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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ad Colossenses commentarius Commentaire sur l'épître aux Colossiens
HOMÉLIE IX.

2.

Voilà le reproche que Dieu faisait aux Juifs. « Ces hommes qui, depuis leur plus tendre enfance jusqu'à la vieillesse, sont toua jours à l'école ». Si vous n'aviez pas toujours attendu la leçon d'un maître , vous n'auriez pas toujours marché à reculons dans la voie du progrès. Si, en trouvant parmi vous des auditeurs ayant encore besoin d'apprendre, nous en avions trouvé d'autres complètement instruits, nos efforts au moins vous auraient profité. Vous auriez un jour cédé la place à d'autres disciples et vous nous auriez secondé. Je vous le demande : si des écoliers en étaient toujours aux éléments, ne donneraient-ils pas beaucoup de mal à leur maître? Jusques à quand passerons-nous notre temps à disserter sur la vie humaine? Il n'en était pas ainsi chez les apôtres. Ils passaient d'une contrée à une autre, laissant à de nouveaux disciples leurs disciples anciens pour maîtres. C'est ainsi qu'ils ont pu parcourir l'univers entier; ils n'étaient pas attachés à un lieu. Dans votre opinion, que de frères n'avons-nous pas dans les campagnes qui, aussi bien que leurs maîtres, ont encore besoin d'être instruits? Mais vous me tenez cloué près de vous. Car, avant que la tête soit bien guérie, il est superflu de s'occuper du reste du corps. Vous vous reposez de tout sur moi. Tandis que nous nous chargeons de vous instruire, vous devriez à votre tour vous charger d'instruire vos femmes et vos enfants; mais vous nous laissez toute la besogne. Aussi nous avons beaucoup de peine. « Vous intruisant », dit-il, « et vous exhortant les uns les autres par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels ». Voyez comme Paul rend la sagesse abordable et facile. La lecture de l'Ecriture sainte est un travail très-pénible et très-sérieux. Ce n'est donc pas l'histoire qu'il leur donne à lire; mais il leur donne des psaumes à chanter, pour qu'ils trouvent en chantant de quoi se distraire et tromper leur ennui. « Par des hymnes », dit-il, « et par des cantiques spirituels ». Aujourd'hui ce sont les chants du démon , c'est la danse que vos enfants affectionnent : c'est un goût qui leur est commun avec les cuisiniers, les pourvoyeurs et les saltimbanques. Il n'est plus question de psaumes; on rougit de les chanter, on les trouve ridicules et l'on s'en moque. De là toutes sortes de maux. Tel terrain, tel fruit, en effet; un terrain sablonneux et chargé de matières salines produira des fruits de la même nature que lui, et il en sera de même d'un terrain doux et gras. C'est ainsi que tout ce que l'on apprend est une source de bien ou de mal.

Apprenez à l'enfant à chanter ces psaumes si remplis de sagesse. Ils lui parleront tout d'abord de la modération et de la tempérance, ou plutôt ils lui diront avant tout, dès le commencement du livre, qu'il ne faut pas fréquenter les méchants. C'est par là que commence le Prophète, quand il dit : « Heureux l'homme qui s'éloigne des impies ! » (Ps. I,1.) Et il dit ailleurs : « Je n'ai pas pris place dans cette assemblée de la vanité ». — « Le méchant, en sa présence, a été comme s'il n'était pas; ceux qui craignent le Seigneur sont glorifiés ». (Ps. XXV, 4 ; XIV, 4.) Les psaumes renferment en outre une foule de préceptes sur la nécessité de fréquenter les gens de bien et de commander à sa sensualité, sur le désintéressement, contre l'avarice, sur le néant de la richesse et de la gloire, et autres semblables matières. Lorsque, dès son plus jeune âge, l'enfant aura été nourri de ces leçons, il recevra peu à peu un plus haut enseignement. Les psaumes renferment tout; mais les hymnes n'ont rien de mortel. Lorsque l'enfant aura fait son apprentissage en chantent les psaumes, il apprendra les hymnes qui se rapprochent encore plus du ciel. Ce sont les hymnes, en effet, que chantent les puissances célestes. « Les hymnes n'ont rien de beau », dit l'Ecclésiaste , « en passant par la bouche du pécheur ». (Eccl. XV, 9.) — « Mes yeux sont fixés sur les fidèles qui habitent la terre, afin qu'ils soient un jour assis avec moi dans le ciel ». — « Celui qui sacrifie à l'orgueil n'habite pas dans ma maison ». — « Il me servait en marchant dans la voie de la sainteté ». (Ps. C, 6; VII, 2.)

