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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

2.

Comment donc, puisque saint Matthieu dit: « Avant que le coq chante vous me renoncerez trois fois » , saint Marc peut-il dire qu’après le triple renoncement de saint Pierre le coq chanta pour la seconde fois? Ces deux évangélistes s’accordent fort bien; comme le coq a coutume de chanter trois ou quatre fois à chaque reprise, saint Marc s’exprime comme il fait pour montrer que le chant répété du coq n’arrêtait pas saint Pierre, ne le faisait pas rentrer en lui-même. Les deux versions sont donc vraies, car le coq n’avait pas encore achevé sa première reprise, lorsque Pierre renonça pour la troisième fois son maître. Et lorsque Jésus-Christ l’eut averti de son crime il n’osa même encore pleurer devant tout ce monde, de peur que ses larmes ne le fîssent reconnaître; mais « il sortit dehors, et pleura amèrement ».

« Le matin étant venu, tous les princes des prêtres et les sénateurs du peuple juif tinrent conseil contre Jésus pour le faire mourir. (Chap. XXVII, 4.) Et l’ayant lié, ils l’emmenèrent devant Ponce Pilate le gouverneur (2) ». Comme ils avaient résolu sa mort, et qu’ils ne le pouvaient faire mourir à cause de la fête de Pâques, ils le mènent à Pilate. Remarquez, mes frères, ils sont amenés à le faire mourir le jour même de cette fête, qui n’avait été autrefois établie parmi les Juifs que comme une figure de la vérité.

« Alors Judas qui l’avait trahi, voyant qu’il était condamné, se repentit de ce qu’il avait fait, et rapporta les trente pièces d’argent aux princes des prêtres (3) ». Cette circonstance redouble la faute de Judas et celle des prêtres. Elle augmente le crime de Judas, non parce qu’il se repentit de sa trahison; mais parce qu’il le fit trop tard, et qu’il le fit mourir par un détestable désespoir; se déclarant ainsi coupable de perfidie à la face de toute la terre. Elle redouble aussi le péché des prêtres, parce qu’au lieu d’être touchés de l’exemple de Judas, cl de condamner comme lui leurs cruels desseins, ils aimèrent mieux y demeurer opiniâtrement que d’en faire pénitence. Mais considérez que Judas ne se repent de son crime que lorsqu’il n’y peut plus remédier. C’est ainsi que le démon se conduit envers les hommes. Il ne leur laisse comprendre dans quels excès ils se sont laissés emporter que lorsque le mal est fait, et qu’il est irréparable, de peur qu’ils ne soient touchés de quelque sentiment de douleur, et qu’ils n’abandonnent leurs mauvais desseins. Judas, qui était jusque-là demeuré sourd à tant d’avertissements de Jésus-Christ, commence enfin lorsqu’il voit son crime achevé d’en concevoir du regret, mais un regret bien Superflu et bien inutile. C’est une action très-juste, et même louable que celle qu’il fait en se condamnant lui-même, en rejetant cet argent qui n’était que le prix de son crime, et en montrant qu’il n’était point retenu par la crainte ou par le respect des Juifs, mais on ne peut excuser la fureur avec laquelle il se fait mourir. Ce dessein ne peut être que l’ouvrage du démon. Le démon le soustrait d’avance à la pénitence de peur qu’il n’en recueille les salutaires fruits, et il le fait périr d’une mort la plus honteuse et publiquement connue, en lui persuadant de se tuer lui-même.

