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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
1.
S. d768 V.13: „Es kam aber Jesus in die Gegend von Cäsarea Philippi, und er fragte seine Jünger und sagte: Für wen halten die Leute den Menschensohn?“
Weshalb erwähnt der Evangelist auch den Gründer der Stadt1 ? Weil es noch ein zweites Cäsarea gibt, nämlich das des Straton. Nicht in der letzteren, sondern in jener ersten richtete der Herr die Frage an seine Jünger; weit weg aus dem Jordanlande führt er sie, damit sie frei von aller Befangenheit alles, was sie auf dem Herzen hatten, ungescheut sagen könnten. Warum fragte er sie aber nicht geradewegs um ihre eigene Meinung, sondern um die der Leute? Sie sollten erst die Ansicht jener anführen, um dann schon durch die Art der Frage: „Ihr aber, für wen haltet ihr mich?“ zu tieferem Verständnis geführt zu werden und nicht in der unzulänglichen Meinung der Menge befangen zu bleiben. Deshalb stellt er diese Frage auch nicht im Anfange seiner Lehrtätigkeit an sie, sondern erst nachdem er schon zahlreiche Wunder gewirkt und ihnen viele Beweise für manche erhabene Wahrheit, für seine Gottheit und seine Übereinstimmung mit dem Vater gegeben hatte. Seine Worte lauten auch nicht: Für wen halten mich die Schriftgelehrten und die Pharisäer? trotzdem sie oft zu ihnen gekommen und sich mit ihnen besprochen hatten, sondern: „Für wen halten mich die Leute?“ Die unverfälschte Meinung des Volkes will er erfahren. Denn war sie auch viel unvollkommener, als sie hätte sein sollen, so war sie doch frei von Falsch; die Gesinnung der Pharisäer hingegen strotzte von Bosheit. Um zu erkennen zu geben, wie sehr ihm daran gelegen war, dass man zum Verständnis der Menschwerdung gelange, sagt er: „den Sohn des Menschen“; damit bezeichnet er, S. d769wie auch sonst oft, seine Gottheit. So z.B.:„Niemand stiege auf in den Himmel, außer dem Sohne des Menschen, der da ist in dem Himmel“2 , ebenso: „Wenn ihr nun den Sohn des Menschen hinaufsteigen sehen werdet, wo er vordem war“3 .
Da antworteten die Jünger und
V.14: „Die einen sagten: Johannes der Täufer, andere hingegen; Elias, andere aber: Jeremias oder einer der Propheten“;
so hatten sie ihre verwirrten Ansichten vorgebracht. Da fuhr der Herr fort:
V.15: „Ihr aber, für wen haltet ihr mich?“
Durch diese zweite Frage regt er sie an, höher von ihm zu denken, und gibt ihnen zu verstehen, dass die eben erwähnte Ansicht weit hinter seiner Würde zurückbleibe. Er erwartet bei ihnen eine andere Meinung und richtet eine zweite Frage an sie, damit sie nicht auf derselben Stufe ständen wie die große Menge, die da größere Wunder gesehen hatte, als ein Mensch sie wirken kann, und ihnen doch für einen bloßen Menschen hielt, wenn auch für einen, der von den Toten auferstanden sei, wie übrigens auch Herodes meinte. Um sie jedoch von einer solchen Vermutung abzubringen, fragte er: „Ihr aber, für wen haltet ihr mich?“ das heißt: Ihr, die ihr immer mit mir beisammen seid, die ihr mich Wunder wirken sehet und selber durch mich viele Wunder verrichtet habt? Was antwortet nun Petrus, gleichsam der Mund der Apostel, der allzeit feurige, das Oberhaupt des Apostelchores? Die Frage war an alle gerichtet, aber er allein antwortet. Als der Herr zuvor nach der Meinung des Volkes gefragt hatte, hatten alle geantwortet; jetzt, da er nach ihrer Meinung allein fragt, tritt Petrus vor, ergreift das Wort und spricht:
V.16: „Du bist Christus der Sohn des lebendigen Gottes.“
S. d770Was sagt nun Christus dazu? Er sagt:
V.17: „Selig bist du, Simon Bar Jona! Denn nicht Fleisch und Blut hat es dir geoffenbart.“
Wäre sein Bekenntnis, dass Christus aus dem Vater selbst geboren sei, nicht richtig gewesen, so wäre es nicht die Folge einer Offenbarung gewesen: hätte er ihn auch für einen gewöhnlichen Menschen gehalten, so hätte seine Rede keine Seligpreisung verdient. Schon früher, nach dem Sturme, den sie erlebt hatten, hatten sie im Schiffe zu ihm gesagt: „Wahrhaft, Gottes Sohn bist Du!“4 , und waren doch nicht selig gepriesen worden, obgleich die Worte der Wahrheit entsprachen. Sie hatten ihn nicht in derselben Weise wie Petrus als Sohn Gottes bekannt, sondern sie glaubten, dass er einer aus dem Volke und dabei in Wahrheit ein Sohn Gottes sei, auserkoren zwar vor allen, aber nicht unmittelbar aus dem Wesen des Vaters.
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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
1.
