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Works John Chrysostom (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE XX.

1.

Après avoir beaucoup parlé de la libéralité de Dieu, montré son ineffable Providence, sa bonté infinie, que personne ne peut sonder, il la met de nouveau en avant pour déterminer ceux qui ont reçu tant de dons et tant de bienfaits à s'en rendre dignes par leur conduite. Si grand, si élevé qu'il soit, il veut bien condescendre à la suppléer, et cela, non à son profit personnel, mais en vue de leurs propres avantages. Et comment vous étonner qu'il descende à des prières, quand il parle des miséricordes de Dieu? Puisque, dit-il, les miséricordes de Dieu ont été pour vous la source d'une multitude de biens, respectez-les, recourez-y humblement: car elles-mêmes prient pour que vous ne fassiez rien qui soit indigne d'elles. C'est donc, ajoute-t-il, par elles que je vous supplie, par elles qui vous ont sauvés; comme si , pour faire honte à quelqu'un qui aurait reçu de grands bienfaits, on lui amenait en qualité de suppliant, ce bienfaiteur lui-même. Mais que demandez-vous, dites-moi? « Que vous offriez vos corps en hostie vivante , sainte, agréable à Dieu, pour que votre culte soit raisonnable ». Après qu'il a dit « Hostie », pour qu'on ne s'imagine pas qu'il s'agisse d'immoler le corps, il ajoute : « Vivante ». Puis pour distinguer cette hostie de l'hostie judaïque , il dit « Sainte, agréable à Dieu , pour que votre culte soit raisonnable » ; car celle des Juifs était matérielle et peu agréable à Dieu. «Car», disait le Seigneur, « qui a demandé ces victimes de vos mains? » (Is. I, 42.) Et souvent ailleurs Dieu semble repousser les victimes de ce genre. Mais il ne demandait point encore celle-ci, ou plutôt il la demandait, même quand les autres lui étaient offertes. C'est pourquoi il est écrit : « Je serai honoré par un sacrifice de louange ». (Ps. XLIX.) Et encore : « Je célébrerai le nom de mon Dieu par un cantique, qui sera plus agréable à Dieu que le sacrifice d'un veau, dont les cornes et les ongles commencent à paraître». (Ps. LXIII.) Ailleurs encore Dieu rejette ce genre d'hosties en disant : « Est-ce que je mange la chair des taureaux? Est-ce que je bois le sang des boucs? » Et il ajoute : « Offrez à Dieu un sacrifice de louange et acquittez les voeux que vous avez faits au Très-Haut », (Ps. XLIX.) C'est aussi ce que Paul demande ici : « Offrez vos corps en hostie vivante ».

Mais comment, direz-vous, le corps peut-il être une hostie? Que votre oeil ne se fixe sur rien de mauvais, et il devient une hostie; que votre langue ne profère rien de coupable , et elle devient une offrande; que votre main ne fasse rien contre la loi , et elle devient un holocauste. Ou plutôt cela ne suffit pas, mais il faut y ajouter la pratique des bonnes (356) oeuvres, afin que la main fasse l'aumône, que la bouche rende bénédictions pour malédictions, que l'oreille s'applique avec assiduité à entendre la parole de Dieu. Car l'hostie ne doit rien avoir d'immonde, elle forme les prémices de tout le reste. Offrons donc à Dieu les prémices de nos mains, de nos pieds, de notre bouche et de tout le reste; cette hostie plaira à Dieu, autant que celle des Juifs était impure à ses yeux. « Car », est-il écrit, « leurs hosties sont pour eux le pain de l'affliction ». (Os. IX, 4.) Il n'en est pas ainsi de la nôtre. L'hostie judaïque présentait un corps mort; la nôtre rend vivant ce qui est immolé. Car c'est en mortifiant nos membres que nous pouvons vivre ; c'est la nouvelle loi du sacrifice ; c'est pourquoi l'espèce de feu qu'on y emploie paraît extraordinaire Il n'y a plus besoin die bois ni de matière inflammable; notre feu consume de lui-même , il ne dévore pas la victime; il la fait vivre. C'était le genre de sacrifice que Dieu demandait autrefois ; aussi le prophète disait-il : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un coeur contrit ». (Ps. L.) C'était aussi celui qu'offraient les trois enfants dans la fournaise : « Il n'y a ni prince, ni prophète, ni lieu propres à demander et à obtenir miséricorde; mais recevez de nous un coeur contrit et un esprit humilié ». (Dan. III, 38, 39.)

Et voyez quelle exactitude dans chacun des termes de Paul! Il ne dit pas : Faites de vos corps une hostie, mais : « Offrez », comme s'il, disait : Vous n'avez plus rien de commun avec vos corps; vous les avez livrés à un autre. Ceux qui livrent des chevaux de bataille, n'ont plus rien de commun avec eux. Vous avez livré vos membres pour la guerre qui se fait au démon, pour cette lutte terrible; ne les retirez donc plus pour vos usages personnels. Par là, Paul nous enseigne encore une autre chose c'est que, si on veut les offrir, il faut les offrir éprouvés. Car ce n'est pas à un homme que nous les offrons, mais à Dieu, le Roi de l'univers; ni pour un simple combat, mais pour être montés par Dieu même. En effet, Dieu ne dédaigne pas d'avoir nos membres pour monture, il le désire même vivement; ce que ne voudrait pas un roi, serviteur comme nous, le Maître des anges s'y résout volontiers. Mais puisque vous devez les lui présenter, et qu'ils sont une hostie, enlevez-en toute tache; car s'ils en gardent, ils ne sont plus une hostie. Ainsi l'oeil qui s'est fixé sur une prostituée, ne peut plus être immolé; on ne peut plus offrir une main souillée par le vol ou l'avarice, des pieds qui boitent et montent au théâtre, un ventre esclave du plaisir et qui allume la flamme des passions et des voluptés, un coeur livré à la colère ou aux amours impudiques, un langage qui profère des paroles honteuses.

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