Considérez, je vous prie, comment la vérité s’établit, et s’appuie de toutes parts, par tout ce que font et ce que souffrent les ennemis déclarés de Jésus-Christ. Car cette mort funeste (54) à laquelle Judas se condamna lui-même est l’arrêt des Juifs qui condamnèrent Jésus-Christ; et elle ne leur laisse pas la moindre excuse. Que peuvent-ils dire de cette mort, après que Judas s’en est puni lui-même si sévèrement? Car remarquez ces paroles dont il se sert pour exprimer son regret: « J’ai péché parce que j’ai trahi le sang innocent. Mais ils lui répondirent: Que nous importe? C’est à vous à y penser (4). Et ayant jeté cet argent dans le temple, il se retira; et s’en étant allé, il s’étrangla (5) », parce qu’il ne put souffrir les remords qui déchiraient sa conscience. Mais qui peut assez admirer jusqu’où va l’endurcissement des Juifs, qui, au lieu d’être touchés de cet exemple, demeurent au contraire opiniâtres dans leur péché, jusqu’à ce qu’ils l’aient porté à son comble? Car le crime de Judas, c’est-à-dire sa trahison, était déjà accompli, mais celui des Juifs, c’est-à-dire la mort de Jésus-Christ, ne l’était pas encore. On voit néanmoins qu’aussitôt qu’ils l’eurent achevé, ils entrèrent dans la confusion et dans le trouble. Tantôt ils disent : « N’écrivez point qu’il est le Roi des Juifs ». Que pouvaient- ils encore craindre en le voyant déjà en croix? Tantôt ils donnent ordre qu’on garde son tombeau avec des soldats : « De peur », disent-ils, « que ses disciples ne le dérobent, et qu’ils ne disent qu’il est ressuscité des morts, et cette dernière erreur serait pire que la première ». Mais quand les disciples le diraient, si cela n’était pas vrai en effet, ne serait-il pas aisé de les convaincre de faux? Et comment le pourraient-ils dérober, puisqu’ils n’osent pas même demeurer au lieu dans lequel on l’avait pris, et que saint Pierre, qui était leur chef, succombant à la seule voix d’une servante, le renonce par trois fois?

Mais, comme je viens de le dire, un grand trouble s’était emparé d’eux; car ils savaient assez l’excès du péché qu’ils commettaient, comme on peut le voir par ces paroles qu’ils répondirent à Judas : « Que nous importe? «C’est à vous à y penser ». Avares, je vous appelle encore ici, et vous conjure de voir dans quel abîme de maux Judas se précipite lui-même; car il se trouve enfin qu’il commet le plus grand de tous les crimes, et qu’en ayant rejeté le prix, il perd en même temps son argent, sa vie et son âme. Tel est enfin le succès de l’avarice. Elle fait perdre à celui qu’elle tyrannise, et l’argent dont elle lui inspirait une si curieuse passion, et le bonheur de cette vie, et les biens de l’autre.

Elle jette ici Judas dans une confusion épouvantable, et, après l’avoir rendu méprisable devant ceux même à qui il avait livré son Maître, elle le fait mourir de la mort la plus infâme. C’est ce qui confirme ce que j’ai dit: que quelques-uns mie reconnaissent leurs cri-mes qu’après qu’ils les ont commis. Car je vous prie de considérer combien ces Juifs appréhendent de trop approfondir ce qu’ils font et de voir trop clairement l’énormité de leur attentat : « C’est à vous à y penser », disent-ils. Et ceci rend leur faute encore plus grande. Transportés et comme enivrés parleur passion et par leur audace, ils ne pensent qu’à venir à bout de leur entreprise diabolique, et ils tâchent de se la dissimuler à eux-mêmes, par une ignorance affectée, et par de vains prétextes dont ils veulent se couvrir.

S’ils ne parlaient de la sorte qu’après avoir déjà fait mourir le Sauveur, et lorsque le mal serait sans remède, quoique cette parole ne les justifiât pas, au moins ne les condamnerait-elle pas autant qu’elle le fait maintenant. Mais lorsqu’il est encore en leur pouvoir de ne pas commettre un si grand crime, et de s’abstenir de tremper leurs mains dans le sang de cet innocent, comment peuvent-ils dire: « C’est à vous à y penser » ? Cette excuse les accuse encore davantage. Ils rejettent toute la faute sur Judas. C’est sur lui qu’ils veulent faire retomber le crime de ce sang répandu, lorsqu’ils peuvent encore s’en rendre innocents eux-mêmes, en ne le répandant pas.