Pourquoi, mes frères, l’évangéliste rapporte-t-il le nom du prince qui avait fait bâtir cette ville? C’était pour distinguer cette ville de Césarée de « Philippes, » d’avec une autre que l’on appelait Césarée de « Straton.» Ce n’était pas dans cette dernière que Jésus-Christ interrogeait ses apôtres, mais à Césarée de Philippes. Il voulut les éloigner beaucoup des Juifs, afin qu’étant seuls, ils pussent avec plus de liberté lui dire tout ce qu’ils pensaient de lui.
Mais pourquoi Jésus-Christ ne leur demande-t-il pas d’abord ce qu’ils pensent eux-mêmes de sa personne? Pourquoi leur demande-t-il auparavant ce que le peuple en disait? Après qu’ils lui auraient rapporté les pensées du peuple, il voulait, en leur adressant cette nouvelle question : « Et vous, qui dites-vous que je suis? » il voulait, dis-je, leur faire comprendre que leurs sentiments devaient être beaucoup plus relevés, et se distinguer complètement des basses pensées de la multitude. C’est pour cette raison qu’il ne leur fait pas cette demande au commencement de sa prédication. Il attend qu’il ait fait devant eux beaucoup de miracles, qu’il leur ait révélé des vérités très-importantes, et qu’il leur ait manifesté sa divinité et son égalité avec son Père, par des preuves dont ils ne pouvaient douter.
Il ne dit point: que disent de moi les scribes et les pharisiens? qui disent-ils que je suis? quoiqu’ils eussent souvent été avec lui, et qu’il leur eût parlé en différentes rencontres; mais « qui les hommes disent-ils que je suis? » Il demande ce que le peuple dit de lui; parce que si les pensées du peuple étaient basses et grossières, elles étaient néanmoins sans malice : au lieu que les sentiments des pharisiens étaient toujours corrompus par leur envie.
Et, pour montrer la vérité de son incarnation, et témoigner qu’il voulait que l’on y ajoutât foi, il dit : « Qui est le Fils de «l’homme?» (Jean, III, 13) appelant ainsi sa divinité. C’est ce qu’il fait en plusieurs autres endroits de l’Evangile « Personne n’est monté dans le ciel sinon le Fils de l’homme qui est descendu du ciel. » (Jean, VI, 62.) Et ailleurs « Lorsque vous verrez le Fils de l’homme monter où il était auparavant. Ils lui répondent: Les uns disent que vous êtes Jean-Baptiste, les autres Elie, les autres Jérémie ou quelqu’un des prophètes (14); » et lorsqu’ils lui ont ainsi rapporté les sentiments des autres, « Jésus leur dit: Et vous autres, qui dites-vous que je suis (15)? » Il leur fait, comme je l’ai déjà dit, cette seconde demande pour les exciter à avoir des sentiments plus nobles et plus relevés de lui, et pour leur témoigner que cette pensée du peuple était trop basse et trop indigne de sa grandeur. Ce peuple voyant le Sauveur faire des miracles (419) au-dessus de la puissance des hommes, le regardait comme quelque grand homme ressuscité d’entre les morts , selon ce qu’Hérode disait lui-même; mais il n’allait pas plus loin. Jésus-Christ donc voulait retirer ses apôtres de ces pensées populaires. C’est pour ce sujet qu’il leur dit: « Et vous, qui dites-vous que je suis? » c’est-à-dire, vous qui êtes continuellement avec moi, qui me voyez faire un si grand nombre de miracles, qui en avez fait vous-mêmes en mon nom, « qui dites-vous que je suis? »
Que fait ici saint Pierre qui est comme la bouche de tous les apôtres, le prince et le chef de cette troupe sacrée, et qui témoigne partout tant de zèle pour le Sauveur? Quoique Jésus-Christ leur eût fait cette demande en commun, il répond lui seul. Quand le Fils de Dieu s’informait seulement quelle pensée le peuple avait de lui, ils répondent tous également à cette demande; mais lorsqu’il veut savoir quel était leur sentiment particulier, saint Pierre prévient tous les autres. « Simon Pierre prenant la parole, lui dit: Vous êtes le Christ Fils du Dieu vivant (16). A quoi Jésus-Christ répond: « Vous êtes bienheureux, Simon, fils de Jean, parce que ce n’est point la chair ni le sang qui vous ont révélé ceci, mais mon Père qui est dans le ciel (17). »Ces paroles du Sauveur nous font voir que si saint Pierre ne l’eût reconnu pour le vrai Fils de Dieu, et né de sa propre substance, cette confession n’eût point été l’effet d’une révélation divine, ni digne de rendre « heureux »celui qui l’avait faite.
Nous avons déjà vu que les apôtres lui avaient dit dans le vaisseau, après cette tempête qu’il avait si miraculeusement calmée « Vous êtes véritablement Fils de Dieu, » sans que Jésus-Christ néanmoins les eût appelés « heureux, » comme il appelle ici saint Pierre; parce que, bien qu’ils eussent dit la vérité, ils ne confessaient pas néanmoins aussi pleinement qu’il était le Fils unique de Dieu que saint Pierre le fait ici. Ils ne lui attribuaient qu’une sorte de filiation qu’il partageait avec beaucoup d’autres, et quoiqu’ils le regardassent comme le plus cher et comme le premier-né de tous, ils ne croyaient pas cependant, comme fait ici saint Pierre, qu’il fût né de la propre substance de son Père, et qu’il en fût le Fils de cette manière unique et incommunicable tout autre.