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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

2.

« Levez-vous, allons : Celui qui me doit trahir est bien près d’ici (46) ». Toutes ses paroles ne tendent qu’à faire comprendre à ses disciples que sa passion, sa croix et sa mort ne seraient point un effet de sa faiblesse ou de quelque nécessité dont il ne se pouvait dispenser s’il l’eût voulu; mais seulement l’accomplissement d’un ordre établi de son Père par une providence admirable et auquel il s’était volontairement soumis. Car sachant que celui qui le devait trahir était proche, non-seulement il ne fuit pas, mais il va même au devant de lui. « Il parlait encore, lorsque Judas, un des douze, arriva, et avec lui une grande troupe de gens armés d’épées et de bâtons, qui avaient été envoyés par les princes des prêtres, et par les sénateurs du peuple juif (47) ». Les honorables instruments pour des prêtres! vous l’entendez, ils viennent avec des épées et des bâtons. Et avec eux, dit l’évangéliste, se trouvait Judas, l’un des douze. Il l’appelle encore une fois l’un des douze, la honte ne peut l’empêcher de l’appeler ainsi.

« Or, celui qui le trahissait leur avait donné ce signal. Celui que je baiserai est celui que vous cherchez : Saisissez-vous-en (48) ». Considérez, mes frères, combien ce disciple devait avoir l’âme noire et corrompue pour agir de la sorte. De quels yeux put-il alors regarder son maître? ou de quelle bouche l’osa-t-il baiser? Disciples malheureux, quels sont vos desseins? quelles sont vos pensées? qu’osez-vous entreprendre? Et, quel signal donnez-vous pour livrer votre maître? « Or, celui qui le trahit leur avait donné ce signal : Celui que « je baiserai », dit- il, « est celui que vous cherchez : Saisissez-vous-en (48). Aussitôt, venant à Jésus, il lui dit: Je vous salue, mon maître, et il le baisa (49) ». Il se fiait en la douceur de Jésus-Christ, et il prenait pour marque de sa trahison un signal qui suffisait (42) lui seul pour le confondre et pour le rendre indigne de tout pardon, puisqu’il trahissait un maître qu’il savait lui-même être si bon et si doux. Mais pourquoi donnait-il ce signal aux Juifs? Parce qu’il avait souvent vu que Jésus- Christ était passé sans être reconnu au milieu de ceux qui venaient pour le prendre. Ce qui néanmoins serait encore arrivé cette fois, s’il n’eut voulu se laisser prendre. C’est pour faire comprendre ceci à Judas, qu’il frappa d’aveuglement tous ces hommes. « Qui cherchez-vous » ? leur demanda-t-il; ils ne le connaissaient pas, et cependant ils avaient des lanternes et des flambeaux, et Judas avec eux. Lorsqu’ils eurent répondu « Jésus », il leur dit : « Je suis celui que vous cherchez ». Mais il dit à Judas: « Mon ami, qu’êtes-vous venu faire ici (50)? » Après qu’il a fait voir quelle était sa force et sa puissance, il permet alors qu’on le prenne. Mais saint Luc marque que jusqu’au moment même où Judas commettait une action si noire, Jésus-Christ ne cessait point de l’avertir: « Judas », lui dit-il, « vous trahissez le Fils de l’homme par un baiser »? Et vous ne rougissez point de vous servir de ce signal pour accomplir votre perfidie? Cependant ce reproche si modéré ne peut retenir ce coeur de pierre. Il le baise, et Jésus-Christ de son côté souffre ce baiser parricide, pour s’abandonner lui-même entre les mains des pécheurs.

« En même temps ils s’avancèrent, ils mirent la main sur Jésus, et se saisirent de lui (50) ». Ils le prirent la nuit même où ils avaient mangé la Pâque, tant ils étaient bouillants d’impatience et de fureur. Toute cette rage néanmoins eût été inutile et sans aucun effet, si Jésus-Christ n’eût permis qu’elle agît sur sa personne : mais cette condescendance du Sauveur n’excuse point la perfidie de Judas. Elle l’augmente au contraire et la redouble, puisque ce traître, ayant tant de preuves de la bonté de son maître, ne laissait pas de le traiter avec une dureté si inhumaine.

