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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ii ad Corinthios argumentum et homiliae 1-30 Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens
HOMÉLIE XXIV.

2.

Voyez après combien de préliminaires il apporte encore d'autres motifs d'excuse; entendez-le ajoutant, disant : « Puisque plusieurs se glorifient selon la chair, je puis bien aussi me glorifier comme eux (18) ». Qu'est-ce que cela veut dire: « Selon la chair? » C'est-à-dire, de choses extérieures, de leur noblesse, de leurs ressources, de leur science, de ce qu'ils sont circoncis, de ce qu'ils ont pour ancêtres des Hébreux, de la gloire dont ils jouissent auprès de la multitude. Voyez l'adresse de Paul : il étale d'abord ces biens qui ne sont rien, pour amener le mot de folie qu'il met ensuite. S'il. y a de l'imprudence à se glorifier à propos des biens réels, à plus forte raison y en a-t-il à propos de ceux qui ne sont rien. Et c'est ce qu'il dit, « n'être pas conforme à la loi du Seigneur ». En effet, il ne sert à rien d'être Hébreu, ni de jouir d'autres avantages du même genre. N'allez donc pas vous imaginer que je considère ces titres comme des vertus; mais puisque ces gens-là s'en glorifient, je suis bien forcé d'établir là-dessus ma comparaison avec eux ; c'est ce que fait l'apôtre dans d'autres circonstances encore : « Si quelqu'un croit pouvoir prendre avantage de ce qui n'est que charnel, je le puis encore plus que lui ». (Philipp. III, 4.) L'apôtre parle ainsi à cause de ceux qui prenaient ainsi leurs avantages. Supposez un homme d'une brillante naissance, ayant embrassé la pratique de la sagesse, et qui enverrait d'autres enorgueillis de leur noble origine; pour rabaisser leur vanité, il serait forcé dé parler de l’illustration de sa race à lui, ce qu'il ferait non par désir de se vanter, mais afin de rappeler les autres à l'humilité. C'est ce que fait Paul. Ensuite, laissant de côté ces vaniteux, il ne s'attaque plus qu'aux Corinthiens.

« Vous souffrez sans peine les imprudents (19) ». C'est donc vous qui êtes cause de ces désordres, encore plus que ces faux apôtres. Si vous ne les supportiez pas, si le mal qu'ils vous font ne venait que d'eux, je n'aurais rien à dire; mais c'est votre salut qui m'inquiète, et je condescends à votre faiblesse : Voyez comme il mêle à la réprimande un éloge après avoir dit : « Vous souffrez sans peine les imprudents », il ajoute: « étant vous-mêmes sages ». C'est de l'imprudence que de se glorifier pour de pareils sujets. Sans doute il pouvait les réprimander ouvertement, leur dire Ne supportez pas les imprudents; mais la réprimande, telle qu'il la formule, a plus d'éloquence. En s'y prenant autrement il eût paru ne les réprimander que parce qu'il était privé des mêmes avantages; au lieu qu'en se montrant, même au point de vue de ces avantages, supérieur à ses adversaires, et en disant qu'il dédaigne de pareils titres, ses paroles ont plus de force pour corriger. D'ailleurs, avant de commencer son éloge et d'entreprendre la comparaison qui lui donne la supériorité, il reproche aux Corinthiens la bassesse qui les courbe devant ces hommes.

Voyez comme il les raille : « Vous souffrez », dit-il, « qu'on vous mange (20) ». Mais alors, ô Paul, comment avez-vous pu dire : « A. ceux qui se glorifient de faire comme nous? » Voyez-vous comme il les montre ne se faisant pas faute de recevoir, et non-seulement de recevoir, mais au-delà de toute mesure ? car c'est ce que signifie manger. « Qu'on vous asservisse ». Vos fortunes, dit-il, et vos personnes, et votre liberté, vous avez tout livré. Certes voilà qui est plus fort que de recevoir, ce n'est pas seulement de vos fortunes, mais de vos personnes mêmes qu'ils sont les maîtres. C'est ce qu'il fait voir auparavant par ces paroles : « Si d'autres usent de ce pouvoir à votre égard, pourquoi ne pourrions-nous pas, en user plutôt qu'eux? » (I Cor. IX, 12.) Vient ensuite ce qui est plus grave : « Qu'on vous traite avec hauteur ». Votre servitude est extrême, vos (149) maîtres n'ont pas la douceur en partage, ils sont insupportables, odieux. « Qu'on vous frappe au visage ». Voyez-vous ici encore l'excès de la tyrannie? Ce n'est pas qu'ils fussent frappés au visage, mais ils étaient couverts de mépris et d'outrages; de là ce que l'apôtre ajoute : « C'est à ma confusion que je le dis (21) ». On ne vous traite pas moins mat que ceux que l'on frappe au visage. Que peut-il y avoir de plus violent, de plus amer que cette domination qui vous prend vos fortunes, votre liberté, votre honneur, sans s'adoucir même en vous traitant de cette manière, qui ne vous laisse même pas la condition d'esclaves, mais abuse de vous en vous outrageant plus que l'on ne fait du misérable acheté à prix d'argent. « Comme si nous avions été faibles ». Il y a de l'obscurité dans l'expression. C'est que la vérité était désagréable à dire; il en dissimule l'odieux par l'obscurité des termes. Voici ce qu'il veut faire entendre. Ne pouvons-nous pas faire de même? Mais nous ne le faisons pas. Pourquoi donc les supportez-vous comme s'il nous était impossible d'en faire autant? Certes il faut vous reprendre de ce que vous, supportez des insensés; mais qu'en outre vous vous laissiez ainsi mépriser, piller, traiter avec hauteur, frapper de coups , c'est ce qui ne comporte aucune excuse, c'est ce que jamais la raison ne saurait admettre. Car voilà une étrange manière de tromper les hommes. Ordinairement les trompeurs font des largesses, adressent des flatteries; ceux-là au contraire, ils vous trompent, ils vous prennent ce que vous avez, ils vous outragent. D'où il suit que vous ne pourriez trouver une ombre d'excuse : à ceux qui s'abaissent eux-mêmes à cause de vous, afin que vous soyez élevés, vous répondez par vos mépris; et ceux qui s'élèvent eux-mêmes afin que vous soyez abaissés, vous les entourez de votre admiration. Ne pouvons-nous pas faire de même? Nous nous en gardons bien, nous ne nous proposons que votre intérêt. Ces hommes-là vous pillent, parce qu'ils ne se proposent que leur intérêt à eux. Voyez-vous comment la parfaite liberté de son langage conspire en même temps à leur donner des craintes? Si vous ne les honorez, dit-il, que parce qu'ils vous frappent, que parce qu'ils vous outragent, nous aussi nous. pouvons bien faire de même, vous asservir; vous frapper, vous traiter avec hauteur.

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Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens
Homilien über den zweiten Brief an die Korinther (BKV) Compare

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