à ce coupable cette ouverture pour le porter à se repentir de son crime : « Un d’entre vous », dit-il, d’entre vous qui êtes mes douze disciples, qui avez toujours été avec moi, dont je viens de laver les pieds, et à qui j’ai promis de si grandes choses; un d’entre vous, dis-je, « me trahira ». Une douleur profonde saisit alors tous les apôtres. Saint Jean marque « qu’ils se regardaient l’un l’autre », et que bien qu’ils ne se sentissent point coupables, ils se défièrent d’eux néanmoins, et demandèrent en tremblant: « Seigneur, est-ce moi »? C’est ce que marque notre Evangéliste, lorsqu’il dit: « Et pleins d’une grande tristesse, ils commencèrent chacun à lui demander: Seigneur, est-ce moi (22)? Il leur répondit : Celui qui met la main avec moi dans le plat me trahira (23) ». Remarquez, mes frères, quand le Sauveur déclare enfin celui qui le trahissait, c’est lorsqu’enfin il est obligé de le faire pour délivrer les autres d’une tristesse insupportable qui les rendait à demi-morts. La crainte les avait pénétrés jusqu’au fond du coeur : et c’était cette disposition qui les forçait tous de faire cette demande : « Seigneur, est-ce moi »?

On peut dire néanmoins que ce ne fut pas là la seule cause pour laquelle le Sauveur voulut désigner quel serait celui d’entre eux qui le trahirait, mais qu’il voulait encore étonner Judas, et le faire rentrer en lui-même. Comme le traître n’avait point été touché des paroles obscures dont Jésus-Christ s’était servi pour le désigner, Jésus l’accuse plus clairement pour ébranler ce coeur endurci: « Lors donc», qu’ils eurent tous fait cette demande à Jésus-Christ, et qu’il leur eut répondu : « Celui qui met la main avec moi dans le plat, me doit trahir», il ajouta: «Pour ce qui est du Fils de l’homme il s’en va selon ce qui a été écrit de lui; mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme sera trahi. Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne fût pas né (24) ». Quelques-uns disent que l’impudence de Judas allait si loin que, pour marquer davantage quel mépris il faisait de son Maître, il mit avec lui la main (25) dans le plat. Mais, pour moi , je crois que Jésus-Christ ménagea cette rencontre pour faire plus d’impression dans l’esprit de ce disciple, par cette action qui témoignait plus d’amitié et de familiarité, et qui était plus capable de le toucher.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

1.

V.17: „An dem ersten Tage aber der ungesäuerten Brote traten die Jünger zu Jesus und sagten: Wo willst du, dass wir für Dich Vorbereitung treffen, das Ostermahl zu essen?

V.18: Er aber sprach: Gehet hin in die Stadt zu jenem Bekannten und sprechet zu ihm: Es sagt der Meister: Meine Zeit ist nahe, bei dir halte ich Ostermahl mit meinen Jüngern.“

Mit dem ersten Tage der ungesäuerten Brote meint der Herr den Tag, der diesen vorherging, weil man den Tag vom Vorabende an zu rechnen pflegt. Er spricht also von dem Tage, an dem abends das Osterlamm geopfert werden sollte; es war also der fünfte Tag der Woche, da sie zu ihm traten. Der eine Evangelist nennt diesen Tag den Tag vor den ungesäuerten Broten, indem er die Zeit bezeichnet, da sie zu ihm traten; ein anderer sagt: „Es kam aber der Tag der ungesäuerten Brote, an welchem geschlachtet werden musste das Osterlamm“1 . Mit dem Ausdrucke „es kam“ will er sagen: er war nahe, er war vor der Tür; offenbar meint er den betreffenden Abend. Mit dem Abend begannen sie nämlich das Fest, weshalb ein jeder auch beifügte: „Da man das Osterlamm schlachtete“2 . Die Jünger S. d1152 sagen also: „Wo willst Du, dass wir für Dich Vorbereitung treffen, das Ostermahl zu essen?“ Daraus ist wieder ersichtlich, dass Jesus kein eigenes Haus besaß, keine Unterkunft; und ich glaube, auch die Jünger nicht, sonst hätten sie ihn doch dahin eingeladen. Sie besaßen aber deshalb keines, weil sie auf alles verzichtet hatten. Warum feierte er dann aber das Ostermahl? Um durchwegs bis zum letzten Tage zu zeigen, dass er kein Gegner des Gesetzes sei. Und warum sendet er die Jünger zu einem unbekannten Manne? Damit will er kundgeben, dass es in seiner Macht lag, nicht zu leiden. Denn wenn er diesen Mann bewog, sie aufzunehmen, und zwar durch bloße Worte, wie hätte er erst mit seinen Kreuzigern verfahren können, wenn es sein Wille gewesen wäre, nicht zu leiden? Er geht hier so vor wie seinerzeit, als es sich um die Eselin handelte. Damals hatte er gesagt: „Wenn euch jemand etwas sagt, so spreche nur, der Herr bedarf ihrer“; ähnlich drückt er sich auch hier aus: „Der Meister sagt: Bei dir halte ich das Ostermahl.“ Mich wundert es nicht so sehr, dass ihn ein Unbekannter aufnahm, als vielmehr, dass sich derselbe aus der Feindschaft der Menge nichts machte, da er doch gewärtigen musste, er werde sich dadurch heftigen Hass und unversöhnliche Feindschaft zuziehen. Da sie also den Mann nicht kannten, gab er ihnen ein Kennzeichen. Ähnlich wie3 der Prophet zu Saul gesagt hatte: „Du wirst einen Mann mit einem Schlauche hinaufgehen sehen“4 , so spricht er: „einen Mann mit einem Kruge“5 . Beachte, wie er da wieder einen Beweis seiner Macht gibt. Er sagte nicht bloß: „Ich halte das Ostermahl“ sondern fügt auch bei: „Meine Zeit ist nahe.“ Das tat er, teils um die Jünger immer wieder an sein Leiden zu gemahnen, damit sie durch die häufigen Vorherverkündigungen auf die Zukunft gefasst würden, teils um den Jüngern, dem Wirte und allen Juden zu zeigen, dass er sich nicht unfreiwillig dem Leiden unterzieht. Er setzt noch bei: „Mit meinen Jüngern“, damit man hinreichend Vorbereitungen treffe und der Mann nicht glaube, der Herr wolle sich verbergen.

