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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ii ad Corinthios argumentum et homiliae 1-30 Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens
HOMÉLIE IX.

4.

Dieu agit de la sorte pour, exciter ceux qui ne croient pas à la vie future, pour rendre plus actifs ceux qui y croient et qui s'engourdissent. Dieu en effet est un juge plein de justice, de force et de générosité, et il ne fait pas chaque jour éclater sa colère; mais si nous abusons de sa longanimité, le, temps viendra où elle ne se fera plus sentir même, un seul instant, où la justice se hâtera d'accourir. Ces délices d'un instant, (et cette vie n'est qu'un instant,) que nous voulons goûter, prenons-y garde, nous vaudront, une éternité de supplices. Ah ! travaillons plutôt quelque temps, afin de mériter des couronnes immortelles. Eh ! dans les affairés de ce monde, ne voyez-vous pas la plupart des hommes entreprendre des travaux de peu de durée pour s'assurer un long repos? Souvent il leur arrive tout le contraire de ce qu'ils espéraient, car ici-bas la peine et le gain sont équivalents; souvent même la peine est immense et le résultat bien faible. Il en est tout autrement du rythme des cieux: la. peine est peu de chose, et la joie qui en résulte est infinie. Examinez en effet : le laboureur travaille toute l'année, et à la fin il voit tomber toutes ses espérances. Le pilote et le soldat passent toute leur vie dans les guerres et dans les fatigues et que de fois l'un perd le produit de ses marchandises, et l’autre la vie dans son triomphe ! Sommes-nous excusables; je vous le demande ? Voilà que dans les choses de la vie nous préférons le travail au repos, afin de nous préparer quelques jouissances, toujours bien minces, si encore nous les obtenons, (car elles sont incertaines) ; et quand il s'agit de la vie spirituelle, nous faisons tout le contraire, nous aimons mieux nous reposer lâchement et nous attirer ainsi des châtiments inexprimables.

Ah ! je vous en conjure, sortez enfin de cette torpeur ! Vous n'aurez, pour vous arracher à ces horribles supplices, ni frère, ni père, ni enfant, ni ami, ni voisin, ni personne. Si nos oeuvres nous trahissent; c'en est fait de nous, nous sommes perdus. Que de gémissements poussa le mauvais riche ! comme il supplia le patriarche de lui envoyer Lazare ! Mais entendez la réponse d'Abraham : « il y a un immense chaos entre vous et nous; et quand même on le voudrait, on ne pourrait aller jusqu'à vous ». (Luc, XVI, 26.) Que de prières les vierges folles n'adressèrent-elles pas à leurs compagnes, pour obtenir d'elles un peu d'huile ! Mais écoutez ce qu'on leur répond : « Peut-être notre huile ne suffirait-elle pas pour nous et pour vous ». (Matth. XXV, 9.) Et personne ne put les introduire dans la chambre nuptiale. Pénétrons-nous bien de ces pensées; et prenons soin de notre conduite. Imaginez -les travaux les plus pénibles, les tourments les plus épouvantables ! Qu'est-ce que cela en comparaison des biens futurs? D'autre part, le feu, le fer, les bêtes féroces, les supplices les plus cruels ne sont pas même l'ombre des supplices de l'enfer. Malgré. leur violence en effet, les premiers sont moins terribles parce, qu'ils ne durent qu'un instant: le corps ne peut résister longtemps, à une dou. leur excessive. Dans l'autre monde il en est tout autrement : la durée se trouve jointe à l'intensité, aussi bien dans la joie que dans la (65) douleur. Donc, pendant qu'il en est temps encore, prévenons le visage du Seigneur par l'aveu de nos fautes, afin qu'il se montre à nous plein de douceur et de bonté, et que nous puissions échapper à ces puissances terribles et menaçantes.

N'apercevez-vous point ces farouches licteurs? Ne les voyez-vous point exécuter les ordres de leurs chefs, entraîner les pécheurs, les enchaîner, les accabler de coups, les percer de leurs glaives , leur brûler les flancs avec des torches, les déchirer ? Mais ce n'est là qu'un jeu, qu'une dérision en comparaison des tourments de l'enfer. Tout cela passe en effet : mais en enfer le ver ne meut point, le feu ne s'éteint point, le corps n'est plus sujet à la corruption. Ah ! nous préserve le Seigneur d'en faire l'expérience ! Puissent les menaces seules nous faire trembler, sans que nous soyons livrés aux bourreaux ! Qu'il serait préférable pour nous d'être châtiés ici-bas ! Que de paroles nous répandrions dans les enfers, en nous accusant nous-mêmes ! Que de gémissement, que de sanglots nous pousserions ! Mais à quoi tout cela nous servirait-il? A quoi servent les gémissements au pilote, quand son navire brisé s'est abîmé dans les flots? A quoi servent-ils au médecin, quand le malade est mort? Ils ne cesseront de répéter qu'il fallait faire ceci et cela, paroles inutiles et inefficaces ! Tant que l'on peut espérer de se sauver par la réforme de sa vie et de ses moeurs, paroles et actions, tout peut servir; mais quand il ne nous reste plus rien, quand tout est perdu, en vain parlerons nous, en vain agirons-nous. Les Juifs diront alors : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Jon. XII, 13.) Mais ces paroles n'auront point pour effet de les soustraire aux châtiments. Ils ne les ont point prononcées, quand il fallait les prononcer. Epargnons-nous un pareil sort. Hâtions-nous de changer de vie, afin de nous présenter avec confiance au tribunal du Christ. Cette confiance, puissions-nous l'obtenir par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec qui gloire soit au Père et à l'Esprit-Saint, etc.

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Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens
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