• Home
  • Works
  • Introduction Guide Collaboration Sponsors / Collaborators Copyrights Contact Imprint
Bibliothek der Kirchenväter
Search
DE EN FR
Works John Chrysostom (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE XXXII.

2.

Voyez-vous comme il ne veut ni de la prière sans les oeuvres, ni des oeuvres sans la prière? Ce n'est qu'après avoir rendu témoignage de leur obéissance qu'il prie pour eux, montrant par là le double besoin que nous avons, et d'agir par nous-mêmes, et d'être assistés de Dieu, si nous devons assurer notre salut à force de soins. Nous n'avons pas eu, autrefois seulement, besoin de la grâce, si forts que nous soyons, quelques preuves que nous ayons données, maintenant encore ce secours nous est nécessaire. « Recevez-le salut « de Timothée, compagnon de mes travaux (2l) ». Voyez-vous encore les éloges accoutumés? «Comme aussi de Lucius, de Jason et de Sosipatre, mes parents? » Luc fait mention de ce Jason, et nous donne une haute idée de son courage, en le montrant traîné, au milieu des cris du peuple, devant les magistrats de la ville ». (Act. XVII, 5-9.) Il est à croire que les autres étaient aussi des personnages remarquables; car l'apôtre ne les nommerait pas pour la seule raison de la parenté, si leur piété ne les rendait semblables à lui-même. « Je vous salue, moi, Tertius qui ai écrit cette lettre (22) ». Voilà encore un titre qui a bien son prix, être le secrétaire de Paul mais il ne l'a pas dit pour se louer, mais pour se concilier vivement leur affection par son ministère. « Recevez aussi le salut de Caïus, mon hôte, et l'hôte de toute l'Eglise (23) ».

Voyez quelle couronne il tresse en son honneur, lorsqu'il constate cette hospitalité si large, qui réunit toute l'Eglise dans sa maison ! Hôte, en effet, ici, veut dire, qui donne l'hospitalité. Maintenant, quand on vous dit qu'il donnait l'hospitalité à Paul, ce n'est 'pas cette hospitalité seulement qui mérite d'être célébrée par vous, mais la régularité d'une vie parfaite ; si ce saint personnage n'avait pas été digne de recevoir Paul, certes l'apôtre n'aurait pas séjourné chez lui. Car celui dont le zèle ardent voulait dépasser la rigidité d'un grand nombre de préceptes du Christ, n'aurait pas, à coup sûr, enfreint la loi qui ordonne de s'enquérir avec le plus grand soin des hôtes qui vous reçoivent, et de ne demeurer que chez des personnes recommandées par leur vertu. « Recevez le salut d'Eraste, trésorier de la ville, et de notre frère Quartus ». Ce n'est pas sans raison qu'il ajoute: « Trésorier de la ville »; il écrivait aux Philippiens: « Ceux de la maison de César vous saluent » (Philipp. IV, 22), pour montrer que la prédication touchait de grands personnages; de même ici, il a son but quand il mentionne la charge importante d'Eraste, il montre que celui qui prête son attention à la parole, ne trouve d'obstacles ni dans sa fortune, ni dans les soucis de l'autorité, ni dans rien de ce qui y ressemble. « Que la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous. Amen (24) ». Comprenez-vous quel doit être le point de départ et le point d'arrivée pour toutes choses? Ce qui a fuit la première base de sa lettre, lui sert à en faire le couronnement; les mêmes expressions sont une invocation à cette mère de tous les biens désirés par lui pour eux, et en même temps elles rappellent tout ce qu'il y a en lui d'active bonté. Car ce qui distingue un maître (431) généreux, ce n'est pas seulement la parole, c'est, avant tout, la prière qu'il fait pour l'utilité de ceux qui s'instruisent auprès de lui. Aussi le livre des Actes dit-il : « Pour nous, nous nous appliquerons surtout à la prière, et à la dispensation de la parole ». (Act. VI, 4.)

Qui donc priera aussi pour nous, puisque Paul est parti? Ce sont les imitateurs d e Paul que je vois ici; montrons-nous seulement dignes d'un tel patronage, afin que tout ne se borne pas, pour nous, à entendre ici la voix de Paul, mais qu'après notre départ d'ici, nous soyons jugés dignes de voir là-haut l'athlète de Jésus-Christ : je me trompe, si nous l'écoutons icibas, là-haut, il n'en faut pas douter, nous le verrons ; quand même nous ne serions pas tout près de lui, nous le verrons, il n'en faut pas douter, resplendissant, près du trône royal, où les Chérubins font entendre leurs hymnes de gloire, où planent les Séraphins. Là, nous verrons Paul avec Pierre, nous verrons, dans le choeur des saints, le chef et le prince, et là nous jouirons du vrai et pur amour. Car si Paul sur la terre a tant aimé les hommes qu'au lieu de voir rompre ses liens, de vivre auprès du Christ, il a préféré de rester parmi nous; bien autrement brûlant sera l'amour qu'il nous montrera dans le ciel. Je veux vous dire pourquoi j'aime Rome, quoiqu'il y ait tant de raisons pour la célébrer, quoiqu'on puisse exalter sa grandeur, son origine antique, sa beauté, sa population si nombreuse, sa puissance, ses richesses, sa gloire dans les combats; mais je veux tout oublier, et je dis que Rome est bien heureuse, parce que c'est à elle qu'écrivait Paul vivant, parce que Paul avait tant d'amour pour elle, parce que Paul fut présent et fit entendre ses discours au sein de ses murailles, parce que c'est dans Rome qu'il termina sa carrière. Oui, voilà pourquoi c'est une illustre cité, et cette gloire efface toutes ses autres gloires; Rome, c'est un corps de grande taille et vigoureux, qui a deux yeux étincelants, les corps de ces deux saints. Moins resplendissant est le ciel illuminé des rayons du soleil, que Rome avec ces deux flambeaux qui rayonnent sur tous les points de l'univers. C'est de Rome que Paul sera ravi au ciel, c'est de Rome que Pierre prendra son essor. Concevez, frissonnez en concevant le spectacle réservé aux regards de Rome; Paul tout à coup se relève de cet illustre tombeau, il s'enlève avec Pierre, ils vont à la rencontre du Seigneur; quelle rose le Christ reçoit de la part de Rome, quelles couronnes ceignent le front de la ville sainte, quelles ceintures d'or l'embellissent, quelles sources elle épanche ! Voilà pourquoi je l'admire ; ni ses trésors, ni les colonnes de ses palais ne m'occupent, non plus que tout son faste, c'est elle qui les possède ces deux colonnes de l'Eglise.

pattern
  Print   Report an error
  • Show the text
  • Bibliographic Reference
  • Scans for this version
Download
  • docxDOCX (411.75 kB)
  • epubEPUB (395.98 kB)
  • pdfPDF (1.41 MB)
  • rtfRTF (1.32 MB)
Translations of this Work
Commentaire sur l'épître aux Romains
Kommentar zum Briefe des hl. Paulus an die Römer (BKV) Compare
Commentaries for this Work
Einleitung

Contents

Faculty of Theology, Patristics and History of the Early Church
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Imprint
Privacy policy