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Works John Chrysostom (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE VIII.

6.

Voyez-vous comme il démontre que tout ce qui tient aux oeuvres, comme par exemple se glorifier devant Dieu, avoir besoin de force et de travail, rendre gloire à Dieu, existe à un bien plus haut degré dans la foi? En disant que Dieu peut faire ce qu'il a promis, il rue semble prédire l'avenir : car ce ne sont pas seulement des biens présents, mais des biens futurs, que Dieu a promis : ceux-ci sont le type de ceux-là. Ainsi l'incrédulité est le propre d'une âme faible, étroite et misérable. Donc quand certains hommes nous font un crime de notre foi, en retour reprochons-leur leur incrédulité, les traitant de misérables, de pusillanimes, d'insensés, de faibles, qui n'ont rien de plus que les ânes. Car comme la foi est le signe d'une âme grande et sublime, ainsi l'incrédulité est le propre d'une âme tout à fait déraisonnable, très-vile et rabaissée au rang des animaux stupides.

Laissant donc de tels hommes de côté, imitons le patriarche, et glorifions Dieu, comme il l'a glorifié lui-même. Qu'est-ce que cela veut dire : Il a rendu gloire à Dieu? Il a pensé à sa justice, à sa puissance infinie; et ayant conçu de lui une idée juste, il a été pleinement assuré de l'exécution des promesses. Glorifions donc Dieu, nous aussi, par la foi et par les oeuvres, afin d'obtenir pour récompense d'être glorifiés par lui : car il a dit : Je glorifierai ceux qui me glorifient. Du reste, quand même il n'y aurait pas de récompense, ce serait déjà une gloire d'être jugé digne de glorifier Dieu. (246) Si en effet ceux qui célèbrent les louanges des rois, s'en estiment honorés, n'en recueillissent-ils d'ailleurs aucun autre avantage; songez quelle gloire ce serait pour nous que notre Maître fût glorifié en nous, et aussi de quel châtiment nous serions dignes, si nous étions cause qu'il fût blasphémé? Toutefois c'est pour notre propre avantage qu'il veut être glorifié par nous, puisqu'il n'en a lui-même aucun besoin. Car quelle est, pensez-vous, la distance entre Dieu et l'homme? Est-ce la même qu'entre l’homme et le ver de terre? Mais dire cela, ce n'est rien dire; cette distance ne saurait s'exprimer. Voudriez-vous donc être glorifié, célébré, par des vers de terre? Non, sans doute. Eh bien ! si, malgré votre passion pour .la gloire, vous n'y tenez pas; comment Dieu, qui est exempt de cette passion et si élevé au-dessus de vous, aurait-il besoin de la gloire que vous pouvez lui rendre? Et pourtant, bien qu'il n'en ait pas besoin, il déclare la désirer à cause de vous. S'il a daigné se faire esclave pour vous, pourquoi vous étonner de tout ce qu'il a pu faire encore dans le même but? Il ne regarde comme indigne de lui rien de ce qui peut contribuer à notre salut.

Pénétrés de ces vérités, évitons tout péché qui pourrait le faire blasphémer. « Fuyez le péché », est-il écrit, « comme vous fuiriez à la vue d'un serpent ». Si vous en approchez, il vous mordra; car ce n'est pas lui qui vient à nous, mais nous qui allons à lui. Dieu l'a ainsi réglé pour que le démon n'établisse point son empire tyrannique : autrement personne ne pourrait lui résister. Voilà pourquoi il l'a repoussé à l'écart comme un voleur et un tyran ; et à moins qu'il ne trouve quelqu'un seul et sans défense dans ses propres retraites, il n'ose pas attaquer; à moins qu'il ne nous voie traverser le désert, il craint d'approcher or, le désert pour lui n'est pas autre chose que le péché. Nous avons donc besoin du bouclier de la foi, du casque du salut, du glaive de l'esprit; non-seulement pour nous garantir, mais encore pour lui trancher la tête, s'il veut s'élancer contre nous : nous avons besoin de prier continuellement, afin de le fouler sous nos pieds. Car il est impudent et détestable ; et quoiqu'il combatte d'en bas, il remporte cependant la victoire. La raison en est que nous ne nous mettons pas en peine de nous tenir au-dessus de ses coups; car il ne saurait s'élever bien haut; mais il se traîne à terre. Aussi le serpent est-il sa figure. Si Dieu lui a assigné cet état dès le commencement, à plus forte raison maintenant.

Mais si vous ne savez pas ce que c'est que de combattre d'en bas, j'essayerai de, vous expliquer cette manière de faire la guerre. Qu'estce donc que combattre d'en bas? C'est lutter à l'aide des objets inférieurs, la volupté, la richesse , toutes les choses mondaines. Voilà pourquoi si le démon voit quelqu'un voler vers le ciel, il ne pourra d'abord s'élancer à sa poursuite; en second lieu, s'il l'essayait, il retomberait bien vite : car il n'a pas de pieds, ne craignez rien; il n'a pas d'ailes, n'ayez pas peur; il rampe à terre et dans les choses terrestres. N'ayez donc rien de commun avec la terre et vous n'aurez pas besoin de combattre. Car il ne connaît pas la lutte corps à corps; il trompe souvent par l'appât des richesses. Si vous coupez les épines, comme le serpent, il se cache dans les épines, il fuira au plus vite comme un lâche, et si vous savez employer contre lui les divins enchantements, il sera bientôt blessé. Car nous avons, oui, nous avons des enchantements spirituels: le nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ et la vertu de la croix. Non-seulement ces enchantements débusquent le dragon de ses retraites et le précipitent dans le feu, niais encore ils guérissent les blessures.

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