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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
6.
Ce n’est pas seulement à vous qui êtes participants des sacrés mystères, mais c’est aussi à vous autres qui en êtes les dispensateurs et les ministres que j’adresse mon discours, puisque la dispensation de ces dons divins vous étant commise, il est important de vous avertir de la faire avec beaucoup de circonspection et de soin. Car vous êtes menacés d’un grand châtiment, si, sachant qu’un homme est pécheur, vous ne laissez pas de le recevoir à cette table, et Jésus-Christ vous demandera compte de son sang, si vous le faites boire à des indignes. S’il s’en présente donc quelqu’un, quand ce serait un général d’armée, quand ce serait un grand magistrat de l’empire, quand ce serait l’empereur même, empêchez-le de s’approcher de l’autel. Car vous avez une plus grande puissance que lui. Or, ce n’est pas pour que vous paraissiez revêtu d’une tunique blanche et éclatante, que Dieu vous a honorés du ministère des autels, mais afin que vous fassiez le discernement de ceux qui sont dignes ou indignes de la participation des saints mystères. C’est en cela que consiste la dignité de votre charge.
Si l’on vous avait commis le soin de garder pour un troupeau de brebis l’eau claire et paisible d’une fontaine très-pure, souffririez-vous qu’une brebis, dont la bouche serait toute souillée de boue, s’en approchât pour la troubler? Et lorsqu’on vous a confié la source et la fontaine sacrée, non d’une eau, mais du sang et de l’esprit, pouvez-vous, lorsque vous voyez des personnes noircies de crimes, en approcher pour la corrompre, ne pas entrer dans une juste indignation , et ne les en pas repousser? Quel pardon mériteriez-vous pour une indifférence criminelle?
Vous me demandez comment il est possible que vous connaissiez en détail et en particulier la vie de chacun de votre peuple. Je ne vous parle point ici des personnes qui vous sont inconnues; mais de celles que vous connaissez. Il faut que je vous dise une chose tout à fait étonnante et effroyable : c’est lin moindre mal de laisser entrer des démoniaques dans l’Eglise pour participer aux sacrifices, que d’y admettre ceux dont saint Paul dit: « Qu’ils foulent aux pieds Jésus-Christ, qu’ils tiennent pour impur le sang de son alliance, et qu’ils font injure à la grâce de son Esprit-Saint ». (Hébr. V.) C’est qu’en effet celui qui se reconnaissant coupable de péché s’approche de l’Eucharistie, est bien pire qu’un possédé. Car les possédés ne seront pas punis de Dieu pour avoir été tourmentés par les démons; mais ceux qui communient indignement seront précipités dans les tourments éternels.
Chassons donc sans aucune considération de personne, nous qui sommes les dispensateurs des saints mystères, tous ceux que nous verrons être indignes de s’en approcher. Que personne n’y participe qui ne soit des disciples de Jésus-Christ. Que personne ne reçoive cette nourriture sacrée avec un esprit impur comme Judas, de peur qu’il ne tombe dans les mêmes peines que lui. Cette multitude des fidèles est aussi le corps de Jésus-Christ. C’est pourquoi vous qui avez la charge de dispenser les sacrés mystères, n’irritez pas la colère du Seigneur en manquant à purger ce corps, ainsi que vous le devez, et ne présentez pas une épée tranchante au lieu d’une viande salutaire. Si donc quelqu’un a perdu le sens jusques au point de s’approcher avec indignité dé la sainte table, rejetez-le hardiment sans vous laisser ébranler par aucune crainte. Craignez Dieu et non pas les hommes. Car si vous craignez les hommes, les hommes mêmes que, vous craindrez (39) se joueront de vous: mais si vous ne craignez que Dieu seul, les hommes mêmes vous révéreront.
Que si vous n’osez chasser les indignes de l’autel sacré, dites-le moi, et je ne permettrai pas qu’ils s’en approchent. Car je perdrai plutôt la vie que de donner le corps du Seigneur à celui qui en est indigne, et je souffrirai plutôt que l’on répande mon sang, que de présenter un sang si saint et si vénérable à celui qui n’est pas en état de le recevoir. Si quelqu’un s’approche indignement de cette table sans que vous le sachiez, ce n’est plus votre faute, pourvu que vous ayez auparavant appliqué tous vos soins à reconnaître ceux qui en sont dignes ou ne le sont pas. Je ne parle ici que des personnes que l’on connaît publiquement, et qui sont manifestement scandaleuses.
Quand nous aurons accompli notre devoir à l’égard de ces personnes, Dieu nous fera connaître ensuite aisément les autres. Mais si nous admettons à la participation des saints mystères des personnes que nous savons être dans le crime, à quoi servirait que Dieu nous découvrît celles qui sont dans des crimes cachés?
