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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ad Galatas commentarius Commentaire sur l'épître aux Galates
CHAPITRE II.

1.

La première fois qu'il se rendit à Jérusalem, ce fut, dit-il, à cause de Pierre et pour lui faire visite, et la seconde fois , ce fut par suite d'une révélation du Saint-Esprit. « Et j'exposai aux fidèles, et en particulier aux a plus considérables, l'Evangile que je prêche parmi les gentils, afin que mes courses ne a fussent pas ou n'eussent pas été vaines ». Que dis-tu, ô Paul? Toi qui au début n'as pas voulu prendre conseil, qui ne l'as pas voulu non plus au bout de trois ans, tu t'y décides enfin après quatorze ans écoulés, de crainte que tes courses ne soient vaines.? Combien ne valait-il pas mieux agir ainsi tout d'abord et non pas après tant d'années? Eh quoi ! tu courais sans avoir la conviction que tes courses ne seraient pas inutiles? Quel est l'homme assez insensé pour prêcher pendant tant d'années sans savoir si son enseignement est bon? Et ce qui augmente encore notre embarras, c'est qu'il déclare qu'il a fait ce voyage par suite d'une révélation. Ceci, je le répète, est bien plus extraordinaire que ce qui précède, mais suffit aussi à nous donner la solution de cette difficulté. S'il eût fait ce voyage de sa seule inspiration, cela surtout serait inexplicable, car cette âme bienheureuse n'avait pas coutume de tomber dans de telles contradictions. N'est-ce pas lui-même qui a dit : « Je cours, usais non sans but; je frappe, mais non dans le vide ». (II Cor. IX, 26.) Si donc tu sais où tu cours, pourquoi dis-tu : « De peur que mes courses ne fussent ou n'eussent été vaines? » Voilà qui prouve clairement que s'il était allé à Jérusalem sans y être conduit par une révélation, il aurait agi comme un insensé. Mais sa conduite fut loin d'être aussi absurde. Or, puisqu'il est entraîné par la grâce du Saint-Esprit, qui osera désormais concevoir contre lui un tel soupçon ? Et voilà pourquoi il ajoute ces mots : «Par suite d'une révélation », afin qu'on ne l'accusât pas d'inconséquence, même avant la solution de cette difficulté, quand on saurait que sa démarche ne lui avait pas été inspirée par des motifs humains, mais par la Providence qui voit les événements présents et les événements futurs. Quelle était donc la pause de ce voyage? Pas plus cette fois que la première, lorsqu'il alla d'Antioche à Jérusalem, il ne le fit pour lui-même. Il savait très-bien qu'il faut suivre purement et simplement les préceptes du Christ, mais il voulait rétablir l'union parmi les dissidents. Ainsi donc il n'avait pas besoin de se renseigner pour savoir si ses courses étaient vaines, il voulait fournir aux opposants une entière garantie. Comme la réputation de Pierre et de Jean était plus grande que celle des autres apôtres, et qu'on les croyait en désaccord avec Paul, qui prêchait sans se préoccuper de la circoncision, tandis qu'eux-mêmes laissaient subsister cette pratique, et qu'on (590) pensait qu'il avait tort d'agir ainsi et que ses courses étaient vaines: « J'allai à Jérusalem », dit-il, « et je leur communiquai l'Evangile que je prêche », non pas pour en apprendre personnellement quelque chose (plus loin il s'explique plus nettement là-dessus), mais pour faire comprendre à ceux qui conservaient des doutes que je n'étais point dans l'erreur. Le Saint-Esprit qui prévoyait ces chicanes, lui inspira l'idée d'aller à Jérusalem et d'y faire connaître ses doctrines. C'est pour cela qu'il dit : « Je m'y rendis par suite d'une révélation », et qu'il prit avec lui Tite et Barnabé comme témoins de son enseignement.

« Et je leur exposai l'Evangile que je prêche aux gentils » , c'est-à-dire , que je prêche sans parler de la circoncision, « Et en particulier à ceux qui paraissaient les plus considérables ». Que signifient ces mots « En particulier? » Quand on veut réformer dés dogmes communs à tous, ce n'est pas en particulier, mais en public qu'on doit le faire. Paul ne fit pas ainsi : c'est qu'il ne voulait rien apprendre, ni rien réformer, mais il voulait détruire le prétexte dont se couvraient ceux qui cherchaient à tromper les fidèles. Comme tous dans Jérusalem se seraient scandalisés si quelqu'un s'était permis de transgresser la loi et d'interdire l'usage de la circoncision, ce qui faisait dire à Jacques : « Vous voyez, mon frère, combien de milliers de Juifs ont cru : or tous ont ouï dire que vous enseignez à renoncer à la loi ». (Actes, XXI, 20, 21) ; comme tous étaient prêts à se scandaliser, il n'eut pas le courage de passer outre , de parler en toute liberté et de mettre son enseignement au grand jour. Il le communique en particulier aux plus considérables, en présence de Tite et de Barnabé, afin qu'ils pussent tous deux témoigner devant ses adversaires que les. apôtres, loin de trouver son enseignement contraire à celui de l'Eglise, le sanctionnaient tel qu'il était... En se servant de cette expression « A ceux qui paraissaient les plus considérables», il n'a pas l'intention de contester aux apôtres la considération dont ils jouissaient, puisqu'il dit de lui-même : « Moi aussi je parais posséder l'Esprit de Dieu ». Ce langage est celui d'un homme qui mesure ses paroles, et non d'un homme qui conteste la possession d'une qualité. Il en est de même ici. « A ceux qui paraissaient les plus considérables », dit-il, en ajoutant son témoignages à celui de tous les autres fidèles.

« Mais on n'obligea point Tite, que j'avais emmené avec moi, et qui était gentil, de se frire circoncire {3) ». Qu'est-ce à dire : « Il était gentil ? » — Il avait été du nombre des gentils, et n'était pas circoncis. Je n'étais pas le seul à prêcher comme je faisais, Tite en taisait autant tout incirconcis qu'il était, et les apôtres ne l'obligèrent point de se faire circoncire. — Ce qui était la meilleure preuve que les apôtres ne condamnaient ni les actes, ni les paroles de Paul. Et ce qui le prouve encore plus, c'est que les adversaires de Paul, quoiqu'ils fussent prévenus de ce qu'il faisait, ne purent malgré tout leur acharnement décider les apôtres à imposer l'usage de la circoncision. Il y fait allusion quand il parle de « Ces faux frères qui s'étaient introduits dans« l'Eglise (4) ». Quels étaient ces faux frères? Car dans le moment présent cette question, n'est pas sans importance. Si les apôtres permettaient alors de pratiquer la circoncision, pourquoi traites-tu de faux frères ceux qui se conforment à l'opinion des apôtres en prescrivant l'observation de cette pratique,? D'abord, parce que ce n'est pas la même chose de prescrire de faire, ou de laisser faire. — Car celui qui prescrit, regarde ce qu'il prescrit comme une chose indispensable et. de première importance, taudis que celui qui ne prescrit ni n'empêche de faire la chose que l'on veut, la permet non comme indispensable, mais par suite d'une prudente conduite. Par exemple, c'est ce qui avait lieu quand Paul écrivait aux Corinthiens au sujet des devoirs du mariage.

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