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Commentaire sur l'épître aux Romains
5.
Vous aussi, cessez donc de haïr celui qui veut vous perdre ; pleurez sur lui, ayez pitié de lui : ce malheureux mérite toute notre pitié et nos larmes. Nous sommes les serviteurs de celui qui baisa le traître par qui il fut livré (je ne me lasserai pas de le répéter), de celui qui adressa à ce misérable des paroles plus douces que le baiser même. Il ne lui dit pas :
O infâme, ô scélérat, traître, est-ce donc là le retour dont tu nous paies pour de si grands bienfaits? Mais que lui dit-il ? « Judas », il (366) l'appelle de son propre nom, ce qui marquait plus de compassion, de désir de le ramener que de colère. Et il ne lui dit pas : Tu trahis ton Maître, ton Seigneur, ton bienfaiteur , mais : « Le Fils de l'homme ». Quand même ce ne serait ni ton Maître, ni ton Seigneur, celui qui était si doux, si sincère avec toi, jusqu'à te donner un baiser au moment même de ta trahison, quand ce baiser était précisément la marque de ta trahison, est-ce celui-là que tu trahis ? Soyez béni, Seigneur, pour cet exemple d'humilité, de patience admirable que vous nous avez donné. Oui, dira-t-on, tel s'est montré le Seigneur envers Judas; mais, envers ceux qui s'élancèrent sur lui avec des bâtons et des épées, il ne s'est pas montré de même. Eh ! quoi de plus doux que les paroles qu'il leur adressa ? Il pouvait les exterminer tous à la fois : il n'en fait rien; mais il leur dit, de manière à les toucher Pourquoi êtes-vous venus ici, comme si j'étais un voleur, pour me prendre avec des épées et des bâtons ? Il les avait renversés ; ils demeuraient comme privés de sentiment ; il se livra lui-même volontairement; il supporta la vue des fers dont ses mains sacrées étaient entourées , et cela , quand il pouvait tout ébranler, tout jeter par terre.
Et vous, après de tels exemples, vous êtes durs envers le pauvre. Fût-il même, ce pauvre, souillé de mille forfaits, son indigence et la faim qui le presse, devraient, si vous n'étiez tout à fait endurcis, fléchir vos coeurs. Au contraire, vous êtes là, debout, hérissé comme une bête fauve, comme le lion en colère : il faut dire pourtant que les lions n'ont jamais goûté des cadavres; mais vous, à,la vue du malheureux accablé de tant de maux, gisant à vos pieds, vous vous jetez sur lui, vos injures lui déchirent le corps, à la tourmente vous ajoutez la tourmente ; le malheureux qui cherche un refuge dans le port, vous le poussez contre l'écueil , et vous opérez un naufrage plus sinistre que les naufrages dans les mers. Et comment direz-vous à Dieu : Ayez pitié de moi? Vous demandez le pardon de vos péchés, vous qui insultez, non pas le pécheur, mais celui qui a faim; qui voulez le punir des tortures qu'il est forcé de souffrir, et qui, par votre cruauté, surpassez les bêtes féroces? C'est parce que la faim les presse, que ces monstres se saisissent de la nourriture qui leur est propre; mais vous, rien ne vous presse ni ne vous contraint, et vous dévorez votre frère, vous le mordez, vous le déchirez, sinon avec les dents, au moins avec des discours plus cruels que des morsures. Comment pourrez-vous recevoir l'oblation sainte, après avoir teint votre langue du sang humain? Donner le baiser de paix d'une bouche qui ne sait que faire la guerre aux pauvres? Comment pouvez-vous jouir de la nourriture sensible, quand vous amassez envous un tel. poison? Vous ne redressez pas le pauvre ; qui vous force à le broyer sous vos pieds? Vous ne relevez pas le malheureux abattu : qui vous force à le rabaisser plus encore ! Vous ne consolez pas sa tristesse : pourquoi la rendre plus amère ? Vous rie lui donnez pas d'argent; pourquoi vos injures vont-elles l'outrager? Ne savez-vous pas quels châtiments redoutables attendent ceux qui refusent de nourrir les pauvres ? A quels supplices ils sont condamnés? « Allez au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et pour ses anges ». (Matth. XXV, 41.) Si le refus de les nourrir appelle une pareille condamnation, quels supplices subiront ceux qui, non-seulement refusent de les nourrir, mais vont jusqu'à les outrager ? Quelle torture, quelle gêne ! Gardons-nous donc de nous préparer de si affreux malheurs, il en est temps encore; corrigeons ce vice, cette maladie; mettons un frein à notre langue; qu'il ne nous suffise pas de ne pas outrager, sachons encore consoler les pauvres, et par nos paroles, et par nos actions, afin de nous ménager par avance une grande miséricorde, et d'obtenir les biens qui nous sont annoncés ; puissions-nous entrer dans ce partage, par la grâce et par la bonté, etc.
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Kommentar zum Briefe des hl. Paulus an die Römer (BKV)
5.
