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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ad hebraeos argumentum et homiliae 1-34 Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
HOMÉLIE XXXIV.

2.

« Priez pour nous, car nous osons dire que notre conscience ne nous reproche rien, n'ayant point d'autre désir que de nous conduire saintement en toutes choses (18) ». Voyez-vous comme il prend ici le ton de l'apologie ? On dirait qu'il écrit à des gens indisposés contre lui, à des frères qui le méprisent et le regardent comme un transgresseur de la loi, et qui ne peuvent même entendre prononcer son nom. Lui, cependant, qui veut exiger de ces hommes dont il est haï, les mêmes sentiments que vous demanderiez à ceux qui vous aiment, il a soin de leur dire pour cette raison : « Nous osons dire que notre conscience ne nous reproche rien ». Non, dit-il, ne m'objectez aucun grief; ma conscience ne me désapprouve en rien; aucun remords ne me dit que je vous aie tendu le moindre piège. Nous osons dire que notre conscience est pure en tout; n'ayant point d'autre désir que de nous conduire saintement, non-seulement aux yeux des païens, mais même à vos yeux; nous n'avons rien fait par duperie, rien par hypocrisie. Car il est vraisemblable que des calomnies de ce genre le poursuivaient. Qu'on l'eût, en effet, accusé faussement, saint Jacques même en est témoin, quand il dit

« Ils ont entendu dire que vous enseigniez la désertion de la loi ». (Act. XXI, 21.) Ainsi, dit saint Paul, je ne vous écris pas ceci en ennemi, mais en ami sincère; et il le prouve par ce qui suit : «Et je vous prie avec instance de le faire, afin que Dieu me rende plus tôt à vous (19) ». Une telle prière révélait dans l'apôtre un tendre amour pour eux ; d'autant plus que, non content dé prier simplement, il les suppliait en toute instance. — Afin que je vienne bientôt chez vous, disait-il. C'était faire preuve d'une conscience sans reproche, que de montrer un tel empressement à les revoir, et d'implorer aussi pour lui-même leurs prières. Pour le même motif, après s'être recommandé ainsi à leur piété, il leur souhaite à son tour toutes sortes de biens.

« Que le Dieu de paix... » C'est son premier mot, et il l'écrit parce que des dissensions s'élevaient parmi eux. Si donc; dit-il, notre Dieu est un Dieu de paix, gardez-vous de faire schisme avec nous. — « Le Dieu qui a tiré du sein de la terre le Pasteur de toutes les brebis » : allusion à la résurrection. — « Le Pasteur si grand » : nouvelle qualification à Jésus-Christ. Ensuite son discours se poursuit de nouveau et s'achève en leur garantissant la résurrection: «Parle sang du Testament éternel, Jésus-Christ Notre-Seigneur (20) ».

« Que ce Dieu vous rende complètement disposés à toute bonne oeuvre, afin que vous fassiez sa volonté, faisant en vous ce qui lui est agréable (21) ». L'apôtre leur rend encore un bien beau témoignage. Car ce qui ne doit être que complété, possède déjà un digne commencement et reçoit ensuite le complément. Il prie pour eux, ce qui indique un coeur affectueux et ami. Et remarquez que dans ses autres épîtres, il commence par où il finit ici, par la prière. « Qu'il fasse en vous ce qui est agréable à ses yeux, par Jésus-Christ, auquel est la gloire aux siècles des siècles. Ainsi soit-il: Je vous supplie, mes frères, d'agréer ce que j'ai écrit pour vous consoler; car je ne vous ai écrit qu'en peu de mots (22) ». Vous voyez qu'il leur écrit ce qu'il n'a écrit à personne . « Je vous ai », dit-il, « écrit en peu de mots »; c’est-à-dire, je n'ai pas voulu vous fatiguer par de longs discours. Je pense que les Hébreux n'étaient pas fort mal disposés à l'égard de Timothée; aussi l'apôtre le leur recommande : « Sachez », dit-il, « que votre frère Timothée a été renvoyé ; et s'il vient bientôt, j'irai vous voir avec lui (23) ». Timothée avait été « renvoyé » : d'où? De la prison, je crois,où il avait été jeté; sinon, d'Athènes, car les Actes ont consigné ce fait. « Saluez de ma part tous ceux qui vous conduisent et tous les saints. Nos frères d'Italie vous saluent. Que la grâce soit avec vous tous. Ainsi soit-il ».

