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Works John Chrysostom (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE II.

1.

Début bien digne de cette âme bienheureuse, et propre à nous apprendre à tous à offrir à Dieu les prémices de nos paroles et de nos bonnes oeuvres, à lui rendre grâces non-seulement pour nos succès, mais pour ceux des autres : ce qui est le moyen de purifier l'âme de l'envie et de la jalousie, et ce qui attire particulièrement la bienveillance de Dieu aux coeurs reconnaissants. Aussi dit-il encore ailleurs : « Béni le Dieu et Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ , qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle ». (Gal. I, 3.)

La reconnaissance est un devoir non-seulement pour les riches, pour ceux qui jouissent de la santé , pour ceux qui vivent dans la prospérité, mais encore pour les pauvres , pour les malades, pour ceux que l'adversité afflige. En effet rien d'étonnant à ce que nous rendions grâces à Dieu quand le vent favorable enfle nos voiles; mais le remercier quand la tempête soulève les flots, quand le vaisseau est ballotté et menacé de périr, c'est là une grande preuve de patience et de reconnaissance. C'est pour cela que Job fut couronné, qu'il ferma la bouche insolente de Satan, et fit voir clairement que sa reconnaissance au sein de la prospérité n'avait point la fortune pour mobile, mais bien un grand amour de Dieu. Et voyez de quoi Paul est reconnaissant: non pas de biens terrestres et périssables, comme seraient l'autorité, la puissance, la gloire (car tout cela est sans valeur), mais des biens réels, de la foi, de la liberté. Voyez aussi avec quelle affection il rend grâces ! Il ne dit pas: à Dieu, mais « à mon Dieu», suivant en cela l'usage des prophètes qui s'approprient Dieu, le bien commun. Et peut-on s'en (197) étonner dans les prophètes? Dieu lui-même en agit ainsi souvent à l'égard de ses serviteurs, en s'appelant particulièrement le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob.

« De ce que votre foi est annoncée dans tout l'univers ». Quoi ! le monde entier avait ouï parler de la foi des Romains? Oui, d'après lui; et il n'y a rien d'invraisemblable; car ce n'était point une ville obscure, mais placée comme sur un faîte et visible partout. Considérez ici la puissance de la prédication, comment en peu de temps, par le moyen de publicains et de pêcheurs elle -a envahi la reine même des cités, comment des Syriens sont devenus les maîtres et les guides des Romains. Il leur rend ici un double témoignage : c'est qu'ils ont cru, et qu'ils ont cru avec pleine liberté, au point que le bruit s'en était répandu dans le monde entier. « Car », leur dit-il, «votre foi est annoncée dans tout l'univers». La foi, et non des disputes de mots, des questions, des raisonnements. Et pourtant la doctrine trouvait là de nombreux obstacles. Car, en possession depuis quelque temps de l'empire du monde, ils avaient une haute opinion d'eux-mêmes et passaient leur vie au sein des richesses et des plaisirs; et ceux qui leur apportaient la prédication étaient des Juifs, des descendants des Juifs, de cette race odieuse et exécrée de tous; et ils ordonnaient d'adorer le Crucifié, un homme élevé dans la Judée; et, avec cet enseignement, ces maîtres prescrivaient une vie austère à des hommes livrés aux voluptés et épris des biens d'ici-bas. Et ces prédicateurs étaient pauvres, ignorants, sans naissance. Mais rien de cela n'a empêché le cours de la parole; telle était la puissance du Crucifié, qu'il la répandait partout.

« Est annoncée », dit Paul, « dans l'univers entier ». Il ne dit pas: est manifestée , mais « est annoncée », comme si tout le monde parlait d'eux. En attestant le même fait aux Thessaloniciens, il y ajoute autre chose : car après avoir dit : « Par où la parole de Dieu s'est répandue », il ajoute : « En sorte que nous n'avons pas besoin d'en rien dire ». (I Thess. 1, 3.) En effet les disciples avaient pris rang parmi les maîtres, ils instruisaient avec liberté et attiraient tout le monde à eux. Car la prédication ne s'arrêtait nulle part et s'étendait à l'univers entier avec plus de violence que le feu. Ici il se contente de dire qu' « elle est annoncée », et il a raison de dire qu' « elle est annoncée » ; par là il fait comprendre qu'il n'y a rien à ajouter à ce qui a été dit, rien à en retrancher : car c'est le devoir d'un messager de répéter simplement ce qu'on lui a dit. C'est pour cela que le prêtre est appelé messager, parce qu'il ne parle point en son nom, mais au nom de celui qui l'envoie. Pourtant Pierre a aussi prêché là. Mais Paul qui brûlait du feu de cette charité qui, comme il dit, n'est point envieuse, regardait ce que faisait Pierre comme s'il l'eût fait lui-même. « Car le Dieu que je sers en mon esprit, dans l'Evangile de son Fils, m'est témoin que je me souviens sans cesse de vous (9) ».

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