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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ad hebraeos argumentum et homiliae 1-34 Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
HOMÉLIE XVII.

4.

Mais, puisque j'ai rappelé ce grand sacrifice, il faut que je vous en parle un peu, à vous qui êtes initiés aux mystères; je dis un peu, parce que je serai court; je devrais dire grandement, à cause de l'importance et de l'utilité de ce sujet, car ce n'est pas moi qui parle, mais le Saint-Esprit. Que dirai-je donc ?.Plusieurs, en toute une année, ne participent qu'une fois à ce sacrifice; d'autres, deux fois; d'autres, souvent. Je m'adresse donc à tous les chrétiens, non-seulement à ceux qui sont ici, mais encore à ceux qui demeurent dans le désert; car les solitaires n'y prennent part qu'une fois l'an, souvent même à peine une fois en deux ans. Mais, après tout, qui sont ceux que nous approuverons le plus de ceux qui communient une fois, de ceux qui communient souvent, ou de ceux qui communient rarement? Pas plus les uns que les autres; mais ceux-là seuls qui s'y présentent avec une conscience pure, avec la pureté du coeur, avec une vie à l'abri de tout reproche. Présentez-vous ces garanties? venez toujours! Ne les offrez-vous point? ne venez pas même une fois. Pourquoi? parce que vous y recevriez votre jugement, votre condamnation, votre supplice. N'en soyez pas étonnés : car ainsi qu'un aliment nourrissant de sa nature, ruais qui tombe dans un corps rempli déjà d'autres aliments mauvais ou d'humeurs malignes, achève de tout perdre et de tout gâter, et occasionne une maladie ; ainsi agissent nos augustes mystères.

Quoi ! vous jouissez d'une table spirituelle, d'une table royale, et de nouveau votre bouche se souille de fange? Vous parfumez vos lèvres pour les remplir bientôt d'ordure? Dites-moi, lorsqu'au terme d'une longue année vous participez à la communion, pensez-vous que quarante jours vous suffisent pour purifier les péchés de toute cette période? Et même encore, à peine une semaine se sera-t-elle écoulée après votre communion, que vous vous livrerez à vos anciens excès! Or, si après quarante jours à peine de convalescence d'une longue maladie, vous vous permettiez sans mesure tous les aliments qui engendrent les maladies, ne perdriez-vous pas votre peine et vos efforts passés? Car si les forces naturelles subissent elles-mêmes des altérations, combien plus celles de nos résolutions et de notre libre arbitre! Par exemple, la vue est une faculté naturelle; nous avons naturellement les yeux sains, mais souvent une indisposition blesse chez nous ce précieux organe. Si donc ces facultés physiques peuvent (528) s'altérer, combien plus facilement celles qui dépendent de notre liberté! Vous accordez quarante jours, peut-être même moins, à la santé de votre âme, et vous croyez avoir apaisé votre Dieu ! O homme! vous moquez-vous enfin?

Je parle ainsi, non pour vous éloigner de cet unique et annuel accomplissement d'un devoir, mais parce que je voudrais que tous nous pussions le remplir assidûment. Au reste, je ne suis que l'écho de ce cri du diacre qui tout à l'heure appellera les saints, et qui par cette parole semblera sonder les dispositions de chacun, afin que personne n'approche sans préparation. De même que dans up troupeau où la plupart même des brebis sont saines, s'il s'en trouve qui soient malades, il faut qu'on les sépare des brebis saines, ainsi en est-il dans l'Eglise; parmi nos ouailles, les unes sont saines, les autres malades, et la voix du ministre de l'autel partout retentissante, les sépare; et cette voix terrible est l'écho de celle du prêtre qui appelle et attire exclusivement les saints. En effet, il est impossible à l'homme de connaître la conscience de son prochain : « Car », dit l'apôtre, « qui parmi. les hommes connaît les secrets de l'homme, sinon la conscience humaine, parce qu'elle est dans l'homme? » (1 Cor. II, 11.) C'est pourquoi la voix terrible retentit au moment où s'est achevé le sacrifice, afin que personne ne s'approche avec irréflexion et témérité de la grande source des grâces.

Dans un troupeau (car rien ne nous empêche d'exploiter encore cet exemple), dans un troupeau, nous démêlons, pour les enfermer à part, les animaux malades; nous les retenons dans les ténèbres, nous leur donnons une nourriture spéciale; nous ne leur permettons ni de respirer l'air trais, ni de se nourrir de l'herbe pure, ni de sortir pour aller boire aux fontaines. Eh bien ! cette voix du sanctuaire est aussi comme une chaîne. Vous ne pouvez dire : J'ignorais, je ne savais pas que la chose eût des conséquences dangereuses. C'est contre cette ignorance surtout que Paul a tonné. Vous direz peut-être : Je ne l'ai pas lu. Cela vous accuse, loin de vous excuser. Vous venez tous les jours à l'Eglise et vous ignorez un point de cette importance !

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Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
Homilien über den Brief an die Hebräer (BKV) Compare
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Einleitung: Homilien über den Brief an die Hebräer

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