S. d1153

V.20: „Als es aber Abend geworden, ließ er sich zu Tische nieder mit seinen zwölf Jüngern.“

Da seht! Welche Unverschämtheit von seiten des Judas! Auch er war dabei und kam, um an den Geheimnissen und an der Mahlzeit teilzunehmen; er wird sogar bei Tische beschuldigt, so dass es ihm hätte zu Herzen gehen sollen, auch wenn er ein wildes Tier gewesen wäre. Deshalb deutet auch der Evangelist an, dass Christus während der Mahlzeit von dem Verrate spricht, um durch diese Umstände der Zeit und des Mahles zu zeigen, wie groß die Bosheit des Verräters war. Als nämlich die Jünger gemäß dem Auftrage Jesu gehandelt hatten, ließ er sich, als es Abend geworden, mit den zwölf Jüngern zu Tische nieder.

V.21: „Und während sie aßen, sprach er: Wahrlich, ich sage euch, einer aus euch wird mich verraten.“

Vor der Mahlzeit hatte er ihnen auch noch die Füße gewaschen. Beachte da, wie schonend er mit dem Verräter verfährt. Er sagte nicht: der und der wird mich verraten, sondern: „einer aus euch“, um ihm noch einmal durch die Geheimhaltung einen Anstoß zur Umkehr zu geben. Ja, um ihn zu retten, versetzt er lieber alle in Schrecken. Einer aus euch zwölfen, sagt er, die ihr immer um mich gewesen seid, denen ich die Füße gewaschen habe, denen ich so große Verheißungen gemacht habe. Da erfasste diese heilige Gesellschaft ein unsägliches Leid. Johannes erzählt: „Sie wurden beunruhigt und sahen einander an“6 , und ein jeder fragte voll Angst, ob er es sei, wiewohl ihnen ihr Inneres nichts so Abscheuliches vorzuwerfen hatte, und Matthäus berichtet:

V.22: „Und tief betrübt begannen sie, jeder einzelne zu sagen: Bin etwa ich es, Herr!

V.23: Er aber antwortete und sprach: Jener ist es, welchem ich den Bissen Brot eintunken und darreichen werde.“7

Beachte, wann er den Verräter entlarvte, nämlich S. d1154 erst, als er die anderen von der Bestürzung befreien wollte, denn sie waren vor Furcht fast tot, weshalb sie ihn auch mit Fragen bestürmten. Indessen nicht allein, um ihnen die Angst zu benehmen, tat er es, sondern auch um den Verräter selbst zu bessern. Da er sich nämlich trotz öfterer Anspielung darauf ob seiner Gefühllosigkeit doch nicht gebessert hatte, so riss ihm der Herr, um ihn fester zu fassen, die Maske herab. Da die Apostel vor Kummer zu fragen begannen: „Bin etwa ich es, Herr?“ entgegnete er:

V.23: „Der mit mir in die Schüssel tunkt, der wird mich überantworten.

V.24; Der Menschensohn geht zwar von hinnen, wie geschrieben ist von ihm; wehe aber den Menschen, durch welchen der Menschensohn überantwortet wird. Gut wäre es für jenen Menschen, wenn er nicht geboren wäre.“

Einige sind der Meinung, Judas sei so frech gewesen, dass er ohne Achtung vor dem Meister zugleich mit ihm eintunkte; ich meine jedoch, Christus hat so gehandelt, um ihn zur Umkehr und Sinnesänderung zu bewegen; auch dem lag also eine höhere Absicht zugrunde.


  1. Lk 22,7 ↩

  2. Mk 14,12 ↩

  3. später ↩

  4. 1 Kön 10,3 ↩

  5. Mk 14,13 u. Lk 22,10 ↩

  6. Joh 13,22 ↩

  7. vgl. Joh 13,26 ↩

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