• Home
  • Works
  • Introduction Guide Collaboration Sponsors / Collaborators Copyrights Contact Imprint
Bibliothek der Kirchenväter
Search
DE EN FR
Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
HOMÉLIE XXIX

1.

L’évangéliste dit que Capharnaüm était la ville de Jésus-Christ. Il était né à Bethléem; il avait été élevé à Nazareth; mais Capharnaüm était le lieu où il demeurait d’ordinaire. Ce paralytique n’est pas le même que celui dont parle saint Jean. L’un était à la piscine de Jérusalem, et l’autre à Capharnaüm. L’un avait trente-huit ans, et il n’est rien marqué de semblable touchant l’autre. L’un n’avait personne qui le secourût, l’autre au contraire était assisté de ses proches qui le portaient et qui avaient soin de lui. Jésus-Christ dit à l’un « Mon fils, ayez confiance, vos péchés vous sont remis; » et il dit à l’autre : « Voulez-vous être guéri? »L’un est guéri le jour du sabbat, et à propos de l’autre on ne croit pas que les Juifs accusent Jésus-Christ de violer le sabbat. Enfin les Juifs demeurent confus et sont réduits au silence après que Jésus-Christ eût guéri l’un de ces paralytiques, et au contraire après qu’il a guéri l’autre, ils le persécutent. plus cruellement. Je vous dis ceci, mes frères, afin que vous ne confondiez point ces deux malades comme si ce n’en était qu’un, et que vous ne croyiez ensuite que les évangélistes se contredisent et se combattent.

Mais considérez, mes frères, la douceur et l’humilité de Jésus-Christ. Il fait retirer par modestie les multitudes qui l’accompagnaient partout. Lorsque les Gadaréniens le chassent, il s’en va sans leur résister, et se retire quoique non loin d’eux. Enfin lorsqu’il est obligé de passer l’eau, pouvant le faire à pied, il aime mieux se servir d’une barque comme le reste des hommes. Car il ne voulait pas toujours agir en Dieu, ni faire continuellement des miracles, pour établir mieux le mystère de son Incarnation , en paraissant véritablement homme.

«Ils lui présentèrent un paralytique couché dans son lit. Et Jésus voyant leur foi dit au paralytique : Mon fils, ayez confiance, vos péchés vous sont remis (2). » Saint Matthieu dit simplement qu’on amena cet homme devant Jésus-Christ. Mais les autres évangélistes disent que ceux qui le portaient le descendirent par le haut du toit, et le présentèrent à Jésus-Christ sans lui dire une seule parole, et en le laissant faire ce qu’il lui plairait. Lorsque Jésus-Christ commençait à prêcher, il allait lui-même de tous côtés dans les villes, et ii n’exigeait pas une si grande foi de ceux qui le venaient trouver; mais ici il laisse venir ces gens à lui, et il veut qu’ils aient de la foi « Jésus voyant leur foi, » dit l’Evangile, c’est-à-dire la foi de ceux qui avaient descendu ce malade du haut du toit. Car Jésus-Christ n’exigeait pas toujours la foi de celui-là même qui était malade, comme lorsqu’il avait l’esprit aliéné, ou qu’il souffrait de quelqu’une de ces maladies qui attaquent la raison. Toutefois on peut dire ici que celui même qui était malade avait de la foi, puisque sans cela il n’eût jamais souffert qu’on le descendit de la sorte.

Voyant donc la grande foi que ces gens lui témoignaient, Jésus-Christ de son côté se hâta (239) de leur donner un témoignage de sa puissance, en déliant avec l’autorité d’un Dieu les péchés de ce malade, et en se montrant égal en tout à son Père. Il s’était déjà fait connaître plus haut, lorsqu’il enseignait comme ayant autorité, lorsqu’il disait au lépreux: «Je le veux, soyez guéri; » lorsqu’il louait le centenier d’avoir dit : « Dites seulement une parole, et mon serviteur sera guéri; » lorsqu’il mettait par une seule parole un frein à la mer, et calmait les flots et la tempête; lorsqu’il chassait les démons en Dieu, et leur faisait sentir. qu’il était leur Seigneur et leur juge. Mais il force encore ici bien plus hautement ses ennemis de le reconnaître et de confesser son égalité avec son Père, et de l’établir même de leur propre bouche.

Jésus-Christ montre encore ici un grand éloignement de la vaine gloire. Environné d’une grande foule qui fermait même l’entrée de la maison, et qui obligea ces hommes à descendre leur malade par le toit, il ne se hâte pas de faire d’abord un miracle visible en guérissant la maladie extérieure et corporelle, mais il attend que ses ennemis lui en donnent l’occasion. Il commence par un miracle invisible, en guérissant l’âme du malade, et en la délivrant de ses péchés, ce qui était infiniment plus avantageux à cet homme, mais moins glorieux en apparence pour Jésus-Christ. Cependant les Juifs poussés par leur malice, et, voulant profiter de ce que disait Jésus-Christ pour l’accuser, donnèrent lieu malgré eux à la suite du miracle. Car Dieu, dont la providence ne trouve jamais d’obstacles, fit servir leur envie même à rendre ce miracle plus éclatant.

«Aussitôt quelques-uns des docteurs de la loi dirent en eux-mêmes : Cet homme blasphème : qui peut remettre les péchés sinon « Dieu seul (3) ?.» Que répond Jésus-Christ à ces murmures ? » Improuve-t-il ce qu’ils disent? S’il n’eût en effet été égal à son Père, ne devait-il pas leur dire: pourquoi avez-vous de moi une opinion qui n’est pas conforme à la vérité? Je suis bien éloigné d’avoir cette souveraine puissance. Il ne dit rien de semblable; mais il confirme plutôt ce qu’ils disent et par ses paroles et par ses miracles. Comme celui qui parle avantageusement de lui-même, semble ôter toute créance à ce qu’il dit, Jésus-Christ se sert du témoignage des autres pour affirmer ce qu’il est, et non-seulement du témoignage de ses amis, mais ce qui est encore plus admirable, de celui de ses ennemis eux-mêmes. C’est en cela qu’éclate son infinie sagesse. Il se sert du témoignage de ses amis, quand il dit : « Je le veux, soyez guéri. » Et : « Je n’ai, point trouvé une si grande foi dans Israël même. » Et il se sert ici du témoignage de ses ennemis, lorsqu’après qu’ils ont dit : « Personne ne peut remettre les péchés que Dieu seul, » il ajoute : « Or afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de remettre les péchés : « levez-vous, » dit-il alors au paralytique, « emportez votre lit et allez-vous-en dans votre « maison. »

Ce n’est pas seulement en cette rencontre que Jésus-Christ tira sa gloire de ses propres ennemis. Il le fit encore lorsqu’ils lui dirent: « Ce n’est pas à cause de vos bonnes œuvres que nous voulions vous lapider, mais à cause de vos blasphèmes, parce qu’étant homme vous vous faites Dieu. » (Jean, X, 33.) Il ne réfuta point leur opinion alors, mais il l’approuva en disant: « Si je ne fais pas les actions de mon Père, ne me croyez pas; mais si je les fais, croyez au moins à mes actions si vous ne vouIez pas croire à mes paroles. » (Jean, X, 37, 38.)

pattern
  Print   Report an error
  • Show the text
  • Bibliographic Reference
  • Scans for this version
Translations of this Work
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV) Compare

Contents

Faculty of Theology, Patristics and History of the Early Church
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Imprint
Privacy policy