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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ad hebraeos argumentum et homiliae 1-34 Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
HOMÉLIE XXIII.

2.

Mais quelles sont les promesses de Dieu ? Isaac, en effet, et Jacob après lui, ont eu jusqu'à un certain point les promesses de la terre. Mais Noé, Enoch, Abel, quelles promesses virent-ils se réaliser? C'est donc de ces trois derniers que l'apôtre dit qu'ils n'ont rien reçu. Et si même on veut qu'il leur attribue quelque récompense, n'en était-ce pas une que cette gloire dont Abel hérita, que cet enlèvement dont Enoch fut l'objet, que ce miracle par lequel Noé fut sauvé ? Mais tout ce bonheur, loin de remplir les engagements de Dieu, n'était qu'un faible salaire de leurs vertus, et comme un avant-goût des récompenses à venir. Dieu, en effet, dès l'origine du monde, se vit comme forcé, dans l'intérêt du genre humain, à se mettre à la portée des hommes, et à leur donner non-seulement l'avenir, mais quelques biens présents. C'est dans le même dessein que Jésus-Christ disait à ses disciples : « Celui qui aura quitté maison, frères, soeurs, père et mère, recevra le centuple, et possédera la vie éternelle ». Et ailleurs : « Cherchez le royaume de Dieu, et tout le reste vous sera donné par surcroît ». (Matth. XIX, 29 et VI, 33.) Voyez-vous comment il nous donne ce faible surcroît, afin de ne pas nous décourager ? Ainsi les athlètes, pendant la durée de la lutte, reçoivent quelques rafraîchissements; mais ils ne jouissent d'une trêve absolue et d'un repos complet que plus tard, lorsqu'ils ne vivent plus sous le régime, et qu'ils ont enfin droit à toute jouissance. Dieu aussi donne un peu en ce monde; mais l'entier accomplissement de ses promesses est réservé à la vie future ; et saint Paul, pour nous enseigner cette vérité, s'est exprimé en ces termes : « Ces saints ne voyant et ne saluant que de loin les promesses divines ». Il nous fait entendre ici une réalisation mystérieuse de leurs voeux ; c'est-à-dire que ces saints ont reçu tout ce que Dieu leur annonçait pour l'avenir : la résurrection, le royaume des cieux et tous les biens que Jésus-Christ venant en ce monde nous a prêchés : voilà, selon l'apôtre, les vraies promesses. Tel est donc le sens de ce passage; ou peut-être signifie-t-il seulement que sans avoir encore reçu tout l'effet des promesses divines, du moins ils sont partis de ce monde avec la confiance et la certitude de les recueillir. Or, la foi seule a pu leur suggérer cette confiance, puisqu'ils ne virent que de loin, selon saint Paul, les réalités même terrestres, dont quatre générations d'hommes les séparaient. Car ce n'est qu'après ce nombre écoulé de générations, qu'ils sortirent enfin de l'Egypte. Mais ils saluaient ces espérances, dit-il, et ils se réjouissaient. Telle était leur intime persuasion de cet avenir, qu'ils le saluaient : métaphore empruntée aux navigateurs, qui aperçoivent de loin le port désiré, et qui avant même d'entrer dans les eaux d'une ville cherchée longtemps, appellent cette cité et l'ont déjà conquise dans leurs désirs.

« Ils attendaient, en effet, la cité bâtie sur un ferme fondement, et dont le fondateur et l'architecte est Dieu lui-même (10) ». Vous voyez que, pour ces grands saints, « recevoir », c'était seulement attendre, espérer avec pleine confiance. Si donc avoir confiance, c'est avoir reçu déjà, nous pouvons, nous aussi, recevoir. Bien que non encore en possession, ils voyaient déjà, par le désir, les promesses remplies. Pourquoi tous ces faits allégués ? Pour nous donner une sainte honte à nous : car ces patriarches avaient des promesses pour ce monde même, mais ils n'y prêtaient point attention et cherchaient la cité à venir; tandis que nous, à qui Dieu ne cesse de parler de la cité d'en-haut, nous cherchons celle d'ici-bas. Dieu leur a dit à eux : Je vous donnerai les biens présents. Mais bientôt il les a vus, ou plutôt eux-mêmes (549) se sont montrés dignes de biens plus nobles, n'ayant pas même voulu se lier à ceux de la terre.

Il me semble voir proposer à un sage certaines récompenses puériles, non qu'on veuille les lui faire agréer, mais pour lui donner occasion de montrer sa philosophie, parce qu'il demandera plus et mieux. L'apôtre a ainsi le dessein de nous montrer que les saints avaient à l'égard des choses terrestres, un si noble et si beau détachement, qu'ils ne voulaient pas même recevoir ce qu'on leur en offrait. Et c'est pourquoi leurs descendants les reçoivent, car eux, hélas! sont dignes de la terre.

Mais qu'est-ce que « la cité qui a des fondements solides? » C'est-à-dire que les fondations de ce monde ne méritent pas ce nom, si on les compare avec ceux de la cité dont Dieu est le fondateur et l'architecte. Ciel ! quel admirable éloge de cette cité d'en-haut ! « Sara eut aussi la foi (11) ». Exemple parfaitement choisi pour faire rougir les Hébreux, puisqu'ils ont montré un cœur plus petit et plus étroit que celui d'une femme. Mais, objecterez-vous, comment, elle qui a ri si malencontreusement , est-elle ici vantée comme fidèle? Ce rire était, en effet, d'une infidèle; mais sa crainte aussitôt prouva sa foi. « Je « n'ai pas ri », s'écria-t-elle ; ce désaveu montre la foi qui rentre dans son coeur, et en bannit l'incrédulité. Donc : « C'est aussi par la foi que Sara étant stérile, reçut la vertu de concevoir un enfant, et qu'elle le mit au monde, malgré son âge avancé ». Qu'est-ce que la vertu de concevoir? C'est-à-dire qu'elle devint féconde, elle qui était déjà comme morte et qui était encore stérile. Il y avait deux obstacles : son âge, car elle était vieille; sa complexion, car elle était stérile.

« C'est pourquoi il est sorti d'un seul homme et qui était déjà mort, une postérité aussi nombreuse que les étoiles du ciel, et que les grains de sable sans nombre au bord de la mer (12) ». Ainsi cette multitude sortit d'un seul homme, d'après l'apôtre; c'est dire que non-seulement il rendit mère sa femme Sara, mais qu'elle le fut d'un nombre d'enfants tel que n'en produit pas le sein le plus fécond. Autant que d'étoiles, ajoute-t-il. Comment, alors, l'Ecriture en a-t-elle fait souvent le dénombrement, elle qui disait : comme on ne peut nombrer les étoiles du ciel, ainsi votre postérité sera innombrable? — Vous verrez ici ou bien un langage hyperbolique, ou bien une allusion à cette postérité réellement incalculable que la génération multiplié tous les jours. On peut dresser, en effet, la généalogie exacte d'une famille, mais de telle ou telle famille déterminée ; tandis que le dénombrement est impossible s'il s'agit de la race tout entière comparée aux étoiles.

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Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
Homilien über den Brief an die Hebräer (BKV) Compare
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Einleitung: Homilien über den Brief an die Hebräer

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