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Histoire Lausiaque (Vies d'ascètes et de pères du désert)
XVI - NATHANAËL
[1] Il y en eut un autre parmi les anciens, du nom de Nathanaël. Je ne lui ai pas rendu visite de son vivant, car il était mort avant mon arrivée, quinze ans auparavant. Mais m'étant trouvé parmi ceux qui avaient pratiqué l'ascétisme et passé du temps avec lui, j'aimais à m'informer de la vertu de cet homme. Et ils me montrèrent encore sa cella, où personne n'habitait plus, parce qu'elle était trop près du pays habité, c'est qu'il l'avait bâtie alors que les anachorètes étaient rares. Ils me racontaient sur lui. comme trait saillant, qu'il eut une telle patience dans sa cellule qu'il ne lui pas ébranlé dans son projet. [2] Entre autres, ayant été illusionné au début par le démon qui dupe tout le monde et trompe, il crut avoir de l'indifférence pour sa première cella; et étant parti, il en bâtit une autre plus près du village. Or après avoir achevé la cella et l'avoir habitée, au bout de trois ou quatre mois le démon se présente pendant la nuit, tenant un fouet de cuir comme les bourreaux, et ayant l'extérieur d'un soldat vêtu de haillons, et il produisait des bruits dans ce fouet de cuir. Mais le bienheureux Nathanaël lui répondit, et il disait: « Qui es-tu, toi qui fais ces choses dans mon logement? » Le démon répondit : « Je suis celui qui t'a chassé de la colla là-bas; je suis venu par conséquent pour te faire déguerpir également de celle-ci. » [3] Ayant alors connu qu'il avait été illusionné, il retourne de nouveau dans sa première cella. Et il passa trente-sept années complètes sans franchir la porte, et fut en querelle avec le démon, lequel, pour le forcer à sortir, lui fit voir tant de choses qu'il n'est pas possible de les raconter en détail. Entre autres même ceci : Ayant guetté la visite de sept saints évoques, qui eut lieu soit par une providence de Dieu, soit par une tentation de celui-là, pour un peu il l'eût détourné de son projet. En effet, au moment où les évoques sortaient après la prière, lui ne les reconduisit même pas d'un pas de son pied. [4] Les diacres lui disent : « Tu fais un acte d'orgueil, abbé, en ne reconduisant pas les évêques ». Il leur dit : « Moi, je suis mort à messeigneurs les évêques et au monde entier, car j'ai un dessein caché, et Dieu connaît mon cœur; conséquemment, je ne les reconduis pas. » Le démon ayant donc manqué cette affaire, use de feinte neuf mois avant la mort du saint et se fait petit garçon d'environ dix ans, poussant un âne qui porte des pains dans une corbeille. Et étant venu, un soir avancé, près de sa cella, il imagina que l'âne était tombé et que le petit garçon criait : [5] « Abbé Nathanaël, aie pitié de moi et donne-moi la main. » Or lui, ayant entendu la voix du prétendu petit garçon et ayant entr'ouvert sa porte, debout il lui parlait de l'intérieur : « Qui es-tu et que veux-tu que je fasse pour loi ? » Il lui dit : « Je suis le petit serviteur d'un tel et j'emporte des pains, puisque c'est l'agape de ce frère, et demain, quand le samedi luira, il faut des oblations. Je t'en prie, ne me dédaigne pas, de peur que par hasard je ne sois aussi dévoré par des hyènes; car beaucoup d'hyènes existent dans ces lieux. » Le bienheureux Nathanaël étant alors resté muet fut dans une forte perplexité, troublé dans ses entrailles, et il réfléchissait, en se disant : « J'ai à m'écarter ou du commandement ou de mon projet. » [6] Ensuite pourtant ayant conclu qu'il est meilleur pour la confusion du diable de ne pas ébranler le projet de tant d'années, après avoir fait une prière, il dit au prétendu garçon qui l'interpellait : « Ecoute, mon garçon. J'ai foi au Dieu que j'adore, que, s'il t'est nécessaire, Dieu t'envoie du secours, et ni les hyènes ni un autre ne le feront du tort. Mais si tu es une tentation, Dieu va révéler la chose dès à présent. » Et ayant fermé la porte, il rentra. Or le démon confus de cette défaite se déchaîna en ouragan et en onagres bondissants, fuyants et lâchant des bruits. Tel fut la lutte du bienheureux Nathanaël, telle la tactique, telle la fin.
