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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
1.
V.7: Da er aber viele Sadduzäer und Pharisäer zu sich zur Taufe kommen sah, sprach er zu ihnen: Vipernbrut, wer hat euch gelehrt, dem zukünftigen Zorne zu entrinnen?„
Warum sagt denn da Christus, sie hätten dem Johannes nicht geglaubt? Weil das wirklich kein Glaube war, dass sie den, der von ihm gepredigt wurde, nicht aufnahmen. Auch den Propheten und ihrem Gesetzgeber Moses gehorchten sie ja dem Anscheine nach; und doch sagte der Herr, sie hätten ihm nicht gehorcht, da sie ja denjenigen, den jene vorherverkündeten, nicht aufnahmen. “Hättet ihr dem Moses geglaubt, so hättet ihr wohl auch mir geglaubt„1 . Und als später die Pharisäer von Christus gefragt wurden:“Von woher ist die Taufe des Johannes?„, da sprachen sie: Wenn wir sagen: Von dieser Welt, so haben wir das Volk zu fürchten; sagen wir: Vom Himmel, so wird er uns fragen: Warum habt ihr ihm dann nicht geglaubt?“2 . Aus all dem also geht klar hervor, dass sie zwar kamen und sich taufen ließen, dass sie aber nicht im Glauben an seine Predigt verharrten. Johannes deckt ja ihre Schlechtigkeit auf, da sie zum Täufer sandten und fragten: „Bist du vielleicht der Elias? Bist du Christus?3 . Deshalb fügte er hinzu: “Die Abgesandten waren aber Pharisäer„4 . S. 179Indes, fragst du, haben denn nicht die meisten Leute ebenso gedacht? Ja, aber das gewöhnliche Volk glaubte eben so aus Einfalt und Unwissenheit. Die Pharisäer hingegen wollten ihn nur fangen. Da man nämlich allgemein überzeugt war, Christus werde aus der Heimat Davids kommen, Johannes dagegen dem Stamme Levi angehörte, so legten sie ihm mit ihrer Frage eine Schlinge, um alsbald über ihn herzufallen, wenn er etwas Derartiges behaupten sollte. Dies ergibt sich auch ganz klar aus dem Folgenden: Da nämlich Johannes sich zu nichts von dem bekannte, was sie ihn gefragt hatten, setzten sie ihm dennoch zu und sagten: “Was taufst du also, wenn du nicht Christus bist?„
Damit du aber siehst, dass die Absicht, mit der die Pharisäer kamen, verschieden war von derjenigen der einfachen Leute, so höre, wie auch dies der Evangelist uns kundgibt. Von den gewöhnlichen Leuten sagt er: Sie kamen und wurden von ihm getauft, nachdem sie ihre Sünden bekannt hatten. Von den Pharisäern nichts dergleichen; da heißt es nur:“Als er sah, dass viele Pharisäer und Sadduzäer kamen, rief er: Ihr Schlangenbrut, wer hat euch gelehrt, dem künftigen Zorne zu entfliehen!„ Seht, welche Unerschrockenheit! Mit welchem Mute spricht er zu Menschen, die jederzeit dürsteten nach dem Blute der Propheten, die um nichts besser waren als Schlangen! Mit welchem Freimut klagt er sie an samt ihren Vätern!“ Ja, sagst du, sein Freimut ist wohl groß; es fragt sich aber, ob seine freimütige Rede auch berechtigt war? Er sah ja doch nicht, wie die Pharisäer sündigten, sondern wie sie Buße taten; deshalb hätte er sie auch nicht tadeln sollen, sondern loben und gütig aufnehmen, nachdem sie doch die Stadt und ihr Heim verlassen und herbeigeeilt waren, um seine Predigt zu hören. Was soll ich darauf erwidern? Johannes achtete eben nicht auf das, was äußerlich geschah, sondern durchschaute ihre verborgenen Gedanken, da Gott sie ihm offenbarte. Weil sie sich also auf ihre Vorfahren viel zugute taten, und dies die Ursache ihres Verderbens wurde, da es sie sorglos machte, so schneidet er die Wurzel ihrer Vermessenheit ab. Deshalb nennt sie auch Isaias „Fürsten von S. 180Sodoma“ und „Volk von Gomorrha“5 ; und ein anderer Prophet sagt: „Seid ihr nicht wie Söhne von Äthiopiern?“6 . Auch alle anderen7 suchen sie von dieser Selbstüberhebung abzuziehen, indem sie ihnen die Ursache ihrer Aufgeblasenheit nehmen, die unzählig viel Böses im Gefolge hatte.