Que cet exemple, mes frères, nous inspire de l’horreur pour l’avarice, puisqu’elle inspire cette fureur à Judas, et qu’elle rend cruelles et impitoyables toutes les âmes qu’elle possède. Si l’avare n’épargne pas sa propre vie, comment pourrait-il épargner celle des autres? On le voit tous les jours, cette passion est si furieuse, qu’elle va même au delà de cette rage que l’amour brutal inspire aux âmes dont il se rend maître. Rougissons, mes frères, lorsque nous voyons que tant de gens renoncent aux plaisirs infâmes plutôt par le mouvement de leur avarice, que par l’amour de Jésus-Christ, et par le désir d’être chastes.

Je ne cesserai jamais de parler contre ce vice. Car enfin dans quel dessein amassez-vous tant de richesses? Pourquoi voulez-vous ainsi appesantir votre fardeau? Pourquoi voulez-vous vous rétrécir vos liens, et vous resserrer vos chaînes? Pourquoi voulez-vous vous accabler de nouveaux soins? Croyez si vous voulez que l’or de toutes les mines du monde, et que tout l’argent qui est dans le sein de la terre est à vous. Regardez tout ce qu’il y a dans les trésors publics comme s’il vous appartenait; si tout cela était à vous, qu’en auriez-vous autre chose que l’inquiétude de le garder? Si vous craignez de telle sorte de toucher à ce que vous possédez déjà; si vous le conservez aussi religieusement que s’il appartenait à des étrangers, combien seriez-vous plus avare si vous étiez encore plus riche? Car plus un avare a de bien, plus il le ménage.

Mais je sais, me direz-vous, que je suis riche, et que tous ces biens sont à moi. Vous ne cherchez donc les richesses que pour satisfaire votre esprit, et non pour en user? Les hommes, me direz-vous, m’en honorent davantage, et j’en suis plus craint. Dites plutôt que vous en êtes plus en butte aux riches et aux pauvres, aux voleurs et aux calomniateurs. Voulez-vous véritablement qu’on vous craigne, et qu’on tremble devant vous? Retranchez d’abord tout ce qui peut donner prise aux hommes sur vous, et dont ceux qui s’efforcent de vous nuire peuvent se servir pour vous faire tort.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

2.

Nicht allein durch diesen Hinweis, sondern auch durch die Worte: „in die Hände der Sünder" sucht Jesus den Mut der Apostel aufzurichten; denn er zeigt ihnen damit, dass er keiner Sünde schuldig sei, sondern dass die Bosheit der Juden die Sache ins Werk setze.

S. d1184

V.46: „Stehet auf und lasset uns gehen! Sehet, nahe ist der, welcher mich überantwortet."

Immer wieder belehrt er sie, dass sein Leiden nicht eine Folge des Zwanges oder der Schwäche, sondern der Ausfluss eines geheimnisvollen Ratschlusses sei. Er wusste wohl, was ihm bevorstand, und doch floh er nicht, ja er ging ihnen sogar noch entgegen.

V.47: „Noch während er redete, siehe, da kam Judas, einer von den zwölfen und mit ihm eine große Schar mit Schwertern und Knütteln, gesendet von den Hohenpriestern und Ältesten des Volkes."

Das ist eine schöne Ausrüstung für Priester; mit Schwertern und Prügeln rücken sie an. Und „Judas", heißt es, „einer von den zwölfen, war mit ihnen". Wieder bezeichnet ihn der Evangelist unbedenklich als einen von den zwölfen.

V.48: „Der aber, welcher ihn verriet, gab ihnen ein Zeichen, indem er sagte: Welchen ich küssen werde, der ist es, ihn nehmet fest."

O, welch eine Bosheit hatte doch in der Seele des Verräters platzgegriffen! Mit was für Augen sah er denn damals seinen Meister an? Mit was für einem Munde küsste er ihn? O diese Niederträchtigkeit! Was plante er? Was unterfing er sich? Was für ein Zeichen hat er für den Verrat angegeben? „Den ich küssen werde", sagt er. Er baute auf die Nachsicht des Meisters. Gerade das musste ihn am meisten beschämen, ihn aber auch um jede Verzeihung bringen, dass er einen so milden Herrn verriet.

