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Works John Chrysostom (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE XXI.

1.

Il reprend la comparaison qui lui a déjà servi, auprès des Corinthiens, à combattre le même vice. En effet, grande est la force de ce remède, et cette comparaison est d'une éloquence énergique pour corriger notre arrogance. D'où vous vient la haute idée que vous avez de vous-même? ou bien, pourquoi un autre se méprise-t-il? ne formons-nous pas tous un seul et même corps, aussi bien les grands que les petits? Si nous n'avons tous qu'une même tête, si nous sommes les membres les uns des autres, d'où vous vient cette (361) arrogance qui vous sépare? pourquoi rougissez-vous de votre frère? S'il est votre membre, vous êtes le sien : ce qui constitue une grande égalité d'honneur. L'apôtre emploie deux arguments de nature à rabaisser les arrogants d'une part, nous sommes les membres les uns des autres, et ce n'est pas seulement le plus petit qui est membre du plus grand, mais 1e plus grand aussi est 'membre du plus petit; d'autre part, nous ne sommes tous qu'un seul corps. Disons mieux, l'apôtre a employé trois arguments : car il montre que tous ont reçu un seul et même don. Loin de vous donc d'avoir de vous-même une haute idée : en effet, c'est de Dieu que tout vous est venu ; et vous n'avez fait que recevoir, ce n'est pas vous qui avez rien trouvé. Aussi, en traitant des dons et des grâces, l'apôtre ne dit pas. Celui-ci a reçu un don plus grand, celui-là un doit moindre; mais que dit-il? Chacun son don différent. En effet, il dit : « Ayant des dons », non pas, plus ou moins considérables, mais « différents ». ( I Cor. VII, 7.) En effet, qu'importe qu'on ne vous ait pas confié les mêmes biens, si le corps est le même? De plus, il commence par un don, et il termine en désignant une vertu. En effet, après avoir parlé de l'esprit de prophétie, du ministère, de privilèges semblables, il termine par l'aumône, par le soin et la protection qu'on déploie pour les autres. Il était vraisemblable que certains fidèles fussent doués de, vertus, sans avoir le don de prophétie; pour les consoler, l'apôtre montre que le premier don est de beaucoup plus considérable, ce qu'il fait également dans la lettre aux Corinthiens, et d'autant plus considérable, qu'il est accompagné de récompense, tandis que le don de prophétie n'est pas accompagné de récompense, étant un pur don, une pure grâce. Aussi dit-il : « Or, comme nous avons tous des dons différents, selon la grâce qui nous a été donnée, que celui qui a reçu le don de prophétie, en use selon la règle de la foi (6) ». Il les a suffisamment consolés, il fait plus maintenant; il veut les exciter, les stimuler, en leur montrant qu'ils fournissent eux-mêmes les occasions qui leur valent des dons plus ou moins considérables. Or il prétend que le don vient de Dieu ; ainsi, quand il dit : « Selon que Dieu a mesuré à chacun la foi » ; et encore : « Selon la grâce qui nous a été donnée », ces paroles sont pour rabaisser les orgueilleux. Et maintenant, s'il leur dit que les commencements sont en leur pouvoir, c'est pour exciter les indolents, ce qu'il fait aussi dans l'épître aux Corinthiens, où il se propose ce double but. En effet, lorsqu'il dit : « Recherchez les grâces » (I Cor. XII, 31), il leur montre qu'ils sont eux-mêmes la cause de la diversité des dons ; et au contraire, lorsqu'il dit : « C'est un seul et même Esprit qui opère toutes ces choses, distribuant, à chacun ces dons, selon qu'il lui plaît » (Ibid. 11), ce qu'il veut prouver, c'est que l'orgueil ne convient pas à ceux qui les ont reçus : il se fait des armes de tout pour les guérir de leur mal; c'est encore ce qu'il fait ici. Et maintenant, pour relever ceux qui sont tombés, il dit : « Que celui qui a reçu le don de prophétie, en use selon la règle de la foi ». En effet, quoique ce soit une grâce, toutefois elle ne se répand pas au hasard; ceux qui la reçoivent, en déterminent la mesure; la grâce coule dans les âmes selon la capacité que lui présente la foi.

« Que celui qui a reçu le ministère, s'attache au ministère (7) ». Il parle ici d'une manière générale; l'apostolat est un ministère, toute bonne oeuvre spirituelle est un ministère. L'administration domestique et particulière est aussi appelée de ce nom, mais l'apôtre l'emploie ici d'une manière générale. « Que celui qui a reçu le don d'enseigner, s'applique à enseigner ».Voyez l'indifférence avec laquelle il indique une petite fonction d'abord, une grande ensuite : c'est encore une leçon, toujours sur le même sujet, ne pas s'enfler, ne pas s'enorgueillir. — « Que celui qui a reçu « le don d'exhorter, exhorte les autres (8) ». L'exhortation est aussi un mode d'enseignement. « Si vous avez quelque exhortation », dit-il, « à faire au peuple, parlez-lui ». (Act. XIII, 15.) Ensuite, pour montrer qu'il y a peu d'utilité dans la vertu , si on ne la pratique pas comme il convient, il ajoute : « Que celui « qui fait l'aumône, la fasse avec simplicité ». Car il ne suffit pas de donner, mais il faut le faire avec libéralité. Car pour l'apôtre, simplicité signifie toujours libéralité. En effet, les vierges avaient de l'huile, mais, pour n'en avoir pas eu en quantité suffisante, elles perdirent tout. « Que celui qui conduit, le fasse avec vigilance ». Car, il ne suffit pas d'être à la tête, si l'on n'est vigilant et plein de zèle. « Que celui qui exerce la miséricorde, le fasse avec joie ». Car la miséricorde ne suffit pas, (362) il y faut joindre la générosité de l'âme qui exerce la miséricorde sans chagrin; ce n'est pas assez dire, sans chagrin, mais avec une joie qui éclate et qui brille : ce n'est pas la même chose que l'absence du chagrin et la joie. Ce conseil, il l'a aussi donné avec beaucoup de soin dans ce qu'il écrit aux Corinthiens; pour les exciter à la libéralité, il leur disait : « Celui qui sème peu, moissonnera peu; celui qui sème avec abondance, moissonnera aussi avec abondance » (II Cor. IX, 6, 7); et il ajoutait, pour diriger l'âme : « Donner, non avec tristesse, ni comme par force ». Car il faut à la miséricorde ces deux caractères, et qu'elle soit abondante, et qu'elle se fasse avec plaisir. Pourquoi vos gémissements en faisant l'aumône? Pourquoi la peine que vous cause la miséricorde, pourquoi perdre le fruit de votre bonne action? Si vous trouvez la miséricorde pénible, vous n'êtes pas miséricordieux, mais dur et sans humanité. Si c'est vous que vous plaignez, comment pourrez-vous soulager le malheureux qui est dans la douleur? Ce qu'il faut désirer c'est que l'infortune ne conçoive aucun mauvais soupçon, même alors que votre don est fait avec joie. Rien en effet ne semble aussi honteux à l'homme que de recevoir, à moins que la joie manifeste de celui qui donne ne. pré vienne tout soupçon; si vous ne montrez pas que vous recevez plus que vous ne donnez, vous accablerez plus que vous ne soulagerez celui à qui votre don s'adresse. Voilà pourquoi l'apôtre dit : « Que celui qui exerce la miséricorde, le fasse avec joie ».

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Commentaire sur l'épître aux Romains
Kommentar zum Briefe des hl. Paulus an die Römer (BKV) Compare
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