3.
Suivant le même principe, vous pourrez de même apprendre tout le reste, sur le Christ, sur la résurrection, sur la vie à venir, sur le repos final, sur le grand châtiment, sur tout ce qui concerne les moeurs, sur les dogmes; et vous trouverez dans ce livre des Psaumes des richesses incalculables. Si vous tombez dans des tentations, vous en retirerez une consolation tout à fait efficace; si vous commettez des péchés, vous y rencontrerez un nombre infini de remèdes pour votre âme; s'il vous arrive d'essuyer la tempête de la pauvreté, de l'affliction, vous apercevrez une foule de ports à l'horizon; et si vous êtes un homme juste vous en recueillerez de quoi vous affermir; et si vous êtes un pécheur, de quoi vous consoler. Vous pratiquez la justice, et vous souffrez des malheurs, écoutez la voix qui vous dit : « A cause de. vous nous sommes tous les jours livrés à la mort, nous avons été regardés comme des brebis destinées à la boucherie ». (Ps. XLIII, 22.) — « Tous ces maux sont venus fondre sur nous, et nous ne vous avons point oublié (Ib.17)». Si vos bonnes oeuvres vous donnent, de vous-mêmes, de hautes pensées, écoutez la voix qui vous dit « N'entrez point en jugement avec votre serviteur, parce que nul homme vivant ne sera trouvé juste devant vous » (Ps. CXLII, 9) ; voilà qui tout de suite vous rendra humble. Si vous êtes pécheur, et si vous désespérez de vous-même, vous l'entendrez souvent chanter: «Si vous entendez aujourd'hui sa voix, gardez-vous bien d'endurcir vos coeurs, comme il arriva au temps du murmure qui excita ma colère » (Ps. XCIV, 8, 9); voilà qui vous relèvera aussitôt. Si vous portez un diadème sur la tête, si l'orgueil vous tient, vous apprendrez que : « Ce n'est point dans sa grande puissance qu'un roi trouve son salut, et le géant ne se sauvera point par sa force extraordinaire » (Ps. XXXII, 16), et vous pourrez vous contenir. Si vous êtes riche et glorieux, vous l'entendrez encore chanter : « Malheur à ceux qui se confient dans leur force, et qui se glorifient dans l'abondance de leurs richesses » (Ps. XLVIII, 7); et encore « Le jour de l'homme passe comme l'herbe; il est comme la fleur des champs qui passe vite » (Ps. CII, 15); et « Sa gloire ne descendra pas en même temps que lui, derrière lui » (Ps. XLVIII, 18) ; alors vous jugerez qu'il n'y a rien de grand sur la terre. Car tout ce qu'il y a de plus éclatant, la gloire, la puissance, étant si méprisable, que pouvez-vous encore estimer sur la terre? Si vous êtes dans le chagrin, écoutez le Psalmiste : « Pourquoi, mon âme, êtes-vous triste, et pourquoi me remplissez-vous de trouble? Espérez en Dieu, parce que le dois encore le louer ». (Ps. XLI, 12.) Voyez-vous certains hommes qui ne méritent pas leur gloire? Dites alors : « Gardez-vous de porter envie aux méchants, et ne soyez point jaloux de ceux qui commettent l'iniquité , car ils sécheront aussi vite que le foin, et se faneront comme les herbes et les légumes ». (Ps. XXXVI, 1, 2.) Voyez-vous des justes et des injustes qui sont frappés? Ecoutez, ce n'est pas pour la même cause : « Il y a un grand nombre de fouets pour le pécheur ». (Ps. XXXl, 10.) S'il est question des justes, le Psalmiste ne dit pas, des fouets, mais : « Il y a un grand nombre d'afflictions pour les justes , et le Seigneur les délivrera de toutes ces peines » (Ps. XXXIII, 20); et encore : « La mort des pécheurs (408) est détestable »; et : « C'est une chose précieuse devant le Seigneur que la mort de ses saints ». (Ps. CXV, 15.)
Lisez sans cesse ce livre, voilà comment vous vous instruirez; chacune de ces paroles contient un océan, un abîme sans fond de pensées. Mais nous ne faisons que les traverser en courant; si vous vouliez fixer votre attention star ses paroles, vous y trouveriez de riches trésors. Elles peuvent réprimer les oeuvres coupables. En condamnant l'envie, la douleur, l'abattement hors de propos, en recommandant de regarder comme rien : richesses, tribulations, pauvreté, vie même, elles vous affranchissent de toutes les passions. Pour tous ces bienfaits, rendons grâces à Dieu et mettons la main sur ce trésor : « Pour posséder l'espérance, par la patience et la consolation des Ecritures », pour jouir des biens à venir ; puissions-nous tous entrer dans ce partage, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ , à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire , la puissance , l'honneur, maintenant et toujours , et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.