XXXI - PIAMOUN
[1] Piamoun fut une vierge qui vécut les années de sa vie avec sa propre mère, mangeant tous les deux jours et filant le lin. Elle fut jugée digne du don des prédictions. Sous ce rapport, il arriva un jour en Egypte, au moment de la crue, qu'un village se jeta sur un village; car ils sont en contestation pour le partage de l'eau, de sorte qu'il s'ensuit des meurtres et des mutilations. Donc un village plus puissant se jeta sur son village à elle, et des hommes en foule avec des piques et des massues commençaient à saccager son village. [2] Or il se présenta à elle un ange, lui révélant l'attaque de ceux-là. Et ayant envoyé chercher les prêtres du village, elle leur dit : « Sortez et allez au-devant de ceux qui viennent de ce village-là contre vous, afin que vous aussi ne périssiez pas avec le village, et conjurez-les de cesser cette lutte odieuse. » Mais les prêtres épouvantés tombent à ses pieds en la suppliant et en lui disant ceci : « Nous, nous n'osons pas aller au-devant d'eux, car nous savons leur ivresse et leur démence. [3] Mais si tu prends pitié de tout le village et de ta maison, étant sortie toi-même, va au-devant d'eux. » Celle-là n'ayant pas consenti à ceci, étant montée dans sa petite maison particulière, en nuit, resta tout le temps debout priant, ne pliant pas le genou et demandant à Dieu ceci : « Seigneur, qui juges la terre, à qui rien d'injuste ne plaît, lorsque cette prière te sera parvenue, que ta puissance cloue ces gens-là à l'endroit où elle les surprendra. » [4]. Et vers l'heure de prime, à une distance de trois milles, cloués sur place, ils ne purent se remuer. Or il leur fut révélé à eux aussi que, grâce à ses requêtes, il leur était arrivé cette entrave. Et ayant envoyé au village, ils demandèrent la paix, ayant déclaré ceci : « Rendez grâces à Dieu et aux prières de Piamoun, qui elles aussi nous ont entravés. »