Warum hatte er aber dieses Zeichen angegeben? Weil Christus oft, obschon ergriffen, ihnen entgangen war, ohne dass sie es merkten. Auch dieses Mal wäre es so geschehen, wenn er gewollt hätte. Zum Beweise dafür blendet er auch jetzt ihre Blicke und fragt: „Wen suchet ihr?"1. Sie kannten ihn nicht, trotzdem sie Laternen und Fackeln mithatten und Judas unter ihnen S. d1185 war. Als sie dann antworteten: „Jesum", erwiderte er: „Ich bin es, den ihr suchet"2. Darauf fragte er:

V.50: „Freund, wozu bist du gekommen?" Erst nachdem er einen Beweis seiner Macht gegeben, ließ er sie ihr Vorhaben ausführen. Johannes berichtet, dass der Herr sogar jetzt noch Judas zu bessern suchte, indem er sagte: „Judas, mit einem Kusse verrätst du den Menschensohn?"3. Schämst du dich nicht einer solchen Art des Verrates? Da aber auch das ihn nicht abheilt, ließ er sich küssen und übergab sich ihnen willig; sie legten Hand an ihn und bemächtigten sich seiner in eben der Nacht, da sie das Osterlamm gegessen hatten; so groß war ihre Leidenschaft und Wut. Aber sie hätten gleichwohl nichts über ihn vermocht, wenn er sich ihnen nicht freiwillig überlassen hätte. Dadurch kann aber Judas doch nicht von der fürchterlichen Strafe befreit werden, sondern es verdammt ihn nur um so mehr, dass er trotz eines so klaren Beweises von der Macht, Nachsicht, Milde und Sanftmut Christi schlimmer war als das wildeste Tier. Da wir also die Ursache davon kennen, so lasset uns doch ja der Habsucht fliehen. Sie, ja sie war es, die den Verräter außer sich brachte. Wen sie einmal ergriffen hat, den treibt sie zur äußersten Grenze der Grausamkeit und Unmenschlichkeit. Wenn sie schon zur Verzweiflung am eigenen Heile führt, um wieviel mehr zur Vernachlässigung des Heiles der anderen. Solche Gewalt übt diese Leidenschaft aus, dass sie manchmal sogar stärker wird als die heftigste sinnliche Liebe. Ich verhülle mein Antlitz darüber, dass es viele gibt, die ihre Geilheit im Zaume hielten, nur um Geld zu sparen, während die Furcht vor Christus nicht imstande war, sie zu einem enthaltsamen und züchtigen Leben zu bewegen. Fliehen wir demnach dieses Laster. Ich werde nie aufhören, das immer von neuem zu wiederholen. Was scharrst du auch Gold zusammen, o Mensch, weshalb machst du deine Knechtschaft noch härter, den Kerker S. d1186 noch empfindlicher, die Sorge noch schwerer? Stelle dir einmal vor, die Goldkörner, die in den Bergwerken ausgegraben werden, das Gold, das in Königspalästen liegt, sei alles dein. Wenn du nun auch diesen Haufen besäßest, du würdest ihn bloß hüten, ohne ihn zu verwenden; denn wenn du schon jetzt dein Vermögen nicht angreifst, als wäre es fremdes Eigentum, so würdest du es um so mehr so machen, wenn du noch mehr besäßest. Es ist ja eine Erfahrung, dass die Geizhälse nur um so emsiger sparen, je mehr sie erworben haben. Aber ich weiß doch, wendet man ein, dass es mein ist. Dein Besitz besteht also in einer Voraussetzung, nicht im Genusse. Allein, ich möchte mir vor der Welt Geltung verschaffen. Du bietest aber nur leichte Angriffspunkte für reich und arm, für Räuber und Gaukler, für Sklaven und überhaupt für jeden, der dir nachstellen will. Willst du in Geltung stehen, so entferne die Handhaben, an denen man dich fassen kann, wenn man darauf ausgehen sollte, dich zu kränken. Oder hast du nicht gehört, was das Sprichwort sagt: Einem Armen und Nackten vermögen hundert zusammen nichts zu rauben? Es steht ihm eben die mächtigste Beschützerin zur Seite, die Armut, die nicht einmal ein Herrscher überwinden oder fassen kann.


  1. Joh 18,4. ↩

  2. Joh 18,5. ↩

  3. Lk 22,48 (nicht bei Johannes). ↩

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