Hasse darum auch du nicht den, der dir nachstellt, sondern beweine, bemitleide ihn; denn ein solcher Mensch ist in der Tat bemitleidens- und beweinenswert. Wir sind ja Angehörige dessen, der seinen Verräter geküßt hat — ich kann nicht aufhören, dies zu wiederholen — und dessen Worte dabei noch sanfter waren als der Kuß. Er spricht nämlich nicht zu ihm: „Du Elender, du Schuft, du Verräter! So vergiltst du uns die so großen Wohltaten?“ Sondern wie (redet er ihn an)? „Judas!“ Er gibt ihm seinen ehrlichen Namen, so wie einer zu ihm sprechen würde, der ihn bemitleidet und ihm gütlich zuredet, nicht wie einer, der zürnt. Auch sagt er nicht: „Deinen Lehrer, deinen Herrn, deinen Wohltäter (verrätst du)“, sondern: „den Sohn des Menschen“. Wäre er auch nicht dein Lehrer, dein Herr, kannst du denn den verraten, der so herzlich, so aufrichtig zu dir ist, daß er dir zur selben Zeit, da du ihn verrätst, einen Kuß gibt, einen Kuß, wie ein solcher als Zeichen des Verrates dienen soll. — Gepriesen seist du, S. d148 o Herr! Welches Beispiel der Demut, welches Beispiel der Geduld hast du uns gegeben! — So benahm er sich gegen Judas; und benahm er sich nicht ebenso gegen die, welche mit Prügeln und Fackeln an ihn herankamen? Was gibt es Sanfteres als die Worte, mit denen er sie anredete? Er konnte sie alle in einem Nu vernichten, aber er tat es nicht, sondern redete sie nur mahnend an: „Was seid ihr ausgezogen wie gegen einen Räuber mit Schwertern und Knütteln?“ 1 Und als sie rücklings zu Boden gestürzt besinnungslos dalagen, übergab er sich ihnen wiederum freiwillig und sah zu, wie sie Fesseln um seine heiligen Hände legten, obzwar er jeden (der sich ihm nahte) hätte in die Flucht schlagen und zu Boden schmettern können.
Und nach einem solchen Beispiel (von Sanftmut) bist du noch grob gegen den Armen. Wäre er auch ungezählter Verbrechen schuldig, so muß doch seine Not und sein Hunger ein Herz rühren, das nicht ganz verhärtet ist. Du aber stehst da in tierischer Roheit und bist den Löwen ähnlich an Wut. Übrigens machen sich auch die Löwen nicht an Leichname. Du aber siehst diesen armen, vom Unglück zermürbten Menschen vor dir, du gibst dem Daliegenden noch einen Fußtritt, du zerfleischest seinen Leib noch durch Schmähreden, du machst ihm ein Wetter, schlimmer als das ärgste Wetter draußen, du läßt ihn, da er sich in den Hafen flüchten will, an einer Klippe zerschellen und bereitest ihm einen Schiffbruch, der ärger ist als ein solcher auf dem Meere. Wie kannst du noch zu Gott sprechen: „Erbarme dich meiner!“ Wie kannst du noch um Sündenvergebung beten, der du einen Menschen, der nicht (gegen dich) gesündigt hat, schmähst, ihn für seinen Hunger und seine so große Not strafst und alle Raubtiere in Schatten stellst durch deine Roheit? Denn diese erfassen die ihnen (von der Natur) als Nahrung bestimmte Beute nur durch Hunger gezwungen. Du aber zehrst deinen Bruder auf, ohne dazu getrieben oder gezwungen zu sein; du beißest und zerfleischest ihn, zwar nicht mit den Zähnen, aber mit Reden, die mehr schmerzen als Bisse. Wie S. d149 kannst du nur das heilige Opferbrot empfangen mit einer von Menschenblut geröteten Zunge? Wie kannst du nur den Friedenskuß geben mit einem von Haß geschwollenen Munde? Wie kannst du auch nur leibliche Speise genießen mit so viel aufgespeichertem Gift? Du richtest die Armut nicht auf; warum drückst du sie auch noch nieder? Du hebst den am Boden Liegenden nicht empor; warum gibst du ihm noch einen Fußtritt? Du nimmst das Leid nicht weg; warum fügst du noch neues dazu? Du gibst kein Geld; was schmähst du noch mit Worten? Hast du nicht gehört, was für eine Strafe die treffen wird, welche die Armen nicht speisen? Welches Verdammungsurteil über sie ausgesprochen ist? „Weichet in das ewige Feuer, das dem Teufel und seinen Engeln bereitet ist“ 2. Wenn nun die schon ein solches Verdammungsurteil trifft, welche die Armen nicht speisen, welcher Strafe müssen die gewärtig sein, welche sie außerdem noch beschimpfen? Was für eine Züchtigung werden sie zu erleiden haben, was für eine Hölle?
Damit wir uns nun nicht so schweres Unheil zuziehen, wollen wir, so lange wir es in der Hand haben, diese schlimme Krankheit (an uns) heilen und der Zunge einen Zügel anlegen. Wir wollen (die Armen) nicht bloß nicht beschimpfen, sondern sie vielmehr aufmuntern durch Wort und Tat, damit wir uns (Gottes) Erbarmen in reichem Maße verdienen und der uns verheißenen Güter teilhaftig werden. Dies möge uns allen beschert sein durch die Gnade und Liebe unseres Herrn Jesus Christus, durch den und mit dem Ehre sei dem Vater zugleich mit dem Hl. Geiste in Ewigkeit. Amen. S. d150