Nun, wendest du ein, die Propheten waren da wohl im Recht, sie sahen die Juden sündigen; mit was für Grund und Ursache tut aber in unserem Falle Johannes dasselbe, da er doch sah, wie sie willfährig waren? Um sie noch mehr zu erweichen. Wer aber genau auf den Wortlaut acht gibt, wird bemerken, dass er auch Lob unter den Tadel gemischt hat. Er sprach nämlich so, weil er sie bewunderte, dass sie zwar spät, aber zuletzt doch über sich gebracht hatten, was ihnen fast unmöglich erschienen war. Sein Tadel entsprang also mehr der Absicht, sie an sich zu ziehen, und ihre Sinnesänderung anzubahnen. Wenn er sie also zu erschrecken scheint, so zeigt er damit nicht bloß, dass ihre frühere Schlechtigkeit groß war, sondern auch, dass ihre Bekehrung bewundernswert und etwas Außerordentliches sei. Wie kommt es, sagt er, dass ihr, die ihr die Söhne jener Väter seid, und in solcher Schlechtigkeit aufgewachsen seid, dass ihr euch bekehret? Woher diese große Änderung? Wer hat eure steinharten Herzen erweicht? Wer die unheilbare Wunde geheilt? Beachte auch, wie er sie gleich im Anfang erschreckt, indem er zuerst von der Hölle zu reden anfängt. Er sagte nicht, was sie sonst gewohnt waren zu hören: „Wer hat euch gelehrt, euren Feinden zu entfliehen, den Einfällen der Barbaren, der Kriegsgefangenschaft, Hunger und Pest?“, nein, er hält ihnen eine andere Strafe vor, von der sie noch nie hatten reden hören; er sagt: „Wer hat euch gelehrt, dem zukünftigen Zorne zu entrinnen?“
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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
1.
Comment s’accordent ces paroles avec ce que Jésus-Christ dit que les Juifs n’avaient point cru saint Jean? C’est parce que c’était ne pas croire saint Jean, que de ne vouloir pas recevoir Jésus-Christ qu’il annonçait. C’est ainsi que bien qu’ils parussent écouter extérieurement Moïse et les prophètes , il les accuse néanmoins de ne pas leur obéir; parce qu’ils ne voulaient pas croire en celui dont ils avaient prédit l’avènement: « Si vous croyiez à Moïse, » leur dit-il, «vous croiriez aussi en moi. » (Jean, V, 46.) Et lorsqu’il leur demandait d’où était le baptême de Jean, ils disaient entre eux: « Si nous disons qu’il est de la terre, nous craignons le peuple: et si nous disons qu’il est du ciel, il nous dira; pourquoi ne l’avez-vous donc pas cru? » (Matth. XXI, 26.) D’où nous pouvons conclure qu’ils vinrent bien écouter Jean, et qu’ils reçurent son baptême, mais qu’ils, ne crurent point à ses prédications. L’évangéliste saint Jean montre encore clairement quelle était leur malignité, lorsqu’ils députèrent vers le saint précurseur pour lui demander s’il était Elie, ou s’il était le Christ : et c’est pour ce sujet qu’il marque, que « ceux qui lui avaient été envoyés étaient des pharisiens. » (Jean, I, 24.)
Mais le peuple, me dites-vous, ne croyait-il pas que saint Jean était le Messie? Il est vrai, il le croyait; parce qu’il l’écoutait dans une grande simplicité de coeur et d’esprit. Mais les pharisiens au contraire, en feignant d’avoir de lui cette opinion, voulaient lui dresser un piège pour le surprendre. Comme ils savaient certainement que le Christ devait venir de la ville du roi David, et qu’il était constant d’ailleurs que saint Jean venait de la tribu de Lévi, ils lui firent cette demande avec le dessein artificieux de tirer de lui quelque réponse compromettante dont ils se serviraient pour l’accuser. La suite de leurs demandes fait assez voir qu’ils avaient cette pensée. Car Jean ne leur confessant rien de ce qu’ils s’étaient imaginé, ils trouvent aussitôt un autre sujet de l’accuser, lorsqu’ils lui disent : « Pourquoi donc baptisez-vous, si vous n’êtes ni le Christ, ni Elie, ni prophète ? » (Jean I, 25.)