Vous voyez comment l'apôtre nous montre que la vertu n'est pas produite ni par l'oeuvre de Dieu absolument, ni par nous seulement. « Que Dieu « vous rende », dit-il, « accomplis en toute oeuvre bonne », et le reste ; c'est assez dire : vous avez déjà la vertu, mais vous avez besoin de la posséder complète. En ajoutant d'ailleurs : «En toute parole et oeuvre bonne » , il fait entendre que tout doit être droit en nous, la vie et les croyances. — Que Dieu fasse en vous ce qui est agréable « devant lui », dit-il avec raison ; « devant lui » , car faire ce qui plait devant Dieu, c'est la perfection de la vertu, selon ce que dit aussi le prophète : « Selon la pureté de mes mains devant (598) ses yeux ». (Ps. XVII, 25.) — Après avoir si abondamment écrit, il déclare qu'il a dit peu de choses encore, en comparaison de ce qu'il devait dire. C'est une remarque qu'il fait ailleurs : « Comme je vous ai déjà écrit en peu de paroles, où vous pourrez comprendre en les lisant quelle est l'intelligence que j'ai du mystère de Jésus-Christ ». (Ephés. III, 3.) — Or, voyez sa prudence. Il ne dit pas : Je vous supplie de supporter une parole d'avertissement, mais « de consolation », c'est-à-dire d'encouragement, d'exhortation. — Personne, ajoute-t-il, ne pourra se dire fatigué de la longueur de mes discours. Quoi donc? Etait-ce donc là le motif qui leur avait fait prendre saint Paul en aversion? Evidemment non. Aussi n'est-ce pas ce qu'il veut montrer; il rte veut pas dire Vous êtes des esprits faibles et lâches; car tel est le caractère de ceux qui ne peuvent supporter un long discours. — « Sachez que Timothée votre frère est renvoyé; et s'il vient bientôt, j'irai vous voir avec lui ». Réflexion qui suffit à leur persuader d'être bien humbles, puisqu'il se prépare à leur rendre visite avec sort disciple. — « Saluez tous vos chefs et tous les saints ». Voyez combien il les honore en leur écrivant pour leurs supérieurs. — « Nos frères d'Italie vous saluent. « Que la grâce soit avec vous tous. Ainsi soit-il». La grâce étant le bien commun de tous, il en fait son dernier souhait.

Or, comment la grâce est-elle avec nous? C'est quand nous rie faisons point outrage à ce divin bienfait ; c'est quand nous ne sommes point lâches en face d'un don si précieux. Qu'est-ce que la grâce ? La rémission des péchés, notre purification, car elle-même est en nous. Que si quelqu'un lui fait outrage, peut-il dès lors la conserver ? Ne la perd-il pas aussitôt? Par exemple, Dieu vous a pardonné vos péchés, mais comment avec vous demeurera cette grâce, cette estime de Dieu, cette opération de l'esprit, si vous ne la retenez pas par vos bonnes oeuvres? Car la cause de tous les biens en nous, c'est précisément cette habitation continuelle de la grâce du Saint-Esprit dans nos âmes; c'est elle qui se fait notre guide en toutes choses, comme aussi, dès qu'elle nous échappe, elle nous laisse éperdus et comme dans un désert.

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Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
Homilien über den Brief an die Hebräer (BKV) Compare
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Einleitung: Homilien über den Brief an die Hebräer

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