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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ad Ephesios commentarius Commentaire sur l'épître aux Éphésiens
HOMÉLIE XIII.

2.

Comment donc ses désirs sont-ils corrompus ? Tout se dissout par la mort : écoutez le prophète qui nous dit : « En ce jour périront « toutes ses pensées ». (Ps. CXIV, 4.) Et ce n'est pas seulement par la mort, c'est de mille autres manières: par exemple, la beauté s'enfuit devant la maladie et la vieillesse, elle meurt, elle se flétrit. La force du corps succombe aux mêmes atteintes : la mollesse elle-même ne goûte plus les mêmes plaisirs, la vieillesse venue. C'est ce que nous fait voir l'histoire de (506) Bérzellaï, qui vous est certainement connue (II Rois, XIX.) Ou enfin, c'est la passion elle-même qui détruit celui qu'elle dévore. Le vieil homme est comparable à la laine qui vient des bêtes et périt par les bêtes. On peut être victime, et beaucoup l'ont été de l'avarice, des plaisirs, et dupe de la passion. Car à vrai dire, ce n'est point volupté, mais amertume et illusion, leurre et comédie : l'extérieur a bonne apparence, mais au fond, on ne trouve que misère, détresse, dégoûts, pénurie complète : ôtez le masque, mettez le visage à nu : la déception vous apparaîtra. Car il y a déception, quand une chose semble différente de ce qu'elle est réellement. Ainsi naît l'erreur.

Paul nous décrit quatre hommes : je vais vous les montrer si vous le voulez. D'abord, en voici deux, dans ces paroles: « Ayant dépouillé le vieil homme, renouvelez-vous dans l'esprit de votre âme, et revêtez-vous de l'homme nouveau ». Il fait mention de deux autres dans l'épître aux Romains : « Mais je vois dans mes membres une autre loi qui combat la loi de mon esprit , et me captive sous la loi du péché, laquelle est dans mes membres ». (Rom. VII, 23.) Ceux-ci ont du rapport avec les autres, l'homme intérieur avec l'homme nouveau, l'homme extérieur avec le vieil homme : Néanmoins il y en a trois qui ont succombé. Mais que dis-je? Ils sont trois encore aujourd'hui, le nouveau, l'ancien, et l'homme essentiel ou naturel. — « Renouvelez-vous dans l'esprit de votre âme (23) ». Pour qu'on n'aille pas croire qu'après avoir nommé l'ancien homme et le nouveau, il en introduit ici un troisième, considérez comment il parle : « Renouvelez-vous ». Il y a renouvellement, quand ce qui était vieux rajeunit, en vertu d'une transformation. De sorte que le sujet reste le même, et que le changement n'intéresse que les accidents. Car il en est de ceci comme du corps qui reste le même, en dépit des changements qui peuvent survenir dans ses phénomènes. Mais comment doit s'opérer ce renouvellement? « Dans l'esprit de votre âme ». Quiconque gardera en soi quelque chose d'ancien n'arrivera à rien : car l'esprit répugne à tout ce qui est ancien, « L'esprit de votre âme », c'est-à-dire : l'esprit qui est dans votre âme. « Et revêtez-vous de l’homme nouveau (24) ». Voyez-vous que le personnage reste le même, et qu'il se dépouille seulement d'un habit pour en revêtir un autre ? « De l'homme nouveau, qui a été créé selon Dieu dans la justice et la sainteté de la vérité ». Pourquoi appelle-t-il homme la vertu, et homme encore le vice ? Parce que sans opération l'homme ne serait pas manifesté. En sorte que cela contribue non moins que la nature à manifester l'homme, soit bon, soit mauvais. Mais s'il est facile de se dépouiller d'un vêtement, il en est de même pour le vice et la vertu. L'homme jeune est fort : de même soyons forts, nous aussi, pour la pratique du bien. L'homme jeune n'a point de rides : n'en ayons pas davantage. L'homme jeune marche droit, et résiste aux atteintes de la maladie : résistons-y pareillement. « Qui a été créé ». Voyez comment il appelle ici création la réalisation de la vertu, son passage du néant à l'être. Mais quoi ! cette autre création n'est-elle pas selon Dieu ? Nullement, mais selon le diable: c'est le diable qui est l'auteur du péché. Comment cela? Parce que l'homme n'a pas été créé seulement avec de lit terre et de l'eau, mais encore dans la justice et la sainteté de la vérité. Qu'est-ce à dire? c'est-à-dire que Dieu l'a créé fils du premier coup : car ce titre remonte au baptême: voilà notre essence... Remarquez ces mots : « Dans la justice et la sainteté de la vérité ». Il y avait autrefois de la justice et de la sainteté chez les Juifs ; mais ce n'était pas une sainteté , une justice de vérité ; c'étaient de simples images. La pureté du corps, en effet, n'était qu'une figure de la pureté, et n'en était point la réalité ; de même la justice existait, non en réalité, mais en figure. « Dans la sainteté et la justice de la vérité ». Peut-être aussi a-t-il ici en vue le mensonge de ces infidèles, qui se font passer faussement pour justes.

Par justice, entendez la vertu en général. Le Christ a dit : « Si votre justice n'abonde pas plus que celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux ». (Matth. V, 20.) Il est encore écrit: « Celui qui est sans reproche est appelé juste». (I Jean, III, 9.) De même, dans les jugements, nous appelons juste celui qui a été offensé et n'a point rendu la pareille. Si donc au terrible jugement nous pouvons paraître justes les uns à l'égard des autres, nous pourrons obtenir quelque miséricorde. Car à l'égard de Dieu, la chose est impossible, quelle qu'ait pu être notre conduite: l'avantage de la justice (507) est, en effet, toujours de son côté, comme dit le prophète : « Et tu triompheras dans les jugements ». (Psaume, L, 6.) Mais si nous n'avons pas enfreint la justice à l'égard de notre prochain, si nous pouvons montrer que nous avons subi l'iniquité, alors nous serons justifiés. Mais puisque nous sommes déjà vêtus, pourquoi nous dire encore: « Revêtez-vous?» C'est qu'il parle maintenant de la conduite et des actions. Notre premier vêtement nous est venu du baptême : celui-ci, nous le devrons à nos œuvres, non plus selon les désirs de l'erreur, mais selon Dieu. — Mais la sainteté en quoi consiste-t-elle ? Dans la pureté, dans l'acquittement de notre dette. Nous employons une expression tirée de là pour désigner les derniers devoirs rendus aux morts : c'est comme si nous disions : Je ne leur dois plus rien, ils n'ont plus rien à réclamer de moi. Nous nous servons encore de termes de ce genre pour dire: « J'ai payé mon tribut, je suis quitte 1 »


  1. Ce passage ne peut être rendu qu'approximativement en français, vu l'impossibilité de trouver parmi les dérivés de notre mot saint, des équivalents propres à exprimer toutes tes idées. ↩

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Commentaire sur l'épître aux Éphésiens
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