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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ad Ephesios commentarius Commentaire sur l'épître aux Éphésiens
HOMÉLIE VIII.

9.

Considérons maintenant, s'il vous plaît, les paroles du geôlier : « Seigneurs, que fauta il que je fasse pour être sauvé? » (Act. XVI, 30.) Quoi de plus agréable qu'une telle parole? Elle fait tressaillir de joie les anges eux-mêmes; afin de l'entendre , le Fils unique de Dieu alla jusqu'à se faire serviteur. C'est ce que disaient à Pierre ceux qui crurent au commencement « Que ferons-nous pour être sauvés ? » Et que répond-il ? « Croyez, et faites-vous baptiser ». (Ibid. II, 37, 38.) Paul aussi se serait volontiers jeté dans l'enfer pour entendre ce langage sortir de la bouche des Juifs, tarit il désirait les voir sauvés et dociles. Voyez pourtant : il se remet à eux de toutes choses, il ne les importune point. Mais passons à la suite. Le roi ne dit pas : Pour que je sois sauvé; mais l'enseignement qu'il avait reçu était plus convaincant que ne pouvait l'être aucun langage. car aussitôt il proclame la vérité. Il n'a pas besoin d'être catéchisé comme le geôlier ; il rend hommage à Dieu et confesse sa puissance : Je sais en vérité que votre Dieu est le Dieu des Dieux et le Seigneur des Seigneurs; qu'il a dépêché son ange et vous a tirés de la fournaise. Et la suite? Ce n'est pas un seul homme, un geôlier, c'est un grand nombre de personnes qui sont catéchisées par le message royal et par la vue des événements. Il était clair pour tous que le roi n'avait pas menti; il n'aurait pas voulu rendre un pareil témoignage à des captifs, ni s'abaisser lui-même; il n'aurait pas voulu donner une telle preuve de démence. Ainsi donc, si la vérité n'avait pas été (484) très-manifeste, il n'aurait rien écrit de pareil, surtout devant tant de témoins.

Voyez-vous quel est le pouvoir des chaînes? quelle est la puissance des louanges chantées dans la tribulation ? Les trois enfants ne se découragèrent pas, ne s'abandonnèrent pas au désespoir: jamais ils n'avaient déployé tant de zèle et de ferveur. lis avaient bien raison. Un point reste à éclaircir. Pourquoi dans la prison les prisonniers furent ils déliés, et dans la fournaise la flamme dévora-t-elle ceux qui l'avaient allumée? C'était le roi qui devait souffrir ce supplice : car ni ceux qui avaient enchaîné les enfants, ni ceux qui les avaient précipités dans la fournaise, n'étaient aussi coupables que celui qui avait donné l'ordre. Pourquoi donc périrent-ils? Ici il n'y a pas besoin d'un long examen. Ces hommes étaient des impies: Dieu voulut manifester le pouvoir de la flamme et rendre le prodige plus merveilleux; car si le feu dévora ceux qui étaient dehors, comment put-il épargner ceux qui étaient à l'intérieur? Ce fut afin de révéler la puissance de Dieu. Et qu'on ne s'étonne pas de me voir mettre le roi sur la même ligne que le geôlier; leur conduite fut la même l'un n'est pas au-dessus de l'autre, et tous deux ont été également favorisés. Mais ce que je disais, c’est que les justes ne sont jamais plus fervents que dans les tribulations , que dans les chaînes. Souffrir pour le Christ, voilà qui surpasse toutes les consolations.

Voulez-vous que je vous entretienne encore d'une autre captivité? Il faut quitter ces chaînes pour d'autres. Lesquelles choisissez-vous? celles de Jérémie? celles de Joseph, celles de Jean.? Grâces soient rendues aux chaînes de Paul! que de prisons elles ouvrent à notre discours ! Voulez-vous celles de Jean? Il fut enchaîné, lui aussi, pour le Christ et pour la loi de Dieu. Eh bien ! est-ce qu'il restait oisif dans son cachot? Est ce que du fond de sa prison il n'envoyait pas dire à ses disciples: Allez dire au Christ: « Es-tu celui qui vient, ou en attendons-nous un autre? » (Matth. XI, 3.) Jusque dans les fers, il s'occupait d'enseigner. Et Jérémie, n'a-t-il pas prophétisé au sujet du Babylonien, là même fidèle à sa mission? Et Joseph? Ne demeura-t-il pas enchaîné treize ans? Néanmoins il n'oublia pas la vertu. Citons encore un dernier, captif pour finir. Notre-Seigneur aussi fut enchaîné, lui qui a délié la terre de ses fautes ; des noeuds serrèrent ces mains fécondes en bienfaits... « L'ayant attaché », est-il écrit, « ils le menèrent devant Caïphe ». Il fut enchaîné, cet auteur de tant de miracles. Pleins de ces pensées, ne perdons jamais courage, et réjouissons-nous jusque dans les fers: que dis-je? même en liberté, pensons comme si nous étions captifs. Voyez-vous quel bien c'est que la captivité? En conséquence, rendons grâces de tout à Dieu en Jésus-Christ Notre-Seigneur.

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Commentaire sur l'épître aux Éphésiens
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