Tant il est vrai que vous devez veiller à ce que vos enfants ne se corrompent pas en fréquentant vos amis ou vos esclaves; car nos enfants courent des dangers innombrables, quand nous les confions à des esclaves corrompus. Si, en effet, l'amour et la sagesse d'un père suffisent à peine pour les sauver, que sera-ce, si nous les confions à des esclaves n'ayant ni foi ni loi. Ces esclaves les traitent en ennemis et se figurent qu'ils trouveront en eux des maîtres complaisants, quand ils auront fait d'eux des insensés, des méchants et des vauriens. Occupons-nous donc , avant tout, de ces points importants, et occupons-nous-en avec soin. « J'ai aimé, dit le Seigneur, « ceux qui aiment ma loi ». Montrons-nous donc jaloux d'observer cette loi, et aimons ceux qui l'observent. Les enfants veulent-ils apprendre la tempérance et la modération, qu'ils écoutent ces paroles du Prophète : « Mes reins se sont remplis d'illusions » ; et celles-ci : « Tu chasseras de ta présence et tu perdras ceux qui se livrent à la fornication ». (Ps. XXXVII, 8 ; LXXII, 27.) Pour leur apprendre combien il est nécessaire de commander à sa sensualité, le psalmiste leur dira : « Et il a fait périr plusieurs d'entre eux qui avaient encore la bouche pleine ». (Ps. LXXVIl, 30, 31.) II leur dira qu'il ne faut pas se laisser corrompre par les présents, en ces termes : « Quand la richesse affluerait entre vos mains, ne lui donnez pas votre coeur ». (Ps. LXI, 11.)

Pour apprendre qu'il faut savoir maîtriser son orgueil, ils trouveront ce passage : «L'orgueil ne descendra pas avec lui sur ses pas». (Ps. XLVIII, 18.) Ils verront qu'il ne faut pas imiter les méchants: « Gardez-vous de prendre « les méchants pour modèles » (Ps. XXXVI, 1) ; qu'il faut mépriser les dignités : « J'ai été témoin de l'élévation de l'impie. Il était haut comme les cèdres du Liban; je n'ai fait que passer, il n'était déjà plus » (Ps. XXXV, 36) ; qu'il faut mépriser les biens de la terre : « Ils appelaient heureux le peuple qui possédait ces biens; mais il n'y a d'heureux que le peuple qui a pour soutien le Seigneur notre Dieu ». (Ps. CXLIII, 15.) « Ils verront que l'on ne pèche pas impunément, et que le pécheur reçoit son salaire. Tu rétribueras chacun selon ses oeuvres ». Pourquoi la rétribution n'est-elle pas immédiate? « C'est que Dieu, ce juge intègre, est à la fois fort et patient ». L'humilité est une vertu. « Seigneur, l'orgueil n'a pas enflé mon coeur ». (Ps. CXXX, 1.) L'orgueil est un vice. « Ils ont été jusqu'à la fin esclaves de leur vanité ». (Ps. LXXII, 16.) « Dieu résiste au superbe». (Prov. III, 31.) « Leur iniquité sortira de leur coeur gonflé d'orgueil ». (Ps. LXXII, 7.) Il est bon de faire l'aumône : « Il a dépensé ses biens, il les a donnés aux pauvres, sa justice est éternelle ». (Ps. III, 19.) La pitié est chose louable : « Heureux l'homme qui a de la pitié et qui fait du bien ! » (Ib. 5.) On trouvera dans tes psaumes bien d'autres préceptes de morale. Il ne faut pas médire: « Je poursuivais ce détracteur qui médisait en cachette de son prochain ». (Ps. C, 5.) Quant à cet hymne céleste que répètent là-haut les chérubins, il est connu des fidèles. Et les anges placés au-dessous des chérubins, que disent-ils? Gloire à Dieu, au plus haut des cieux ! (Luc, I,14.) Donc après les psaumes viendront les hymnes qui offrent quelque chose de plus parfait. « Par des psaumes », dit l'apôtre, « par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant de coeur avec édification les louanges du Seigneur ». Cela veut dire que Dieu nous a dicté ces chants pour notre édification, ou que ces chants sont des cantiques d'actions de grâces, ou que nous devons nous avertir et nous instruire dans la grâce, ou que ces chants sont des dons de la grâce, ou enfin, autre explication, qu'ils ont été inspirés par la grâce de l'Esprit-Saint : « Chantant de coeur les louanges de Dieu ». Il ne faut pas se borner à chanter avec les lèvres; il faut chanter avec le coeur.

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