Mais ils vont encore pins loin que Judas. Judas a trahi Jésus-Christ, et les Juifs le crucifient. Il les empêchait d’aller plus loin, d’al1er jusqu’à la mort, et ils passent outre. Pourquoi leur fureur continue-t-elle? Pourquoi le font-ils mourir avec une précipitation inouïe, et avec une malice si noire que la justice des supplices qu’ils s’attirèrent et qu’ils souffrirent depuis, paraît visible à tout le monde? Nous allons voir que Pilate même leur donnant le choix de Jésus ou de Barabas, ils préfèrent un voleur insigne au Sauveur du monde. Ils sauvent un détestable meurtrier, et ils mettent en croix Jésus-Christ, qui, bien loin de leur avoir jamais fait le moindre mal, les avait comblés de tous biens. Mais retournons encore à Judas. Voyant qu’il travaillait en vain, et que les Juifs ne voulaient point reprendre cet (55) argent, « il le jeta dans le temple, et s’en étant allé, il s’étrangla ».

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

2.

Wie kann aber die Darstellung wahr sein, da doch Matthäus erzählt. der Herr habe gesagt: „Wahrlich, ich sage dir, ehe der Hahn kräht, wirst du mich dreimal verleugnen", während Markus berichtet: „Zum zweiten mal krähte der Hahn"?1 . Es ist beides wahr und stimmt ganz gut miteinander überein. Da nämlich der Hahn bei jedem Krähen drei oder vier Absätze zu machen pflegt so will Markus kundgeben, dass nicht einmal das Krähen den Petrus abhielt und zur Besinnung brachte. Beide Berichte sind also wahr. Bevor nämlich der Hahn das ganze Krähen beendet, hatte Petrus das dritte Mal geleugnet. Ja, als er von Christus an seine Sünde gemahnt worden war, wagte er nicht einmal, offen zu weinen, um nicht durch seine Tränen verraten zu werden, sondern, „er ging hinaus und weinte bitterlich". Schluss des Kapitels XXVI.

Kapitel XXVII. V.1: „Als es aber Morgen geworden war, führten sie Jesus von Kaiphas zu Pilatus.Weil sie ihn hinrichten wollten, wegen des Festes aber selbst es nicht konnten, führten sie ihn zum Statthalter."

Beachte hierbei, wie sich die Sache entwickelte, dass sein Tod gerade am Feste stattfand, genau so, wie es vorgebildet worden war.

V.3: "Als da Judas, der ihn überantwortet hatte, sah, dass er verurteilt worden, brachte er, von Reue ergriffen, die dreißig Silberlinge zurück."

S. d1206 Hierin liegt eine Anklage sowohl für Judas, als auch für die Hohenpriester; für jenen, nicht etwa darin, dass er von Reue ergriffen wurde, sondern darin, dass dies so spät und langsam geschah, und dass er sich selbst verdammt hatte, denn er gesteht selbst ein, dass er ein Verräter ist; für diese, dass sie nicht in sich gingen, obschon sie sich noch bessern konnten. Siehe ferner, wann Judas seine Tat bereute. Als der Frevel vollbracht und zum Ende gediehen war. So ist es eben die Art des Teufels: Vor der Tat verleitet er zur Unachtsamkeit, dass man das Böse nicht einsieht, und damit der also Gefangene nicht anderen Sinnes werde. So oft hatte Jesus den Judas gewarnt, ohne dass es ihn gerührt hätte; sobald aber die Schandtat vollbracht war, da befiel ihn die Reue; aber nun nützte es ihm nichts mehr. Dass er sich beschuldigte und das Geld hinwarf, ohne Scheu vor dem Judenvolke, ist ganz anerkennenswert; aber dass er sich aufhängte, ist unverzeihlich; das war das Werk des bösen Feindes. Der hielt ihn von seiner Reue ab, um ihn um die Frucht derselben zu bringen, und verleitete ihn dazu, sich selbst zu verderben, indem er sich auf die schändlichste Weise vor aller Augen entleibte.

Beachte, wie allseitig die Wahrheit klar zutage tritt, sogar durch die Werke und Schicksale der Feinde. Auch das Ende des Verräters schließt den Richtern des Herrn den Mund und lässt ihnen auch nicht den Schatten einer wenn auch noch so unverschämten Entschuldigung. Was hätten sie auch noch vorzubringen, nachdem der Verräter offen sich selbst in solcher Weise verurteilt? Fassen wir seine Worte ins Auge: „Er brachte die dreißig Silberlinge den Hohenpriestern zurück und sagte:

V.4: "Gesündigt habe ich, weil ich unschuldiges Blut verraten habe. Sie aber sprachen: Was geht das uns an? Siehe du zu.

