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Works John Chrysostom (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE XXIII.

1.

C'est un sujet qu'il développe encore dans d'autres lettres; comme il veut que les serviteurs soient soumis à leurs maîtres, de même il veut que les sujets obéissent aux princes. Or son but est de montrer que le Christ n'est pas venu renverser les gouvernements établis au milieu des hommes, que ses lois ne vont qu'à les améliorer, qu'à enseigner à ne pas entreprendre des guerres inutiles et sans aucun avantage. Il doit suffire des hostilités qui se font contre nous à cause de la vérité, et nous ne devons pas y ajouter des épreuves inutiles et sans aucun avantage. Or voyez comme la suite des idées l'amène naturellement à ce sujet. Après avoir demandé aux fidèles cette grande sagesse par laquelle ou s'accommode à ses amis, à ses ennemis, par laquelle on entre en communion de sentiments avec ceux qui sont dans la prospérité, avec ceux qui souffrent, par laquelle on est utile aux indigents et à tous les hommes, après avoir planté les germes d'une société angélique, purgé les coeurs en y exterminant la colère et rabattant l'orgueil, ce n'est qu'après avoir, par toutes ces réflexions, adouci les âmes, qu'il commence les exhortations nouvelles sur le sujet d'aujourd'hui. En effet, s'il convient de répondre aux injures par un traitement contraire, à bien plus forte raison convient-il d'obtempérer à nos bienfaiteurs. Mais, pour cette réflexion, l'apôtre ne la place qu'à la fin de son exhortation; jusque-là il ne propose pas cette vérité, ce qu'il montre c'est le devoir de l'obéissance. Pour montrer que ce devoir s'impose à tous, aux prêtres mêmes et aux moines, et non aux séculiers seulement, il commence par déclarer : « Que toute personne soit soumise aux puissances supérieures »; apôtre, évangéliste, prophète, qui que ce soit encore, n'importe : en effet, cette soumission n'est en rien opposée à la piété. Et l'apôtre ne se borne pas à dire: obéisse, mais « soit soumise ». La première raison de cette loi, est appropriée à la foi des chrétiens c'est Dieu qui l'a voulu. « Car il n'y a point de (373) puissance », dit l'apôtre, « qui ne vienne de Dieu ».

Que dites vous? Tout prince a été ordonné prince par Dieu? Ce n'est pas là ce que je dis, répond l'apôtre; car je ne parle pas des princes individuellement, je ne m'occupe que de l'institution en elle-même. Qu'il y ait des principautés, que les uns commandent, que les autres soient commandés, que toutes choses ne soient pas livrées au hasard, à la débandade, que les peuples ne soient pas comme les flots, emportés de côté et d'autre, c'est là ce que j'appelle une oeuvre de la sagesse de Dieu. Aussi l'apôtre ne dit pas : car il n'y a pas de prince qui ne vienne de Dieu, mais c'est de l'institution elle-même qu'il parle, et il dit : « Qu'il n'y a point de puissance qui ne vienne de Dieu, et les puissances qui existent ont été ordonnées par Dieu». De même quand le Sage dit : « C'est par le Seigneur que la femme est appropriée à l'homme» (Proverbes, XIX, 14), il affirme que le mariage est institué par Dieu, et non pas que c'est Dieu lui-même qui marie tel homme à telle femme; car nous voyons souvent de mauvais mariages, qui ne sont pas conformes à la loi du mariage, et nous ne devons pas les attribuer à Dieu. Il ne dit pas autre chose que ce que le Christ a dit lui-même : « Celui qui créa les hommes, dès le commencement, les créa mâle et femelle; et il dit: Pour cette raison, l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme ». (Matth. XIX, 4,5; Gen. II, 24.) Comme l'égalité est souvent une cause de guerre, Dieu a établi un grand nombre de suprématies et de positions subordonnées, comme les rapports de l'homme et de la femme, du fils et du père, du vieillard et du jeune homme, de l'esclave et de l'homme libre, du prince et du sujet, du maître et du disciple. Et qu'y a-t-il d'étonnant qu'il en soit ainsi parmi les hommes, puisque dans le corps même, Dieu a établi le même ordre? En effet, il n'en a pas fait toutes les parties également considérables, il a voulu que telle fût moindre, telle, plus importante que telle eût le commandement des autres membres, que telle autre n'eût qu'à obéir. Même loi chez les animaux, tels que les abeilles, les grues, les troupeaux de brebis sauvages. Et la mer, à son tour, n'est pas privée de ce bienfait de l'ordre; là aussi grand nombre de familles de poissons se rangent, combattent sous un commandement qui les unit, et peuvent ainsi accomplir de longues pérégrinations. Car où il n'y a pas de commande ment, il n'y a que malheurs et confusion. Aussi, après avoir dit d'où vient l'autorité, l'apôtre ajoute: « Celui donc qui résiste à la puissance, résiste à l'ordre de Dieu (2) ».

Voyez jusqu'où l'apôtre fait monter la question , par quel moyen il inspire la crainte, comment il établit que l'obéissance est une dette. En effet, les fidèles auraient pu dire vous nous avilissez, vous nous rendez méprisables, ceux qui doivent posséder le royaume des cieux, vous les soumettez à des princes; l'apôtre montre que ce n'est pas à des princes mais à Dieu qu'il les soumet, car c'est à Dieu qu'obéit celui qui se soumet aux puissances. Mais il ne présente pas sa pensée de cette manière. il ne dit pas que c'est à Dieu qu'obéit celui qui reçoit les ordres des princes; il prend l'exemple du contraire; afin d'inspirer la crainte, afin de rendre l'obéissance plus stricte, il dit que celui qui rejette les ordres du prince, fait la guerre à Dieu qui a institué l'autorité. Et c'est une vérité que l'apôtre prend soin d'enseigner partout, à savoir que notre obéissance n'est pas une faveur que nous faisons aux princes, mais une dette que nous leur payons. Car en agissant ainsi, l'apôtre attirait à la religion les princes infidèles,et il attachait les fidèles à l'obéissance. On répétait alors partout que les apôtres étaient des séditieux, des instruments de révolutions, n'agissant, ne parlant que pour arriver au renversement de toutes les lois. Montrez le précepte que notre commun Seigneur impose à tous ceux qui le servent, vous fermerez la bouché de ceux qui accusaient les apôtres d'être des fauteurs de nouveautés, et vous aurez plus de liberté pour prêcher la vérité et ses dogmes.

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