L’évangéliste nous fait encore assez voir que le peuple et les pharisiens venaient trouver saint Jean dans une disposition bien différente, lorsqu’il marque que le peuple venait à lui pour être baptisé en s’accusant de ses péchés, et qu’il ne dit rien de semblable touchant les pharisiens. Jean, dit-il, voyant que beaucoup de scribes et de pharisiens venaient à son baptême, leur dit: « Race de vipères, qui vous a avertis de fuir devant la colère, qui est prête à tomber sur vous?» O courage prodigieux! ô fermeté admirable! Avec quelle liberté parle ce saint à des hommes altérés du sang de tous les prophètes, et qui avaient dans le coeur le venin des serpents les plus dangereux? Avec quelle constance et quelle (82) hardiesse s’élève-t-il, et contre eux, et contre leurs pères?
Vous me direz peut-être qu’il les reprend en effet avec une grande liberté; mais que la question est de savoir s’il a raison de le faire. Car saint Jean n’avait point vu pécher les pharisiens, et il voyait leur conversion. Ne devait-il donc pas les louer plutôt, bien loin de leur dire des injures, et de leur faire des reproches? Ne devait-il pas les recevoir avec joie, lorsqu’ils quittaient les villes pour venir dans le fond d’un désert entendre prêcher la vérité?
Nous répondons à cela, que ce saint prophète ne s’arrêtait point à considérer l’état présent de ces personnes, mais que Dieu lui avait découvert le fond de leurs coeurs. Comme il savait que la noblesse et la sainteté de leurs pères les enflait d’orgueil, et que la vanité était la cause de leur perte, et de cette extrême négligence où ils étaient tombés; il était nécessaire qu’il coupât d’abord la racine de cette vaine présomption. C’est dans ce même dessein qu’Isaïe les appelle « Princes de Sodome et de Gomorrhe (Isaïe, I, 10); » et que Dieu leur dit par un autre prophète : « N’ êtes-vous pas devant mes yeux comme les enfants des Ethiopiens? » (Amos, IX, 7.) Enfin tous les prophètes tâchent de leur ôter cette fameuse persuasion, et de réprimer cet orgueil qui était pour eux la cause d’une infinité de maux.
On me dira peut-être que les prophètes avaient raison de traiter les Juifs de la sorte, puisqu’ils les voyaient pécher tous les jours; mais avec quelle justice saint Jean le pouvait-il faire; puisqu’il les voyait si disposés à faire tout ce qu’il aurait voulu leur ordonner? Nous répondrons à cela, qu’il les traitait de la sorte pour amollir la dureté de leur coeur. En considérant attentivement ce qu’il leur dit, on remarque que la louange s’y mêle aux reproches. Un sentiment de surprise pour des hommes qui accomplissent enfin; quoique tard, ce qui leur avait toujours paru impossible, est empreint dans ses paroles. Ainsi ces reproches renferment une exhortation, par laquelle il les invite et les dispose à rentrer dans de meilleurs sentiments. L’étonnement qu’il laisse paraître montre assez combien leur malice était grande, et leur conversion inattendue et étrange. Le vrai sens de ses paroles est celui-ci: Comment se peut-il faire qu’étant fils de tels pères, et qu’ayant été formés à si mauvaise école, vous embrassiez aujourd’hui la pénitence? D’où peut venir un si grand changement? Qui a pu amollir la dureté de ces coeurs? Qui a guéri des plaies si incurables?
Et remarquez comment il les épouvante d’abord en leur parlant des feux et des tourments de l’enfer. II ne leur fait point ces menaces ordinaires aux autres prophètes: Qui vous a appris à fuir la guerre, les irruptions des barbares, la captivité, la peste ou la famine? Il leur représente d’autres peines et d’autres supplices qu’on ne leur avait point encore fait comprendre : « Qui vous a avertis, » dit-il, « de fuir devant la colère, qui est prête à tomber sur vous?»