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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ad Ephesios commentarius Commentaire sur l'épître aux Éphésiens
HOMÉLIE IX.

3.

Qu'est-ce que l'unité d'esprit? De même que dans le corps il y a un souffle qui maintient l'union du tout, et fait un corps avec des membres disparates, c'est la même chose ici. Si l'esprit nous a été donné, c'est afin d'unir ceux que séparait la différence d'origine ou d'habitudes: Vieillard et jeune homme, pauvre et, riche, enfant et adolescent, homme et femme, tous. enfin, deviennent un seul tout, quelque chose; de plus qu'un corps unique. Car cette harmonie spirituelle est plus parfaite que l’autre, cette union est plus étroite encore. La fusion des âmes est d'autant plus complète, qu'elle n'admet ni division ni distinction de parties. Et comment se maintient-elle? « Par le lieu de la paix ». Elle ne saurait subsister dans l'inimitié, dans la discorde. « Là où il y a des querelles parmi vous », est-il écrit, « des jalousies et des dissensions, n'êtes-vous pas charnels , et ne marchez-vous pas selon l'homme? » (I Cor. III, 3.) Ainsi que le feu, s'il a affaire à du bois sec, fait de tout un immense bûcher, tandis que l'humidité s'oppose à ses progrès et à cette réunion ; rien de froid ne -peut contribuer à l'unité dont je parle ; c'est. en général le propre de ce qui est lardent. Voilà d'où naît le feu de la charité : c'est par le lien de la paix que Paul veut nous unir tous. Si vous vouliez vous attacher. à une autre personne, vous ne (488) pourriez vous y prendre autrement, qu'en la rapprochant de vous ; si vous vouliez qu'un même lien vous unit, il faudrait commencer par vous l'attacher: c'est ainsi qu'il veut que nous soyons unis les uns aux autres; il ne nous demande pas seulement de vivre en paix, de nous aimer, mais de n'avoir pour tous qu'une seule âme. Noble lien ! servons-nous en pour nous unir et à Dieu et ara prochain. Il n'y a point de gêne, de tourment pour les bras qui en sont chargés; tout au contraire, on se sent alors en repos, au large, et plus content que ceux qui sont en liberté. Le fort, uni au faible, le soutient et empêche sa perte; uni avec le nonchalant, il le ranime. « Le frère, secouru par son frère, est comme une ville forte ». (Prov. XVIII, 19.) Cette chaîne-là, l'éloignement n'y est pas un obstacle, ni le ciel, ni la terre, ni la mort, ni quoi que ce soit; elle est plus forte que tout, elle triomphe de tous. Enfantée par une âme, elle est capable d'en embrasser mille. Ecoutez ce que dit Paul : « Vous n'êtes pas à l'étroit dans notre coeur ». (II Cor. VI, 12.) Elargissez-vous de même.

Maintenant, qu'est-ce qui peut rompre ce lien? L'amour des richesses, du pouvoir, de la gloire et autres choses pareilles : voilà ce qui le détend et le rompt. Comment donc faire, afin qu'il ne se brise point? Il faut éloigner ces passions, et écarter tout ce qui peut mettre obstacle à la charité ou l'altérer. N'est-ce pas le Christ qui dit : « Quand l’iniquité se sera multipliée, la charité du grand nombre se refroidira ». (Matth. XXIV, 12.) Rien n'est si contraire à la charité que le péché : je ne dis pas seulement à la charité envers Dieu, mais même à celle qui a pour objet le prochain. Comment donc la paix petit-elle régner entre des voleurs, dira-t-on? Quand ? dites-moi. C'est lorsqu'ils ne font pas leur métier de voleurs. En effet, si dans les partages qu'ils font entre eux, ils cessent d'observer les lois de la justice, et de rendre à chacun ce qui lui appartient, vous retrouvez aussitôt parmi eux la discorde et la guerre. — Il n'y a donc pas de paix possible entre les méchants : au contraire, on la trouve partout où règnent la justice et la vertu: Voyons encore : La paix peut-elle régner entre amants qui sont rivaux ? Nullement. Quel exemple voulez-vous encore? Entre usurpateurs point de paix possible : s'ils n'étaient pas justes et modérés les uns à l'égard des autres, s'ils se faisaient tort mutuellement, leur race serait anéantie. Voyez deux bêtes féroces que la faim tourmente : s'il n'y a pas d'autre aliment offert à leur avidité, elles se dévorent mutuellement : il en serait de même pour les avares et les méchant.... Ainsi donc, pour que la paix règne, il faut que la vertu règne d'abord. Composons une cité, si vous le voulez, exclusivement d'hommes injustes, tous égaux en dignité: qu'il n'y ait point de juge pour punir l'iniquité, et que tous la commettent également : est-ce qu'une ville semblable pourrait subsister? Aucunement. Et entre adultères, la paix est-elle possible? Vous n'en trouverez pas deux qui soient unis. La désunion n'a donc pas d'autre cause que le refroidissement de la charité : et la cause du refroidissement de la charité, c'est la multiplication des fautes. Car le péché engendre l'amour-propre; il divise, il déchire le corps; il relâche, il brise le lien... La vertu, au contraire, là où elle se trouve, a des effets tout opposés: car l'homme vertueux est invincible, par exemple, à la cupidité. De sorte que mille pauvres peuvent vivre en paix, et que cela est impossible à deux hommes cupides.

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Commentaire sur l'épître aux Éphésiens
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