Je dis ceci, mes frères, non afin que nous bornions tout notre zèle à retrancher seulement et séparer de la communion ceux qui n’en sont pas dignes; mais afin que nous travaillions encore à les corriger, à les rappeler dans leur devoir, et à prendre un soin particulier pour tout le monde. Car c’est ainsi que nous nous rendrons Dieu favorable, que nous multiplierons le nombre de ceux qui pourront communier dignement, et que nous recevrons les récompenses que Dieu rendra à notre vertu particulière, et au soin si charitable que nous aurons eu de nos frères. C’est ce que je vous souhaite par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. (40)
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
6.
Meine Worte gelten euch, die ihr teilnehmet und auch euch, die ihr die Geheimnisse austeilet.1 . Ich sehe mich ja genötigt, auch an euch mich zu wenden, damit ihr diese Gnadengaben mit großer Sorgfalt spendet. Es würde euch keine kleine Strafe treffen, wenn ihr jemanden an dem Mahle teilnehmen ließet, von dem ihr wüsstet, dass er eine Sünde auf dem Herzen hat. Sein Blut wird von euren Händen gefordert werden. Und wäre es ein Feldherr, ein Minister, wäre er selbst mit der Krone geschmückt, weise ihn zurück, wenn er unwürdig naht; deine Gewalt ist größer als die seinige. Hätte man dir die Obhut eines Brunnens anvertraut, um das Wasser für die Herde rein zu halten, und du bemerktest ein Schaf, das am Maule mit viel Kot beschmutzt wäre, so würdest du nicht zulassen, dass es trinke und das Wasser trübe. Nun aber ist dir nicht ein Brunnen mit Wasser, sondern der Born des Blutes und Geistes anvertraut, und du wolltest nicht zürnen und wehren, wenn du Leute mit Sünden nahen siehst, die ärger sind als Kot und Schmutz? Wie könntest du Verzeihung erwarten? Dazu hat euch Gott mit diesem Ehrenamt ausgezeichnet, dass ihr hierüber urteilet. Das ist eure Würde, S. d1179 eure Sicherheit, eure ganze Krone, nicht dass ihr ein weißes, glänzendes Gewand traget.
Woher kann ich aber wissen, fragst du, wie der und jener ist? Nun, ich rede nicht von Unbekannten, sondern von Offenkundigen. Soll ich etwas Schrecklicheres sagen? Es ist nicht so schlimm, wenn Besessene, als wenn solche da sind, die nach Pauli Ausspruch Christum mit Füßen treten, das Blut des Bundes für etwas Gewöhnliches halten und die Gnade des Heiligen Geistes verhöhnen. Wer mit einer Sünde hinzutritt, ist abscheulicher als ein Besessener. Ein solcher verdient deshalb, weil er besessen ist, noch keine Strafe, während der andere, der unwürdig hinzutritt, der ewigen Strafe überantwortet wird. Deshalb sollen wir nicht nur jene hinwegtreiben, sondern alle ohne Unterschied, die wir unwürdig hinzutreten sehen. Keiner nehme teil, der nicht ein Jünger Christi ist. Kein Judas empfange das Geheimnis, damit es ihm nicht gehe wie Judas. Auch solche Leute gehören zum Leibe Christi. Du Gehilfe bei den Geheimnissen, sieh dich darum vor, dass du den Herrn nicht erbitterst, wenn du diesen Leib nicht reinigest. Reiche nicht ein Schwert statt Speise. Auch wenn jemand aus Unwissenheit zur Teilnahme hintritt, wehre es ihm ohne Furcht. Gott, nicht einen Menschen sollst du fürchten. Wenn du einen Menschen fürchtest, wirst du auch von ihm verspottet werden; fürchtest du hingegen Gott, so werden dich auch die Menschen achten. Und wenn du dich selbst nicht getrauest, so wende dich an mich, ich werde einen solchen Frevel nicht zugeben. Eher will ich meine Seele verlieren, als das Blut des Herrn wider Gebühr preisgeben, und eher will ich mein Blut vergießen, als ungehörigerweise das hochheilige Blut hingeben. Wenn jemand trotz eifrigen Forschens nicht in Erfahrung bringt, dass einer schlecht ist, so trifft ihn kein Vorwurf. Denn meine Worte beziehen sich nur auf die Bekannten. Wenn wir diese bessern, wird uns der Herr bald auch die Verborgenen bekannt machen; lassen wir jene aber gehen, wozu sollte er uns dann diese zur Kenntnis bringen? Indessen, ich möchte durch meine Worte nicht bloß dazu anspornen, dass man Unwürdige abweise oder S. d1180 ausschließe, sondern vielmehr, dass man sie bessere, zurückführe und ihnen seine Sorgfalt zuwende. Auf diese Weise werden auch wir bei Gott Gnade erlangen, viele gewinnen, dass sie würdig teilnehmen und für den Eifer und die Sorge, die wir anderen zuwenden, reichlichen Lohn erwerben. Möge er uns allen zuteil werden durch die Gnade und Liebe unseres Herrn Jesus Christus den die Ehre gebührt von Ewigkeit zu Ewigkeit. Amen!
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Chrysostomus wendet sich hier an die Diakone, welche die hl. Kommunion an das Volk auszuteilen hatten ↩