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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
2.
En effet, les Ascalonites et les autres peuples voisins, lorsqu’ils eurent pris l’arche, qu’ils eurent été frappés d’une grande plaie, conseillaient à ceux de leur nation de ne pas lutter contre Dieu, de ne pas lui résister, et entre autres merveilles, ils leur rappelaient comment Dieu s’était joué des Egyptiens :« Pourquoi, » disaient-ils, « appesantissez-vous vos coeurs, comme autrefois I’Egypte et Pharaon ? Lorsque Dieu se fut joué d’eux, ne laissèrent-ils pas aller son peuple? » (I Rois, 6, VI. ) Ils, parlaient ainsi persuadés que cette conduite adroite n’était pas inférieure à tant de prodiges éclatants, ni moins propre à démontrer la puissance et la grandeur de Dieu. (62)
Ce qui arriva à Hérode à l’occasion des mages n’était-il pas de nature aussi à le frapper fortement? Se voir ainsi trompé et joué par les mages, n’était-ce pas à crever de dépit ? que s’il n’en devint pas meilleur, ce n’est pas la faute de Dieu qui lui avait ménagé cette leçon : il faut l’attribuer à l’excès de folie du tyran qui, loin de céder à ces avertissements, et de revenir de sa méchanceté, s’emporta plus avant dans le crime et ne fut pas arrêté par la crainte d’encourir un châtiment, plus sévère par un excès d’endurcissement et de démence.
Mais pourquoi Dieu choisit-il l’Egypte, pour y envoyer cet enfant? L’Evangile en marque la principale raison, qui était d’accomplir cette parole: « J’ai appelé mon fils de l’Egypte.» (Osée, II, 1.) C’était aussi pour annoncer dès lors à toute la terre les grandes espérances qu’elle devait concevoir pour l’avenir. Car, comme l’Egypte et Babylone avaient plus que tout le reste du monde, brûlé dés flammes de l’impiété, Dieu voulait marquer d’abord qu’il convertirait l’une et l’autre, et qu’il les purifierait de leurs. vices; et donner par là l’espérance d’un semblable changement à toute la terre. C’est pourquoi il envoie les mages à Babylone, et va lui-même dans l’Egypte avec sa mère.
Outre ces raisons, nous avons encore ici une autre instruction très utile, pour nous établir dans une solide vertu; c’est de nous préparer dès les premiers jours de notre vie aux tentations et aux maux. Car considérez que ce fut dès le berceau que Jésus-Christ se vit obligé de fuir. A peine est-il né que la fureur d’un tyran s’allume contre lui. Elle l’oblige de se sauver dans un pays étranger, et sa mère si pure et si innocente est contrainte de s’enfuir, et d’aller vivre avec des barbares.
Cette conduite de Dieu vous apprend que lorsque vous avez l’honneur d’être employé dans quelque affaire spirituelle, et que vous vous voyez ensuite accablé de maux et environné de dangers, vous ne devez pas en être troublé ni dire en vous-même: D’où vient-que je suis ainsi traité, moi qui m’attendais à la couronne, aux éloges, à la gloire, aux brillantes récompenses après avoir si bien accompli la volonté de Dieu? Mais que cet exemple vous anime à souffrir généreusement et vous fasse connaître que la suite ordinaire des vocations spirituelles fidèlement remplies, c’est la souffrance, et que les afflictions sont les compagnes inséparables de la vertu.
Remarquez aujourd’hui cette vérité, non seulement dans la mère de Jésus, mais encore dans les mages. Car ils se retirent en secret comme des fugitifs, et la Vierge qui n’était jamais sortie du secret d’une maison, est contrainte de faire un chemin très pénible, à cause de cet enfantement tout spirituel et tout divin. Admirez une merveille si étrange. La Judée persécute Jésus-Christ, et l’Egypte le reçoit et le sauve de ceux qui le persécutent. Ceci fait bien voir que Dieu n’a pas seulement tracé dans les enfants des patriarches les figures de l’avenir, mais encore dans Jésus-Christ même, car il est- certain que beaucoup de choses qu’il a faites alors étaient des figures de ce qui devait arriver après; je citerais par exemple l’ânesse et l’ânon qu’il monta pour faire son entrée à Jérusalem.
L’ange donc apparut non à Marie, mais à Joseph, et lui dit: « Levez-vous, et prenez l’enfant et sa mère. » Il ne dit plus comme auparavant: « Prenez Marie votre femme ; » mais «prenez la mère de l’enfant, » parce qu’il ne restait plus à Joseph aucun doute après l’enfantement, et qu’il croyait fermement la vérité au mystère. L’ange lui parle donc avec plus de liberté, et n’appelle plus Marie «sa femme, »mais «la mère de l’enfant. Et fuyez en Egypte,» dit-il. Et il lui en dit en même temps la raison: « Car Hérode cherchera l’enfant pour le perdre(13.)»
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
2.
