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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ii ad Corinthios argumentum et homiliae 1-30 Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens
HOMÉLIE I.

4.

Aussi l'apôtre adoucit-il sur-le-champ ce qu'il vient de dire, et il ajoute: « De même la consolation abonde par Jésus-Christ ». C'est à Jésus-Christ qu'il rapporte toutes choses, et il aime à publier la bonté du Sauveur. Il ne dit pas : La consolation égale les souffrances ; mais bien : « La consolation abonde » ; en sorte que le temps de la lutte est aussi le temps des nouveaux triomphes. Quoi de plus grand, quoi de plus glorieux que d'être battu de verges pour Jésus-Christ, que de s'entretenir avec Dieu, que d'être assez fort pour résister toujours, que de vaincre les persécuteurs, que de ne pouvoir être dompté par l'univers entier, que d'attendre des biens que l'oeil n'a point vus, que l'oreille n'a pas entendus, que le coeur de l'homme ne peut comprendre? Est-il rien de comparable à ces souffrances endurées pour, la religion, à ces innombrables consolations qui nous viennent du Seigneur, à ce pardon qui nous délivre de péchés si multipliés et si graves; à cette justice et à cette sainteté dont le Saint-Esprit orne les coeurs, à cette assurance, à ce courage en face de l'ennemi , à cette gloire dont l'éclat brille au sein même du danger? Ne nous laissons donc point abattre, quand l'affliction vient nous éprouver. On ne peut vivre dans les délices, on ne peut s'endormir dans la mollesse, et demeurer uni au Sauveur. Pour s'approcher de Jésus, il faut secouer toute indolence , passer par l'épreuve des afflictions , entrer résolument dans la voie étroite. C'est le chemin qu'il a suivi lui-même. Ne disait-il pas : « Le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête? »

Ne vous plaignez donc pas d'être affligés; songez que vous êtes dans la société de Jésus, que par l'affliction vous effacez vos crimes et vous vous acquérez de grands mérites. Ce qu'il faut craindre, ce qu'il faut redouter, c'est d'offenser le Seigneur. Cela excepté, ni l'affliction, ni les attaques de l'ennemi ne sauraient attrister une âme vraiment sage. Que dis-je ? Si vous jetez une étincelle dans l'Océan, n'est-elle pas éteinte aussitôt? Ainsi en est-il de la souffrance; fût-elle excessive, quand elle rencontre une conscience pure, elle se dissipe et s'évanouit sur-le-champ. C'est pourquoi saint Paul ne cessait de se réjouir, parce qu'il avait confiance en Dieu ; et il n'avait pas même le sentiment de si cruelles épreuves. Il était homme et il souffrait, mais sans se laisser abattre. Abraham n'était-il pas joyeux aussi, malgré les douleurs auxquelles il était en proie? Exilé, condamné à de longs et pénibles voyages , il n'a pas où mettre le pied sur la terre étrangère. La famine sévit dans le pays de Chanaan et le force à passer en Egypte. Alors on lui enlève son épouse ; il court risque d'être tué. Ajoutez à tous ces maux la stérilité de Sara, les guerres qu'il est obligé de soutenir, les dangers qui l'environnent, et cet ordre qui lui enjoint d'immoler son Fils unique , cet Isaac qu'il aime si tendrement et dont la mort doit lui causer d'indicibles, d'irrémédiables douleurs. Il obéit promptement, il est vrai ; mais ne croyez pas qu'il ait supporté tant de maux, sans éprouver de souffrances. Quelque parfaite que fût sa justice , il était homme, et, comme tel, sensible à la douleur. Rien cependant ne put le décourager; mais il soutint la lutte avec générosité, et chacun de ces combats fut suivi d'une victoire.

De même aussi le bienheureux apôtre qui chaque jour voyait fondre sur lui les afflictions , semblait goûter les délices du paradis ; il était heureux, il tressaillait de joie. Au sein (6) d'une telle joie, l'homme est inaccessible au découragement. Mais qu'il tombe aisément , s'il ne sait point la préférer à tout le reste ! C'est un soldat mai armé, et que renverse du premier coup son adversaire. S'il avait d'autres armes, il repousserait tous les traits dirigés contre lui. Y a-t-il une arme plus forte que cette divine allégresse ? Non , l'homme qui la ressent, ne peut se laisser vaincre; il supporte courageusement toutes les attaques de ses ennemis.,Y a-t-il un supplice plus horrible que le feu? Y a-t-il rien de plus cruel que de continuelles tortures? On endurerait plus facilement la perte de ses biens , la mort de ses enfants. « Peau pour peau » , dit l'Ecriture, « et tout ce que possède un homme, il le donnerait pour racheter sa vie ». (Job , XI, 4.) Non, il n'est rien de plus affreux que les tourments du corps ; et cependant ces supplices dont le nom seul fait horreur, deviennent, grâce à cette joie divine, faciles à supporter et vraiment dignes d'envie. Retirez du bûcher, ou du gril le martyr qui conserve encore un reste de vie, vous trouverez son âme toute remplie d'une ineffable allégresse.

A quoi bon ces réflexions? direz-vous, nous ne sommes plus au temps du martyre. Que dites-vous? Nous ne sommes plus au temps du martyre!... Mais n'est-ce pas sans cesse le temps du martyre , n'est-il pas sans cesse devant nous, si nous savons être sages?, Pour être martyr, il n'est point nécessaire d'être mis en croix; si cela était nécessaire, Job aurait-il obtenu de si nombreuses couronnes? Fut-il traîné devant les tribunaux? Entendit-il la voix des juges, vit-il les bourreaux, fut-il pendu à un gibet? Et cependant il souffrit plus cruellement qne bien des martyrs ; ces messagers qui se succédaient sans interruption lui faisaient de plus profondes blessures que les instruments de supplice les plus horribles. — C'étaient autant de traits qui s'enfonçaient dans son âme; et ces vers qui le rongeaient de toutes parts le faisaient souffrir plus que n'eussent fait les bourreaux eux-mêmes.

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Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens
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