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Leben der Väter (BKV)
16. Nathanael.
Einer von den Alten hieß Nathanael. Diesen hab' ich selber nicht gekannt; denn er starb fünfzehn Jahre S. 345 bevor ich hinkam. Ich fragte jene, die sich gleichzeitig mit ihm schon der Abtötung beflissen, genau nach dem tugendhaften Wandel des Mannes. Man zeigte mir auch seine Zelle, die jetzt unbewohnt war, weil sie der bewohnten Gegend zu nahe liegt. Er hatte sie nämlich gebaut, als der Einsiedler noch wenige waren. Vor allem erzählte man sich von der großen Ausdauer, womit er treulich an seinem Vorsätze festhielt. Schon zu Beginne betrog ihn der Teufel, der jedermann hintergehen und täuschen will, und trieb ihn aus seiner ersten Zelle. So ging er denn fort und baute sich eine zweite, die näher beim Dorfe war. Drei bis vier Monate, nachdem er sie fertiggestellt und bezogen hatte, kam nächtlicher Weile der Teufel, einem Soldaten ähnlich, der in zerlumpter Kleidung geht; er trug eine Trommel wie die öffentlichen Ausrufer und schlug damit gewaltigen Lärm. Der selige Nathanael fraget: "Wer bist du, daß Du dich so benimmst in meiner Siedelei?" Da gab der Teufel zur Antwort: "Ich bin der nämliche, der dich aus jener Zelle vertrieb, und bin jetzt gekommen, dich auch von dieser wegzujagen." Nun erkannte Nathanael, daß ihn der Teufel betrogen hatte; deshalb ging er in die erste Zelle zurück. Da blieb er siebenunddreißig Jahre lang, ohne nur ein Mal über die Schwelle zu treten, dem Teufel zum Trotz. Der mühte sich unsäglich ab, ihn herauszubringen. Ein Mal wär' es ihm fast gelungen, ihn seinem Vorsatz untreu zu machen. Es kamen nämlich - mag es nun göttliche Fügung oder teufliche Versuchung gewesen sein - sieben heilige Bischöfe zu Nathanael auf Besuch. Als sie Abschied nahmen, gab er ihnen auch nicht einen Schritt das Geleite. Da sagten ihm die Diakonen: "Vater, du verletzest den Anstand auf gröblichste Weise, wenn du nicht eine Strecke mitgehst." Er gab zur Antwort: "Auch für meine Herren, die Bischöfe, bin ich tot wie für die ganze Welt. Es hindert mich ein geheimer Grund: Gott kennt mein Herz und weiß, weshalb ich sie nicht begleite."
Obwohl er also den kürzeren zog, versuchte der Teufel nochmals sein Glück, und zwar neun Monate vor seinem Tod. In Gestalt eines etwa zehnjährigen Knaben ritt er auf einem Esel, der einen Korb mit S. 346 Broten trug. Es war schon am späten Abend; da wollte der Knabe den Schein erwecken, als sei der Esel gestürzt und schrie: "Vater Nathanael, erbarme dich und reiche mir deine Hand!" Er hörte die Stimme des sonderbaren Kindes, öffnete die Türe, blieb jedoch innerhalb der Schwelle stehen und sagte: "Wer bist du? Und was willst du, daß ich dir tun soll?" Der andere rief: Ich bin der Diener des Bruders so und so und bringe Brot; es ist nämlich das Liebesmahl des Bruders und morgen in der Sabbatfrühe benötigt man der Opfergaben.1 Ich bitte dich, lasse mich doch nicht liegen, sonst fressen mich ja die Hyänen." Deren gibt es nämlich viel in jener Gegend. Stumm blieb der Selige stehen, wußte sich vor Mitleid keinen Rat und überlegte bei sich selbst: "Entweder muß ich das Gebot2 verletzen oder den eigenen Vorsatz." Endlich kam er zu diesem Schluß: "Am besten ist es, ich beschäme den Teufel, indem ich dem Vorsatz, den ich schon so viele Jahre hielt, unverbrüchlich treu bleibe." Nachdem er gebetet hatte, rief er dem Knaben zu: "Höre, Kind! Ich habe das feste Vertrauen, daß Gott, dem ich diene, dir Hilfe sendet, wenn es nötig ist, und daß dir weder durch Hyänen noch irgend etwas anderes ein Leid geschehen wird. Bist du jedoch nur gekommen mich zu versuchen, so wird es mir Gott in Bälde schon offenbaren." Dann schloß er die Türe. Da schämte sich der Teufel seiner Niederlage und verwandelte sich in einen Sturmwind und in ein Rudel von Waldeseln, die mit wildem Geschrei unter tollen Sprüngen davonliefen.
So war der ruhmreiche Kampf Nathanaels, sein Wandel und sein Ende.