Als z.B. die Bewohner von Askalon und all die anderen die Bundeslade in Empfang genommen hatten und dann durch sie besiegt worden waren, baten sie ihre eigenen Leute, nicht zu kämpfen und keine Schlacht anzunehmen, wobei sie neben anderen Wundern auch dieses erwähnten und sagten: „Was verhärtet ihr eure Herzen, wie weiland die Ägypter und Pharao getan; hat der Herr nicht jene erst überlistet und dann sein Volk herausgeführt und es entkommen lassen?“1 . So sprachen sie, weil sie dieses Wunder für nicht weniger geeignet hielten als die anderen großen Zeichen, um die Macht und Größe Gottes zu beweisen. Auch hier geschah also ein solches Zeichen, das den Tyrannen wohl hätte abschrecken können. Denn S. 137bedenke, wie es den Herodes ärgern musste, und wie er vor Zorn fast erstickte, da er sich so von den Magiern getäuscht sah und zum Schaden noch den Spott hatte! Wie aber, wenn er sich nicht besserte? Nun, da liegt die Schuld nicht an dem, der dies so gefügt hat, sondern an seinem eigenen, alles Maß übersteigenden Ingrimm, weil er denen, die ihn beruhigen und von seiner Bosheit abbringen konnten, kein Gehör schenkte, sondern im Gegenteil noch weiter ging, nur um für solchen Unverstand sich eine noch größere Strafe zuzuziehen. Warum aber „wird das Kind nach Ägypten geschickt“? Den Grund dafür gibt der Evangelist selber an, nämlich: „Auf dass erfüllt werde das Wort: Aus Ägypten rief ich meinen Sohn“2 . Zugleich ward aber damit der Welt auch der Anfang zu froher Hoffnung vorhergesagt. Babylon und Ägypten waren ja mehr als die übrige Welt von dem verheerenden Brand der Gottlosigkeit erfüllt. Wenn nun der Herr von Anfang an zeigt, dass er beide auf den Weg der Gerechtigkeit und Besserung führen will, so ermutigt er uns dadurch, auch für die ganze Welt das Heil zu erwarten. Darum schickte er die Magier ins eine Land und ging selber mit seiner Mutter ins andere.
Außerdem werden wir hier auch noch über etwas anderes belehrt, das nicht wenig geeignet ist, uns zur Frömmigkeit anzuregen. Was ist denn das? Dass man von Anfang an auch auf Prüfungen und Verfolgungen gefasst sein muss. Das können wir denn auch alsbald von der Wiege an am Herrn bewahrheitet sehen. Kaum ist er geboren, da wütet auch schon der Tyrann; er muss fliehen und in die Verbannung gehen, und die Mutter, die niemand etwas zuleide getan, muss im Lande der Barbaren Zuflucht nehmen. Daraus sollst du eine Lehre ziehen: Wenn du gewürdigt wurdest, bei irgendeinem guten Werke mithelfen zu dürfen, und dich dann Unannehmlichkeiten und Leiden ausgesetzt siehst, und alle möglichen Anfechtungen zu bestehen hast, so werde darob nicht irre und sage nicht: Wie kommt es dich nur? Ich hätte verdient mit einem Ehrenkranz geschmückt vom Herold ausgerufen zu werden und in S. 138Glanz und Ruhm zu leben; denn ich habe doch nur die Vorschriften des Herrn erfüllt! Nein, nimm dir vielmehr dies zum Beispiel, und trage alles mannhaft in dem Bewusstsein, dass gerade dies das Los aller Frommen ist, fortwährenden Heimsuchungen ausgesetzt zu sein. Sieh nur, wie sich dieses Gesetz nicht nur an der Mutter und ihrem Kinde, sondern auch an diesen Barbaren bewahrheitet hat. Diese gehen heimlich fort, wie Flüchtlinge; die Jungfrau, die niemals ihr eigenes Haus verlassen, muss sich einer so weiten und mühevollen Reise unterziehen, und zwar wegen dieses wunderbaren Kindes und seiner himmlischen Geburt. Und siehe, wie eigentümlich! Von Palästina droht die Gefahr; Ägypten gewährt Schutz und rettet den Bedrohten. Denn nicht nur für die Söhne des Patriarchen3 , sondern auch für den Herrn selbst sind sie4 Vorbilder geworden. Durch das, was sich mit dem Herrn zutrug, ward ja manches von dem vorherverkündet, was erst später geschehen sollte; so verhielt es sich auch mit der Eselin und dem Füllen. Es erscheint also der Engel; doch redet er nicht mit Maria, sondern mit Joseph. Und was sagt er?
V.20: „Steh auf! Nimm das Kind und seine Mutter.“
Hier sagt er nicht mehr: dein Weib, sondern: „seine Mutter“. Denn nachdem einmal das Kind geboren, der Verdacht beseitigt, und Joseph aufgeklärt worden war, redet der Engel hinfort mit aller Offenheit und spricht weder von seinem Kinde, noch von seinem Weibe. Er sagt einfach: „Nimm das Kind und seine Mutter und flieh nach Ägypten.“ Auch den Grund für die Flucht gibt er an: „denn Herodes wird dem Kinde nach dem Leben trachten“.