V.5: Und nachdem er die Silberlinge in den Tempel geworfen hatte, entfernte er sich, ging hin und erhängte sich."

Es waren die Gewissensbisse, die er nicht ertragen konnte. Beachte, dass es auch den Juden so ergeht. S. d1207 Ihre Erfahrungen hätten sie zur Besserung bewegen sollen, aber sie halten nicht inne, bis die Sünde vollbracht war. Der Frevel des Judas war vollendet, er hatte den Herrn verraten; die Untat der Juden war es noch nicht. Als auch sie dieselbe vollendet und ihn gekreuzigt hatten, da wurden sie ebenfalls unruhig. Da sagten sie: „Schreibe nicht, er sei König der Juden"23 , dann wieder bewachten sie ihn mit der Erklärung: „Damit nicht etwa seine Jünger ihn stehlen und sagen, er sei auferstanden, und so der letzte Betrug schlimmer sei, als der erste"4 . Gesetzt, die Jünger sagten so, es wäre ja doch nur zum Schaden ihrer eigenen Sache, wenn es sich als unwahr herausstellte. Wie aber sollten sie so reden, da sie nicht einmal zu widerstehen wagten, als Jesus ergriffen wurde, und der erste unter ihnen vor der Drohung einer Magd nachgab und den Herrn sogar dreimal verleugnete? Die Juden waren eben, wie gesagt, von da an5 verwirrt. Dass sie aber wohl wussten, wie schlecht ihre Tat sei, geht aus ihren Worten hervor: "Siehe du zu."

Vernehmet ihr Habsüchtigen, und beherziget das Schicksal des Judas! Er verlor das Geld, beging eine Sünde und richtete seine Seele zugrunde. So herrscht eben der Geiz. Judas konnte weder des Geldes, nicht des zeitlichen und nicht des jenseitigen Lebens, froh werden, er warf vielmehr durch ein einziges Verbrechen alles von sich und erhängte sich, als er bei den Hohenpriestern schlecht ankam. Aber, wie ich schon sagte, nach der Tat kommen manche zur Einsicht. Beachte auch das Verhalten der Juden. Bisher hatten sie ihren Frevel nicht einsehen wollen und sagten: „Sieh du zu." Das ist für sie der größte Tadel, denn damit gestehen sie zu, dass es eine Untat und ein Frevel sei, aber außer sich vor Leidenschaft wollen sie von dem teuflichen Beginne nicht abstehen, sondern hüllen sich voll Torheit in den Schleier angeblicher Unwissenheit. Hätten sie nach der Kreuzigung und Hinrichtung Christi so S. d1208 gesprochen, so hätte ihre Rede zwar auch damals keinen Sinn gehabt, hätte sie aber doch nicht so scharf verurteilt. Nun aber, wie könnt ihr so reden, da er noch in eurer Mitte weilt und ihr die Möglichkeit habt, ihn freizulassen? Da muss eine solche Entschuldigung zur schwersten Anklage gegen euch werden. Wie so denn? Weil sie die ganze Schuld auf den Verräter abschieben6 , und obschon sie durch die Freilassung Christi eine Ermordung aufgeben konnten, dennoch das Verbrechen fortsetzten und zum Verrate noch die Kreuzigung fügen. Hat sie denn, als sie zu Judas sagten: „Siehe du zu", etwas gehindert, von dem Verbrechen abzustehen? Sie tun es aber nicht; im Gegenteil, sie schreiten auch noch zum Mord und verwickeln sich durch all ihr Tun und Reden in ein Unheil, dem sie nicht mehr entrinnen können. Auch als ihnen später Pilatus die Wahl freigab, wollten sie, dass eher der Räuber als Jesus freigegeben werde, und ihn, der ihnen nichts Böses getan, sondern nur zahllose Wohltaten erwiesen hatte, brachten sie um.


  1. Mk 14,72 ↩

  2. Joh 19,21 ↩

  3. warum seid ihr voll Furcht und Unruhe, da doch nur ein Leichnam am Kreuze hängt? ↩

  4. Mt 27,64 ↩

  5. durch Furcht ↩

  6. durch die Worte: „Siehe du zu" ↩

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