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Works John Chrysostom (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE XII.

6.

Il était en. effet contraire à la raison que ce qui devait être utile, devînt nuisible. Aussi Paul disait-il: « Et il s'est trouvé que le commandement qui devait me donner la vie a causé ma mort ».Il ne dit pas : Est devenu la mort, ni : A engendré la mort; mais : « Il s'est trouvé », interprétant ainsi ce qu'il y avait de nouveau, d'étrange dans cette absurdité, et faisant tout retomber sur leur tête. Si en effet, dit-il, vous considérez le but du commandement, il conduisait à la vie et avait été donné pour cela ; et si la mort en est résultée, c'est la faute de celui qui a reçu le commandement, et non du commandement lui-même, qui conduisait à la vie. Il exprime cela plus clairement encore par ce qu'il dit ensuite : « Ainsi le péché, prenant occasion du commandement, m'a séduit et par lui m'a tué (11) ». Voyez-vous comme partout il poursuit le péché, et justifie la loi de toute accusation? Aussi ajoute-t-il : « Ainsi la loi est sainte, et le commandement saint, juste et bon (12)».

Du reste, si vous le voulez, produisons l'opinion de ceux qui altèrent ces interprétations, et nous rendrons encore plus clair ce que nous avons dit. Il en est donc qui prétendent qu'il ne s'agit a)oint ici de la loi de Moïse, mais de la loi naturelle, selon les uns; des commandements donnés dans le paradis terrestre, selon les autres. Or, partout Paul a en vue d'abroger la loi mosaïque, et ne parle jamais contre les deux autres, et avec raison : car c'était par crainte, par terreur de celle-là, que les Juifs combattaient la grâce. Quant au précepte donné dans le paradis, on ne voit pas que Paul ni aucun autre lui ait jamais donné le nom de loi. Pour prouver cela plus clairement par ses propres paroles, reprenons-les, en remontant un peu plus. haut. Après leur avoir parlé en détail de la manière de se conduire, il ajoutait : « Ignorez-vous, mes frères, que la loi domine sur, l'homme tant qu'elle vit? Ainsi, vous aussi, vous êtes morts à la loi ». Donc, s'il parle ici de la loi naturelle, il arriverait que nous, ne l'aurions pas , et, dans ce cas, nous serions plus stupides que les brutes. Mais il n'en est pas, il n'en est certainement pas ainsi. Quant au commandement donné dans le paradis, il n'y a pas lieu à discuter là-dessus; ce serait peine perdue que de prouver ce dont tout le monde convient. Comment Paul dit-il donc : « Je n'aurais pas connu le péché sans la loi? » Il n'entend pas parler ici d'une ignorance absolue ; il veut seulement dire que par la loi, la connaissance était plus exacte.. Et s'il s'agissait ici de la loi naturelle, quel sens raisonnable aurait ce qui suit : « Et moi je vivais autrefois sans loi? » Il ne parait pas (279) que ni Adam ni qui 'que ce soit ait jamais vécu sans la loi naturelle; car en même temps qu'il formait l'homme, Dieu lui donnait cette loi et en faisait la compagne prudente de tout le genre humain. De plus, nulle part on ne voit Paul donner à-la loi naturelle le nom de commandement; or; il déclare la loi de Moïse et le commandement justes et:saints-; et il appelle,la loi, spirituelle: Mais la loi naturelle ne nous a pas été donnée par l'Esprit ; car les barbares, les gentils, tous les hommes la possèdent. D'où il suit évidemment qu'ici et là, et partout, c'est de la loi mosaïque qu'il parle. Aussi l'appelle-t-il sainte, en disant : « Ainsi la loi est sainte, et le commandement est saint, reste et bon ». Car bien que les Juifs aient été impurs, injustes et avares, après avoir recula loi, cela ne détruit point sa vertu, pas plus que leur incrédulité ne détruit la foi de Dieu. Tout cela démontre donc clairement que Paul parle ici de la loi mosaïque.

« Ce qui est bon », dit-il, « est donc devenu a pour moi la mort? Loin de là : mais le péché, pour paraître péché... (13);»; c'est-à-dire, pour qu'on voie quel mal c'est que le péché, une volonté sans énergie, le penchant au mal, une conduite et une intention perverties car là est la cause de tous les maux. Ici il use d'exagération pour faire ressortir l'excellence de la grâce du Christ, et nous apprendre de quel mal elle a délivré le genre humain : mal que les remèdes, des médecins ne faisaient qu'aggraver:et qui grandissait par les obstacles mêmes qu'on lui opposait. Aussi ajoute-t-il : « De sorte qu'il est devenu par le commandement une source extrêmement abondante de péché ». Voyez vous comme il poursuit le péché à outrance ? Et par les accusations mêmes qu'il dresse contre. lui, il fait mieux éclater la vertu de la grâce. Car ce n'est pas petite chose d'avoir montré quel mal c'est que le péché, d'avoir découvert et mis à nu son venin : ce que fait Paul, quand il dit : « De sorte qu'il est devenu par le commandement une source extrêmement abondante de péché » ; c'est-à-dire, de sorte que l'on voie quel mal c'est que le péché, combien il est pernicieux; et tel a été l'effet du commandement. Par là même, il fait voir la supériorité de la grâce sur la loi; supériorité, mais non opposition. Ne considérez donc point que ceux qui ont reçu la loi en sont devenus pires mais considérez que la loi s'efforçait de couper le mal pansa racine, bien loin de favoriser son accroissement. Si elle ne l'a pas pu, rendez au moins hommage à sa bonne volonté ; mais surtout adorez la vertu du Christ, de ce qu'elle a radicalement détruit et extirpé un mal si varié dans ses formes, si difficile à vaincre. Quand donc vous entendez parler du péché, ne vous figurez pas une puissance subsistant par elle-même ; mais une mauvaise action, qui a soli commencement et sa fin, qui n'existait point avant d'être produite, et qui peut s'effacer quand elle a cessé d'être. Voilà pourquoi la loi a été donnée ; car le but de la loi n'est pas de détruire la nature, mais de corriger les actes d'une volonté perverse.

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